JAMES MURPHY - Feeding the Machine (Shrapnel/Roadrunner) - 07/09/2014 @ 07h31
En 1997, James Murphy a fêté ses 30 ans et... sa première décennie d'activité. Toujours en quête de nouveaux défis, ce guitar-hero ne s'est pas contenté d'enchainer les sessions jusqu'à l'écoeurement. Loin de là. Profitant de la moindre expérience en véritable éponge, il a franchi bon nombre d'étapes à une vitesse effarante, passant en quelques années du statut d'intérimaire à celui de leader de sa propre formation (Disincarnate), avant de réaliser son premier album solo (Convergence). Cette prise croissante de responsabilités l'a également conduit derrière la table de mixage, ce qui lui permettra, à terme, d'accroitre son influence. Sur le plan musical on le sentait venir (Low), notre shredder de l'extrême comptait bien élargir ses horizons. Le bien nommé Convergence a confirmé la tendance, marquant un rapprochement avec la scène prog. Après des débuts tonitruants (Death, Obituary...), la 2ème partie de carrière de James Murphy promettait d'être tout aussi intéressante. C'est ce que nous allons voir.

Pour de plus amples informations sur la période 1987-1996 voir:
- la Remember de Convergence: http://www.vs-webzine.com/METAL.php?page=REMEMBER&id_news=671
- le Top 5 consacré à James Murphy: http://www.vs-webzine.com/METAL.php?page=BLOG-COM&id_news=856

En quittant Testament à l'été 1996, James Murphy choisit l'indépendance, pour mieux varier les genres et progresser dans son nouveau rôle d'ingénieur du son. Si certains voyaient déjà le guitariste perdu pour la cause extrême, ils ont vite été détrompés. En vacances en Californie, le Danois Anders Lundemark propose à James Murphy de rejoindre son groupe: Konkhra. Contre toute attente, l'Américain accepte, impliquant même le fantasque Chris Kontos (excellent batteur viré de Machine Head puis Testament pour divers caprices). Enregistré et produit par James Murphy himself, Weed Out the Weak sort en juillet 1997. Parallèlement, notre guitariste poursuit sa collaboration avec Artension (Phoenix Rising) et son chanteur John West (Mind Journey). James Murphy s'investit de plus en plus dans la production et 1998 démarre sur un rythme encore plus élevé. Ainsi Deathwitch, Exhumed, Vondur et le Split ...and Oceans / Bloodthorn bénéficient de son expérience, sans oublier John West (Permanent Mark). Mais le gros morceau de son début d'année, c'est sa participation au 1er album d'Explorers Club, side-project de Trent Gardner (Magellan) doté d'un casting 5 étoiles [des membres de Dream Theater, Yes, Mr. Big, Frank Zappa, Royal Hunt ou encore Matt Guillory (présent sur Convergence)]. Avec un rendement pareil, beaucoup auraient choisi de faire un break, de prendre des vacances. Mais pas James Murphy. Ce bourreau de travail achève son année 1998 en bossant sur son 2ème album solo: Feeding the Machine.

Les suites engendrent toujours leur lot de questions et de comparaisons. En voici quelques unes: Feeding the Machine, suite logique ou nouveau départ? Retrouve-t-on la même alternance de morceaux chantés et de plages instrumentales? De qui James Murphy s'est-il entouré cette fois? Qui rempile, qui débarque? Découvrons le avec la fiche technique. Après Disincarnate et Testament (Low), il s'agit de la 3ème collaboration de James Murphy avec le fameux graphiste britannique Dave McKean (qui aura bientôt droit à son Top 5). Sur Convergence, l'Américain s'était entouré de plusieurs collaborateurs. Sur Feeding the Machine, ce bourreau de travail revendique le fait d'être le seul maitre à bord (enregistrement, production & mixage), à grand renfort de lettrage en majuscules au dos du boitier. Sur le plan instrumental, notre guitar-hero a aussi pris en charge une bonne partie des claviers, le reste étant confié à son pote Matt Guillory (Dali's Dilemma, Mullmuzzler, Zero Hour). Et c'est justement l'heure de répondre à la question la plus attendue: cékikijoulahdsu? Le batteur Deen Castronovo (Geezer, Journey, Ozzy, Steve Vai) rempile, mais cède la place à 4 reprises à un jeune loup, le prometteur Jeremy Colson (Dali's Dilemma, futur LD/50, Marty Friedman et Steve Vai). A la basse on ne présente plus... le fameux Steve DiGiorgio (à une exception près). Quant au reste des invités, on va le voir il y a de quoi faire. Et oui Feeding the Machine s'inscrit dans la continuité de Convergence, en reprenant notamment l'alternance précitée. Mais fait-il mieux?

Les morceaux chantés:
Feeding the Machine, No One Can Tell You, Deconstruct, Through Your Eyes (Distant Mirrors), Visitors

Feeding the Machine démarre sur les chapeaux de roues avec le morceau-titre (que les lecteurs de Hard n' Heavy n'auront pas oublié). Une merveille de metal moderne mariant des rythmiques puissantes et groovy à des arrangements synthétiques très présents, dont un solo signé Vitalij Kuprij (Artension). Vocalement ça ne plaisante pas du tout avec le fantastique et archi sous-estimé Clark Brown (remplaçant de Burton C Bell chez Geezer, voir Black Science) qui délivre une performance complète: vocaux hurlés, chant clair, placement et effets bien à lui... c'est top. James Murphy ne s'y est d'ailleurs pas trompé en lui accordant un 2ème morceau pour s'exprimer: le lancinant et progressif Deconstruct, boosté par une formidable section rythmique (cherchez les parties de DiGiorgio). Sur No One Can Tell You, Chuck Billy (Testament) balance la sauce façon Demonic. Cette compo à tiroirs possède son propre mood (la dextérité de Deen Castronovo, les arrangements du patron). Vous savez quel est le titre chanté que je préfère? Through Your Eyes (Distant Mirrors), pour sa construction inattendue et la versatilité de son chant, partagé entre Chris Long (issu de l'underground californien) et Trent Gardner (Magellan). Entre 2 coups de semonce, un univers onirique et dépouillé se dévoile. Très chouette. Quant à Visitors avec John West (Artension, Royal Hunt) au micro, des refrains (avec le choriste Lonnie Park) au break instrumental (Murphy, Guillory, DiGiorgio), c'est du bel ouvrage.

Les instrumentaux: Contagion, Epoch, Odyssey (Dixie Dregs cover), Race with Devil on Spanish Highway (Al Di Meola cover), In Lingua Mortua

Truffés de leads accrocheurs et dotés d'atmosphères prenantes, Contagion et Epoch sont plus que de simples transitions. J'avais maladroitement reproché à Convergence d'être un patchwork d'influences partiellement assimilées. Sur Feeding the Machine, tout coule de source. James Murphy joue avec les ingrédients, dose et nuance à l'envie, la monstrueuse technique des participants étant au service de compositions inspirées et abouties. La meilleure preuve de cette maturité artistique? Les reprises. Celle de Tony Newton sur Convergence relevait à mon sens d'un exercice de style plutôt scolaire et stérile. Cette fois notre guitar-hero s'est totalement approprié les morceaux concernés. Premier constat, pour choisir Dixie Dregs (premier groupe de Steve Morse, guitariste de Deep Purple depuis 1994) et Al Di Meola, il faut en avoir une paire. Et vous savez quoi? Les liftings de James Murphy & friends tiennent la dragée haute aux versions d'origine. Sur le formidable Odyssey, on retiendra la prestation de Stu Hamm, bassiste récurrent de Joe Satriani et Steve Vai. Sur Race with Devil on Spanish Highway, les percussions épileptiques sont l'oeuvre de Chris Kontos (à ses débuts membre de combos hardcore/punk tels qu'Attitude Adjustement et Verbal Abuse). Après tant d'exubérance, ce festin gargantuesque s'achève de la meilleure des façons, dans la douceur et la mélancolie avec les guitares electro-acoustiques d'In Lingua Mortua. Quel pied putain.

Vous l'avez compris, Feeding the Machine surclasse son prédécesseur. Largement. Dans tous les domaines.
Et ce 2ème album solo ne s'adresse pas qu'aux fans de James Murphy, il brasse plus large. A sa sortie, Zoltar l'a présenté comme le meilleur album réalisé par un guitariste depuis Passion & Warfare (1990) de Steve Vai. Si vous aimez l'aventure et que la technicité ne vous fait pas peur, vous devez vous confronter à Feeding the Machine.
En voici 2 extraits:

- Feeding the Machine - feat. Clark Brown (Geezer) au chant: http://www.youtube.com/watch?v=0Aae9cfj0co

- Race with Devil on Spanish Highway (Al Di Meola cover): http://www.youtube.com/watch?v=O-Q0xRdEDZ0

Cette chronique pourrait s'arrêter là, mais ce serait faire affront à James Murphy, l'année 1999 étant justement la plus prolifique de sa carrière. Sorti en janvier, Feeding the Machine a ouvert le bal. 2 enregistrements de Konkhra ont suivi (The Freakshow (EP) et Come Down Cold), ainsi que le fantastique The Gathering de Testament version 5 étoiles (Peterson, Billy, DiGiorgio, Lombardo et Murphy), une nouvelle participation à Artension (Forces Of Nature), divers featurings (dont un hommage à Lucio Fulci), et surtout un grand nombre de productions (une bonne 15aine). James Murphy semblait vouloir entamer le nouveau millénaire avec un 2ème album de Disincarnate, annonçant la participation de Steve DiGiorgio et Tomas Lindberg (At the Gates), mais pour diverses raisons ce projet n'aboutira pas. Régulièrement annoncé depuis, l'hypothétique successeur de Dreams of the Carrion Kind est devenu l'une des plus grandes arlésiennes de la planète metal. J'en termine avec quelques dates clés vous permettant de cerner ses 15 dernières années d'activité.

2001: On diagnostique une tumeur au cerveau à James Murphy qui devra désormais vivre au rythme de ses interventions et traitements. Différents concerts s'organisent aux USA pour le soutenir financièrement. Participation à un EP d'Agressor et un album de Vicious Rumors.

2005: Le clan Schuldiner (famille et musiciens proches de Chuck) perd la bataille juridique l'opposant à Karmageddon Media au sujet des bandes du 2ème album de Control Denied. James Murphy participe au projet Roadrunner United et apparait notamment sur des albums de Firewind, Freak Neil Inc. et Nevermore.

2009: 10 ans après, James Murphy retravaille avec Anders Lundemark sur un nouvel album de Konkhra.

2013: Parution sur youtube d'une interview vidéo de près d'une heure concernant son passé, son présent et son avenir. Le 2ème album de Disincarnate refait parler de lui...

James Murphy continue d'influencer le metal moderne à travers ses productions, et les combats qu'il mène contre la maladie ou le système sont aussi dignes de respect, sinon plus, que les classiques jalonnant sa très riche discographie. Classiques au rang desquels on trouverait Feeding the Machine si les metalleux étaient plus ouverts et témoignaient à ce guitariste exceptionnel la considération qu'il mérite (de son vivant si possible). Merci pour lui.


Rédigé par : forlorn | 1999 | Nb de lectures : 1952


Auteur
Commentaire
Jeff Hannimalman
IP:81.245.240.210
Invité
Posté le: 07/09/2014 à 13h25 - (31129)
Mazette, elles sont de plus en plus énauuurmes les cros du sieur forlorn!
Mais jusqu'où s'arrêtera-t-il??? :-)

Félicitations en tout cas. Je ne connais pas le taf de Murphy en solo et cette lecture vient de me donner une fâcheuse envie d'y jeter une oreille attentive!!!

Ivan Grozny
Membre enregistré
Posté le: 07/09/2014 à 14h56 - (31131)
Très belle chronique, une de plus. Le dernier paragraphe est pathétique.



Moshimosher
Membre enregistré
Posté le: 07/09/2014 à 19h54 - (31133)
Très bonne chronique, comme d'habitude... :)

Pas contre, je voudrais faire une remarque sur le dernier paragraphe. L'avant-dernière phrase en faite.

Je ne crois pas que le problème soit nécessairement l'ouverture des metalleux ou le mérite du musicien. Il faut aussi tenir compte de l'alchimie qui se produit entre, d'un côté, la musique de l'artiste, et de l'autre, la sensibilité de l'auditeur. Je précise qu'il ne s'agit pas d'un jugement de valeur. Il nous arrive à chacun, je pense, d'adorer des musiques pas si extraordinaires que cela et de rester insensible à des chef-d'oeuvres. En fait, c'est un peu comme lorsqu'on appose un parfum délicat sur une peau délicate et qu'on obtient une odeur pas si délicate que cela... La chimie, c'est pas facile...

Par exemple, je me souviens de la première écoute de l'un des Septic Flesh, et en particulier de la voix de Natalie Rassoulis. Mon cœur d'artichaut est tombé sous son charme... Un véritable sentiment amoureux ! (Bon, avec le temps, ce sentiment c'est tout de même atténué, mais c'est dire la beauté de sa voix.) Quand je l'ai fait écouté à ma meilleure amie, elle n'a pas été aussi impressionnée. C'était frustrant.

Pareil pour mon film préféré, 28 jours plus tard, que j'adore véritablement. Ca vient sans doute de moi, de mon passé, mais, bon, ce film me touche tout particulièrement. Et bien, rebelote, ma meilleure amie (dont je devrais très certainement changer... :)) n'a pas été aussi marqué que moi. "La frustration a la dureté et le tranchant d'un bon coup de scalpel"... Dixit Jack the ripper, fameux médecin anglais...

Le goût, c'est comme l'égout : on supporte le sien mais pas celui d'autrui... :)




forlorn
Membre enregistré
Posté le: 13/09/2014 à 22h20 - (31143)
@ Jeff Hannimalman: Thanks. Quoi de mieux que ses albums solo pour aborder en détails sa très riche carrière. Le résultat ne pouvait qu'être "consistant".

@ Moshimosher: J'aime beaucoup ton argumentation et tes exemples, mais il s'agit d'une erreur d'interprétation. J'aurais du tourner cette phrase autrement, l'expliciter.

Beaucoup ignorent l'existence de ces albums. D'autres seront passés au large à cause de préjugés sur le shred, le prog, etc. Ce que cette phrase sous-entend, c'est que je déplore le conformisme (s'en tenir aux gros noms/vendeurs), le manque de curiosité et d'investissement, etc... tout ce qui peut empêcher un metalleux de jeter une oreille sur Feeding the Machine.

Après libre à lui de ne pas l'apprécier et de nous en faire part. Tant que ça reste correctement argumenté et respectueux, y a pas de soucis Moshi.

Moshimosher
Membre enregistré
Posté le: 14/09/2014 à 01h43 - (31146)
Effectivement, un metalleux (ou non) aurait tout intérêt à laisser une porte ouverte et non à la barricader contre l'inattendu, le surprenant et l'inhabituel, tout ce qui pourrait briser ses certitudes... tant qu'il lui reste la possibilité de refermer la porte quand ce qui pointe à l'horizon ne lui plait pas vraiment... car, parfois, contre toute attente, certaines certitudes sont plus solides qu'on pourrait le penser ! Se donner la possibilité de tout aimer ne revient pas, pour autant, à tout aimer... :)




hammerbattalion
Membre enregistré
Posté le: 14/09/2014 à 02h27 - (31147)
Sacrée kro, pfff. Je suis aussi passé à côté de celui-là même si tes anecdotes me rappellent bien des choses. Je ne connais pas cet album, comme pour le premier, il faudra que j'y jette une oreille.

Moi je tiens à ajouter deux choses, je vais raconter ma vie vous pouvez zapper. Pour avoir eu mon meilleur pote qui s'est battu (et a perdu) contre une tumeur du cerveau, je peux témoigner qu'il est extrêmement difficile d'organiser une vie normale, de se concentrer, de supporter le moindre bruit, de ne pas sombrer tout simplement. Pour Murphy, ajouter au stress de la perte de dextérité, le fait de ne pas pouvoir forcément s'assurer des soins convenables, je n'ose même pas imaginer l'enfer.


Je ne suis pas sur que Kontos se soit fait virer de Machine Head pour des caprices. J'ai été témoin d'une fin de soirée, après un concert sur la tournée Burn My Eyes, pendant laquelle Flynn s'est comporté comme un véritable trou du c...avec les fans (dont moi), Kontos est alors allé vers lui et l'a incendié, c'est une armoire à glace, Flynn est un nain. Les insultes ont fusé, le nain est courageusement rentré dans son bus la queue entre les jambes et Kontos est resté avec nous le plus simplement du monde à parler metal et boire des bières comme monsieur tout le monde. Bref, j'adore Kontos.

J'arrête de raconter ma vie.



forlorn
Membre enregistré
Posté le: 14/09/2014 à 20h35 - (31165)
@ Moshimosher: Pour pouvoir se positionner, il faut avoir écouté. En parlant de ça, as-tu testé les morceaux dispo en fin de kro? Qu'en as tu pensé?

@ hammerbattalion: Tu fais bien de rappeler que Chris Kontos n'a pas eu la possibilité d'exprimer son point de vue. Cela dit les propos de Robb Flynn pour MH et Eric Peterson pour Testament vont dans le même sens. Chris Kontos est un excellent batteur qui pouvait prétendre à une grande carrière à l'instar de mecs comme Gene Hoglan, Paul Bostaph et dans une moindre mesure John Dette. Ça n'a pas été le cas et il en est le principal responsable. Un beau gâchis.

Moshimosher
Membre enregistré
Posté le: 15/09/2014 à 00h29 - (31167)
Bon, après écoute des deux morceaux, voici mon avis :

Feeding the Machine : musicalement, j'aime bien l'intro bien énergique (et qui revient un peu au cours du morceau), les parties un peu plus atmosphériques me semblent nécessiter un peu plus d'écoutes pour les appréhender (je ne suis pas sûr d'être très fan du son), l'envolée du clavier et de la guitare vers la quatrième minute me caresse bien l'oreille, c'est pas mal du tout ; vocalement, j'ai eu un peu de mal au début mais, bon, je pense que ça s'améliore avec les écoutes, notamment la partie hurlée... En fait, une écoute répétée me semble indiquée pour se faire une idée plus juste du morceau qui, au passage, me fait parfois penser à Fear Factory (leur second album, sans doute... le seul que j'ai avec Soul of a New Machine).

Race with Devil on Spanish Highway : p'tain ! On dirait la bande son d'une série policière des années 70 violée par une bande de malfrats ! Honnêtement, une tuerie ! J'aime beaucoup, en faite... Même le son me semble plus adéquate ! :)

(Et M'sieur Baretta, voilà ce qui arrive quand on cherche - ou réussit - à tuer son ex...)




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