- ROCK YOUR BRAIN FEST 2013 par ZESNAKE - 10943 lectures
La première édition du ROCK YOUR BRAIN FEST, festival indoor qui succède au festival outdoor LEZ'ARTS SCENIQUES, a eu lieu le samedi 26 octobre aux Tanzmatten à Sélestat (Alsace). Au programme : BIOSCAR, HAUT&COURT, S-CORE, INHUMATE, GOROD, SVART CROWN, TANKARD, HATE, DAGOBA, NAPALM DEATH et SUICIDAL TENDENCIES.





Le festival Lez'Arts Scéniques, c'est terminé. Après avoir accueilli de bien bons groupes ces dernières années, l'association Zone 51 a décidé de tourner la page de son festival d'été alsacien, qui s'était distingué par son éclectisme (oui, eux aussi ils en ont fait quand ils étaient jeunes toussa…) avec une programmation sur 3 jours (un jour Punk, un jour Metal (avec des styles très variés), un jour hip-hop et assimilés, enfin en général). Officiellement car le festival « sous sa forme actuelle nous empêche de garantir l'éclectisme musical que nous revendiquons », mais de l'avis général l'affluence était finalement assez faible. D'où, peut-être, le choix de revenir à une configuration plus « classique » en salle et avec deux scènes, pour un festival tout neuf baptisé Rock Your Brain Fest. Festival qui se sera déroulé sur deux jours avec un premier jour Punk (Disorder Day) qui n'aura cependant convié que 4 groupes. C'est surtout le second jour, le Metal Day, qui nous intéressera avec à l'affiche et dans l'ordre de passage, BIOSCAR, HAUT&COURT, S-CORE, INHUMATE, GOROD, SVART CROWN, TANKARD, HATE, DAGOBA, NAPALM DEATH et SUICIDAL TENDENCIES. Ce qui nous fait donc 7 groupes français sur 11, dont 4 groupes alsaciens, joli score ! On semble loin de MOTÖRHEAD et GOJIRA qui avaient foulé les planches de Sélestat il y a quelques années mais l'affiche est plutôt goûtue, éclectique mais pas trop, et cette fois-ci plus orientée Metal extrême. Pour la troisième fois, je fais le chemin me séparant de Sélestat, même si celui-ci s'est apparenté à un véritable calvaire pour ma pomme, entre travaux, boulets de la route, GPS étourdi et incohérent, ralentissements divers et surtout un convoi agricole dans le col de Saverne, un PUTAIN DE CONVOI AGRICOLE DANS LE PUTAIN DE COL DE SAVERNE QUI M'A FAIT ROULER A 30 PENDANT PLUS D'UN PUTAIN DE QUART D'HEURE euh pardon. Bref, moi qui pensais arriver un peu en avance pour tâter le terrain, je suis arrivé pile à l'heure donc ça va.



Tâter le terrain qui a un peu changé par rapport aux Lez'Arts Scéniques : nous sommes toujours sur le terrain des Tanzmatten, mais les concerts ne se dérouleront plus sur la grande pelouse attenante mais directement dans la salle. Une salle composée de deux bâtiments (abritant des stands de merch un peu partout et espacés par un espace extérieur de restauration) abritant chacun une scène, la Brainstage et la Decibel Stage (sans crash barreer pour les photos, ce qui m'a fait un peu tilter lorsque j'ai appris que INHUMATE et NAPALM DEATH y joueraient), Decibel Stage un peu mal indiquée d'ailleurs, et au début on ne savait même pas distinguer une scène de l'autre ! Ce n'est que lorsque BIOSCAR inaugurera la Brainstage que l'on pourra se calquer sur le running-order. Les shows débuteront donc en alternance à 17h30 et plus tard dans la soirée (à partir d'INHUMATE), les shows se chevaucheront sur les deux scènes à raison d'un quart d'heure à chaque fois. Pour « que les groupes jouent plus longtemps » apparemment. Et voici que je vais débuter une longue litanie qui va faire office de fil rouge dans ce report, avec une simple question : POURQUOI ? Oui, pourquoi avoir opté pour ces chevauchements qui posent pas mal de contraintes et ont gâché le plaisir et ce à plusieurs niveaux ? Pourquoi ne pas avoir commencé plus tôt pour que les groupes s'enchaînent tout simplement dans la minute, comme à l'époque Lez'Arts ? Peut-être y'a-t-il des contraintes matérielles dues à l'utilisation de la salle et là je m'inclinerai. Mais c'est tout de même fort dommage. La première raison est simple : si on aime deux groupes qui se chevauchent, c'est tout de même rageant de devoir louper 15 minutes d'un groupe ou de l'autre. Vous allez me dire « bha au Hellfest t'as 6 groupes qui jouent en même temps et il faut faire des choix », mais là il n'y avait que 2 scènes et 11 groupes, pas 6 et 150 : il aurait été vraiment opportun de décaler le début des hostilités pour mettre tout le monde d'accord, ça ne tenait à pas grand-chose (sept quarts d'heure !), et on aurait pu profiter de tous les groupes et prendre du plaisir continu sans réfléchir. Deuxième raison et celle-ci ne concerne que moi (et les collègues à objectif escamotable) mais tout de même : en étant accrédité photo, nous n'avions droit sur la Brainstage qu'à shooter les 3 premiers morceaux de chaque groupe dans le cordon photo. Donc pas le choix : il fallait être là dès le début ! Et pareil pour l'autre scène si l'on voulait être bien placé et ne pas se retrouver au milieu d'un pogo. Mes contraintes « photo » ont donc eu primeur sur les contraintes « report » et « plaisir personnel » et je dois avouer que ça m'a un peu plombé. Donc ça sera ma seule critique, mais du point de vue de ces fameux « chevauchements » l'organisation est à mon sens à revoir, pour que le fest soit un peu plus convivial. Je vais avoir l'occasion de chouiner là-dessus tout au long de ce report, mais c'est un point qui m'a vraiment dérangé et m'a fait poser des questions. Parlons maintenant musique et shows car de ce point de vue, il n'y a pas grand-chose, voire presque rien (hors goûts personnels) à redire sur cette première édition du Rock Your Brain Fest.


Les horaires du crime...


C'est donc BIOSCAR qui inaugure le festival et a l'honneur de jouer sur la Brainstage, et de commencer la série des 4 groupes locaux. BIOSCAR est donc alsacien et existe depuis 2011, délivrant un Metal baptisé « Environnemental Death Metal ». Quand on s'attarde sur le nom et que l'on remarque que les musiciens sont flanqués de t-shirt Sea Shepherd (organisation aussi soutenue par GOJIRA avec ce fameux EP fantôme…), on comprend tout de suite quel est le sujet. Autre particularité, BIOSCAR est un groupe à chanteuse, mais rien à voir avec WITHIN TEMPTATION rassurez-vous, on penche plus vers le côté ARCH ENEMY de la Force féminine du Metal. BIOSCAR pratique donc un Death-Metalcore bien brutasse et rentre-dedans. Ça riffe, ça crie, ça riffe et ça crie un peu trop d'ailleurs. Si vous aussi vous avez des amis ou proches qui vous raillent régulièrement avec des « mais le Metal ça fait que crier et faire beuaaaââârghhh », ils auraient été servis. Ceci n'est pas déplaisant, Julie a de la ressource vocale pour nous livrer des cris bien méchants, mais bon on se lasse vite car le set est répétitif, avec des morceaux peu variés malgré un son clair et puissant d'entrée de jeu. L'énergie est là, mais le groupe qui débute doit bien évidemment progresser en termes de compositions pour nous proposer quelque chose de plus accrocheur. Je lâche l'affaire aux ¾ du set pour flâner (les stands de merch s'installant au fur et à mesure un peu partout, dommage que HATE ne vendait pas ses CDs d'ailleurs…) et me positionner près de la Decibel Stage pour le second groupe.





Second groupe français, second groupe alsacien, second groupe de la soirée : il s'agit d'HAUT&COURT. Groupe que je connais de nom notamment de par la chronique de Velvet Kevorkian de leur premier EP. Mais j'aurai du la relire avant car je pensais avoir affaire à un groupe de Sludge, Sludge/Doom au pire, Sludgecore chaotique ou quelque-chose-comme-ça au mieux. Le set débute par un long étalage de rythmiques doomesques. Mes craintes commençaient à s'affirmer surtout que j'ai même cru à un moment qu'HAUT&COURT était un trio instrumental. Mais après cette longue intro débarque l'imposant chanteur de la formation et l'ambiance sonore va radicalement changer. Velvet parlait de « MathCrust » et, euh, c'est à peu près ça en quelque sorte. On est donc beaucoup plus proche du Grind que du Sludge, avec des compositions rapides et techniques, servis par les hurlements puissants du chanteur. Complexe sans être bordélique et restant brutale et à fleur de peau, dans un esprit plus sale que clinique, la musique d'HAUT&COURT convainc sans trop de mal et passe bien l'épreuve du Live, notamment grâce à un son abrasif et chaud, bref tout semble hérité de la scène Sludge/chaoscore jusque dans le style des musiciens, mais HAUT&COURT est différent. Toutefois, tout comme BIOSCAR le groupe débute et tout comme BIOSCAR les morceaux sont assez répétitifs, bien que forcément plus alambiqués. Mais pour parler simplement, c'est un peu tout le temps la même chose et au bout de 4 morceaux on a compris. Là aussi, il y a une marge de progression mais le quatuor a déjà amené toutes ses tripes sur scène et c'est un bon départ. Même si le public, peut-être pas préparé à recevoir ce style de musique, n'a pas du tout eu de répondant ce qui aura quelque peu décontenancé les musiciens…





L'on repasse donc sur la Brainstage pour le 3ème groupe alsacien qui est S-CORE. Là je connais, vu que j'ai chroniqué leur dernier album Into The Deepest…. J'en ai d'ailleurs profité pour me prendre leurs deux premiers albums sur leur stand de merch, à 5€ chacun c'est donné (ça sera mes seuls achats de merch de la soirée, qu'il semble loin le temps du market avec 6 disquaires qui harcelaient mon porte-monnaie…). « Il ne reste plus qu'à voir ce que donneront ces nouvelles compos en Live… et cette fois-ci je tâcherai de ne pas les rater ! Promis ! », c'est que je disais en fin de chronique après avoir amèrement regretté de les avoir snobé sur un date à Nancy. Dont acte. Une première chose, en Live S-CORE c'est très musclé et costaud, avec un son bien fat, aussi épais que la barbe et les dreadlocks du chanteur. Leur Groove Metal cogne donc sec, mais il fait plus étalage de sa lourdeur que sur disque, où les tempos sont variés. C'est donc un peu déconcertant, et sur le set je n'ai pas trouvé de tube, il faut dire que j'ai omis de bien réviser et de réécouter les deux premiers albums sur deezer, bien que j'ai fait tourner le troisième dans la bagnole à l'aller. Mais avec un pit qui commençait à être chaud et des musiciens archi-motivés (le bassiste est un sacré personnage très charismatique et avec une énorme présence), un show de S-CORE est avant tout une question de ressenti, de réceptivité à cette lourdeur très metallique. Je m'attendais peut-être à mieux et à ce que ça bouge plus, mais au niveau du son et de la puissance dégagée sur scène, S-CORE illustre une certaine perfection en la matière.






Les fameux chevauchements n'étant pas encore de mise pour les premiers groupes, on peut donc profiter de tout ce que S-CORE a à nous proposer et aller tranquillement attendre devant la Decibel Stage pour le 4ème et dernier groupe alsacien, INHUMATE. J'ai peur mais ça commence doucement, avec un contraste saisissant d'ailleurs. Ça débute tout tranquillement avec un chanteur tout gentillet qui annonce : « Bonjour, on est INHUMATE, on vient de Strasbourg. Vous pouvez monter sur scène, vous le savez, parce que le Grind ça se vit ». Arf. Et 5 secondes plus tard, ATAAATAATTARATATTATTAAARAATAAA GRUII GRUII GROIN GROIN AYAYAYAYAYAYAA. Et il commence à se passer des choses étranges, après un « y'en a quelques uns qui se sont faits des fractures la dernière fois qu'on a joué... si on pouvait éviter... », c'est que OH MON DIEU MAIS C'EST L'APOCALYPSE LE CHAOS DES CORPS PARTOUT UNE MONTAGNE DE CORPS DES CRIS INHUMAINS RHAAAAA bref je pense que les images seront plus fortes que les mots (le pire, ou le meilleur, commence à 4 minutes) :



« C'est pas l'bordel ! » dixit leur guitariste. C'était la première fois que j'assistais à un concert de vrai Grind, il paraît que INHUMATE est assez taré dans le genre mais moi, j'étais presque écroulé de rire. Non pas que j'ai trouvé ça ridicule, j'ai trouvé ça génial (bon musicalement ce n'est pas du tout mon truc, même si ce genre de grunts « subwoofer » sont impressionnants et que le groupe possède certaines idées, comme ce morceau très malsain ou le chanteur se met à mimer des sanglots très glauques) et si ça repasse près de chez moi, je cours rien que pour le spectacle. Il est clair que j'irai jamais ni écouter ça sur disque, ni faire le fou dans le pit (élargi à la scène donc) et que je resterai bien dans un coin juste pour regarder (merci aux petits amplis de coté de scène qui ont fait office de pit photo pour la Decibel Stage) mais une pareille folie furieuse, ça ne se refuse pas. Le truc le plus jouissif de la soirée, à défaut d'être mémorable d'un point de vue strictement musical.






Et j'aurai bien dégusté ça jusqu'au bout (surtout qu'apparemment, le final était du genre hystérique) mais contraintes photographiques oblige, je subis les premiers aléas du chevauchement pour aller shooter GOROD. Et j'aurai préféré rester devant INHUMATE car autant que je le dise tout de suite, GOROD me laisse complètement de marbre. Sur disque je trouve ça énorme sur un ou deux morceaux mais très indigeste sur la durée, en Live c'est pareil et c'est même presque pire. Pourtant le groupe s'en sort bien avec une sacrée présence scénique, notamment le bassiste virtuose et le chanteur qui, de loin, m'a tout d'abord fait penser à Nicolas Fauvergue. C'est troublant parce que parmi le public j'ai croisé un sosie d'Albert Cartier avec un t-shirt MARDUK, il était probablement là pour surveiller Nico et voir s'il ne fait pas de folies avant l'entraînement de lundi. Trêve de plaisanteries et donc GOROD, je n'ai pas accroché du tout et c'est même le groupe qui m'a le moins emballé de la soirée. De plus je trouve que leur musique, très technique et fouillée, n'est pas forcément faite pour la scène où le son peut facilement manger l'intérêt des compositions (sweepings et lignes de basse), et c'était le cas avec un son puissant mais un peu fouillis, même si c'était mieux de loin. Oui de loin car après 4 morceaux (dont les 3 premiers dans le cordon photo) j'ai préféré aller reflâner dans les Tanzmatten, histoire de me nourrir avec une Brutal Crêpe au Nutella et m'abreuver avec un Progressive Post-Coca-Cola. Je suis donc vite fait le reste du set de GOROD de très loin et même en essayant de tenir un morceau supplémentaire au fond de la salle, non décidément ce groupe ne passera jamais chez moi même si les zicos touchent grave, il faut bien l'avouer. Musician music for musician people, quoi…






Je me positionne donc encore une fois en avance près de la Decibel Stage pour SVART CROWN qui finit ses balances. Hélas, une fois le soundcheck terminé et les lumières éteintes pour laisser place à l'intro, Ranko doit affronter des soucis (au niveau des samples apparemment) et le début du concert sera retardé de près de 10 minutes après de longs bricolages avec les ingés son derrière le kit de batterie. Cela n'énervera pas SVART CROWN qui avec une bonne dose de dates européennes derrière lui, viendra proposer son Blackened Death flamboyant à Sélestat. Si je n'accroche pas à ce que le groupe propose en studio, les voir sur scène est toujours plaisant. Bien dosé entre les morceaux violents et occultes du dernier album, et les perles du premier ("Apocalyptic Triumph"), le set de SVART CROWN est brutal bien que finalement classique. Le quatuor est tout simplement une bête de scène, sans faire de chichis et sans artifice inutile, uniquement du Metal extrême dans sa plus simple expression, joué avec tripes et professionnalisme. Un groupe carré avec un Death-Metal de grande classe, jamais affaibli ou un minimum décevant, c'est un peu la marque des grands.






Et le retard initial est frustrant car j'aurai aimé en voir plus et chevauchement blablabla pit photo blablabla et je radote. Voilà donc sur la Brainstage TANKARD, premier groupe international de la soirée (le premier après 6 groupes français !). L'an dernier au dernier Lez'Arts nous avions eu le Big 4 du Thrash allemand sans TANKARD, l'erreur est donc réparée. Après, que dire sur TANKARD ? « Santé » pardi ! Ça aura été le mot de la soirée pour Andreas « Gerre », pour un show sous le signe du houblon mais aussi de leur Thrash plus bucolique et mélodique. Le bouillonnant frontman ne tient pas en place et fait le show à lui tout seul, faisant vivre les morceaux grâce à d'innombrables gestes et mimiques, et autres trucs fun (il s'amusera à montrer son bide aux photographes… bide qu'il a bien repris depuis les sessions de Vol(l)ume 14, il doit avoir un régime yo-yo !). Pas trop de folies (dommage) mais un set rondement (comme le bide de Gerre) mené avec classe, alternant morceaux récents ("Rules for Fools", le mégatube "Stay Thirsty !") et trucs plus anciens, bien équilibrés entre folie Thrash/Punk et mélodies à l'allemande. Et tout comme S-CORE, le bassiste est un sacré personnage (pour continuer dans le jeu de sosies, de près il me fait vachement penser à un voisin).






Je me plains sur les chevauchements, mais je cherche les embrouilles car je m'éclipse tout de même pour le dernier quart d'heure de TANKARD (qui commençait à s'attarder sur les vieux morceaux, ça tombe bien je n'accroche que à ce qu'ils font depuis le début des années 2000, j'espère tout de même ne pas avoir loupé d'autres tueries), car j'avais envie de bien me positionner pour HATE, groupe que j'avais envie de voir d'ailleurs. Mais voir la setlist (la seule que j'ai captée de la soirée !) et savoir que je vais d'ores et déjà louper leur hit "Threnody" placé en avant-dernier me désole d'emblée. Mais on se consolera dès le début avec l'excellent "Erebos", vraiment une putain de tuerie d'entrée qui m'aura fait bien headbanguer juste devant Adam The First Sinner. Le seul groupe peinturluré de la soirée est très polonais, donc très carré avec un jeu de scène simple et efficace, frontman au milieu et musiciens headbanguant frénétiquement sur les côtés. Un gros son à la polonaise est donc également au programme, pour un groupe que d'aucuns trouveront trop polonais donc trop proche de BEHEMOTH, mais j'ai toujours trouvé le groupe honnête et surtout, c'est tout simplement un BEHEMOTH-like de qualité. Le plus dérangeant est toujours la mélodie d'entrée de "Sadness Will Last Forever" scandaleusement plagiée de "Underneath the Cenotaph" de WATAIN, mais pour le reste ça passe bien. La mécanique est bien huilée et sur scène, HATE n'apporte pas de plus-value par rapport au studio mais c'est efficace et ça se regarde/écoute sans déplaisir. Adam se la jouera même provoc avec le public, les traitant de « French pussies » en crachant par terre lorsqu'ils ne gueuleront pas assez fort à son goût, une attitude Black-Metal qui peut énerver mais qui a son charme dans pareil show. Un bon show, pas inoubliable mais suffisamment percutant et bien mené. Ah, que j'aurai aimé pouvoir déguster "Threnody"…
Setlist : Erebos - Omega - Luminous Horizon - Wrists - Alchemy of Blood - Sadness Will Last Forever - Hex - Threnody - Catharsis






Mais c'est le dernier groupe français à savoir DAGOBA qui prend place sur la Brainstage. Souvenez-vous (ceux qui ont gagné à notre concours le savent), les marseillais étaient présents au Lez'Arts Scéniques en 2011. Ils s'en souviennent bien et remercient le public pour l'accueil de l'époque, tout en promettant de mettre le feu une nouvelle fois. Inutile de dire qu'avec un public bien affûté, la mission est remplie, surtout quand c'est un frontman tel que Shawter aux commandes (bien secondé par Franky). Il y aura donc eu des circle-pits et des jumps à foison, notamment pour l'inévitable "The Fall of Men" et dès que Shawter se mettra debout sur le crash bareer. Pour le reste, c'est du pur DAGOBA tout simplement, avec une setlist bien équilibrée, qui place bien évidemment et judicieusement les singles de Post Mortem Nihil Est (le temps de l'éponyme semble néanmoins révolu, et en le réécoutant dans la bagnole au retour je me demande ce que devait donner le groupe sur scène à l'époque…). Dans l'ensemble, un show sans surprises toutefois, mais DABOGA en Live c'est avant tout fait pour rendre les pits énormes, et ce show de Sélestat n'aura pas dérogé à la règle. Be fucked or be roasted !






Bon j'avoue, j'ai zappé la fin pour capter NAPALM DEATH depuis le début. Je n'avais jamais vu le quatuor britannique et j'en attendais beaucoup. Trop peut-être ? Le groupe a tellement d'expérience scénique que son jeu semble stéréotypé, Mitch Harris et Shane Embury font toujours les mêmes gestes, pareil pour Barney qui bouge ses bras et gesticule de la même manière sur tous les morceaux, se secouant sans cesse la tête entre ses lignes vocales. Un peu spécial à suivre donc, surtout les regards hallucinés en l'air de Mitch Harris quand il pousse quelques cris. Mais l'important c'est la musique et de ce côté, inutile de dire que NAPALM DEATH défonce, avec un gros son, ni exagéré ni trop crade. On atteint pas la folie d'INHUMATE mais les slammeurs s'en seront tout de même donné à cœur joie, au point d'embêter un peu trop Mitch Harris et de lui faire faire un faux départ pour "On the Brink of Extinction"… morceau tiré de Time Waits For No Slave qui aura été pour moi un des moments forts du set avec les biens bons extraits d'Utilitarian comme "The Wolf I Feed" (même si les voix claires façon Burton C. Bell, c'est pas trop ça en Live…), et des vieilleries remises au goût du jour bien brutales comme "From Enslavement to Obliteration" et "Suffer the Children", pour un set bien équilibré entre les différentes périodes (nous aurons même eu le droit à un extrait de Worms From The Exit Wound). Mais comme toujours et shooting de ST oblige, j'ai été contraint de zapper le dernier quart d'heure, et j'espère ne pas avoir loupé d'autres extraits de Time Waits For No Slave ou encore "Quarantined" voire "Blank Look About Face" pour ne parler que des œuvres les plus récentes, sinon je vais bien l'avoir mauvaise. Bon, tout comme DAGOBA, NAPALM DEATH est très efficace sur scène bien que sans surprise.





On va donc terminer cette première édition du Rock Your Brain Fest avec SUICIDAL TENDENCIES, ouais avec ST gros, S. T. ! Le groupe californien est vraiment le roi du monde lorsqu'il s'agit de mettre l'ambiance, un des rares groupes qui a su se trouver un véritable état d'esprit, allié au style vestimentaire associé. Marcels façon basket, casquette à visière droite et/ou foulards étaient de rigueur (vous pouviez même vous procurer le vôtre au stand de merch). Moi avec mes cheveux longs (pas en ce moment, mais ça va repousser), je n'irai pas jusque là, mais voir ST est toujours un sacré spectacle. L'an dernier aux Lez'Arts Scéniques j'avais regardé le groupe de très loin avant d'accrocher sérieusement sur la fin, là on va pouvoir apprécier le set à sa juste valeur depuis le début, même si musicalement je n'arriverai jamais à pleinement accrocher au style. Donc pour ce qui est de la musique, je retiens surtout les passages très rapides, quelques rythmiques plus mélodiques bien entraînantes et surtout les gimmicks fédérateurs à grands coups de « S ! T ! » qui se multiplieront vers la fin. Le groupe est une bête de scène, leur bassiste aux cordes vertes est (encore une fois) un sacré personnage, leur guitariste rythmique est maître dans l'art d'haranguer le public et Mike Muir est toujours aussi étonnant, remonté comme une pile, ayant la bougeotte comme c'est pas permis : placé dans le pit photo, on pouvait l'apercevoir lors des « pauses » de côté de la scène en train de se « chauffer » et de bouger mécaniquement tel un robot, avec un grand sourire témoin de la motivation et de l'envie des grands jours. Et le vocaliste est très, très difficile à prendre en photo tellement il court partout et bouge les bras frénétiquement ! Moins communiquant qu'il y a un an, il nous prouve tout de même que sa générosité ne faiblit pas et ses problèmes de dos sont bien derrière lui. Bien évidemment, le set se sera terminé avec une scène noire de monde comme à l'habitude. Toujours au top, c'est S. T. ! S ! T !






1h30 du mat', il est temps de tirer le bilan. Pour cette première édition du Rock Your Brain Fest, Zone 51 a sorti du lourd et une nouvelle fois, il y en a presque eu pour tous les goûts, même si l'on était surtout dans le Death/Black/Grind. Inutile de dire que l'on compte à nouveau sur eux pour nous ressortir une grosse affiche pour les prochaines éditions. La couleur locale (BIOSCAR, HAUT&COURT, S-CORE) n'aura pas démérité, même si pour le départ le public n'était pas encore chaud, il le deviendra bien vite pour INHUMATE qui aura été sans contestation la curiosité et même la réussite de la soirée. Outre les autres groupes français en grande forme (SVART CROWN, DAGOBA, GOROD même s'il faut accrocher…), les invités internationaux n'auront pas fait regretter le voyage, entre un TANKARD excellent, un HATE convaincant lorsqu'il s'agit de poloniser le propos, un NAPALM DEATH classique mais redoutable et un SUICIDAL TENDENCIES qui aura atteint la quintessence de l'ambiance festive comme on pouvait s'y attendre. Une belle affiche qui aurait été magnifique si l'on avait pu donner la possibilité à tout le monde de voir tous les concerts en entier, en évitant que des salles se vident/remplissent de moitié incessamment d'ailleurs. Eh oui, il suffit de prendre exemple sur le Metal Ride Fest V, qui avec la même configuration et autant de monde avait su parfaitement gérer le truc. C'est vraiment dommage et mon message à l'orga sera d'améliorer ce point car par moments, c'était un peu blasant et il aurait vraiment été bienvenu de commencer plus tôt (le Lez'Arts commençait à 14h/14h30, là il aurait fallu commencer à 15h45, ça ne semble pas choquant !) et tout le monde aurait été content. Mais pour le reste, au niveau de l'organisation du lieu et des groupes, il n'y a strictement rien à redire et si le Lez'Arts n'a jamais été en mesure de rivaliser avec le Hellfest, le Rock Your Brain Fest peut facilement devenir une référence pour l'Est tant que les groupes invités sont variés et de qualité. Une « première » édition pas parfaite donc, mais qui aura rempli sa mission au niveau métallique. Mon cerveau a bien été rocké ! Il était toutefois en état de faire le chemin du retour sous une micro-tempête mais c'est décidé : la prochaine fois je prends l'autoroute… à la prochaine de fois donc !

Album photo de la soirée disponible en cliquant sur l'image :


Auteur
Commentaire
Blashyrkh
Membre enregistré
Posté le: 03/11/2013 à 13h02 - (609)
Va falloir que tu soignes ta Fcmessite aiguë ;)

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