27/06/2016  - IRON SAVIOR - Titancraft (AFM)
20 ans environ après sa formation, Iron Savior se tient toujours fièrement debout afin de nous présenter un heavy/power metal dont les mélodies sont aussi raffinées que les rythmiques entraînantes.
Son chanteur/guitariste, producteur et leader Piet Sielck, ne semble lui pas affecté par les années, maintenant ses lignes vocales rocailleuses pleines de conviction savent se moduler en des intonations mélodiques non moins contagieuses.

La formule catchy d'Iron Savior n'est plus à même de surprendre, ce qui doit primer avec « Titancraft », c'est l'efficacité des compos et éviter au passage les gimmicks musicaux trop prévisibles. S'il y a bien quelques passages qui font forcément sourire car donnant l'impression d'avoir déjà été joués 1000 fois, ce neuvième album studio est encore une réussite signée de Sielck & co. Solide à l'image de sa production béton, varié dans les tempos en gardant une homogénéité dans son identité musicale, « Titancraft » a beaucoup d'atouts pour qui aime à la fois Accept, Blind Guardian (des 90's) et Rage.

L'épique morceau-titre, aux chœurs bien marqués, ouvre d'ailleurs de belle manière le disque, le rythme étant élevé sans être ultra speed. Premier single mis en ligne, 'Way of the Blade' affiche lui un riffing purement heavy teuton, est doté d'un refrain mémorable et offre en prime un break instrumental soigné, où s'enchaînent comme attendu soli et harmonies à deux guitares. Encore une recette fort classique mais parfaitement exécuté dans tous les compartiments. 'The Sun won't rise in Hell' évolue dans des proportions similaires, un heavy/power bien calculé auquel il manque peut être un poil de folie, toutefois il n y a rien de préjudiciable durant ses cinq minutes... que durent aussi le brûlot imparable 'Strike Down the Tyranny', dynamisant sacrément la deuxième partie de l'album.
Si vous avez des fourmis dans le pied, passez un petit 'Gunsmoke' pour y remédier ; sans avoir la rugosité d'un morceau d'Accept, ce mid-tempo 'vif' et viril est dur à résister malgré des riffs assez pauvres. Avec 'Beyond the Horizon', Iron Savior revient à un power travaillé qui en particulier sur le refrain, rappelle Blind Guardian. La présence soutenue des backing vocaux étant en effet ici significative et pimente cette pièce épique.

« Titancraft » s'essouffle cependant sur sa fin, entre un titre à tendance true heavy un peu cliché, sans grand relief ('Brother in Arms') et une accalmie moyennement convaincante, 'I Surrender', ballade avec piano/orchestrations, joliment interprétée et offrant un chouette solo mais très basique dans sa structure et ses émotions. Quant à la conclusion 'Rebellious', les cavalcades de guitares à l'anglaise sont de sortie, le refrain power allemand 100 % cliché de même... c'est en soi fort sympa, de là à avoir envie de se le passer régulièrement, il y a un écart.
Fidèle à son style et ses principes, Iron Savior délivre exactement l'album que l'on attendait de lui ; l'on peut évidemment estimer que ça tourne parfois en rond et qu'il manque un second souffle à certains moments, en attendant « Titancraft » a parfaitement sa place dans le top des sorties du genre cette année.


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27/06/2016  - THE LEVITATION HEX - Cohesion (High Roller)
Il y a quatre ans, Adam Agius tentait avec le premier album éponyme de son nouveau groupe THE LEVITATION HEX de faire oublier le split d’ALCHEMIST, roi autralien du Metal KILLING JOKE-ien. Peine perdue pour ce premier album intéressant mais qui n’atteignait pas le niveau d’albums comme Austral Alien et Tripsis (que je trouve toujours aussi mortel malgré les années qui passent). THE LEVITATION HEX voyait aussi Adam, avec ses camarades de jeu issus d’ALARUM et d’AEON OF HORUS, tenter une variation du Metal psyché/prog d’ALCHEMIST avec plus de Metal (justement) et plus de tonus. Quatre années ont passé et THE LEVITATION HEX est enfin de retour avec son second album porteur de promesses, Cohesion. Car oui, même si l’art d’Adam Agius est assez unique, au minimum très réussi dans l’inspiration KILLING JOKE version 100% Metal, l’australien demeure capable de mieux que ce qu’il avait montré sur The Levitation Hex, et Cohesion va commencer à le prouver.

Brisons tout de suite la glace, non ce second opus de THE LEVITATION HEX n’est toujours pas aussi fringant et bien troussé que les meilleures œuvres d’ALCHEMIST, mais les australiens font ici sensiblement un pas en avant par rapport à leur « premier » effort. Le style n’évolue pas et THE LEVITATION HEX s’est fixé dès le départ, avec son ALCHEMIST en plus « Metal », plus abrasif, plus tranchant, globalement plus dynamique qu’atmosphérique, bénéficiant des vocaux « hardcore » de Mark Palfreyman d’ALARUM. Mieux produit que The Levitation Hex, relativement homogène mais plus inspiré, Cohesion marque dès les premières écoutes de nombreux points. Certes, il n’y a finalement aucune surprise dans cet album plus KILLING JOKEsque que jamais, avec cette science des riffs lancinants et les vocaux d’Adam toujours dans l’esprit de ceux de Jaz Coleman, mais Agius prouve s’il y avait encore besoin qu’il est un des meilleurs pourvoyeurs du « Metal à la KILLING JOKE » (soit plus dans l’esprit des Pandemonium, Killing Joke de 2003, et Hosannas From The Basements Of Hell) avec son THE LEVITATION HEX qui montre ici un regain d’efficacité assez notable, et pas que.

Dès "Disrate" avec d’emblée sa batterie tribale, ses riffs incisifs et son duo de voix entraînant, THE LEVITATION HEX montre qu’il est forme même si au risque d’insister l’inspiration de KILLING JOKE est voyante à chaque moment, jusque dans le jeu assez psychédélique des leads. On citera encore le dynamique "Sleeping Synapse" pour l’influence des anglois mais elle reste forcément très prégnante pendant les 46 minutes de Cohesion. D’ailleurs, si les grattes bien rêches et le chant de Mark apportent toujours un côté plus rustre à THE LEVITATION HEX par rapport à ALCHEMIST, cet album montre tout de même que l’actuel groupe d’Adam Agius n’hésite pas à capitaliser sur le côté psyché/prog de sa précédente formation. Un morceau comme "Amygdala", très planant et mélodique, témoigne donc de l’héritage des derniers efforts d’ALCHEMIST. "Buried in A World" et "Hipokritikill", plus mélodique et psyché, le prouvent encore, de même que le final assez mystique "Waste of Worry", qui n’hésite pourtant pas à sortir les riffs bien secs. Des riffs qui sont donc toujours plus mis en avant que chez ALCHEMIST, notamment pour "The Things Time Can’t Mend" qui est un peu le hit de ce disque, ou encore pour "Energy Refund" et "The Reflection", morceau étonnamment plus lourds mais toujours avec la vibe psychédélique chère à Adam Agius, qui prouve qu’avec Cohesion THE LEVITATION HEX a trouvé son équilibre et sa cohésion (hahhahhhahha).

Allez, on y est presque, encore un album et THE LEVITATION HEX pourra ressortir un chef d’œuvre blindé de tubes et digne de Tripsis. S’il semble clair que le groupe devrait prendre plus de risques malgré sa personnalité déjà affirmée par rapport à ALCHEMIST (deux chants, riffs plus cossus), il peut au moins réussir à égaler le passé qu’il a eu sous son « ancien nom ». Même si on a envie de dire que tout est déjà dit et que la recette ne surprend plus, jusqu’à l’influence KILLING JOKE trop évidente, il y a quand même de la place pour que Adam Agius ponde de nouveaux morceaux de référence de son Metal prog/psyché. C’est tout ce qu’on attend, Cohesion ne révolutionne rien et n’atteint pas encore son objectif même si dans sa globalité il pulse bien, mais il y a déjà un pas en avant par rapport à The Levitation Hex et c’est très bien. On se donne rendez-vous j’espère le plus tôt possible pour la suite histoire d’enfin confirmer la véritable succession d’ALCHEMIST, qui pour avoir pris son temps (Tripsis fête ses neuf ans !) aura intérêt à véritablement exploser mais je fais confiance à Adam pour retrouver sa forme passée. En attendant, Cohesion est un bien bon album de KILLING JOKE-Metal, ou de ALCHEMIST-Metal en un poil plus couillu que réellement progressif, qui plaira bien évidemment aux fans des anglais et des feu-australiens susnommés.

https://w.soundcloud.com/player/?url=https%3A//api.soundcloud.com/tracks/254312179&color=ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false">>
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Redige par : ZeSnake - Note : 15/20 - Nb de Lectures : 8480 - Nb de Commentaires : 1
 

27/06/2016  - DAEMONIAC - Lord of Immolation (Xtreem)
Si la Suède et l'Italie sont des pays géographiquement très éloignés, ils peuvent être finalement très proches quand un style musical popularisé par l'un est pratiqué par des musiciens issus de l'autre. Et si je rajoute HM-2 et Tomas Skogsberg dans la même phrase, pas besoin de long discours pour deviner le style pratiqué par DAEMONIAC...

Composé d'ex-HORRID (groupe italien fondé en 1989 qui pratiquait déjà un Death Metal d'obédience suédoise produit par Maître Skogsberg), DAEMONIAC nous propose aujourd'hui sa première réalisation via ce EP de 6 titres pour un peu moins d'une demi-heure de musique.
Sorti chez Xtreem Music (le label de Dave Rotten d'AVULSED), ce mini format qui fait office de carte de visite compte une intro, 4 compos originales et une reprise. Et si le style pratiqué ne surprendra personne, l'auditeur sera certain d'apprécier un savoir-faire qui a fait ses preuves puisque tout dans ce disque sent bon le début des années 90, de la production brute, poisseuse mais ô combien classique et efficace mitonnée par Tomas Skogsberg aux compos qui reprennent les recettes en vogue à l'époque tout en passant par la pochette dessinée par Chris Moyen (déjà responsable de la dernière sortie d'HORRID).
Bref, pour l'amateur, c'est déjà l'assurance de passer un bon moment.

Les 4 titres composés par DAEMONIAC nous présentent un groupe qui donne dans le Swedish Death dans ce qu'il a de plus basique, lourd et sombre (la partie avec les arpèges sur "Away from Christ", le début très mid-tempo de "Lord of Immolation") aux paroles basées sur le Malin et son Oeuvre mais on sent surtout toute l'expérience d'un groupe en pleine possession de ses moyens dans l'écriture des titres, apportant ainsi une assise solide sur laquelle le groupe ne peut que s'appuyer en vue de son premier album qui devrait être la suite logique.
Quant à la reprise, il s'agit de "Chunks of Flesh" de CREMATORY (groupe qui a compté dans ses rangs le 1er chanteur de NECROPHOBIC et des musiciens de REGURGIGATE et GENERAL SURGERY, pas des perdreaux de l'année donc), titre paru à l'origine sur le EP "Denial" en 1992 et celui-ci se voit donner un coup de jeune par une production bien plus puissante qu'à l'époque.
Si il fallait encore le préciser : oui, on est dans l'Underground le plus complet mais, bon sang, que c'est bon !!

Donc, après ce premier jet prometteur, forcément on est en droit d'attendre la suite mais quand on sait que Mat (ex-HORRID) a quitté le groupe et a été remplacé par l'actuel batteur d'HORRID, on se dit que ça va pas être facile. Dommage quand on voit ce que ce (jeune ?) groupe est en mesure de proposer...


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27/06/2016  - FEAR OF DOMINATION - Atlas (Inverse)
Dans son petit coin, FEAR OF DOMINATION continue son modeste succès. Le groupe finlandais ne sera jamais un grand nom du Metal et a forcément du mal à percer hors de ses frontières, mais ce qui compte c’est qu’il continue de nous abreuver de son bon son mélodeath/indus, qui fera plaisir à ses fans. Un succès confidentiel mais construit, tout simplement, grâce à 3 excellents albums, Call Of Schizophrenia (2009), Create.Control.Exterminate (2011) et Distorted Delusions (2014). S’il est à l’apogée de sa carrière (ne l’était-il pas dès le début d’ailleurs ?), FEAR OF DOMINATION va logiquement être tenté d’évoluer après 3 albums qui se tenaient dans un mouchoir de poche, jusqu’au niveau de leur qualité d’ailleurs, il a toujours été difficile pour moi de trouver un de leurs albums meilleur qu’un autre. Ce qui compte, ce sont les tubes, et le plaisir pris avec leur mélodeath inspiré et bénéficiant de l’injection de Metal electro-indus « à sythés » du plus bel effet.

On espère que Atlas ne va pas déroger à la règle, même si le groupe risque la redite, et n’est pas non plus le AMON AMARTH du Metal-Indus finlandais. Pour éviter de tenter de lasser après 3 albums parfaits, FEAR OF DOMINATION va donc essayer d’évoluer un tantinet, même si cela se fera dans le sens honni du metalleux moyen : la mainstreamisation. FOD (pour les intimes) ne va pas devenir un groupe de Pop-Metal, bien au contraire. Tous ses éléments caractéristiques sont là : riffs mélodeath empruntés au meilleur de IN FLAMES, synthés et effets électro presque omniprésents et portant les morceaux, chant gueulé avec quelques chœurs féminins. Atlas se situe donc dans la lignée de ses prédécesseurs, au moins à partir de Create.Control.Exterminate, sans surprise si ce n’est que le groupe a choisi de plus exploiter le chant clair, assez parcellaire voire même carrément anecdotique par le passé. Il se fait donc nettement plus remarquer ici, que ce soit pour les refrains, pour doubler des voix gueulées, ou pour quelques murmures pendant les couplets. A partir de là, le problème est que ces voix claires sont d’une qualité assez moyenne… On ne pourra pas reprocher au groupe d’essayer l’aventure, mais Saku Solin a encore des progrès vocaux à faire pour proposer des lignes claires tenant vraiment la route.

Cela ne massacre pas les compositions d’Atlas mais à certains moments il est vrai qu’on grimace un peu. Qu’importe, les vocaux criés restent majoritaires et le groupe en a encore dans les doigts. L’utilisation plus poussée du chant clair amène néanmoins au fait que les morceaux soient un peu plus posés, moins énergiques qu’auparavant, plus accessibles, plus « mainstream » (tout est relatif). FEAR OF DOMINATION ne nous fait pas non plus une Sounds Of A Playground Fading, mais son mélodeath s’excite un peu moins et évolue surtout dans des tempos légèrement plus soutenus que par le passé. Il est vrai que Atlas en est parfois un peu poussif, mais le charme continue à opérer. Seulement, si les 3 premiers albums des finlandais possédaient quelques pépites, sur Atlas il n’y a pas grand-chose à signaler… Tous les morceaux sont agréables et il n’y a rien à jeter, mais cet album est tout de même très voire trop homogène, il passe bien mais si on s’arrête sur quelques bons moments, on ne retient pas quelque chose qui soit au-dessus du lot. Pas de véritable hit donc, juste des morceaux corrects voire même bons, mais pas de nouveau(x) tube(s) à mettre à l’actif des finlandais. Snif.

FEAR OF DOMINATION avait un parcours irréprochable jusque-là, il vient ici de sortir son premier petit accroc, son album qui va de moyen/passable à juste bon, sa petite baisse de rythme, bref son moins bon disque jusque-là. L’utilisation plus notable du chant clair est compréhensible mais est une fausse bonne idée, et c’est surtout un point à perfectionner. Restant un minimum inspiré et fidèle au style qu’il a façonné depuis ses débuts, FEAR OF DOMINATION ne parvient pas à dépasser voire même égaler ses trois excellents premiers efforts et met un genou à terre devant sa propre œuvre. Une évolution sans révolution, un album qui change trop de choses et pas assez à la fois, mais qui surtout n’arrive plus à proposer des morceaux vraiment indispensables dans la discographie des finlandais. Atlas reste un album sympathique qui recèle de bons moments, mais le groupe a fait mieux, et ses choix d’évolution ne sont pas finalisés pour convaincre. Un petit contre-temps qui ne devrait pas nous empêcher d’accorder du crédit à FEAR OF DOMINATION et attendre qu’il refaçonne son art et nous revienne plus fort. Entre du fan-service et des envies de changement, Atlas est mi-figue mi-raisin, ce n’est pas non plus une catastrophe et il se laisse écouter voire apprécier, même s’il donne surtout envie de ressortir ses 3 prédécesseurs avec leurs tubes imparables.


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Redige par : ZeSnake - Note : 13.5/20 - Nb de Lectures : 8070 - Nb de Commentaires : 0
 

27/06/2016  - DEAD COWBOY'S SLUTS - Obedience (Maniac)
Quatre ans après l’agréable « The Hand Of Death » le quintet parisien revient aux affaires avec la suite logique de celui-ci tant son successeur reprend les choses là où elles en étaient restées précédemment, car aucun changement notable n’est venu bousculer le combo qui évolue toujours dans un registre Thrashcore saupoudré d’un peu de Metalcore ricain ici et là. Du coup avec cette continuité on pourrait presque reprendre mot pour mot la chronique de son prédécesseur réalisée ici-même par mon collègue Velvet Kevorkian car on retrouve grosso-modo les mêmes bons points et les mêmes petits défauts que ce dernier avait cité à l’époque.

En effet pour le positif on remarque que la section rythmique est toujours impeccable envoyant la purée quand il le faut mais tout en sachant s’alourdir et ralentir quand cela est nécessaire, ce qui permet aux compos de ne pas être trop répétitives vu que leur structure s’avère très simple la plupart du temps. Pas de souci également au niveau de la rythmique les guitares sont toujours un mur sonore imperméable et le chant criard à souhait est tout à fait dans le style « Core » et s’adapte très bien au côté moderne des compositions, d’ailleurs mention spéciale aux excellents « Partners In Crime » et « Oak Trail » qui mélangent intelligemment vitesse et parties plus hardcore pour faire remuer l’auditeur et le secouer dans tous les sens, tout comme d’ailleurs la première moitié du disque qui s’avère être de facture classique mais tout à fait efficace et agréable.

Cependant si la seconde partie de l’opus est un peu en dessous de l’autre à cause d’une certaine répétition et routine elle n’en reste pas moins intéressante, même si « Red Light District » et « When The Sun Goes Down » sont moins inspirés et se révèlent assez linéaires et ennuyeux, et puis il faut bien reconnaître que sur la durée l’ensemble finit par se répéter un peu et qu’un côté interchangeable peut vite se faire sentir, mais néanmoins rien de non plus totalement rédhibitoire car on est en présence d’un album pas exempt de défauts mais quand même réussi et très brut de décoffrage qui passera sans problème l’épreuve de la scène où il prendra toute son ampleur.


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Redige par : GabinEastwood - Note : 14,5/20 - Nb de Lectures : 8189 - Nb de Commentaires : 0
 

27/06/2016  - WINTERHORDE - Maestro (ViciSolum)
Quand on parle de la scène israélienne on sait qu’on a très souvent droit à des groupes à la technicité et musicalité importante, on peut facilement citer les excellents MELECHESH et ORPHANED LAND pour confirmer ce point de vue, mais parmi ces têtes de gondole WINTERHORDE n’est jamais cité alors qu’il y aurait également toute sa place. En effet depuis ses débuts en 2001 le combo d’Haïfa ne démérite pas malgré un manque de reconnaissance lié notamment à une distribution incertaine et un rythme de sortie assez lent, il faut dire qu’il a fallu six longues années pour donner un successeur au réussi « Underwatermoon » la faute notamment à un gros bouleversement en interne qui a vu cinq des sept membres quitter le navire en route, du coup le temps de trouver les remplaçants et de composer les onze nouveaux titres le temps est vite passé. Nul doute que ce nouvel (et troisième) opus va leur permettre de franchir un cap, car désormais signés chez ViciSolum ils vont enfin bénéficier d’une exposition méritée surtout avec un contenu à la hauteur comme c’est le cas ici.

A l’instar de son prédécesseur on est encore en présence d’un concept-album, celui-ci racontant l’histoire d’un violoniste à Prague qui essaie de montrer à ses contemporains qu’il est un compositeur de génie mais qui tombe progressivement dans la folie à cause de visions et de voix qui perturbent son esprit déjà fragile. Sur ce thème très prometteur et intéressant le groupe distille son style inclassable oscillant entre black mélodique, passages symphoniques et ambiances progressives à l’ancienne, le tout avec une grande facilité. Si les gars revendiquent ouvertement leur amour pour les premiers disques d’OPETH, on retrouve également un peu d’EMPEROR par-ci et du ARCTURUS par-là tout en y intégrant des passages bourrins et speedés et d’autres plus techniques et aériens.

En tout cas ce disque va demander un bon paquet d’écoutes pour bien appréhender toutes les subtilités qu’il contient tant sa musicalité est grande, car après avoir débuté sur une petite introduction toute douce au piano « Antipath » nous dévoile une bonne partie des influences de chacun de ses membres car ça démarre sur du violon très triste avant d’enchaîner sur des blasts et parties rapides sur fond de passages symphoniques, mais ceux-ci ont la bonne idée de ralentir le tempo sur les couplets en lui donnant un côté épique et remuant, notamment via de grandes variations vocales (ce qui sera le cas sur les autres titres également) où se mêle voix claire et growl inspirés tout y ajoutant des breaks plus calmes permettant de maintenir l’attention de l’auditeur. A cela s’ajoute la qualité de la production qui met sur un pied d’égalité chacun des instruments qu’ils soient électriques, acoustiques ou à cordes, ce qui lui donne un côté naturel et lui évite de tomber dans le pompeux. Cela se ressent d’autant plus sur les morceaux les plus longs, qui sont également les plus réussis, à l’instar du magnifique « Chronic Death » qui allie à merveille puissance et mélodie en allant du blast le plus violent au piano le plus mélancolique (aux ambiances proches de Frédéric Chopin et Erik Satie) tout en y ajoutant des accélérations, du solo précis et des passages de grande quiétude. Cette compo sert de tremplin à la pièce-maîtresse « The Heart Of Coryphee » qui durant plus de onze minutes nous offre un long début planant et acoustique où l’on retrouve notamment ce violon toujours présent avec parcimonie et justesse, avant que l’ensemble n’explose de manière ultra-rapide avec là encore une grande variété de tempo et d’orchestrations puisque le tout finit par se calmer et se conclut par un chant féminin très émouvant, pour un résultat sans longueurs ni fautes de goût où l’on se rend encore mieux compte du bagage technique impressionnant de chacun des membres capables de jouer aussi bien des parties bien bourrines que d’autres plus lentes et atmosphériques, comme sur l’ultime plage « Dancing In Flames » plus calme que le reste mais qui là encore met l’accent sur la diversité et un léger côté religieux sur le chant féminin où le synthé se fait discret et amène sa petite touche sans en faire trop. A côté de ces pépites « Through The Broken Mirror » et « Cold » de facture plus classique et plus accessible sont paradoxalement moins accrocheurs mais restent néanmoins d’excellente qualité, simplement le niveau de leurs confrères étant tellement élevé qu’il leur est difficile de rivaliser. Le premier est en effet plus dépouillé et direct, quant au second il est bien homogène avec deux parties distinctes qui se font face et qui s’agglomèrent avec brio.

Durant plus d’une heure on est emporté dans un tourbillon et on se retrouve transporté dans un univers attrayant et angoissant, où le beau côtoie le sombre, grâce à un boulot monstrueux des gars qui tapent dans le mille sans jamais atteindre ni frôler le grandiloquent et le kitsch suite à l’équilibre parfait entre puissance et mélodie, le tout étant relevé par un niveau technique de chacun de ses membres assez impressionnant mais qui n’en font jamais des tonnes. Du coup même en n’étant pas forcément pas fans des genres pratiqués, on ne peut que s’incliner devant cette réussite indéniable qui valait le coup d’attendre (tout en portant très bien son nom), et devrait enfin propulser ses membres vers une notoriété attendue ce qui serait totalement logique.


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Redige par : GabinEastwood - Note : 16/20 - Nb de Lectures : 8905 - Nb de Commentaires : 0
 

27/06/2016  - INTERMENT - Scent Of The Dead (Pulverised)
Parmi la horde de soiffards qui tentent de ressusciter avec plus ou moins de réussite le saint esprit du swedeath du début des 90, INTERMENT mérite un coup d’œil plus qu’appuyé. Pas que nos quatre mercenaires soient plus belliqueux (quoique) ou evil que leurs petits camarades de promo mais parce que deux d’entre eux ont connu la période d’or du style. Contrairement à la plupart des formations actuelles dont les membres végétaient à l’époque bien au chaud dans le slip kangourou de papa, INTERMENT lâchait trois panzer-démos coup sur coup entre 1991 et 1994, apportant ainsi sa contribution à l’édifice historique. Le label Necroharmonic a d’ailleurs rendu un bel hommage à ce début de carrière en rééditant les trois glaviauds sur une compil’ de choix, "Where death will increase 1991-1994", sortie en 2010. Et le vécu, voyez-vous, ça change tout. Madame Claude était une visionnaire, une vraie : rien de tel que l’expérience.

Et quand nos experts-rescapés reviennent treize piges plus tard la fleur au fusil sur un split des cavernes avec les copains ricains de FUNEBRARUM, c’est pour une plongée tête la première dans le caveau familial. Un death canal historique dont la formule n’a pas changé d’un ongle endeuillé : un groove à décoller le bassin, de la BOSS HM-2 en pilonnage intensif (coucou Youpimatin !) et une prod’ coulante comme un bon vieux claquos ! Le tout tartine les esgourdes comme l’abcès purulent gonfle les veines du junkie : un régal auditif et visuel de chaque instant (mon dieu cette superbe cover de Chris Moyen !). Voilà donc un come-back furax transformé trois ans plus tard avec un premier album "Into the crypts of Blasphemy", qui voit le jour deux décennies après la création du groupe et qui confirme qu’il va falloir compter sur notre quartet diabolique ! Et mort de faim par la même, puisqu’il enfile une poignée de splits sulfureux dans la foulée histoire de muscler les poignets avant de se présenter aujourd’hui avec ce "Scent of the buried" dans sa besace, un bestiau mal rasé et revanchard qui s’annonce sous les meilleurs auspices… and love !

Et de l'amour, INTERMENT en a à revendre, jugez plutôt : un son moulé avec ferveur dans l’antre du Sunlight par le pape de la prod’ gras-double, l’inimitable Tomas Skogsberg, un artwork troussé par Juanjo Castellano (AVULSED, BODYFARM, HACAVITZ, PUTREVORE, la liste est longue comme la trompe à Rocco) et surtout une envie d’en découdre palpable dès les premiers accords de ce "Death and decay" qui laisse entrevoir une furie death/punk malodorante et débridée ! Incroyable mais vrai… comme dans les meilleurs films de Steven Seagal on connaît déjà le scénario, à une ou deux répliques près, mais la recette régale toujours petits et grands avec gourmandise ! Monte sur mon oldschool mon grand, tu verras Stockholm ! Et c’est parti comme ça pour quarante minutes de bastonnage auditif dont personne ne sortira indemne : ça tronçonne avec amour, ça gicle dans chaque recoin, ça pue la mort et le pire c’est qu’on en redemande ! Le quatuor est impérial en mode serial tatane mais il sait aussi se faire redoutable en écrasant les cochlées sur l’intro de "Scent of buried" ou le terrifiant "Dawn of blasphemy" qui glacera le sang des plus guerriers d’entre vous. Et même si vous résistez à ces décharges meurtrières, le dernier missile multi-tempos "Nailed to the grave" finira de vous achever. Alors, à quoi bon lutter ?

J’en vois qui grognent dans le fond là, c’est vrai, la dite galette est bien consistante, pas si simple à ingurgiter d’une traite. INTERMENT ne fait pas dans la dentelle et crache son metal de la mort sans ralentir le tempo, excepté sur quelques embardées citées plus haut, il faut donc bien s’accrocher pour absorber l'onde de choc. Mais qui vous a dit qu’on était là pour enfiler des perles hein ? La brutalité jouissive ça se mérite ! Alors oui, quelques écoutes attentives ne seront pas de trop pour en apprécier la substantifique moelle, un peu comme celle qui garnit les os dans l’Osso Bucco et que l’on tartine avec plaisir sur les papilles. Mais une fois au fond des esgourdes, le plat de résistance proposé ici par nos quatre gourmets suédois sera un régal pour les amateurs de swedeath les plus exigeants. A taaaaable !


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Redige par : TarGhost - Note : 16/20 - Nb de Lectures : 8428 - Nb de Commentaires : 3
 

27/06/2016  - LE MAL DES ARDENTS - Le Mal des Ardents (Itawak)
En provenance d'Alsace, voici venu un nouveau fléau musical, qui risque fort de provoquer en vous des crises de convulsions, des spasmes, des hallucinations, ainsi qu'une forte sensation de brûlure...
A l'image de cet empoisonnement résultant d'une intoxication alimentaire, également connu sous le nom d'ergotisme ou de feu de Saint-Antoine, LE MAL DES ARDENTS sous sa forme historique est le résultat d’un empoisonnement alimentaire provoqué par l'ergot du seigle, un champignon qui infecte le seigle et d’autres céréales.
Cette intoxication violente provoquait alors tout un tas d'effets secondaires (crises de convulsions, spasmes douloureux, diarrhées, démangeaisons, maux de tête, nausées, vomissements), ainsi que des hallucinations, qui au Moyen-Age et durant des siècles, furent interprétés comme de la sorcellerie ou des possessions démoniaques.

LMDA dans sa version moderne et musicale, risque également fort de provoquer ce genre de réaction, non par intoxication cette fois-ci, mais par addiction...
Même s'il est encore un peu tôt pour affirmer cela sur la base d'un seul Ep, ce quatuor strasbourgeois, comptant dans ses rangs un gage de qualité en tant qu'ex-RATBOMB, a tout les atouts en main pour s'imposer durablement.

2 visages, deux facettes, comme un masque réversible ou un dessin en trompe-l’œil...
Ne vous fiez pas aux apparences, car LMDA possède tout du psychopathe capable de changer d'attitude du tout au tout en quelques secondes.
Énervé et apaisé, excité et impassible, hystérique et sournois.
LE MAL DES ARDENTS est une bête furieuse, dont la rage pure s'accommode parfaitement avec une relative simplicité.

Ce premier Ep, fort prometteur, comporte 3 titres présentant la facette furieuse du groupe, et un quatrième, de près de 15 minutes, exprimant la facette "apaisée".
Furieux comme du Grind/Hardcore teinté de Powerviolence et de Sludge.
Puis apaisé comme une sorte de Sludge/Doom/Drone ultra pesant...

Vous l'aurez compris, LE MAL DES ARDENTS ne transpire pas de joie de vivre. Et c'est parfait ainsi, car il émane de ces 4 morceaux une violence très hétérogène, très variée entre les morceaux, mais paradoxalement très intégrée. L'identité du groupe est déjà là, bâtie à la façon du mal des Ardents historique, alternant les réactions violentes du corps, et celles plus sournoises et diluées de l'esprit.

Le début de l'EP est un déferlement de violence jouissif, entre Powerviolence et HardCore, dans la veine des illustres INFEST ou DROPDEAD. Une violence brute, entrecoupée de rares passages lourds et tempérés.
Les hurlements sont bien évidemment viscéraux et teigneux, sur un mode Grind/Core, arrachés et criards. Les riffs tapent dans les influences classiques, en y mêlant principalement des influences HardCore et Punk, à l'ancienne.

Un constat tout en contraste avec le dernier titre de l'Ep, étiré et faussement apaisé, où la diversité musicale et rythmique évoque par moments DOOMSISTERS et tous ces groupes mêlant habilement Grind, Sludge et Punk/HxC.
Une intro acoustique, une accélération rugueuse en début de morceau, puis une fin étirée, avec une lente montée en puissance : l'oppressant climat proposé rend cette fin d'Ep inquiétante et réussie. Les rythmes sont alors nettement moins furax, moins teigneux - mais tout aussi rageurs. L'expression musicale varie, s'ouvre, propose une autre facette du groupe, beaucoup moins spontanée et intense, mais non dénuée d'intérêt.

J'aurai cependant adoré avoir bien plus de décibels à m'enquiller, car rien que les 3 premiers titres méritent amplement le détour, tant LE MAL DES ARDENTS restitue à merveille toute la rage et l'intensité des premiers groupes de Punk/Hardcore.
Un mot sur le son, absolument monstrueux pour une autoproduction : lourd, gras, équilibré et grondant, le son est un délice, qui s'associe aussi bien avec l'impulsivité furieuse des titres Punk/Hardcore qu'avec la lourdeur de la fin d'Ep.

Un délice démoniaque, un groupe qui frappe très fort dès son premier Ep, à suivre de très très près !!


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Redige par : ..::Ju::.. - Note : 8/10 - Nb de Lectures : 9231 - Nb de Commentaires : 0
 

27/06/2016  - BLACK STRIKE - E.p ()
Avec un visuel aussi connoté que la pochette et un nom aussi explicite que BLACK STRIKE, on se doute bien vite que ce sympathique combo Belge n'est pas venu pour beurrer les tartines ni enquiller les pressions à 10°. Se définissant comme un combo Stoner/metal, BLACK STRIKE a, selon moi, des expressions beaucoup plus manifestes et intéressantes que ce que ne laissent apparaitre ces étiquettes un peu opaques car un brin galvaudées. Revendiquant ORANGE GOBLIN et SASQUATCH comme influencse, j'y trouve personnellement un mélange de RAGE AGAINST THE MACHINE, SOUNDGARDEN, DEFTONES, SYSTEM OF A DOWN et un brin de PSYKUP pour taper dans un registre un poil moins connu. Let's go !

Musicalement donc, les ombres chinoises défilent et les pionniers font chacun leur petit numéro de claquettes avant de disparaitre derrière le rideau. Pourtant, on n'est pas ici uniquement en présence d'un défilé "patch work" d'influences digérées. Les cinq chansons sont construites de manière pensées et réfléchies et revendiquent chacune une identité et une humeur particulière. Techniquement, les musiciens sont en totale capacité de pouvoir interpréter les titres avec force et conviction, la maitrise émanant des moments les plus costaud ne se détériorant en rien dés lors que tout le monde baisse le volume et fait entendre d'autres voix plus feutrées. La voix justement aiguise un flow tendu et dynamique qui rappelle autant le metal le plus hurlé que les flows plus connoté hip hop ou fusion. Cette dimension cimente un peu le groupe dans une époque passée (bénie?) mais alimente leur énergie en liant l'efficacité à des recettes ayant fait leur preuve à de nombreuses reprises. Très bien bien équilibré pour un premier E.p, "Black Strike" présente un groupe motivé et efficace mais qui à encore besoin d'affiner son expression pour se détacher des autres combo œuvrant dans un registre similaire. Plusieurs pistes montrent que le groupe peu évoluer à la fois dans des veines plus progressives, musicales et planantes comme sur "Run Fast" (qui possède presque un coté Load à la Metallica) ou un peu plus Sludge comme sur les intro poisseuses de "Blackburn" ou "Tunes". Belle petite entrée en matière en tout cas qui montre un groupe en capacité de pouvoir emprunter bien des chemins musicaux....



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27/06/2016  - ZARDENS - Blackness Unfolds (Satanath/Death Portal)
Formé à Liège en 2008 autour des vétérans Pascal Moraux (chant) et Fabrice Maggio (guitare) le combo belge n’est pas le plus connu de son pays malgré une scène black/death qui ne cesse de revenir en force à l’instar notamment de POSSESSION. Il faut dire que les événements n’ont pas été en leur faveur car après un premier opus passé totalement inaperçu son successeur a bien failli ne pas sortir du tout puisque ce dernier était en boîte depuis 2013 mais n’a pu être exhumé que l’an dernier suite à un contrat signé conjointement avec les russes de Sathanath Records et les américains de Death Portal Studios. Si les raisons de ce long silence restent mystérieuses elles ont eu par contre un impact sur la stabilité du groupe puisqu’à l’heure actuelle il a été totalement renouvelé pour ne conserver que son gratteux, qui s’est entouré par la force des choses de nouveaux membres.

Ce qui marque dès qu’on écoute l’intro c’est l’influence massive de DISSECTION, en effet les notes de guitare sont directement inspirées de « Where Dead Angels Lie », tout comme « Sadness » qui peut faire office d’Outro et qui reprend la même recette que Jon Nödtveidt et sa bande avec son ambiance froide, mélancolique et mélodique. On retrouvera durant le reste du disque à quelques moments ces mêmes ambiances mais celles-ci seront presque effacées par un côté Black plus affirmé, mais aussi plus classique et linéaire car l’ensemble va du bon au très moyen. Dans cette première catégorie « Reborn » tient le haut du panier car il se montre direct, remuant et inspiré en alternant parties rapides, double puissante et passages plus mid-tempo, tout comme « Afterlife » à la grande variété de rythme et « Among The Dead » où là aussi l’ensemble sait se diversifier tout en gardant une construction très classique. Mais si ces compos tiennent la route en revanche le reste sera plus mitigé notamment « The Berserker » et « Slave To The Moon » qui souffrent toutes les deux d’une durée excessive ce qui provoque rapidement une certaine répétition des idées car leur construction est en elle-même relativement simple ce qui ne fait qu’accentuer cette sensation, on s’en aperçoit aussi avec « Lifeblood » qui malgré ses trois minutes souffre du même défaut mais de manière moins marquée.

En plus il faut également bien avouer que tout cela n’est pas forcément mis en avant par la production et le mixage dont se sont chargés le binôme fondateur car si le son est vraiment naturel et sonne quasiment comme du live, la batterie en revanche est vite fatigante à cause d’une caisse claire bien trop sèche et d’une charley mise trop en avant, ce qui finit par noyer l’ensemble des instruments quand le marteleur s’excite de manière plus importante. Cependant il faut saluer le fait que la basse est vraiment audible et chaude, apportant une densité et de la profondeur sur les bons moments de l’album qui en recèlent quand même plusieurs.

Du coup sans être un chef d’œuvre ni un ratage total on se retrouve avec un disque qui n’amènera rien de plus dans la pléaïde de sorties underground puisque celui-ci est finalement banal et moyen, et surtout on a l’impression d’avoir entendu les mêmes riffs, parties de batterie et breaks des milliers de fois auparavant mais surtout de meilleure qualité, car l’ensemble est vraiment trop classique et tourne un peu trop en rond pour espérer mieux.


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Redige par : GabinEastwood - Note : 12/20 - Nb de Lectures : 8356 - Nb de Commentaires : 0
 

27/06/2016  - CEPHEIDE - Respire (Autoproduction)
Les français de Cepheide présentent leur premier EP, Respire, composé de deux longs titres pour tout de même 36 minutes de musique. Du doom ? Que nenni. Du BM tendance atmosphérique forte et un brin suicidal. Et le résultat est plutôt agréable bien que classique.

On est assez loin ici de l’idée que l’on peut se faire du pur atmo. Les guitares sont tranchantes, le son n’est en rien clinique et l’intro du premier titre, "Le souffle brûlant de l’immaculé", tire davantage vers la menace venue du ciel que vers l’appel aux promenades sylvestres. Le son est profond, tout à fait adapté à la musique proposée. Très classe.

Les deux titres sont fondés sur les mêmes préceptes : de l’instru un poil prog’, des accélérations meurtrières et de longs phrasés mélodiques qui dérivent en larsens. La voix, fantomatique, un peu trop noyée dans le mix, apporte cependant une touche hantée agréable à l’ensemble. Et confère à ce BM une touche suicidal évidente. La rythmique est enlevée, les morceaux se meuvent avec un assez grand naturel. Sur des titres aussi longs, l’enchaînement des phrasés musicaux est essentiel. De ce point de vue, le tout coule avec beaucoup de fluidité.

On regrettera toutefois une trop faible prise de risque et l’absence de ponts suffisamment marqués pour donner un second souffle à des compos qui ont une petite tendance à la redondance. Le suicidal BM a ses adeptes (j’en suis) mais les idées qui permettent de se démarquer sont rares. Cepheide ne fait pas exception à la règle. Son BM est agréable mais pas suffisamment typé pour sortir du lot. Un poil brouillon également.

Il aurait pourtant suffi de peu de choses, à mon sens, pour que le groupe propose davantage. En creusant plus encore les contrastes de sa musique, en multipliant les ponts tranchants ou en accentuant les phrasés les plus typiquement prog’. "La fin du Souffle brûlant de l’immaculé" est en ce sens, bien plus racée finalement que le reste du titre.

"Une dernière respiration glacée", le second titre, prend son temps pour monter en puissance. Il ne développe cependant pas d’atmosphère suffisamment marquante pour sortir du lot. Les 5 premières minutes sont ainsi relativement traînantes et paresseuses. Bref, un poil inutile. Il faut vraiment attendre la 6ème minute pour que le titre commence à évoluer. Mais les changements de rythme et les variations resteront toutefois assez brèves. Dommage. Car la fin du titre est là encore la partie la plus emballante.

Cepheide nous livre ici un EP en demi-teinte. Agréable au départ, sans faute de goût, le manque de faits musicaux marquants m’empêche toutefois de le conseiller vraiment. A revoir.


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Redige par : Raziel - Note : 5.5/10 - Nb de Lectures : 8814 - Nb de Commentaires : 0
 

27/06/2016  - SKUNK ANANSIE - Anarchytecture (Verycords)
Qu’il est loin le temps de la découverte du groupe britannique avec l’excellent « Paranoid and Sunburnt », en effet en 1995 alors que la plupart de ses compatriotes ne juraient que par la brit-pop voilà que rugissait sur les ondes le furieux « I Can Dream », notamment via Fun Radio et son émission « Fun Radio fait du bruit ». Le quatuor se retrouvait instantanément lancé et confirmera par la suite avec les tout aussi réussis « Stoosh » et « Post Orgasmic Chill » avant de finalement arrêter pour que chacun d’entre eux puisse se consacrer à ses projets solos ou parallèles, Skin sortant notamment deux albums de qualité dans une veine plus électronique (malheureusement passés un peu inaperçus), le bassiste Cass collaborant avec le regretté Gary Moore pour l’unique disque de SCARS, ou encore le batteur Mark Lewis qui en profitait pour prendre la place laissée vacante chez FEEDER. Puis finalement onze années après son dernier opus voilà qu’arrivait dans les bacs « Wonderlustre » qui confirmait que le rock pur et dur des débuts était bel et bien terminé (son prédécesseur le laissait déjà supposer) et que désormais il évoluait dans un registre plus posé et électro-pop. S’ensuivait un « Black Traffic » de bonne facture qui reprenait le chemin tracé précédemment, et voilà qu’après une longue attente le nouveau bébé du quatuor est enfin arrivé et sera sans surprises tant il reprend les codes et idées en vigueur depuis leur retour. Si la rage et la rébellion des débuts se sont définitivement envolés leur public a également eu du mal à suivre tant le succès a été bien moindre, ce dernier ayant été sans doute dérouté par cette nouvelle orientation plus dansante et chaude correspondant plus à la mode actuelle (il n’y a qu’à voir le succès de SHAKAPONK dans un registre un peu similaire).

D’ailleurs ça n’est pas avec « Love Someone Else » que les avis risquent de changer, car dès le départ on se retrouve embarqué dans son côté dansant combinant une basse bien lourde et présente, avec une batterie en mode boîte à rythme et une grosse base de synthé, et même si cela étonne on se laisse prendre au jeu car c’est finalement bien construit et agréable à défaut d’être électrique. En revanche les années passent et la chanteuse du combo montre qu’elle se bonifie de plus en plus tant elle est capable d’aller dans différents registres vocaux et de nouvelles contrées avec toujours une justesse et une précision impeccable. On s’en aperçoit encore sur « Victim » très (trop) calme où c’est vraiment elle qui tient le haut du panier, contrairement à la musique plus quelconque et légèrement ennuyeuse, pourtant avec « Beauty Is Your Curse » on revient un peu quinze ans en arrière car le rock est de retour, certes plus posé et formaté pour la radio, mais ça montre heureusement que le quartet n’a pas totalement renoncé au côté brut de ses débuts, même si c’est moins énergique ce titre très classique dans sa forme se révèle une bonne surprise, tout comme « Death To The Lovers » aux ambiances électroniques dépouillées et presque Trip-Hop de leurs compatriotes de MASSIVE ATTACK durant une bonne partie du morceau, avant que l’ensemble ne monte progressivement et se retrouve plus élaboré et massif sur sa fin. On n’a donc pas fini d’être étonné quand retentit « In The Back Room » au début très GOSSIP et aux ambiances disco/funk pour un résultat très dansant où l’on retrouve la basse ronflante, quelques riffs de guitare un peu en arrière-plan et une batterie hypnotique et répétitive taillée pour les pistes de danse, bref ça surprend et on s’étonne d’y accrocher.

Cependant la seconde moitié de cet opus va se montrer plus hésitante et décevante car outre « Bullets » répétitif et ennuyeux, « That Sinking Feeling » le sera tout autant à cause d’un manque d’idées et même chose pour « Without You » qui tourne assez vite en rond malgré pas mal de variété. Après l’interlude instrumental nommé « Suckers ! », ce sixième opus se termine mieux via « We Are The Flames » qui mélange habilement les riffs agressifs avec les synthés pour obtenir un résultat qui mêle les deux époques des britanniques, avant que « I’ll Let You Down » ne clôture l’ensemble très calmement et de manière très zen grâce à sa grande tendresse vocale d’une Skin apaisée et mis en lumière par des nappes de claviers planantes et qui poussent à la relaxation.

Difficile en tout cas de ne pas comparer leurs deux époques et pourtant il faut bien oublier le passé pour apprécier le présent car il y’a de quoi dérouter c’est certain, pourtant la bande a signé certainement sa meilleure œuvre depuis son retour et la plus variée également, le tout porté par une production excellente et nette qui met en valeur tous les arrangements en bien ou en mal, car finalement même si tout n’est pas parfait suite à des compos moins inspirées et un peu bancales on a quand même un disque de qualité qui s’écoute assez facilement grâce notamment au boulot fourni par l’ancienne jurée du « X Factor » italien.


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Redige par : GabinEastwood - Note : 14/20 - Nb de Lectures : 8971 - Nb de Commentaires : 0
 

27/06/2016  - MASTIFF - Strength In Despair (Knives Out)
Amis de l’intelligence, de la finesse et du savoir vivre, passe ton chemin, rien ici ne trouvera grâce à tes yeux, ta sensibilité ou tes oreilles. MASTIFF est comme le chien dont il trouve l’inspiration pour son patronyme : agressif, massif, teigneux, hargneux et street credible. Le genre de bestiau avec lequel tu te sens fort quand tu cruises dans ton hood avec ton crew de gars sûrs. Niveau pedigree, MASTIFF se compose d’ex membres de ces groupes de fins intellectuels qu’étaient On A Warpath et Lose None. Ça pose un peu l’atmosphère : grosse guitares, grosses moshparts, grosse crédibilité de rue et gros muscles. La musique de « Strength In Despair » peut se résumer parfaitement à ces quatre choses, avec, en plus, une bonne dose de hip hop et de moshparts.

La première impression rappelle le dernier et inclassable album de Warhound en version plus classique, entre rapcore, beatdown et hardcore plus classique. La seconde impression est que le son est sacrément gros, musclé, lourd mais suffisamment varié pour parfaitement rendre les changements d’atmosphère et les « variations » de la musique. Comme un bodybuilder mais qui serait capable de claquer quelques entrechats si nécessaire. Un morceau comme « With This Shit » par exemple, qui ouvre l’album, démontre parfaitement cet état de fait en passant d’une intro plutôt tranquille à une moshpart d’enfoiré avant d’embrayer sur un passage hip hop hardcore sur fond de grosses guitares bien basses du front et de se finir sur des riffs streetcore par dessus lesquels viennent se poser des chœurs de hooligans et des vocaux bien moshy comme il faut. On trouvera aussi une pointe de growl et une dernière moshpart pour la route, histoire d’achever les survivants. On pourra trouver ça un peu bordélique, c’est vrai, mais sur un morceau ça passe, le reste du disque est plus franc du collier avec un rapcore/hardcore de gros durs assez basique mais qui fait toujours son petit effet.

Des titres comme « Edicius » et « Hardline » marquent des points par leur touche vraiment street au niveau de la voix et de l’attitude qui s’en dégage. On notera aussi une touche presque expérimentale sur « Hardline » avec pas mal de bidouillages sonores. « Life to Take » est lui carrément metal avec son solo et sa voix braillée. Par contre, le final est lui totalement beatdown illustré par un breakdown lourd, lourd, lourd. « Strength In Despair » réserve beaucoup plus de surprises qu’on ne pourrait le penser au premier abord. La filiation avec Warhound se fait plus en plus forte au fil des écoutes et du déroulement du disque qui ne cesse de zigzaguer entre les styles et les ambiances mais sans jamais perdre de vue son but initial : faire mal et coller des mandales. « Timeless » plutôt que de filer des claques, fait danser grâce à son groove infernal. Non, vraiment, MASTIFF livre là un album plein de surprises et bien plus riche qu’il n’y paraît. On a de vraies bonnes idées de compositions et un brassage d’influences bien maîtrisé avec même un peu de chant histoire de se mettre bien et que tout le monde soit content.

MASTIFF rappelle à la fois les anciens groupes de ses membres mais aussi des choses comme Downset, E-Town Concrete, Bulldoze pour les moshpart bien sales et tout ces groupes de groove core de le fin des années 90 et du début 2000. Une petite touche Nu-Metal symbolisée par la cover, réussie, du « Whatever » de Godsmack. « Strength In Despair », sans être l’album de l’année, loin de là, réussit le pari de mêler la violence et le côté bas du front du beatdown ricain avec le groove du hip hop le plus dur et se permet le luxe d’expérimenter deux-trois petites choses comme ça tranquillement. Certains titres sentent un peu le remplissage mais l’album comporte aussi quelques petites perles qu’il serait dommage de louper.
On notera aussi la qualité de l'artwork qui n'est pas sans rappeler le travail de Mike Mignolia qui fait de ce disque un bien bel objet.


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Redige par : Seb On Fire - Note : 15/20 - Nb de Lectures : 8954 - Nb de Commentaires : 0
 

27/06/2016  - CHERRY GRIND - A Room With A View (Bad Reputation/Socadisc)
CHERRY GRIND malgré son nom n'est pas un groupe de grind chéri ! Mais un groupe de hard rock moderne australien... moderne mais pas que moderne car le quatuor louche aussi vers les anciens temps... 70's et 60's notamment, on sent une influence de LED ZEPPELIN par moments. Le groupe s'est formé à Adelaide en 2012 mais cette « Room with a view » est son premier album et on vous parle ici de la version européenne dudit album.

Le son choisi par le groupe est clairement (dans tous les sens du terme) moderne... clair donc (pour ceux qui suivent), puissant et propre.

« No one home », mid tempo et dynamique, lance bien l'album mais est dépassé par « Dusty road » avec notamment son super refrain. On a ensuite une sorte de grand-écart entre « The gap » et son hard rock moderne et « Tombstone » qui nous plonge dans les 70's avec son côté LED ZEP et sa fin stoner/psyché. On retrouvera ce côté LED ZEP sur le hard lent et lourd « See you again » (après un début psyché une fois de plus) ou sur le break de « She's movin' » dans un registre plus rock. A contrario, l'aspect moderne se retrouve sur le heavy rock efficace « The fool ». Le groupe nous pond aussi une superbe ballade avec piano et guitare slide avec « Sunlight ». On notera le bonus de cette version européenne avec la reprise de « Tin Soldier »  de SMALL FACES avec son orgue vintage.

Bon premier effort pour CHERRY GRIND entre tradition et modernité même si un son plus vintage aurait peut-être mis plus en valeur le côté traditionnel. Quelques excellents titres sont présents dont « Sunlight » qui fait son effet à chaque écoute... sans être dans de l'exceptionnel on est dans du recommandable pour l'amateur de hard rock.

Redige par : Papy Cyril - Note : 14/20 - Nb de Lectures : 7851 - Nb de Commentaires : 0
 

27/06/2016  - THEM STONES - Them Stones (Division)
La légende veut que le groupe se soit formé au moment où un astéroïde s’est écrasé sur la Terre. Une version plus terre à terre veut que le groupe se soit formé en 2012 à Neuchâtel, en Suisse. Je ne sais pas où est la vérité dans ce cas je vais appliquer la jurisprudence Liberty Valence et imprimer la légende. THEM STONES est un groupe de rock formé en 2012 lorsqu’un astéroïde frappa la Terre, plus précisément la ville de Neuchâtel. De là, cinq musiciens locaux décident de former un groupe de rock’n’roll musclé, groovy autant inspiré par le grunge, le punk rock que le stoner.

Les suisses n’ont pas le temps de niaiser. Demo, Ep ? Non pas le temps de niaiser je vous dis, ils passent direct au LP de près d’une heure. Boom, comme ça, sans prévenir. C’est couillu. Mais risqué aussi car mettre directement ses burnes sur la table demande autant d’assurance que Lebron James déposant les siennes sur la tête de ce bon Draymond Green. L’intro pose les bases de l’album : stoner, rock, chaleur, désert. Une transposition musicale de la pochette du disque. On sait où on va, pas de surprises là dedans. « Temptation », le premier titre de l’album dépasse les six minutes. Un titre long pour ouvrir les hostilités, voilà encore une prise de risque de la part des suisses. Il faut la saluer car « Temptation » est bon et séduit grâce à son ambiance Seattle école Soundgarden. On trouve ici des relents de « Down On The Upside » au niveau du jeu de guitare et de la voix, qui en fin de parcours, se pare d’accents Cornellien. Le cahier des charges est là, le titre séduit.

Si ce titre d’ouverture est long, ce ne sera pas le cas des chapitres suivant qui chiffrent des durées sous les deux minutes et, de fait, gagne en pêche, en puissance aussi. Les riffs se font plus durs et proche d’un punk rock comme on le pratique dans les terres scandinaves, toujours largement imbibé au rock’n’roll crassouillou et grassouillet. Il y a beaucoup de choses à boire et à manger de ce (trop) long album, on y trouve aussi bien des touches Alice In Chains que des influences Kyuss ou QOSTA. Seattle, désert californien, tels sont les deux grands pôles d’attraction de THEM STONES. « Not My Friend » sonne comme une invitation à bouger sa graisse sur du heavy rock sudiste. Il y a du ZZ Top dans ce titre au groove contagieux. On a qu’une seule envie, prendre sa bagnole, découper le toit à la disqueuse et filer à fond sur les routes désertes, surchauffées.

« Just A Sin » ou « Diligence » n’auraient quand à eux pas volé leur place sur le setlist de Metallica période « Load » / « Reload ». Si la première moitie de disque convainc, la seconde partie s’enlise un peu, plombée par une durée trop longue. THEM STONES malgré la variété qu’il apporte à son album, peine à retrouver un second souffle. On y trouve une ballade un peu téléphonée et pas extraordinaire. Il faudra attendre le dernier titre pour que l’inspiration et l’intérêt reviennent. Ce « Home » de clôture permet de terminer ce premier album enregistré à la maison mais mixé en Californie, sur une bonne note. THEM STONES comble la plupart des attentes qui étaient de livrer un bon album de heavy rock autant grungy que stoner qui rappelle beaucoup de choses sans pour autant tomber dans le plagiat pur et simple. Quelque part entre Kyuss, Alice In Chains et Soundgarden, avec une petite touche punk scandinave pour la route, ce premier album, s’il s’essouffle légèrement en fin de parcours, réussit le pari de nous faire hocher la tête et taper du pied. C’est avant tout ce qu’on demande à un groupe de rock, non ?


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Redige par : Seb On Fire - Note : 14,5/20 - Nb de Lectures : 7941 - Nb de Commentaires : 0
 

27/06/2016  - GADGET - The Great Destroyer (Relapse)
7 ans...
Une attente presque insoutenable, où naissent tous les espoirs, tous les doutes, toutes les interrogations. Une attente riche en jouissance et en violence, où le passé et le présent éclipsent les doutes du futur, où le fait de profiter à fond de ce que la relation offre suffit amplement à notre bonheur.
7 années utilisées à bon escient, 7x12 mois, et au moins autant d'écoutes frénétiques, où les décibels produits par "The Funeral March" m'ont comblé plus que de raison.

Mais 7 années d'errance également, proche et loin de toi à la fois. Des questions sans réponses, une attente à peine contenue par les titres parus sur ton split avec PHOBIA ; trop bon mais trop peu.
L'Amour rend-il sourd ? Il rend impatient, en tout cas...
J'y ai cru, je t'ai suivi, puis mes espoirs ont laissé place aux désillusions, avant que d'autres ne te remplacent dans mes tympans, et que leurs rages musicales se substituent à la tienne. L'éclat de ton Grindcore brillait toujours en moi, mais son rayonnement diminuait de jours en jours.

Et soudain, te voilà. Là, devant moi, en moi.
Sans prévenir, sûr de toi, comme toujours.
Une force incroyable, un charisme évident, une violence viscérale intacte et addictive.
Toujours aussi sombre et instinctif, toujours aussi attirant, forcément. Mais moi, dans tout ça... Je ne compte pas? Tu te fous de mes sentiments ? Pour qui te prends-tu ?
Tu débarques sans prévenir, la rage au ventre, les riffs Punk / Grind en bandoulière, et tu penses que cela va suffire ? Tu crois que tes blastbeats vont effacer mes rancœurs en moins de 27 minutes ?
Évidemment que je suis séduit... Comment ne pas l'être ?

Tu sembles tellement serein et puissant, tel un Great Destroyer qui chevaucherait les astres et combattrait les ténèbres avec plus d'ardeur que n'importe quel archange.
Ton sens des rythmiques brutales et enivrantes ne laisse pas de place a l'ennui, tu n'as décidément rien perdu de ta rage communicative et de ta maîtrise. Quel autre amant saurait alterner avec autant d'adresse la vitesse, la violence, les cassures, les accélérations soudaines et les variations rythmiques percutantes ? Aucun, sans doute.

Je perçoit bien évidemment ta colère, ton hystérie à peine maîtrisée, dans tes rythmiques ultra-violentes et dans tes hurlements furieux. Mais n'ai je pas, moi aussi, le droit d'expier de la sorte ?
Je n'ai pas ton talent pour assembler avec autant d'efficacité tous ces attributs de la colère que nous partageons... Je n'ai pas ton habileté dans l'étalage de riffs simples, rapides et saisissants, je n'ai pas ta précision dans la diversité des tempos rapides et agressifs, je n'ai pas ta force de persuasion dans les cris hurlés et arrachés.
Mais je réclame le droit à la compassion, je quémande ton attention. Car même si tu fût évidemment tourmenté, j'ai, moi aussi, souffert de la distance entre nous.

Non, le temps n'efface pas tout. Il creuse, il détruit. Et alors que je commençais tout juste à réapprendre à vivre sans toi, ton réalisme froid, ta précision et ta brutalité racée ont détruit en 26 minutes toutes les barricades que je m'étais appliqué à édifier. 7 ans d'une accumulation d'espoirs déchus balayés à la seule force de ton Grindcore hystérique terriblement communicatif.
Comment lutter face à une efficacité aussi pernicieuse et jouissive ? Comment résister à une expiation sonore tellement simple mais logique, dont l'impulsivité furieuse colore chaque décibel ?
Je suis faible. Car, attentif malgré moi, je me suis, de nouveau, laissé séduire par ton Grind sombre, féroce et rageur.

Non content d'annihiler mes velléités, tu as en plus le toupet de te doter d'un son incroyablement puissant, cru et brut, mais également rond et chaud... Un nectar, qui rend forcément hommage à ton talent de composition, qui sublime ta violence, qui renforce ton pouvoir de destruction.
Salaud. Tu n'as pas le droit de me faire ça... Sortir le grand jeu alors que ne n'y croyais plus, oser afficher avec autant d'aplomb un tel regain de forme, maîtriser avec autant de classe tous les attributs du GrindCore, et l'agrémenter d'un savoir-faire tout suédois : tu es sacrément effronté, mais surtout sacrément doué, je le reconnais.

Je ne saurais dire qui de nous deux a fauté... Toi, à trop prendre ton temps, ou moi, à trop être impatient ? Je ne sais pas dire si la jouissance que tu me procures aujourd'hui saura gommer les mois de souffrances et d'attentes.

Mais le plaisir est là : évident, flagrant. Et je le prends tel quel. Brut, frontal, implacable, sans réfléchir.
Merci de m'être revenu ainsi, comme si le temps n'avait pas d'emprise sur toi, avec encore plus de talent qu'avant.
Mais, un seul désir, un seul : ne me refais pas ce coup-là ! 7 autres années sans nouvelles de toi... Je n'y survivrai pas !


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Redige par : ..::Ju::.. - Note : 18,5/20 - Nb de Lectures : 8840 - Nb de Commentaires : 0
 

27/06/2016  - THE LEAVING - Faces (Czar Of Crickets)
Le ciel est lourd, chargé de nuages dont la texture évoque un épais tapis de cendre.
Mes yeux glissent vers le sol brillant, couvert de neige fraîche et scintillante. Les rares traces d'enfant jouant dans l'or blanc ont depuis longtemps été recouvertes.
Le bonhomme de neige à l'orée du chant ressemble à un pantin désarticulé ; son corps est partiellement immergé par la poudreuse, sa tête gît à quelques mètres, tel un roi déchu ; un corbeau décharné picore le reste de carotte ayant servi de nez à ce triste sire.

Un faible rayon de soleil tente de percer l'épaisse couche de nuages ; son faible halo ne parviennent même pas à égayer cette fin de journée. Je me tourne vers mon salon, mon regard est attiré par les flammes dansantes derrière la vitre de mon poêle, et instantanément la chaleur s'empare de moi et me réchauffe de sa bienveillance.

Les premières notes de "Faces" s'égrainent, apaisantes, envoûtantes. Un accord acoustique, suivi d'arrangements simples, où les notes de violons accompagnent la guitare dans un duo magnifique. La voix mélodique de Frederyk Rotter distille des émotions pures et racées.
Le projet solo du chanteur/guitariste de ZATOKREV est contrasté et attirant, comme ce paysage froid et pur que je contemple.
Je devine le froid glacial qui palpite derrière chaque note, je sens les gelures de l'hiver, mais reste réchauffé par les bûches qui crépitent et par cette voix simple et entêtante mêlant mélancolie et bienveillance.

"Faces" dépeint un univers personnel qui va de pair avec cette atmosphère dont je m'abreuve. Intimiste et envoûtant, à l'image des 10 faces qui composent l'album. 10 chapitres où l'atmosphère apaisante oscille entre une chaleur apaisante et une réserve inquiétante.
Point de saturation ou de violence : "Faces" propose un voyage dans un univers Folk presque entièrement acoustique.
Le chant clair et posé de Frederyk se mure parfois dans des murmures rauques, comme pour mieux se fondre dans ce paysage glacial... Dans ces instants, la batterie, peu présente, s'éclipse alors totalement, pour laisser le violon d'Alexandra Werner guider les émotions, rehaussant l'ambiance d'une mélancolie poignante.
A d'autres moments, la batterie se joint aux mélodies acoustiques et dynamise légèrement l'ensemble.

Mais, même rythmé, "Faces" demeure apaisé et apaisant. A l'image de ce paysage hivernal à la fois beau et désenchanté. L'horizon se dévoile peu à peu lorsque les maigres rayons percent les nuages, et se reflètent sur la neige immaculée, tout comme "Faces" se dévoile peu à peu au rythme des complaintes éthérées et enivrantes.
Sans heurts ni à-coups, cet album s'écoute avec un plaisir non feint ; l'antagonisme idoine entre la chaleur du Folk et la froideur ambiancée développe une personnalité fort intéressante, dont la tonalité de chaque morceau varie selon l'envie de son géniteur.

A la façon de WEH ou de ULVER sur "Kveldssanger", THE LEAVING joue la carte de la simplicité extrême, même s'il est est peut être plus classique dans son approche que ses aînés ; mais il réussit tout de même le tour de force de proposer un album personnel et intimiste qui ne lasse quasiment pas. La force de "Faces" réside à la fois dans la consistance et la variété des morceaux, et dans les riffs simples et mélodieux.

Alors que "Faces" s'achève, mon regard glisse lentement vers le champ enneigé, et je réalise alors que le ciel s'est considérablement alourdi, chassant toute luminosité. Ce paysage froid et sombre, magnifié par la pureté de la neige immaculée, trouve un dualisme puissant avec la lumière vive et la chaleur de mon âtre.
Un dualisme que je retrouve justement dans"Faces", dont l'atmosphère à la fois lumineuse et inquiétante se révèle simplement agréable... Une très bonne découverte, que je vous recommande.


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27/06/2016  - KINKY YUKKY YUPPY - Until the Sun Goes Down (Send The Wood)
A l'aube de la sortie du nouveau Radiohead, alors que Muse inonde les ondes grand public et que les Red Hot s'apprêtent à envahir certains festivals estivaux, je me suis posé la question de savoir si, un jour, nous pourrions voir émerger de France un futur grand sur la scène Rock Indé...
Ou bien si le syndrome franco - français du complexe d'infériorité, et le fait de subir une culture trop éloignée des mentalités Rock et alternative, pourraient être un frein rédhibitoire.
Car le talent n'a pas de nationalité, c'est une évidence.

KINKY YUKKY YUPPY, nouveau venu sur la scène Rock Indé, est en train de se faire un nom, grâce à sa musique entêtante et mélancolique.
Et pour vous présenter cet excellent second album, je vous propose une petite biographie/fiction... Peut être pas si utopique que ça...


2002 : KINKY YUKKY YUPPY voit le jour, à Evreux, Normandie, France.
2010 : Sortie du premier album du groupe, "Escape", après 4 Ep parus entre 2003 et 2009. Le groupe commence à se faire un nom, grâce à son rock Alternatif, qui malgré une apparente tranquillité au niveau des mélodies, se construit autour d'un mur de son énorme et d'une batterie puissante.
2016 : Sortie du nouvel opus de KINKY YUKKY YUPPY : "Until the Sun Goes Down". Un Rock alternatif émotionnel et puissant. Bien aidé par leur générosité en concert, le groupe a réussi à se faire un nom assez rapidement au sein de la scène Indé.

A l'aube de la sortie de "Until the Sun Goes Down", le groupe s'est en effet payé le luxe d'une signature avec Domino Records (Arctic Monkeys, Franz Ferdinand, The Kills, Anna Calvi...), et d'une campagne promo conséquente... Mais en dehors des circuits classiques.
C'est le groupe qui a effectué ce choix audacieux, expliquant notamment par la voix de son chanteur Jérémi "Les attentes de notre public sont fortes pour ce nouvel album, mais nous voulons renouer avec nos racines Indé. La pub dans le métro ou sur des paquets de céréales, c'est pas notre truc..."

Leur truc au KINKY, c'est l'anti-promo : aucune info sur les réseaux sociaux, aucun clip, mais un album dévoilé en intégralité sur leur site pour une durée limitée, à horaires aléatoires ; des albums offerts aux 15 première spectateurs à chaque concert ; et un concours national "Eco tournée" organisé en partenariat avec BlaBlaCar, offrant aux fans la possibilité de construire dynamiquement la future tournée du groupe en fonction des préventes, en optimisant les trajets.
Ce concours va susciter un buzz conséquent, et la musique captivante et envoûtante de KINKY YUKKY YUPPY va devenir peu à peu trouver un écho croissant sur les webradios et les radios libres, qui voient dans le groupe l'émancipation d'une génération de rockeurs n'ayant plus honte de la comparaison avec les anglosaxons.

L'engouement du public augmente alors de façon importante concerts après concerts, bien aidé par certains médias spécialisés, qui ne tarissent pas d'éloges à l'égard de "Until the Sun Goes Down" :

NME
Bien éloigné du Rock Anglais, le Rock de KINKY YUKKY YUPPY est un habile et succulent équilibre entre les sonorités de Tool, l'énergie de Queens Of The Stone Age, et l'impulsivité intelligente des débuts de Radiohead.
Rares sont les groupes à proposer un second album aussi personnel et accessible à la fois.


Q Magazine
Les frenchies de KINKY YUKKY YUPPY jouent sur les ambiances pour ensorceler les auditeurs. Feutré, mélancolique, dynamique ou explosif, "Until the Sun Goes Down" propose un Rock Indé alternatif, personnel et coloré, qui sublime autant la douceur que l'agressivité. Ne vous arrêtez pas aux quelques hurlements qui parsèment cet album, l'efficacité des mélodies et la douceur ensorcelante du chant méritent amplement que vous posiez vos oreilles sur cette sucrerie appétissante.

Rolling Stones
Attention talent... KINKY YUKKY YUPPY s'est construit sur un équilibre personnel entre les cultures Rock Indé et Metal, et propose un premier album réussi. Son dynamisme et son efficacité sont un gage de talent.
Son style musical unifie les sonorités et les mélodies Rock, avec un brassage et une diversité propre au Metal, rappelant forcément les Foo Fighters. Le résultat se nomme "Until the Sun Goes Down", et abrite derrière ses nappes de claviers et ses mélodies une richesse musicale et un dynamisme à ne pas rater.


Kerrang!
L'uniformisation n'aura pas la peau du Rock. Classiques et novateurs à la fois, les normands de KINKY YUKKY YUPPY jouent sur plusieurs tableaux, simulant une schizophrénie émotionnelle. Passant de la mélancolie à la rage, bipolarisant le calme faussement apaisé et l'énergie faussement révoltée, le groupe se pose en chaînon manquant entre A Perfect Circle, Muse et les Foo Fighters...!

Seuls les médias français manifestent une réserve presque vindicative à l'égard de "Until the Sun Goes Down"

Les Inrocks
"Nouveau venu sur la scène rock française, KINKY YUKKY YUPPY ne sait pas encore vraiment ce qu'il veut... Mélodique comme Muse, énervé comme No One Is Innocent, lisse comme Placebo, "Until the Sun Goes Down" est un produit intéressant mais pas franchement aboutit. On va gentiment réécouter Biffy Clyro à la place"

Rock & Folk
"Jouer du Rock ne s'improvise pas. Il faut vibrer de révolte, transpirer ses arpèges, vivre pleinement son art. Il ne suffit pas de poser quelques mélodies alléchantes et de crier quelques refrains pour être intéressant. Rien de neuf sous le soleil d'Evreux, Coldplay ne s'est pas bâti en 1 album."

Bénéficiant de soutiens médiatiques conséquents à l'étranger, le groupe saisit l'opportunité au bon, et en profite pour effectuer une tournée de 2 mois en Angleterre et Ecosse, augmentant ainsi considérablement sa popularité.

Suite à un concert dantesque du groupe à Londres, le quotidien The Guardian n'ira pas de main morte pour témoigner de l'engouement des fans anglais :
"A fleur de peau, émotif et instinctif, KINKY YUKKY YUPPY est un animal qui ne se laisse pas facilement apprivoiser. Le Rock des Froggys est alternatif, au sens propre et figuré, et ne laisse personne indifférent. Son efficacité s'en trouve décuplée sur scène.
Chaque morceau est un hymne, dont le refrain ou la mélodie restent en tête même lorsque les spectateurs quittent la salle ; chaque morceau cultive la surprise de son contenu, variant l'intensité et l'apaisement au gré des envies ; chaque décibel témoigne d'une sensibilité façonnant une atmosphère envoûtante.
KINKY YUKKY YUPPY a développé une personnalité Rock raffinée, intense, explosive et envoûtante, à la façon d'un grand Cru de Bourgogne dont on ne perçoit pas tout de suite toutes les subtilités."

Et, ironie du sort , c'est uniquement lorsque Tom Yorke en personne commentera de façon enjouée sa soirée au dernier concert de la tournée outre manche, que les médias français commenceront à s'intéresser à KINKY... Comme d'habitude ...?


... Bon, Ok, KINKY est peut être encore bien loin de cette fiction journalistique, vous l'aurez compris, ça ne m'empêche pas de vous conseiller fortement de jeter une oreille attentive sur cet excellent Rock Indé gorgé d'idées et de personnalité...


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24/06/2016  - PERTURBATOR - The Uncanny Valley (Blood)
En ce printemps 2016 (si l’on peut appeler ça un printemps…), il aura été difficile d’échapper au « phénomène » PERTURBATOR. Tout le monde en parle, comme disait Ardisson. Au grand dam de certains metalleux trop puristes car PERTURBATOR ne fait pas de Metal mais une bonne partie de la scène et des médias Metal en parlent, nous ne dérogeons pas à la règle d’ailleurs. Pourquoi ? Difficile à expliquer. Les liens entre PERTURBATOR et le Metal sont à priori minces : tout au plus, le projet est signé chez le label finlandais Blood Music, et l’homme derrière le Perturbateur, le français James Kent, a été guitariste pour le groupe de Djent I THE OMNISCIENT. C’est maigre mais les liens entre le Metal et la scène « synthwave », puisque c’est de ceci dont il s’agit, existent même s’ils sont encore plus voyants chez le compatriote CARPENTER BRUT, qui se produit en Live avec des membres de HACRIDE et sera d’ailleurs à l’affiche du Motocultor cet été. CARPENTER BRUT et PERTURBATOR semblent ainsi (cocorico) être les porte-étendards de cette scène synthwave/retrowave, qui remet au goût du jour des oripeaux musicaux des 80’s et ceux des OST SF façon « Blade Runner » et JOHN CARPENTER en particulier, et dont le moyen-métrage « Kung Fury » a été une locomotive. Blood Music s’est d’ailleurs entiché du style, allant jusqu’à reprendre une partie du catalogue d’Aphasia Records dont… PERTURBATOR mais aussi DYNATRON, et il est également allé chercher par ailleurs les GOST et DAN TERMINUS. Tout ceci a donc fini par créer une émulation autour du genre, qui s’est répandue parmi les amateurs de Metal friands de musique rétro mais aussi ailleurs, les recommandations se multiplient entre nouveaux convertis et PERTURBATOR, au milieu de tout ça, est d’ores et déjà en train de pondre un album-référence du style.

Voici donc The Uncanny Valley, le 4ème album du projet de James Kent en 4 ans d’existence seulement. Et si les amateurs les plus éclairés avaient déjà pu déceler le potentiel de PERTURBATOR parmi Terror 404 (2012), I Am The Night (2012) ou notamment Dangerous Days (2014), tous réédités et remasterisés par Blood Music l’an dernier d’ailleurs, c’est bien The Uncanny Valley qui va révéler PERTURBATOR au grand jour. Le style pratiqué n’a donc bien évidemment rien de Metal, mais est tout de même extrême à sa façon. Excepté les quelques morceaux plus « soft » dont on parlera en temps voulu, PERTURBATOR n’a rien d’un combo d’Electro-pop qui va passer sur les ondes. L’ensemble est résolument dark, l’univers visuel sous-jacent est d’ailleurs là pour le prouver. Les synthés sont assez saturés, « incisifs » même, certains y voient même carrément un côté « Metal » avec en quelque sorte des « riffs de synthé » et même des « leads », les morceaux sont bien construits et on a pas non plus affaire à de l’ambient. Mais l’ambiance elle est donc bien noire, notons d’ailleurs que même s’il n’y a du chant et des paroles que sur 3 morceaux, The Uncanny Valley est plus ou moins un concept album qui prend place dans un Tokyo dystopique de 2112, où l’on évoquera une histoire d’androïdes. Un esprit Blade Runner, assurément, pour une musique résolument rétro-futuriste. Comme un album des années 2010 composé dans les années 80 et l’inverse à la fois, ou plutôt un album des années 2010 qui pose un futur musical tel qu’imaginé dans les années 80. PERTURBATOR, c’est LE rétro-futurisme et ce à pratiquement tous les niveaux. Le projet de James Kent a d’ailleurs pour lui un feeling et un enrobage futuriste que d’autres combos de synthwave n’ont pas, se contentant de sonorités strictement 80’s ou de rendre hommage à leur niveau à JOHN CARPENTER et consorts. Non, PERTURBATOR est allé plus loin, propose un univers musical particulièrement singulier, et sur cette base The Uncanny Valley est son manifeste.

The Uncanny Valley ne s’embarrasse pas d’intro et "Neo Tokyo" nous embarque à la dure et sans échauffement dans l’univers si particulier de PERTURBATOR, avec ses androïdes vénérant Satan à l’aide de croix en néons roses. Une BO d’un film d’anticipation bien dark qui n’existe pas (encore ?), on est en plein dedans. Les synthés attaquent sec, et l’on se fait vite embarquer par ces notes puissantes, ces passages plus fouillés et épiques, et bien sûr cette ambiance rétro telle que les plus grands metteurs en scène de SF des années 80 l’ont imaginée. Pas de chant certes, que de l’électro et des synthés certes, mais la musique de PERTURBATOR n’en est pas moins riche et entraînante. James Kent nous entraîne alors bien vite dans les bas-fonds de son Tokyo imaginé dans 96 ans (ou plutôt dans 126 ans à partir de 1986) avec les perles que sont l’excellent et accrocheur "Weapons for Children" et surtout le très dark "Death Squad", un des morceaux les plus remarquables du disque niveau ambiance. En 68 minutes, The Uncanny Valley a ensuite tout le loisir d’aligner des brûlots de synthwave à l’envi, comme "Disco Inferno" qui est un modèle de retrowave, et les très dynamiques "She Moves Like A Knife" et "Diabolus Ex Machina". Et outre ces sensations de pure synthwave, PERTURBATOR fait aussi vivre son The Uncanny Valley avec de vrais tubes, de vrais « singles » presque, avec des invités au chant. L’ambiance si sombre s’en retrouve bouleversée, apaisée, mais la cohérence reste de mise avec même des contrastes saisissants. Difficile de ne pas succomber aux superbes et envoûtants "Venger" et "Sentient", aux vocaux féminins magnifiques et parfaits et aux synthés à l’unisson (les intros respectives sont fantastiques), qui sont finalement les véritables hits de cet album, lui apportant une plus-value non négligeable alors que le fonds de commerce reste pourtant la pure synthwave instrumentale. Ajoutons à ceci le mystique et prenant "Souls At Zero" avec la contribution d’ASTRONOID, qui suivi du splendide morceau-titre clôt The Uncanny Valley en beauté. La classe, à tous les niveaux.

James Kent a été ambitieux, et aussi un peu gourmand d’ailleurs, sur 13 titres tout n’est pas indispensable, je pense à l’enchaînement "Assault"-"The Cult of 2112" qui n’apporte rien en dernière partie de disque et fait un peu remplissage, ou encore le trop atmosphérique "Femme Fatale" qui casse un peu le rythme de début d’album en faisant surtout office d’interlude-intro à cette perle qu’est "Venger". The Uncanny Valley passe donc tout près du chef-d’œuvre, PERTURBATOR est clairement à son apogée mais peut encore probablement faire un petit peu mieux et encore plus original, pour quelque chose qui serait parfait de A à Z. The Uncanny Valley n’en est pas moins un monstre de synthwave, quand il est classique il propose assurément les meilleures compos du genre ("Weapons for Children", "Death Squad") et quand il sort des sentiers battus et ose il nous offre de véritables bijoux ("Venger", "Sentient"). Cet album est surtout une grande réussite en termes d’ambiance singulière, qui fait tout simplement sa grande force avec un univers épatant et prenant, de l’œuvre d’un musicien inspiré. Vous l’aurez compris, s’il y a bien un album de synthwave à retenir et à découvrir, c’est celui-ci. PERTURBATOR m’a entiché du genre grâce à cet excellent album (avec son prédécesseur Dangerous Days qui faisait déjà le boulot, mais son successeur est plus abouti en tous points), et son côté futuriste travaillé, chiadé et assumé apporte clairement un plus au reste de la scène que je trouve parfois trop purement rétro. La France assure avec PERTURBATOR et CARPENTER BRUT, et le premier vient de signer un 4ème album qui mettra tout le monde d’accord et devrait l’asseoir sur le trône de la scène « electro dark synthwave rétro 80’s ». Amis metalleux, passez votre chemin si de toute façon les synthés CARPENTERiens et l’électro de manière générale ne vous parlent pas, mais sinon cette aventure futuriste dans un Tokyo robotisé, rose et sataniste vaut franchement le détour.


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Redige par : ZeSnake - Note : 16.5/20 - Nb de Lectures : 11345 - Nb de Commentaires : 16
 

24/06/2016  - NUKORE - You Call The Wolf You Get The Pack ! (Rock CD)
Sur leur précédente rondelle, sortie en 2013, les spanish de NUKORE montraient que le rap-metal façon '98 était loin d'être crevé. La bête vit bel et bien encore et réussit encore à sortir les crocs. Avec ce nouvel opus, NUKORE poursuit son trip « old school », nous renvoyant vers un style qui, jadis, se voulait nouveau, mais qui, aujourd'hui, est complètement passé de mode. Amateur de baggys, de tee-shirt XXL, de flow de branleur et de fusion ravageuse, bienvenue dans le monde de NUKORE.

« You Call The Wolf You Get The Pack ! » poursuit le petit bonhomme de chemin entamé depuis 2011 par les espagnols. Ici, on est resté figé avant l'an 2000, avec un rap-metal pur jus, élevé au LIMP BIZKIT, P.O.D. ou encore au son des BEASTIE. NUKORE nous déboîte neuf nouveaux titres vibrants, aux déhanchés troublants, casquette vissée sur la tête et le résultat est loin d'être mauvais. On retrouve ce son de guitare lourd et gras, cette rythmique groovy et percutante, accompagné d'un flow totalement décontracté du gland et désinvolte qui apporte cette touche si caractéristique au genre.

NUKORE arrive à te replonger des années en arrière, mixant avec panache rap et metal à l'ancienne. C'est tout con, mais ça fonctionne à merveille. L'ambiance est là, le style est là et ça sonne très bien. En 25 minutes, les espagnols nous proposent un voyage dans le temps où, pour les ados que nous étions, nos oreilles, et nos yeux, étaient rivés vers sur les skate park, sac Eastpak sur le dos, en train de faire les marioles pour dragouiller les minettes, et la Californie.

Avec ce troisième album, NUKORE propose, dans un style totalement basique, une bonne bouffée d'air frais, par des compos sans prise de tête et un style foncièrement « je m'en foutiste ». Ils prouvent également qu'en 2016, et avec un certain talent, on peut encore pondre des bons trucs estampillés rap-metal.

Redige par : Velvet Kevorkian - Note : 15/20 - Nb de Lectures : 8328 - Nb de Commentaires : 1
 

23/06/2016  - VOLKER - Volker (Kaotoxin)
En tout honnêteté, cela ne vous est jamais arrivé en découvrant un groupe à califourchon entre plusieurs styles de vous demander si son étrangeté était une qualité ou un défaut ? En bons apatrides des musiques froides, agressives et mélodiques, les musiciens de VOLKER nous proposent avec "Volker" un premier E.p à la croisée de plusieurs chemins à priori antagonistes et au goût singulièrement coincé entre plusieurs saveurs.

Bien qu'il soit un jeune groupe, VOLKER n'est pas un combo composé de débutants. Il est vrai qu'entre OTARGOS, NOEIN et REGARDE LES HOMMES TOMBER, on est quand même en terrain connu niveau groupes "de référence". On pourrait alors croire au vu des pedigree et de l'imagerie que VOLER tape joyeusement dans le metal le plus sombre mais les musiciens se défendent d'être un groupe de Black n'roll où à chercher à introduire "volontairement" des éléments de musiques extrêmes dans leur rock (vous pourrez le lire dans l'interview du groupe à venir sur VS). Ils préfèrent parler de "Cold" ou de "Dark" rock mais dès "Bitch", on voit que l'influence Black metal est toujours bien présente dans le jeu d'Ulrich W. et que tout au long des titres on retrouvera ces accords tristes et décharnés si cher au metal le plus maléfique. Même dans l'architecture démolie et la mélodie percutante de "Pavor Nocturnus", VOLKER reste inquiétant, sombre et couturé de cicatrices démoniaques. Mais si l'obscurité reste la tétine nourricière où pompe la sorcière, VOLKER reste toujours groovy, dynamique et en mouvement. Les tempos sont remuants, la double pédale ne passe pas inaperçue et les riffs musculeux se dégagent tout en force de la mêlée musicale qui fait rage. Et ça fonctionne.
En une poignée de chansons, VOLKER se montre addictif et convainc avec cet improbable rock/metal mouillé de BM et saupoudré de Cold Wave. Je regrette d'ailleurs que la prod n'ait pas offert aux chansons un son plus graveleux et incisif, cela aurait été encore plus chaud les marrons dans ta gueule.
Au niveau de l'interprétation, pas de difficultés, chacun connaît bien son rôle et sa fiche de fonctionnalité. Le feeling dont fait preuve la chanteuse Jen Nyx sur les couplets de "Pavor Nocturnus" sont étonnants et démontrent aisément que si la chanteuse sait hurler et growler, elle peut aussi poser sa voix de manière plus nacrée et nuancée. Pour le reste, les briscards qui tiennent les instruments ne sont évidement pas tombés de la dernière pluie et démontrent d'une qualité d'exécution et d'une intelligence d'approche remplie d'efficacité et de bon sens. Bien interprété et inspiré, ce premier E.P met donc l'eau à la bouche en faisant saliver les papilles à l'idée que le L.p qui va suivre (enregistrement prévu pour l'été 2016) sera aussi savoureux et plein d'intensité que cette première offrande. Slurp !


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Redige par : Pamalach - Note : 3/5 - Nb de Lectures : 8172 - Nb de Commentaires : 4
 

23/06/2016  - MAD VOID - Disaster Brewery (Autoproduction)
Tout le monde ou presque s’accorde à dire que depuis plusieurs années la scène française est d’une grande variété de styles et d’une haute qualité musicale, le dernier exemple en date nous vient de la jolie région normande d’où débarque ce quatuor formé l’an dernier avec des vieux briscards de la scène locale ayant évolué dans diverses formations de Stoner, Hardcore, Metal plus mainstream et même Rock U.S, du coup il n’est pas étonnant que ce premier EP rassemble toutes ces influences.

Car les gars n’ont pas perdu de temps et nous livrent déjà une première sortie de qualité et très professionnelle où l’on sent notamment rôder l’ombre de KYUSS, ORANGE GOBLIN et DOWN, d’ailleurs la bande à Phil Anselmo se fait entendre dès le départ avec l’excellent « Rise Up » où le riffing et la lourdeur sentent vraiment la Louisiane tout en sachant alterner entre parties agressives et d’autres plus posées et calmes avec d’ailleurs un solo tout doux et parfaitement en raccord, avant de repartir sur du tempo bien gras et massif afin d’obtenir un résultat très accrocheur et réussi. Avec « Time » on est sur du mid-tempo bien lourd et qui s’écrase encore plus par la suite avant de relâcher son étreinte au milieu du titre pour mieux ensuite revenir aux origines sur le dernier couplet, le tout en y parsemant quelques breaks agréables pour là encore une excellente impression générale. Le constat est le même pour « Desert » qui est construit à peu près de la même manière et où s’ajoute une longue plage instrumentale qui explose à l’arrivée du solo, quant à « Steady Joe » il s’avère parfait pour terminer ces quasiment vingt minutes de super son, car cette ultime plage s’avère est celle qui est la plus directe et rentre-dedans avec d’entrée un petit solo de batterie suivi d’un rythme bien nerveux et énergique mais qui arrive toujours à garder ce côté lourd. En alternant les passages avec juste basse/batterie (d’obédience Grunge) avec ce côté gras typique au Stoner les mecs concluent par quelquechose d’un peu différent du reste mais tout aussi efficace.

Du coup les quatre titres passent tout seul le cap des écoutes multiples et se révèlent accrocheurs dès le départ, car outre un son vraiment excellent et équilibré (dont le côté naturel sied à merveille à ceux-ci) il faut également souligner le chant vraiment convaincant de Tristan qui sait se faire énervé comme plus posé (et dont on peut trouver une certaine ressemblance avec Eddie Vedder ou Chris Cornell sur les parties plus douces) ainsi que la qualité d’écriture de ses acolytes qui savent varier quand il le faut et placer chaque partie là où elle est le mieux. Du coup sans rien révolutionner les normands arrivent quand même à y glisser une subtilité agréable et personnelle qui montre déjà une vraie cohésion ainsi qu’une grande maturité qui ne demande qu’à éclore un peu plus dans l’avenir, qui pour eux s’annonce radieux s’ils continuent à ce niveau-là.


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Redige par : GabinEastwood - Note : 8/10 - Nb de Lectures : 8704 - Nb de Commentaires : 0
 

22/06/2016  - SOURVEIN - Aquatic Occult (Metal Blade)
Ouaips. Un disque passé entre les mains expertes de ce bon vieux Mike Dean (bassiste historique de CORROSION OF CONFORMITY) et masterisé par Shiva-Brad Boatright (NAILS, SKINLESS, XIBALBA, SLEEP et à peu près 50% de la production metal/hardcore de l'année passée), ne peut pas fondamentalement être un mauvais disque. Bien au contraire, c'est ici une marque de qualité qui sert à merveille les intentions de T-Roy, unique rescapé du line-up originel de SOURVEIN, instrumentiste émérite depuis 1993 au sein de cette incantation sludge/doom de premier ordre. Pas de surprise donc sur ce son dantesque qui souffle le groove chaud et humide des profondeurs de la Caroline du Nord sur les premiers accords d'un "Avian Dawn" boursouflé et titubant, dry county ou pas. On sait où on pose ses panards : en plein marécage.

Quoique.

Parce que même s'il colle ici sa calotte sans attendre, ce son immersif et rugueux vous attrape les esgourdes en mode 20 000 lieux sous les mers, et bloub au fond de l'océan. Un bon gros coup de tronçonneuse huilée au millimètre servant comme il se doit l'aqua-thématique que se plaît à incarner la fine équipe sur "Aquatic occult". Un album imposant en forme de gros coup de pied occult qui donnera son pesant d'algues baveuses et collantes à l'amateur de sludge sur "Hymn to Poseidon" ou "In the wind" comme il ravira le fan de doom éclairé sur le grandiose "High tide" ou le Sabbathien en diable "Mermaids". Tout en garantissant au passage quelques sueurs froides aux amateurs d'embardées heavy sans chichis sur "Ocypuss" (où Randy Blythe de LAMB OF GOD vient se défouler) et le sauvageon "Urchins", du meilleur effet. De la belle ouvrage ma bonne dame qui voit donc s'éloigner SOURVEIN des marais malfaisants qu'il se plaisait à fréquenter sur "Black fangs" pour s'aventurer sur des terres moins hostiles. Des terres lumineuses, balayées par une brise marine qui laisse deviner au loin un orage naissant : bienvenue à Carolina Beach.

Mais tout cela ne serait pas grand chose sans le travail de composition au poil de boule initié par l'infatigable T-Roy, qui aura traversé un paquet de tempêtes de toutes natures avant d'arrimer solidement son embarcation sur le ponton Metal Blade. Une nouvelle terre promise qui lui laisse toute latitude pour trousser cet album en forme de retour aux affaires, débarrassé de nombre de ses vieux démons. Epaulé dans sa renaissance par des taulards avisés, Reed Mullin au claquage de peaux, Kevin Rochelle (SEA OF TYRANTS) et Lou Gorra (HALFWAY TO GONE) ici préposés aux caresses de grosses cordes, le bougre balance un pavé de quarante-deux minutes qui donne plus envie de serrer son prochain entre ses bras que d'appuyer sur la gâchette pour en finir une bonne fois pour toute. La vie est pas si moche... finalement. N'y'a qu'a j'ter un dernier coup d'cochlée sur ce finisher de toute beauté, "Oceanic procession", qui résume bien ce nouveau mood qui sied à merveille à SOURVEIN.

Une lente et paisible descente dans les fonds marins, sereine, tranquille mais pas totalement rassurante, persuadé qu'on est bien en route pour enchaîner ces foutus paliers de décompression sans sourciller. Sans savoir ce qui se trame vraiment plus bas.

Le grand bleu... avec une pointe de gris, non mais !


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Redige par : TarGhost - Note : 16/20 - Nb de Lectures : 8814 - Nb de Commentaires : 4
 

22/06/2016  - SLICE THE CAKE - Odyssey To The West (Autoproduction)
SLICE THE CAKE, c’est le gâteau Deathcore qui se mérite. Un gâteau d’anniversaire très frugal mais pour une célébration chaque année bissextile. D’ailleurs The Man With No Face était sorti le lendemain du 29 février 2012… Quatre ans et un mois plus tard (précisément), il est donc temps de ressortir le couteau et de rappeler Obélix pour « couper trois parts ». Australie, Angleterre, Suède. Deathcore, progressif, technique. Trois parts d’un gâteau trois couches, trois chocolats, le blanc, le au lait, le noir. Une nouvelle pièce de pâtisserie trois étoiles qui nous avait fait saliver et pour cause, Odyssey To The West est sans cesse repoussé depuis plus d’un an et demie. Ce successeur au génial The Man With No Face, un des tous meilleurs albums de Deathcore qui avait surpris son monde en 2012, était attendu au tournant surtout que le trio nous a promis du lourd avec un album conceptuel. D’ailleurs SLICE THE CAKE nous a fait le Februus de UNEVEN STRUCTURE à l’envers vu que Odyssey To The West est accompagné d’un long morceau bonus (28 minutes) aux accents drone/ambient qui fait office non pas d’appendice mais d’intro à cette nouvelle grosse tranche de Deathcore progressif. Un dessert alléchant et copieux.

Album conceptuel découpé en mouvements et enchaînement d’actes, parsemé de nombreuses parties vocales narrées qui font déjà la différence grâce à un ton possédé particulièrement prenant, Odyssey To The West est un album ambitieux de pas moins de 77 minutes. Le gâteau est dense voire bourratif à première vue. SLICE THE CAKE n’a pourtant pas foncièrement viré sa cuti et sa recette de base reste la même. Certes plus progressif, Odyssey To The West n’est pas pour autant nettement plus aéré ou plus atmosphérique que The Man With No Face. Le Deathcore est toujours au rendez-vous, bien évidemment dans sa branche la plus technique et fignolée, on est pas ici pour aligner les breakdowns même s’ils se font entendre quand la lourdeur est nécessaire. Avec une production hénaurme, SLICE THE CAKE est donc en grande forme, des vocaux aux gros riffs en passant par les patterns de batterie. The Man With No Face représentait déjà le firmament du Deathcore technico-progressif et Odyssey To The West va enfoncer le clou, tout en finesse cependant. De nombreuses parties acoustiques accompagnent les compositions Deathcore très inspirées et bien évidemment efficaces. Et alors que "The Exile Part I - The Razor’s Edge" nous introduit dans l’univers épique de SLICE THE CAKE tout en douceur (avec de beaux vocaux clairs), "The Exile Part II - The City of Destruction" balance déjà du colossal avec un Deathcore foisonnant qui pose déjà un tube succédant sans mal à l’excellent "City of Ghosts". Du lourd, qui va devoir être digéré, mais que c’est bon !

SLICE THE CAKE est alors parti pour trancher son gâteau de l’Ouest en parts complètes et cohérentes. Et frappe déjà fort avec les 3 excellentes parties de "Stone and Silver", bourrées de groove entraînant, d’ambiances feutrées et de plans techniques léchés, et un paquet de riffs mordants en plus de la formidable prestation vocale d’ensemble de Gareth Mason. Qui ne faiblit pas pour les deux parties de "Westward Bound", épiques et libératrices mais émaillées de riffs deathcore de premier choix, explosant pour le remuant "The Pilgrim’s Process". SLICE THE CAKE se pose néanmoins, et fait vivre son concept avec les plus atmosphériques "Castle in the Sky Part II - Pieces of Ruins" (la ‘Part I’ n’est pas sur cet album mais semble être sur la compil Other Slices) et surtout le fantastique "Unending Waltz" qui passe par toutes les humeurs mais propose également un passage digne du meilleur de PERIPHERY. S’enchaînant dans une fluidité de tous les instants, les différents actes de Odyssey To The West réservent quelques surprises et le ton s’assombrit radicalement pour les 4 volets de "Ash and Rust" où la lourdeur est à l’honneur, avec des passages MESHUGGesques d’une puissance rare, dès "From Shell to Shell" jusqu’à l’écrasant "Nameless, Faceless" en passant par les riffs deathcore monstrueux du très dark "The Torn Thread". "The Dark Carnival" réserve aussi le moment le plus original de Odyssey To The West avec son passage mystique à la voix Black théâtral à la CARACH ANGREN, façon OVID’S WITHERING en un sens, un effort de singularité complété par l’intro tribale de "The Torn Thread". Un gâteau trois chocolats avec des pépites à l’intérieur, délicieuses une fois fondues au four…

Odyssey To The West se conclut par le plus étrange et aérien mais toujours sombre "Destiny’s Fool" (au chant narré particulièrement désenchanté) et le plus classique mais bien épique "The Holy Moutain" histoire de bien terminer sans chichis. Et il est vrai que SLICE THE CAKE n’a finalement rien inventé, et ne se réinvente pas non plus suite à The Man With No Face, livrant surtout un concept-album totalement maîtrisé, complet et équilibré, dosant et cataloguant bien toutes les humeurs que l’on peut attendre d’un disque de Deathcore progressif. Mais Odyssey To The West marque tout de même un certain bond en avant suite à The Man With No Face, et un disque meilleur qu’un des tous meilleurs disques de Deathcore en est encore plus un des tous meilleurs albums de Deathcore. En deux albums et malgré son ancrage - subi ou choisi - dans le monde de l’autoproduction-digitale-bandcamp, SLICE THE CAKE se pose comme le grand patron du Deathcore progressif et livre avec Odyssey To The West un concept album à la hauteur de son talent, qui est sans conteste un manifeste du genre. Grosse prod, gros riffs, grosses voix, grosses progueries, grosses particularités qui font la différence, pour un gros gâteau. Tellement gros qu’il risque d’être indigeste pour certains, ça déborde parfois en 77 minutes et SLICE THE CAKE en a peut-être trop fait même s’il n’y pas grand-chose à jeter et que cette odyssée demeure passionnante de bout en bout (de gâteau). Quand on met ensemble les meilleurs pâtissiers deathcoreux de Suède, d’Australie et d’Angleterre, le résultat du concours en vaut la chandelle, et ce deuxième album de SLICE THE CAKE est à partager sans modération, pour bien se remplir la panse avec les saveurs de l’Ouest.


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Redige par : ZeSnake - Note : 16.5/20 - Nb de Lectures : 8527 - Nb de Commentaires : 1
 

21/06/2016  - FLESHLESS - Devoured Beyond Recognition (Metal Age)
Ahhhhh, mon petit équarrisseur, quel plaisir de te retrouver....!
Tu sembles en forme ! Tu resplendis dans cette chaire parure constituée de de tissus périssables..
Te souviens-tu de notre première rencontre ?
C'était en 1999, tu venais de sortir ton "GrindGod", avec ta démo "Grinding" en bonus. Malgré ton manque de maturité, tu dégageais alors une fougue fort convaincante.

Tu m'as donné envie de mieux te connaître ; et tu ne m'as pas déçu par la suite...
"Sensual Death Immitation" et "To Kill for Skin" surtout furent de véritables exutoires musicaux, aptes à canaliser mes pulsions. Mais surtout, au delà de ton Death Metal typiquement Tchèque, au delà de ta violence maîtrisée et de ton sens des riffs, tu as été pour moi un guide spirituel, un mentor, un exemple à suivre.

Tes conseils culinaires et vestimentaires me furent précieux, quand je débuta ma quête ultime ; et tes paroles au sens caché mais initiatiques, ainsi que tes illustrations faussement caricaturales, me permirent d'apprendre beaucoup de choses utiles, et d'atteindre un niveau de raffinement rarement atteint.
Mais, après ton surprenant mais excellent "Hate Is Born", j'ai eu du mal à te suivre, et j'ai du me débrouiller seul, livré à moi dans cette jungle humaine...
Ton "Slaves of the God Machine " m'a effrayé ; où étaient alors passés ton énergie et ton entrain d'antan ? Je pris peur, craignant pour ma quête en cours d'aboutissement, et je décida alors de franchir le pas et de m’affranchir de tes conseils avisés.

Ton fléchissement fut pour moi salvateur, car je compris que je pouvais désormais violer de mes propres ailes.
Et je te retrouve, aujourd'hui, resplendissant d'hémoglobine, plus sanglant que jamais, avec un "Devoured Beyond Recognition" classique mais teigneux.
Quelle jouissance...

Tu as retrouvé du mordant, ton Death teinté de Grind est nettement plus affûté et tranchant ; je ressens, enfin, de nouveau, la morsure du scalpel sur ma peau, cette sensation froide et chaude à la fois lorsque ma chaire s'entaille et laisse s'écouler les hématites. Tu as eu tendance à oublier combien tes riffs peuvent plomber un morceau ; et fort heureusement tu sembles avoir en partie retrouvé l'inspiration.

'Epitome Of Malefice' ou 'Mankind Fall' sont dignes de tes pièces d'orfèvre passées, et je me réjoui lorsque ces riffs mélodieux et entêtant se télescopent avec tes cris rauques et gutturaux.
On retrouve, enfin, notre FLESHLESS, mon FLESHLESS, celui qui a provoqué mes premiers émois, celui qui a tant œuvré pour faire de moi un homme... Tes riffs mélodieux et tranchants, sans être exceptionnels, portent en eux ta personnalité antagoniste, toi qui oscille en permanence entre ton besoin vital d'expulser toute ta haine, et ta soif d'apaisement intérieur. Ces leads sont la garantie d'un Fleshless retrouvé, qui n'hésite plus, et assume. Ton passé de DeathGrindeux fou et impétueux est derrière toi, et tu assumes tes choix parfois presque Death Mélodique, sans jamais perdre en férocité.

Ta soif de groove est bien toujours présente, mais tu as également retrouvé la hargne maîtrisée qui te caractérise. Les blatsbeats ne font plus semblant, et surtout, tu as remis en avant tes accélérations mortelles, qui cisaillent et déchiquettent la chaire avec application. Ces rythmiques ni trop lentes ni trop rapides sont un délice. Elles métaphorisent à merveille ton doigté si précis, lorsque tu découpes et éviscère tes œuvres.

Ta violence suinte par tous tes coups, à l'instar de 'Descend Into The Depths' ou 'Human Insects', qui justement regorgent de cette violence soudaine, brutale, mais aérée avec talent. De la même façon dont tu t’abreuves dans tes victimes, ces variations rythmiques et cette brutalité maîtrisée transpirent d'un certain raffinement... Un raffinement sanglant et mortel, fort heureusement; mais tes pièces musicales sont tout de même intelligemment variées et tempérées, tout en conservant toute leur rage.

Le poids des années se fait ressentir, certes, et ton "Devoured Beyond Recognition" n'est pas au niveau de tes exploits passés. Mais ton honneur est sauf, d'autant que tes conseils illustrés sont, de nouveau, une source d'inspiration intarissable pour mes futures œuvres. Mes victimes te remercient, saches le, d'autant que toutes ont eu l'honneur de rendre leur dernier souffle sur l'un de tes morceau...
Peut être qu'une forme de lassitude se fait entendre par moment, c'est vrai. Je le déplore, mais cela s'équilibre avec ta vigueur retrouvée. Ne te laisse surtout pas aller à la routine, ô Maitre, car c'est là que la faute survient... Restes alerte et vif, et ton art se maintiendra !

Ce qui est sur, mon cher équarrisseur, c'est que ton Oeuvre a retrouvé de sa superbe grâce à "Devoured Beyond Recognition".
Et je ne souhaite qu'une chose : que tu continues encore longtemps à délivrer ton Metal de la Mort violent et grooviesque, tout en m’honorant de tes cours de dépeçages illustrés...



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Redige par : ..::Ju::.. - Note : 15/20 - Nb de Lectures : 9299 - Nb de Commentaires : 3
 

21/06/2016  - HORIZON OF THE MUTE - Horizon of the Mute (Morbid Syndicate/The End)
Lorsque l’on suit certains artistes de la scène Metal depuis bon nombre années, on a tendance à observer chez beaucoup d’entre eux une baisse de la radicalité au fil du temps. Que ce soit ceux qui incorporent des éléments plus mainstream ou se mettent à monter des projets plus Rock, entre autres exemples. Pour Jani Koskela, musicien évoluant depuis plus d’une vingtaine d’années dans l’underground finlandais, le chemin est inverse. Le premier groupe qui l’a fait connaître (un peu) était LET ME DREAM, pour ceux qui s’en souviennent, un groupe plutôt mélodique qui n’a plus vraiment donné signe de vie depuis 2004. Il est guitariste depuis cette même année du groupe SAATTUE qui vivote dans l’underground, plus qu’il ne fait la une des magazines, et plus récemment, Jani a refait surface avec les excellents 0 X I S T que les amateurs avertis de Doom/Death n’auront pas manqué d’aller découvrir mais qui a malheureusement cessé d’exister (!) en ce début d’année 2016 après 2 albums massifs et noirs au feeling pouvant rappeler les productions plus ou moins récentes de Tom Gabriel Fischer (CELTIC FROST, TRIPTYKON). Ce split étant plutôt inattendu pour qui n’était pas dans le secret des dieux, on aurait pu croire qu’il allait à nouveau se passer un certain temps avant que notre joyeux drille ne refasse surface mais il n’en est rien. Il travaillait déjà depuis courant 2015 sur ce nouveau projet : HORIZON OF THE MUTE, qui nous propose déjà un premier EP complet de 3 morceaux pour 31 minutes de musique.


Le projet est présenté comme du Doom/Death lent et sombre avec des influences Drone et Industriel. Pour ma part, j’aurais plutôt dit Drone avec influences Doom/Death et Industriel et cette nuance me paraît avoir son importance car point de batterie ici mais une légère pulsation, parfois assez martiale, imprimée par quelques sons électroniques agrémentés d’un lourd écho par endroits. C’est l’agencement de ces sons qui pourra rappeler un peu GODFLESH aux amateurs à certains moments mais ce n’est pas l’aspect qui prédomine. Les trois éléments qui instillent l’atmosphère ici sont la guitare au premier chef, d’un son ample et au grain agressif mais relativement propre, plus qu’un SUNN O))) par exemple. Ce qui permet parfois à quelques arpèges tour à tour lugubres ou mélancoliques de se greffer sur ces suites d’accords enténébrés. Le deuxième élément, ce sont ces nappes au sonorités très aériennes voire cosmiques, en particulier sur la deuxième plage, « Black Bleak Nebula ». Sur la première plage, c’est un son de violon très froid avec quelques trémolos qui s’invite au premier plan et sur « Wall of Eridanus », le dernier morceau, ce sont à nouveau des sons plus étranges évoquant la voûte céleste nocturne et son immensité. Enfin, troisième élément et non des moindres, peut-être le seul qui fait vraiment le lien avec 0 X i S T, c’est cette voix, très froide et rocailleuse, aux confins du Doom, du Death et du Black, qui vient parachever l’atmosphère sinistre de l’ensemble.


En parlant d’elle d’ailleurs, j’en profite pour évoquer les paroles qui traitent selon son auteur de l’exploration de l’inconnu. Elles sont à l’unisson avec la musique car elles nous font bien ressentir à mon sens cet état de l’être face à l’immensité de l’univers et à l’infinité des questions qu’elle suscite. On est emporté par les interrogations et les états d’âme d’une solitude pesante, tel un cours d’eau noir et implacable. Quant à la pochette, sobre et classieuse, signée par l’artiste hongrois Péter Takács, elle ne fait qu’ajouter à la cohérence de cet ensemble mystérieux.

Nous sommes ici face à une oeuvre introspective d’ores et déjà très aboutie et maîtrisée, la production est irréprochable comme souvent avec les réalisations finlandaises, et pour qui y sera sensible on ne peut que se réjouir de savoir qu’un album complet est en préparation. A vous maintenant d’oser cette plongée dans la noirceur de l’inconnu.




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Redige par : Sagal - Note : 7,5/10 - Nb de Lectures : 7999 - Nb de Commentaires : 0
 

21/06/2016  - SACRILEGIOUS IMPALEMENT - First Three Nails (Satanath)
Des séances de rattrapage, dans le BM UG, tu n’en as pas beaucoup. Alors, lorsqu’on t’en propose une, tu ferais bien d’être attentif et d’arrêter ton bavardage de fond de classe. Surtout quand on fait l’effort de revenir sur un groupe au succès mi-poire, mi-calva et qui aurait pourtant mérité mieux. First Three Nails est une compilation (limitée à 500 copies…) qui regroupe la demo de 2006 et les deux premiers EP (Sacrilegious Impalement en 2007 et World in Ashes en 2008) du groupe. Car, comme tu n’es pas trop con, c’est bien en effet de Sacrilegious Impalement que je vais te causer.

J’aime bien ce groupe finlandais (comme presque tous les groupes de BM et de death venant de ce pays miracle). Il ne révolutionne rien mais ses deux EP notamment m’étaient apparus sincères et bien construits, sauvages et instinctifs à l’heure du BM calculé et archi calibré. Cette compilation permet de revenir sur ces beaux engins, dans une version remastered qui ne gâte pas la crasse originale. Et avec un packaging à faire peur aux trve.

La demo ne réserve aucune surprise. Point d’ambiance ici mais un BM brutal, rapide, sauvage, dopé par un son chaud et sale, un poil étouffé, qui convient bien aux propos du groupe. "Total Annihilation" et "Holy Terror" frappent au (bas) ventre et font le boulot. On notera que la batterie sort un poil renforcée de ce toilettage, qui sonne plus lourde et profonde qu’à l’origine, plus brutale aussi. D’ailleurs, et c’est un paradoxe qui m’est apparu assez rapidement, la musique du groupe sonne davantage suédois que finlandais. Mais peu importe, la dynamique, dès la demo, y est déjà excellente. Dès "Eternal Agonies" toutefois, on ressent déjà une volonté de ralentir la cadence et de proposer une alternance brutalité / ponts ambiancés plus proche de la scène finlandaise traditionnelle.

Sacrilegious Impalement, le premier EP de 2007, m’avait bien plu à l’époque. D’entrée, le son y est nettement plus harsh tout en étant paradoxalement plus accessible, la musique a gagné en vitesse et en puissance. Sacrilegious Impalement investit clairement le champ de la dévastation davantage que celui de l’apaisement. Les ralentissements ne sont cependant pas en reste ("Sacrilegious Impalement", le premier morceau repose sur cette alternance entrevue à la fin de la demo ; idem pour "Infinite Darkness"). La batterie a également pris du volume ; elle imprime une dynamique dévastatrice aux morceaux, guide la marche et donne une épaisseur appréciable aux titres les plus « lents ». "Prophet of Misanthropy" rappelle quant à lui plutôt Ofermod ou Funeral Mist dans cette volonté d’assouplir le blast par des lead plus étirés ou des rythmiques plus variées. Mais dans l’ensemble ce premier EP est, pour ma part, le plus réussi.

World in Ashes, le EP de 2008 qui comprend seulement deux titres, poursuit l’effort entamé sur les deux premières sorties du groupe à ceci près que le son est plus harsh, moins organique et, du coup, plus régressif. C’est sans doute infime mais tout de même. Quant à "Behead the Infants of God", le groove et le touché ultra rock y apportent une coloration sympa, qui tranche dans la discographie du groupe. Le feeling très rock n’ roll donne une dimension à la fois très organique au morceau mais également relativement brutale.

Cette compilation est intéressante pour tous ceux qui n’auraient pas mis la main sur ces trois premiers efforts du groupe. Il retrace avec précision les débuts d’un groupe par trop méconnu dont la première qualité est sans doute la sincérité. A découvrir ou à redécouvrir.


http://www.sacrilegiousimpalement.com - 165 visite(s)
Redige par : Raziel - Note : Compilation rattrapage sympa - Nb de Lectures : 9476 - Nb de Commentaires : 0
 

20/06/2016  - DEHUMAN REIGN - Ascending From Below (F.D.A.)
On peut dire qu’il s’est fait désirer ce premier album, il est vrai qu’après le brutal et puissant EP « Destructive Intent » en 2013 le quintet berlinois était attendu au tournant tant celui-ci avait tout déchiré sur son passage, ce temps lui ayant permis de donner de nombreux concerts qui lui ont permis de peaufiner ses nouveaux titres qui s’annonçaient pour le mieux. Du coup ce long délai n’a pas été une perte de temps loin de là, car ce qui faisait la force de cette première sortie a été encore amélioré et densifié pour prouver s’il le fallait encore à quel point la scène death-metal allemande a le vent en poupe, puisque la furie de ces vingt premières minutes originelles a été encore améliorée en qualité et en production afin de donner un résultat implacable et qui ne fait pas de quartier.

A l’instar de nombre de leurs compatriotes (DEW-SCENTED, OBSCENITY) les gars se sont payés les services du Soundlodge Studio qui leur offre un rendu très puissant, homogène et authentique, car là on est très loin du son aseptisé beaucoup trop présent et en vogue actuellement, du coup ici tout rend grâce aux compositions taillées pour la scène. Après l’intro d’usage nous voilà déjà embarqués dans une furie guerrière avec « Apply Salt To The Open Wound » qui nous montre qu’ils appliquent de mieux en mieux leur recette, car si la priorité est donnée aux blasts et à la vitesse ils savent aussi alourdir le tempo quand il le faut pour donner plus de puissance et l’envie de headbanguer ce qui est le cas sur ce premier morceau parfaitement réussi qui donne un excellent aperçu de ce qui va suivre. En effet que ce soit « Recipients Of The Abominable », « Stench Of The Infected » ou « Mental Hibernation » ces compositions se révèlent parfaitement menées et s’écoutent absolument toutes seules permettant de confirmer que le combo est motivé et énervé tant le tout est bien construit et efficace, car on remarque la fluidité des solos d’Ulf qui s’adaptent parfaitement que le tempo soit à fond ou plus lent, tout comme le boulot impeccable de Totte derrière sa batterie qui a une vraiment aisance stylistique et varie énormément son jeu sans jamais surjouer (à l’instar de ses compagnons), tout comme le chant d’Alex au growl puissant et impeccable mais qui n’hésite pas à ajouter quelques rares cris fulgurants.

Si l’on reste généralement dans ce que sait faire de mieux le groupe, ce dernier a quand même donné plus d’importance aux moments plus lents et mid-tempo (complétés par breaks d’une grande fluidité et de passages brise-nuques écrasants), cela est audible avec les monstrueux « Minds Of The Insane », « Garden Of Decay », « Grey Entity » et surtout « Heart Of The Hypocrite » qui va sans nul doute devenir un de leurs hymnes et ça ne sera pas le seul. En effet l’ensemble de cette galette est d'une énergie folle et accroche immédiatement aux oreilles de l’auditeur, grâce notamment à une maturité plus importante de ses membres qui ont su composer un ensemble d’une très grande homogénéité.

Car rien n’est à jeter au final, et même si l’ensemble peut se ressembler sur la durée et se révéler sans surprises le tout est tellement bien écrit que cela ne nuit pas du tout aux trois-quarts d’heure qui composent l’ensemble (qui est en plus doté d’une pochette magnifique signée Tobias Giese) et montre ainsi que le metal de la mort à l’ancienne est toujours en pleine forme et de grande qualité chez nos voisins germaniques pour le plus grand bonheur de ses amateurs.


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Redige par : GabinEastwood - Note : 15,5/20 - Nb de Lectures : 8284 - Nb de Commentaires : 1
 

20/06/2016  - LATITUDES - Old Sunlight (Debemur Morti)
Si je me fie à la fiche promo livrée avec le disque, LATITUDES est un groupe anglais qui propose un « semi instrumental cinematic metal » influencé par une chiée de groupes dont Neurosis, Rush, King Crimson, Blut Aus Nord, Immolation, Converge et Mastodon. Alors sur papier c’est bien sexy tout ça mais à l’écoute je cherche encore les influences de Blut Aus Nord, Converge et d’Immolation. Bon ceci dit, malgré le yoloisme des références, la musique est de qualité bien qu’un poil balisée. Plus basiquement on est dans du post rock/post hardcore plus raffiné et tourmenté que la moyenne. C’est déjà fort bien, ma foi.

« Old Sunlight » est un album qu’aurait pu livrer Deafheaven s’il s’était délivré de toutes ses guenilles black metal tant on retrouve chez les anglais, la même vibe que chez les californiens. Cette faculté de mixer les émotions et de passer du rire aux larmes en un arpège, un changement de ton, un pattern de batterie. On est face à une musique très marquée par les émotions qui passent de la puissance à la mélancolie et à la finesse avec une étonnante facilité. LATITUDES créé des paysages musicaux, des voyages instrumentaux qui ne sont pas sans rappeler Pelican qui, comme eux, se basent sur des parties de guitares résolument Metal et viriles pour emmener tout ça ailleurs. La batterie, elle aussi, sort les muscles et casse du petit bois mais malgré la violence du jeu, la musique parvient toujours à rester fine, presque légère. Surtout lorsque la voix entre en action, ce qui n’est pas le cas sur tout tous les morceaux. « In Rushes Bound » démarre avec de belles nappes de guitares à la Deafheaven, pleines de lumière noire mais la voix vient apporter beaucoup de finesse et de majesté à l‘ensemble qui, de fait, emmène le titre plus haut et plus loin.

La voix ne joue qu’un rôle mineur, elle s’impose parfois, avec parcimonie et est traitée comme un instrument de complément, pour apporter un peu de nuances ou appuyer l’une ou l’autre atmosphère. Toujours mélodique et claire, elle contrebalance la distorsion des guitares et la force brute des coups de batterie. « Old Sunlight » est un album très organique qui évoque la nature anglaise, la campagne qu’on imagine hantée et habitée de milles secrets. Parmi toutes les influences on trouve des traces de black orthodoxe au détour de l’un ou l’autre riff qui dégagent une grande majesté et un coté épique non négligeable. La musique est servie par une excellente production qui appuie lorsqu’il le faut et clarifie le tout lorsque le chant apparaît. Quelques claviers et autres bidouillages électroniques apportent une petite touche de variété là encore. « Altarpieces » exhale un fumet de BTBAM avec ses guitares si particulières doublées de bruissement synthétiques. « Old Sunlight » est un album riche et varié mais totalement homogène à un point tel qu’il est difficile d’en extraire un morceau en particulier tellement tout semble logique. Les gars gardent un petit titre néo folk acoustique pour clore l’album de fort belle manière.

Mais malgré tout ces beaux mots, il manque toutefois quelque chose pour faire de ce bon disque un disque à part, quelque chose d’indéfinissable qui fait la différence, qui enverrait « Old Sunlight » dans une autre catégorie, celle des fuoriclasse. Il manque la particule de Dieu musicale quelque part. Mais « Old Sunlight » est un beau voyage musical entre post hardcore, metal instrumental et une petite touche black metal. La force de cet album est de conserver la puissance de ces instruments pour construire une musique pleine de finesses et de failles. Le soleil est peut-être vieux mais de ce que j’en ai entendu, il brille encore.


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Redige par : Seb On Fire - Note : 14.5/20 - Nb de Lectures : 7969 - Nb de Commentaires : 1
 

20/06/2016  - NO VALE NADA - Demain (Autoproduction)
Dérangeant. A l’image de son artwork cauchemardesque, le style pratiqué ici par NO VALE NADA est dérangeant. Jetez un coup d’œil sur cette trogne cassée, son regard creux, ses yeux vitreux et cette froideur incarnée dans un rictus édenté. Parfaitement à l’image de son hardcore, qu’il aime vil et dissonant, lui ajoutant une louchée de metal sur les bords histoire de le rendre infréquentable, un peu comme se plaisent à le faire certaines vilaines formations teutonnes hébergées chez Per Koro (ACLYS et FORCED TO DECAY en tête de liste). Tordu donc mais pas obtu pour autant, ce premier album de trois Chaumontais gonflés à bloc ne passe pas la barre fatidique de la demi-heure… mais il en donne pour son argent à ceux et celles en quête de chaos et de nervosité.

Il ne faut d’ailleurs qu’une trentaine de secondes pour dresser ce constat, grave et sans appel sur "Amer", un titre qui n’a jamais aussi bien porté son nom. Rancœur, dégoût et rage transpirent par tous les pores, ça suinte et ça craque sous les boursouflures, le vocaliste Davy hurle à s’en décrocher le larynx, les compteurs sont dans le rouge. Rien de révolutionnaire ici, on est en terrain connu, mais le cœur et les tripes dégoulinent sur chaque riff, sur chaque break et la sauce prend sans figer. "Dignité" et "L'impasse" s’embarquent eux sur des terrains plus glissants, portés chacun par une rythmique hardcore maousse qui laisse des traces pendant que "L'éloge des sens" se drape dans les dissonances, tapi dans l’ombre, ruminant sa rage en attendant des jours meilleurs. C’est finalement sur le massif "Demain" que nos trois gaillards ralentissent le tempo pour prendre le temps de trousser des ambiances crépusculaires alors que "Mon inconnue" sombre lui dans une mélancolie presque palpable, animé par un groove maléfique. Un claustro-interlude plus tard et nous voilà déjà sur le finisher "Sans gravité" qui éructe autant qu’il concasse pendant trois minutes trente avant de s’effacer pendant cinq minutes et de revenir sous la forme de quelques bruitages sans grand intérêt. Dommage de ne pas s’être arrêté là car ce "bonus" n’apporte strictement rien et fait juste retomber la tension accumulée pendant la vingtaine de minutes… que dure finalement cet album. Pfffuuuuuuuiiiiiii. Le soufflé retombe.

C'est d'ailleurs là le seul point noir de cet album produit de main de maître via une collaboration France-USA fructueuse, Amaury Sauvé pour l’enregistrement (BIRDS IN ROW, COMITY, AS WE DRAW…) et Nick Zampielli au mastering (ISIS, KNUT, TRAP THEM, TORCHE…), qui laisse entrevoir un potentiel destructeur pour la suite de l’aventure. Reste à régler quelques détails sur l'affinage encore un peu vert de certaines compos, caler deux ou trois munitions de plus sur la cartouchière histoire de dépasser la demi-heure, pour le reste les gars ne changez rien, je sens que ça vient...


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Redige par : TarGhost - Note : 15/20 - Nb de Lectures : 11117 - Nb de Commentaires : 0
 


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