Après avoir traité la réédition de l’album Epoch Of Aquarius, me voici donc avec entre les mains CREEDamage, nouvel album tout beau tout reluisant de MUNRUTHEL. Je ne vais pas revenir sur la bio du projet ukrainien mené par Munruthel, ex-batteur de NOKTURNAL MORTUM et ASTROFAES, qui nous livre un « Slavonic Metal » tout à fait plaisant. Et ce nouveau disque ne va pas déroger à la règle. Nous sommes à nouveau en plein terrain Pagan/Black/Folk symphonique, même si MUNRUTHEL va légèrement changer son fusil d’épaule en proposant ici quelque chose de moins épique mais plus enjoué. Notons que sur CREEDamage, MUNRUTHEL se paye un invité de choix en la personne de Masha d’ARKONA. Et justement, cet album se rapproche d’un ARKONA par moments, sans renier son pur esprit « ukrainien ». Et à nouveau, nous avons avoir le droit à un album très sympathique en son genre.
Deux choses sur la forme tout d’abord : la production de ce nouvel opus me semble être un poil trop gonflée et synthétique pour le style pratiqué, ce qui est un peu dommage, même si les parties orchestrales sont bien mises en valeur. Autre particularité, cet album est présenté sous deux versions différentes : celle prise en charge par Svarga Music (sous deux formats, digipack et jewel case, avec des pochettes différentes) est chantée en anglais, celle de Casus Belli Musica (sous le nom ВЕРОломство) est elle chantée en ukrainien. Et curieusement, le changement de langue entre une version et l’autre ne choque pas tant que ça, même si Munruthel possède une voix légèrement plus grave dans la langue de Shakespeare. J’ai néanmoins une préférence pour la version ukrainienne, peut-être parce que ça fait plus « authentique » en fait. Mais si le chant à la Knjaz Varggoth fait toujours le charme de MUNRUTHEL, c’est bien la musique qui prime et de ce côté Munruthel a des choses à dire. Un certain aspect pompeux de l’ensemble pourra toujours être décrié, mais les envolées orchestrales sont toujours de la partie, même si l’ensemble est moins atmosphérique que Epoch Of Aquarius. Les grattes sont toujours autant en retrait, ce qui est à nouveau dommage car nous avons encore ici de très bonnes mélodies. Une fois l’adaptation à l’équilibre symphonique/metal effectué, nous pouvons donc apprécier ce très bon album.
L’intro "Ardent Dance of War’s God" nous plonge tout de suite dans l’ambiance chevaleresque des carpates de CREEDamage, intro prolongée par "Rolls of Thunder from Fiery Skies" où l’aspect orchestral flirte avec les grands noms du Metal symphonique. Le morceau-titre avec ses mélodies prenantes se pose dès les premières écoutes comme un hymne, avec un Munruthel possédé par son chant. Masha s’invite ensuite pour un "The Mown Dawns Lie On the Ground" très épique. Mais si les envolées symphoniques sont toujours nombreuses, CREEDamage reste un album plus bucolique et folklorique qu’épique, flûtiaux et même cornemuse ("The Eyes of Abyss") à l’appui, même s’il n’y a ici rien de bien « dansant » et que l’on retrouve plus une ambiance de champ de bataille que de fête de la bière. MUNRUTHEL s’offre pourtant quelques moments plus atmosphériques, à l’image du plus ambiant "The Age of Heroes" où les synthés s’imposent en force, une cover de "The Lake" de BATHORY étrangement placée en milieu d’album, ou encore le final instrumental en 3 parties "Krada" qui s’achève en une musique 100% orchestrale. Reste alors des passages où le côté purement Metal s’affirme comme l’excellent "Carpathians’ Shield" avec des sonorités plus originales, mais CREEDamage se pose comme un album résolument symphonique, tout en étant typique de la scène Pagan/Folk ukrainienne.
Au risque de me répéter, The Voice Of Steel de NOKTURNAL MORTUM est pour moi un chef-d’œuvre absolu, et a marqué au fer rouge toute la scène Pagan/Folk/Sympho ukrainienne à tel point que je pense que personne ne réussira à faire aussi bien, ce qui fait perdre aux œuvres de MUNRUTHEL un peu de leur impact initial. Tout comme Epoch Of Aquarius, CREEDamage n’est pas le meilleur album du genre mais est un opus très plaisant, facile à aborder et à digérer à moins d’être allergique à l’aspect symphonique, recelant de bonnes choses et est moins simpliste qu’il n’y paraît. Munruthel sait décidemment bien bricoler l’aspect orchestral de sa musique, et nous offre un nouveau disque en forme de voyage dans les carpates. Sans grande originalité dans ce « Slavonic Metal » très NOKTURNAL MORTUMesque penchant vers ARKONA ou d’autres formations folkisantes et symphoniques à la fois, mais un bien bon album qui convaincra sans mal les amateurs du style « ukrainien », même si des défauts comme une prod un peu inadaptée et une fin d’album instrumentale longuette, viennent un tout petit peu ternir le tableau jaune et bleu de MUNRUTHEL.
Moi j'ai clairement du mal avec le clip... sinon la musique reste assez sympa!!!
Crom-Cruach IP:82.122.65.37 Invité
Posté le: 04/01/2013 à 14h29 - (105360)
Pour ma part je ne vois pas beaucoup de rapport entre la puissance épique de "Voice Of Steel" ou la classe de n'importe quel Arkona et ce produit de consommation de de base. Certes, c'est pas trop mal composé mais aseptisé au possible voir limite ultra kitch parfois.
ZeSnake Membre enregistré
Posté le: 04/01/2013 à 14h43 - (105361)
comme dit, c'est effectivement un peu "pompeux" et ça peut déplaire. je trouve que ça a son charme.
sinon, je viens de voir que l'album est en écoute sur bandcamp : munruthel.bandcamp.com/
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs.
S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos
Deux choses sur la forme tout d’abord : la production de ce nouvel opus me semble être un poil trop gonflée et synthétique pour le style pratiqué, ce qui est un peu dommage, même si les parties orchestrales sont bien mises en valeur. Autre particularité, cet album est présenté sous deux versions différentes : celle prise en charge par Svarga Music (sous deux formats, digipack et jewel case, avec des pochettes différentes) est chantée en anglais, celle de Casus Belli Musica (sous le nom ВЕРОломство) est elle chantée en ukrainien. Et curieusement, le changement de langue entre une version et l’autre ne choque pas tant que ça, même si Munruthel possède une voix légèrement plus grave dans la langue de Shakespeare. J’ai néanmoins une préférence pour la version ukrainienne, peut-être parce que ça fait plus « authentique » en fait. Mais si le chant à la Knjaz Varggoth fait toujours le charme de MUNRUTHEL, c’est bien la musique qui prime et de ce côté Munruthel a des choses à dire. Un certain aspect pompeux de l’ensemble pourra toujours être décrié, mais les envolées orchestrales sont toujours de la partie, même si l’ensemble est moins atmosphérique que Epoch Of Aquarius. Les grattes sont toujours autant en retrait, ce qui est à nouveau dommage car nous avons encore ici de très bonnes mélodies. Une fois l’adaptation à l’équilibre symphonique/metal effectué, nous pouvons donc apprécier ce très bon album.
L’intro "Ardent Dance of War’s God" nous plonge tout de suite dans l’ambiance chevaleresque des carpates de CREEDamage, intro prolongée par "Rolls of Thunder from Fiery Skies" où l’aspect orchestral flirte avec les grands noms du Metal symphonique. Le morceau-titre avec ses mélodies prenantes se pose dès les premières écoutes comme un hymne, avec un Munruthel possédé par son chant. Masha s’invite ensuite pour un "The Mown Dawns Lie On the Ground" très épique. Mais si les envolées symphoniques sont toujours nombreuses, CREEDamage reste un album plus bucolique et folklorique qu’épique, flûtiaux et même cornemuse ("The Eyes of Abyss") à l’appui, même s’il n’y a ici rien de bien « dansant » et que l’on retrouve plus une ambiance de champ de bataille que de fête de la bière. MUNRUTHEL s’offre pourtant quelques moments plus atmosphériques, à l’image du plus ambiant "The Age of Heroes" où les synthés s’imposent en force, une cover de "The Lake" de BATHORY étrangement placée en milieu d’album, ou encore le final instrumental en 3 parties "Krada" qui s’achève en une musique 100% orchestrale. Reste alors des passages où le côté purement Metal s’affirme comme l’excellent "Carpathians’ Shield" avec des sonorités plus originales, mais CREEDamage se pose comme un album résolument symphonique, tout en étant typique de la scène Pagan/Folk ukrainienne.
Au risque de me répéter, The Voice Of Steel de NOKTURNAL MORTUM est pour moi un chef-d’œuvre absolu, et a marqué au fer rouge toute la scène Pagan/Folk/Sympho ukrainienne à tel point que je pense que personne ne réussira à faire aussi bien, ce qui fait perdre aux œuvres de MUNRUTHEL un peu de leur impact initial. Tout comme Epoch Of Aquarius, CREEDamage n’est pas le meilleur album du genre mais est un opus très plaisant, facile à aborder et à digérer à moins d’être allergique à l’aspect symphonique, recelant de bonnes choses et est moins simpliste qu’il n’y paraît. Munruthel sait décidemment bien bricoler l’aspect orchestral de sa musique, et nous offre un nouveau disque en forme de voyage dans les carpates. Sans grande originalité dans ce « Slavonic Metal » très NOKTURNAL MORTUMesque penchant vers ARKONA ou d’autres formations folkisantes et symphoniques à la fois, mais un bien bon album qui convaincra sans mal les amateurs du style « ukrainien », même si des défauts comme une prod un peu inadaptée et une fin d’album instrumentale longuette, viennent un tout petit peu ternir le tableau jaune et bleu de MUNRUTHEL.
Rédigé par : ZeSnake | 15/20 | Nb de lectures : 12259