Si nous publions depuis 1999 des chroniques en masse (près de 15000 au compteur actuellement), nous ne pouvons bien évidemment pas tout faire. Outre les promos que nous ne recevons pas et les sorties qui n'ont hélas intéressé personne dans la rédaction, ou par manque de temps parfois, tout n'a pas été chroniqué et certaines sorties ont parfois été oubliées. L'exemple le plus parlant était "Evangelion" de BEHEMOTH (2009) qui avait été fortement réclamé par notre lectorat, quelqu'un était même allé jusqu'à nous mettre dans le serveur des news : "ça fait deux ans qu'il est sorti et il n'y a toujours pas de chronique, c'est une honte!". Mais plutôt que de parler des sorties genre Nuclear Blast que nous avons zappé ces derniers temps, parlons plutôt de disques un peu plus confidentiels mais non moins intéressants qui auraient mérité une chronique. Surtout que, indépendamment des groupes que nous n'avons jamais chroniqués de toute façon ou d'autres sur lesquels nous avons pu avoir, pour diverses raisons, un "train de retard" (je citerai ici "Black Future", le premier album de VEKTOR sorti en 2009), il y a certains groupes dont nous nous sommes penchés sur la discographie mais pas dans son intégralité...


5. VOID OF SILENCE - The Grave Of Civilization (2010)



La courte histoire d'amour entre VS et le groupe italien VOID OF SILENCE avait commencé en 2002 pour Criteria Ov 666 et s'était poursuivie en 2004 pour Human Antithesis (sélection VS du 09/06/2004), avec à la clé deux belles proses d'Uriel. Mais c'était tout et le 4ème album du combo, The Grave Of Civilization, n'a pas eu droit de cité. C'est pourtant un bijou de Doom atmosphérique, bardé de compositions épiques et fabuleuses, accompagnées de l'excellent chant de Brooke Johnson (THE AXIS OF PERDITION) qui succédait à Alan Averill (PRIMORDIAL). Un des meilleurs albums de Doom atmosphérique "moderne" à n'en point douter, qui poursuivait dans la lignée des deux précédents opus en poussant encore plus loin les particularités du groupe.


4. NOCTE OBDUCTA - Sequenzen Einer Wanderung (2008)



Sheb avait commencé à parler de NOCTE OBDUCTA en 2003 avec l'EP Stille - Das Nagende Schweigen. Et comme il l'avait fait remarquer à l'époque de la chronique de Nektar Teil 2 : Seen, Flüsse, Tagebücher (2005) : "Mais il est passé où le "Teil 1" ?". Mais ce n'est pas Nektar Teil 1 : Zwölf Monde, eine Hand voll Träume (2004) qui nous intéresse ici, car avant que je ne reprenne le flambeau avec Verderbnis - Der Schnitter Kratzt An Jeder Tür (2011) puis Umbriel - Das Schweigen Zwischen Den Sternen (2013) (et aussi l'album de leur side-projet DINNER AUF URANOS, 50 Sommer - 50 Winter (2010)), la rédaction de VS avait zappé Sequenzen Einer Wanderung, sorti en 2008 dans une période de doute pour le groupe. Loin du Black atmo parfois avant-gardiste d'antan, le groupe allemand livrait une version très épurée et progressive de sa musique, livrée sur deux longs morceaux. Trop mésestimé, cet album est pourtant une pépite qui nous emporte très facilement grâce à des ambiances léchées et toujours les magnifiques guitares acoustiques de Marcel Breuer, qui étaient ici à leur apogée. Un album à part dans la discographie de NOCTE OBDUCTA, mais leur oeuvre la plus aboutie et la plus saisissante.


3. COBALT - Eater Of Birds (2007)



War Metal (2005) et Gin (2009) ont été chroniqués en nos pages. Manque donc Eater Of Birds, le troisième album du duo du Colorado qui fut d'ailleurs une des premières sorties marquantes du label Profound Lore. Après le Black/Thrash de War Metal, COBALT s'attardera ici à construire son mélange de BM et de Sludge/Southern poisseux et râpeux. Le moins que l'on puisse dire est que la mixture boueuse était réussie. Avant les velléités atmosphériques de Gin, COBALT dévastait tout sur son passage avec des riffs crunchy terriblement accrocheurs, qui font de cet album un must-have, et de COBALT bien plus qu'un groupe de Post-Black hype.


2. HOUR OF PENANCE - The Vile Conception (2008)



Pour HOUR OF PENANCE, c'est facile : tous les albums des italiens ont été chroniqués (Disturbance (2003) - Pageantry For Martyrs (2005) - Paradogma (2010) - Sedition (2012))... sauf celui-ci. C'est pourtant, de l'avis général, la meilleure oeuvre du groupe. Le combo italien, avant que son line-up ne finisse par exploser, était au meilleur de sa forme et The Vile Conception est un album redoutable de Brutal Death Technique, peut-être une référence du genre. On notera surtout la performance vocale de Francesco Paoli avec son débit ultrarapide qui manque bien au HOUR OF PENANCE d'aujourd'hui, et surtout un des tubes absolus du genre : "Misconception". Une tuerie.


1. RAM-ZET - Escape (2002)



Le groupe finlandais avant-gardiste RAM-ZET n'a pas été négligé sur VS, bien au contraire surtout que la popularité du groupe n'avait jamais été énorme (hélas!). VS s'est penché sur eux dès le début avec Pure Therapy (2000) -qui avait eu la note de 10/10!-, puis plus tard avec Intra (2005) et enfin Freaks In Wonderland (2012). Manque certes Neutralized (2009) mais surtout, SURTOUT leur second album sorti en 2002, Escape. Cet album est un chef-d'oeuvre absolu, le groupe était au sommet de son art créatif et rien n'est à jeter dans cet album fantastique, de "R.I.P." à "I'm Not Dead" en passant par le tube "Queen" et la somptueux "The Seeker". Un régal intemporel qui manque assez dans les colonnes de notre webzine qui a toujours été ouvert à tout et notamment ce genre de groupes originaux.