Interview de Mitch Harris, guitariste de NAPALM DEATH, pour son projet MENACE qui a sorti il y a quelques semaines son premier album intitulé Impact Velocity.

Salut! Une question classique pour commencer : quelle est la signification du nom MENACE?
Salut !!! Le nom MENACE est utilisé dans le contexte d'affronter ses faiblesses et de surmonter des obstacles. Il y a beaucoup de choses qui sont une menace dans la vie, et c'est une stratégie, une façon de s'accomplir, et de changer les choses lorsqu'on se retrouve à la croisée des chemins. MENACE est une plate-forme ouverte, un moyen d'accepter et de faire avec une tragédie, survivre et aller de l'avant, peu importe si les moments de clarté et de découverte de soi sont sombres ou lumineux.

Tu définis la musique de MENACE comme de l'A.I. (pour Audio-Installationnisme), qu'est-ce qui se cache derrière ce mot?
A.I. est un concept où la musique pose la base et créé l'atmosphère. La poésie raconte un scénario descriptif et narratif, qui est utilisé comme point de rencontre. A.I. est un véhicule pour combiner différentes formes d'art, pour raconter une histoire avec un message sincère, d'un unique point de vue. C'est un moyen de communication verbale et non verbale, créant une humeur et une sensation qui s'étend bien plus profondément que les mots ne le peuvent. C'est un moyen d'utiliser la musique pour combiner des âmes ayant la même vision des choses dans un but de changement, de soutenir et de renforcer les concepts qui sont le point central de chaque pièce particulière. Je vois chaque chanson comme un tableau inachevé, attendant des ajouts, des améliorations dans un but de communiquer à différents niveaux d'émotions humaines et de compréhension, une sorte de langage universel qui stimule tous les sens et qui provoque aussi la réflexion.

Depuis quand travailles-tu sur le projet MENACE? Comment as-tu composé les morceaux, les as-tu écrits tout seul, et quelle a été la contribution des autres musiciens?
Oui, je les ai écrits tout seul, la plupart étant le résultat de séries de travaux tard dans la nuit. J'ai trouvé que j'avais besoin d'un isolement, qui favorise la création qui elle même appelle l'isolement. J'ai passé beaucoup de temps tout seul, et j'ai trouvé un moyen de confronter beaucoup de sentiments et d'humeurs. Pour moi, c'était plus une thérapie, et un moyen de méditation. Être en paix, savoir que j'essaie de faire une différence, peu importe qu'elle soit petite ou grande, c'était la lumière à la fin d'un tunnel sombre. Je peux être romantique, mais sans un conduit pour l'affection ou la frustration, c'est devenu un outil pour moi, comme un journal intime public. Les morceaux ont été composés depuis 1997, et j'ai relié différentes parties de ma B.O. expérimentale quand j'ai découvert un moyen de relier tous mes intérêts dans un seul concept. Les autres membres ont tous ajouté et composé des idées fortes et ont tous ajouté leur signature pour améliorer les bases qui étaient déjà présentables. Je suis très heureux du résultat, et j'ai senti un sens de connexion édifiant entre tous les membres, dans les niveaux les plus hauts possible de communication et d'interaction, qui a réussi à tirer le meilleur de ces collaborations authentiques.

Est-ce que des groupes en particulier t'ont influencé dans l'écriture de la musique de MENACE?
C'est difficile de mettre le doigt dessus, parce que l'étendue de la musique que je préfère couvre un spectre très large. Je dois dire que tout a commencé lorsque j'étais enfant, lors de ma découverte de l'histoire de la musique Rock, en partant des BEATLES, PINK FLOYD, des DOORS vers la musique plus heavy et plus progressive. J'ai aussi trouvé la radio très inspirante. Ça va de la drum and bass jusqu'à des trucs un peu plus pop. J'aime l'aspect chanté de toutes les formes de musique, et j'apprécie tout particulièrement les idées minimales et bien structurées. BJÖRK est un bon exemple de véritable artiste. Ça a été inspirant pour moi, de voir comment elle s'engage dans chaque aspect de son travail, et comment elle communique par des moyens allant au-delà de la musique. Le concept et la profondeur signifient tout pour moi, ainsi que le message, et le sentiment que nous laissons pour représenter un temps et un lieu. Je voulais combiner le tout, et l'étendre aux paysages sonores, et utiliser les vocaux comme un outil plus descriptif. En étant peu préoccupé par les limitations techniques dans leurs formes les plus brutes. Ma principale préoccupation était de recréer l'atmosphère et l'objectif des morceaux dans un but de connecter plus d'émotions aux lignes vocales.

Comment s'est passé l'enregistrement de "Impact Velocity"? Est-ce que tous les musiciens ont enregistré ensemble, ou est-ce que chacun a fait ses parties de son côté?
J'ai créé la base de tous les morceaux à la maison, et avec Russ Russell. Ensuite, une fois que les vocaux étaient enregistrés, j'ai échangé les fichiers de tous les morceaux que je pensais aller ensemble pour former un album devenu de plus en plus cohérent au fur et à mesure que je m'approchais de la fin. Tout le monde a ajouté sa propre signature aux morceaux, et les ont appris à l'oreille, ce qui a ajouté beaucoup de spontanéité. Il a fallu être rigoureux afin de ne pas s'éparpiller et ne pas perdre le feeling général de l'album. Russ a été le cerveau qui a mis toutes les parties ensemble. C'était vraiment comme un puzzle géant, sans schéma établi, qui prenait forme comme les différentes étapes d'une peinture, en attendant que les couleurs sèchent avant d'ajouter ou d'enlever quelque chose.

Tu te charges de toutes les parties vocales sur "Impact Velocity". Comment as-tu travaillé ta voix pour arriver à ce résultat?
Oui, j'ai fait tous les vocaux. J'avais prévu d'avoir quelques guests, mais soudain tout est devenu très personnel pour moi. Il n'y a que ma fille Sequoia qui apparaît sur "I Live With Your Ghost", et c'est parce qu'elle a senti une connexion forte avec les paroles et la musique. Je suppose que c'est étrange de voir comment tout est arrivé. A la base j'avais au moins 100 pages de paroles et de vers, et de poésie qui avaient beaucoup en commun, titres, sujets, etc. Ensuite j'ai encerclé mes lignes favorites, et j'ai juste chanté toute la chanson, 3 ou 4 fois, jusqu'à ce que j'arrive au bout des paroles. J'ai pris une pause et j'ai écouté, j'ai choisi mes parties favorites, puis j'ai accordé les paroles et la mélodie, et les différentes harmonies. Il y a eu beaucoup d'essais et d'erreurs, pour éventuellement trouver une moyenne confortable entre ce qui marche avec la partie musicale, entre ce qui façonne, ce qui donne un climat, et ce qui emphase la véritable émotion de chaque aspect des compositions. Est-ce que ça marche ? Est-ce que ça raconte une histoire ? Est-ce que les gens vont aimer ? Hmmm, ce n'est pas vraiment quelque chose auquel j'ai toujours pensé. Je savais que ça serait une surprise pour certains, et que ça serait dur à digérer pour d'autres, mais ça a été la seule et UNIQUE chose qui m'a fait sentir mieux à un des pires moments de ma vie. Je pense qu'il est plus important d'établir une identité et un style avant d'apprendre des balances et d'interrompre le flux. Il est plus important que les gens s'identifient à l'approche et à l'intention. J'ai envisagé plus de cris, mais par moments j'ai senti que c'était forcé, ou intrusif, ou inapproprié à l'atmosphère. J'avais l'intention de les utiliser comme dynamique, mais par moments ils n'étaient pas naturels, donc j'ai choisi une autre voix. Je suppose que c'était un énorme processus d'apprentissage, et j'ai trouvé ce que je sentais à l'aise dans la présentation des parties de l'histoire.

Quelles sont les histoires racontées par les morceaux de "Impact Velocity"? Apparemment elles sont basées sur tes propres expériences, peux-tu nous en dire plus?
Eh bien, il y a un thème sous-jacent et une connexion entre la plupart des morceaux. Fondamentalement, c'est à propos de reconstruction, de laisser-aller, ou de ne pas abandonner, confronter les douleurs, et tirer le meilleur parti de la solitude. Quand ton monde personnel est détruit autour de toi et quand tout est hors de ton contrôle. Quand on voit l'infrastructure tomber, sans pouvoir faire quelque chose, piégé... Il n'y a pas de voie logique à suivre jusqu'à ce que nous nous déconnections de tous les aspects de la souffrance et de l'égarement. Ça peut être notre essence, et nous mener à différents plans de compréhension. Ça met en lumière l'interaction ou le manque d'interaction entre des personnes, ceux qui veulent essentiellement la même chose, et le même but, mais qui sont juste perdus. "To The Marrow" parle d'une tragédie qui a eu lieu lorsque j'ai fini mes parties de guitare. Il y a eu une fille qui s'est fait renverser par une voiture juste devant ma maison. Ça a été une situation désespérante qui change une vie. J'étais comme connecté avec cette fille pendant que je lui parlais en attendant l'ambulance. C'est une expérience très dérangeante quand on y est impliqué, et ça a laissé une empreinte dans mon esprit et mon âme. L'issue a été si triste, et j'ai revécu ça plein de fois, donc j'ai décidé que le morceau serait pour elle. Je n'ai pas fait attention au fait que quelqu'un aime le morceau, c'est juste pour elle, et pour notre expérience commune. C'est à propos de prendre une précieuse vie comme acquise et comment les étrangers se rejoignent pour aider les autres dans leurs souffrances.

Tous les morceaux de "Impact Velocity" sont très distincts, mais sont majoritairement basés sur une même formule, couplet/refrain.
Avais-tu en tête de créer des morceaux "simples" mais avec un univers musical riche? As-tu façonné chaque morceau, en particulier avec les claviers et l'électronique, dans le but de créer une ambiance particulière pour chaque morceau? Est-ce que les morceaux ont été composés pour aller avec les paroles?
Je suppose que je préfère des morceaux avec des répétitions, et des formules basées sur certains formats des BEATLES. Manifestement, ça peut devenir prévisible desfois, alors j'ai en quelque sorte essayé de faire que chaque morceau ait son propre but et sa propre utilité. L'atmosphère a été ajoutée pour renforcer ce qui était déjà là, et parce que les riffs se traînaient en longueur il y avait de l'espace pour les vocaux, les cordes et les sons « sci-fi » à ajouter au cocktail, et pour amener l'émotion au premier plan, en renforçant les racines, ou en harmonisant les vocaux et les guitares. Je suis d'accord pour dire que l'approche de chaque morceau est différente, et que les morceaux sont plutôt variés. Mon but était en quelque sorte d'utiliser les vocaux pour relier le tout, et pour le rendre naturel, comme il le faut. Il y a beaucoup d'univers inconnus, de territoires non découverts, et c'est ce que j'ai cherché… quelque chose qui met en forme et qui ajoute de l'éclat et des ombres à l'horizon sombre. Héhé.

Les musiciens de MENACE sont identifiés par des pseudonymes, par ailleurs tu possèdes même deux pseudonymes, en tant que guitariste/claviériste et en tant que chanteur.
Pourquoi? Est-ce que ces pseudonymes ont un sens particulier?
Oui, peut-être qu'il est important de préciser que j'ai écrit le concept pour un film, et que je travaille là-dessus depuis dix ans. J'ai combiné quelques personnages-clé dans le concept de MENACE. A l'école du cinéma, on m'a donné confiance pour continuer l'aventure, car tous mes professeurs y ont vu du potentiel, donc c'est devenu un des objectifs de ma vie. Chaque personnage a un sens particulier, et joue un rôle dans le concept. Synergus représente la personne du présent, et Cygnus représente la personne du futur. Le film parle des différents niveaux de conscience, de temps et d'espace, de la place dans l'univers, de hauts niveaux de communication dans la vie. Il y a des perturbations, des égarements et des forces opposées, et tout s'entrelace dans les moindres détails avec chaque membre. Je sais que ça peut sonne ridicule, mais chacun peut rêver… lol.

Que représente la pochette de "Impact Velocity"? Sur les photos promo tu apparais avec le même masque que le personnage de la pochette.
Avec les pseudonymes et les paroles, peut-on dire que "Impact Velocity" est un concept-album?
Oui, c'est une approche théâtrale, mise en scène avec les bonnes idées… Faire le meilleur de quelque chose de mal, faire le mieux de quelque chose de triste… Il a été difficile d'imaginer l'artwork, et nous avons été chanceux que Adrien de Season of Mist fasse attention à l'humeur, au contenu et aux détails. Nous avons senti que le meilleur moyen de présenter le feeling du groupe était d'utiliser des pièces sur mesure qui amélioreraient le message de l'actuel état de la société, l'influence de l'humanité et de la technologie dans les mains d'un enfant, vulnérable et explicite. Un moyen de raconter une aventure créative qui provoquerait au moins un certain sentiment, une adhésion ou non. Pour moi, le masque est un moyen de prendre les devants et de provoquer une opinion, en ouvrant des portes au mystère en explorant les territoires infinis et extraordinaires du masque. Le génie de l'humanité a incorporé le masque pour célébrer les dieux et la nature, pleurer les morts, glorifier les vivants, rire, provoquer la crainte ou l'admiration, éduquer, célébrer l'amour, solenniser les rencontres, moquer, réciter de la poésie, chercher des remèdes à ses propres besoins ? Tout ceci a été fait en faisant appel au masque.
Dans le théâtre, le masque est plus une sculpture qu'un personnage. On ne porte pas un masque inconsidérément mais avec clarté et précision. Porter un masque implique d'amener dans le jeu l'humanité de quelqu'un. Nous nous sommes lancés dans le projet et nous avons raconté une histoire avec de la profondeur en restaurant l'importance et la pertinence du masque dans le cœur de la vie, tout en participant à la compréhension des cultures du monde, du passé, du présent et du futur à travers le masque.

Tu as travaillé avec l'artiste ukrainienne Ksenia Simonova pour deux clips vidéo. Comment as-tu découvert son art, et comment as-tu réussi à la convaincre de travailler pour MENACE?
Je suis tombé sur le travail de Kseniya par coïncidence. J'ai été vraiment happé par sa passion pour l'art et l'humanité, l'histoire de sa vie a été inspirante et avait beaucoup de choses en commun avec mes propres expériences. Je l'ai contactée concernant une vidéo pour "To the Marrow" pour l'aider à faire quelque chose de positif avec la « Childrens Cancer Charity ». Elle a aussi proposé de faire une vidéo pour "Painted Rust". Elle a mis tellement d'énergie et d'amour dans ses créations, et je n'arrive vraiment pas à croire que nous avons été aussi chanceux d'avoir une individualité si créative qui travaille pour les mêmes buts. Communiquer avec elle a été une expérience très intéressante, ainsi qu'expliquer le sens profond derrière chaque dessin, et lui laisser le contrôle créatif complet pour lui laisser raconter son aspect de l'histoire. Elle a proposé de faire un Live avec MENACE, donc espérons que nous pourrons créer quelque chose de spécial lorsqu'éventuellement un show se produira.

Max Cavalera et Brann Dailor (MASTODON) ont été impliqués dans MENACE mais ont finalement du renoncer à cause du manque de temps. Quel aurait été leur rôle dans la musique de MENACE?
Brann avait enregistré deux morceaux à la batterie, mais n'avait pas de temps. C'est compréhensible parce que ça nécessitait beaucoup d'investissement et une grosse implication, c'était un énorme engagement. Max et moi nous sommes envoyés des morceaux l'un à l'autre il y a 6 ans, et nous n'avons pas réussi à nous coordonner avec nos emplois du temps. Le concept entier du groupe a changé dès que j'ai décidé que j'allais tenter de faire tous les vocaux. Tout est soudainement devenu très personnel pour moi, que j'ai du trouver un moyen d'aller de l'avant. Ca a été une bénédiction que Derek Roddy joue sur les morceaux. Il a vraiment ajouté le cadre et la dimension dont le groupe avait définitivement besoin. Il a fait un grand travail, et je ne pouvais et je ne voulais pas présenter MENACE autrement.

Certains de nos lecteurs se sont rappelés de "B.I.B.L.E.", le second album de MEATHOOK SEED à l'écoute des premiers extraits de "Impact Velocity".
Peut-on dire que quelque part, MENACE est dans la continuité de MEATHOOK SEED, ou c'est quelque chose de totalement neuf et différent? Par ailleurs, quels souvenirs gardes-tu de l'époque MEATHOOK SEED?
J'ai des souvenirs très tendres de tous les morceaux et moments de MEATHOOK SEED. Ça a été pour moi une expérience réjouissante que de repousser les limites, toutefois… les années ont passé, chacun s'est développé et a eu des besoins, des humeurs et des moyens de s'exprimer différents, ou demeurant en eux. Bien sûr, tout ce que je fais est une extension logique de ce que j'ai fait auparavant, que ça soit radical ou minuscule. Oui, ce feeling est présent dans MENACE, mais c'est quelque chose que j'étais totalement sûr de vouloir faire. Je voulais un nom, qui ne soit pas relié à quelconque attente, où limité par n'importe quelle forme d'expression qui pouvait surgir. De nombreuses fois, j'ai écrit des paroles, mais elles furent présentées par quelqu'un d'autre dû à mon propre manque de compétences ou de confiance. Cette fois-ci, ça a été à propos d'apprendre, et de planter des graines qui pouvaient éventuellement croître dans leur propre espace personnel, où les idées peuvent circuler librement et naturellement. Je suis honoré que vous avez remarqué une connexion avec MEATHOOK SEED, parce que oui, tout fait essentiellement partie d'une même vision, mais ça s'est élargi sur des choses qui méritaient un nouveau nom et un nom qui racontait sa propre histoire, et qui sert son propre but, et quelque chose que nous pouvions jouer en Live, avec chaque aspect d'interaction que nous avons créé dans un environnement spécifique.

Est-ce que MENACE va donner des concerts? Si oui est-ce que ça se fera avec le line-up de "Impact Velocity"?
Oui, nous avons planifié des répétitions pour bientôt, et nous serons prêts à présenter le côté Live une fois que toutes les pièces seront en place. Je suis sûr que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour jouer avec le line-up complet de "Impact Velocity", et d'autres aspects et participants seront impliqués.

Y'aura-t-il un second album de MENACE, bientôt ou plus tard? Avec ou sans les mêmes musiciens?
Je prends toujours les choses une étape à la fois, un jour à la fois, comme tout mariage. Il est impossible de voir où tout ça mène, mais pour le moment, j'ai encore beaucoup à faire avant que je ne trouve que la présentation de cet album soit complète. Il y a 70 pages de paroles et au moins 16 autres morceaux qui n'ont pas fait partie de l'album pour des raisons variées. Certaines allaient trop loin, d'autres n'étaient tout simplement pas au bon moment et au bon endroit. J'ai dans ma tête une image claire de là où commencera et finira le prochain album, et je commencerai à travailler dessus dans le courant de l'année, mais pour moi il sera fun d'étendre chaque aspect existant de nos fondations pour repousser les limites de notre premier album… lol.

Nos lecteurs sont impatients d'écouter le prochain album de NAPALM DEATH. Est-il déjà écrit? Le groupe va-t-il entrer en studio bientôt?
Je suis très excité à propos du nouvel album de NAPALM. Nous avons déjà enregistré 10 nouveaux morceaux, et je suis très heureux du résultat ! Maintenant que j'ai MENACE, et un nouvel exutoire pour un différent type d'émotions, j'assume un rôle différent dans ND. Un rôle qui se concentre sur l'intensité et le genre de dynamiques qui font partie du processus de croissance de NAPALM.

Avec NAPALM DEATH tu as participé à la première édition du ROCK YOUR BRAIN FEST en octobre en France.
Le show a été un peu perturbé par des slammers, qui t'ont fait rater le début de ''On the Brink of Extinction' (http://youtu.be/as8NvCjx5W4)... Quel est ton sentiment sur les slammers, en particulier pour un groupe de Death/Grind comme NAPALM DEATH?
La participation du public fait partie intégrante de la performance. Voir les autres réagir librement, et libérer leurs propres frustrations. La seule chose que certaines personnes n'arrivent pas à réaliser c'est que le groupe doit aussi jouer. Ça peut aisément causer des perturbations dans les morceaux, que ça soit pour le groupe ou pour le public. L'alcool est généralement un facteur majeur, certains sont complètement inconscients des environs. C'est une des choses auxquelles on doit faire avec quotidiennement, avec beaucoup d'adrénaline dans notre système. Tout peut arriver, et quelque fois ça devient excitant, et aussi comique…

Je trouve que quelques riffs de "Impact Velocity", surtout sur la seconde partie de l'album, ont une forte influence NAPALM DEATH... Peut-on dire "Chassez le naturel, il revient au galop?"
Il y a beaucoup de choses dans l'album qui ont une nature sombre, et une approche plus intense, isolée et auto-indulgente. Notamment l'approche des guitares et de la batterie. Les vocaux sont ce qui rend les choses logiques pour la première partie de l'album, et ça aide aussi à construire l'album, amenant certains types d'énergie à un niveau philosophique. C'est aussi intense, et extrême dans son propre sens, et je pense que les vocaux clairs aident à souligner les messages voulus et l'atmosphère des morceaux, s'étendant sur ce qui est déjà établi et devenant une autre sorte de force conductrice… Ça autorise beaucoup de directions différentes pour des explorations futures si c'est ce que l'humeur développe…

Merci d'avoir répondu à mes questions. Je te laisse le mot de la fin, si tu as quelque chose à ajouter, c'est ici.
Merci de garder un esprit ouvert, et j'espère que vous trouverez quelque chose de spécial dans les enregistrements de MENACE. C'est quelque chose que j'ai développé toute la décennie passée. Merci pour votre temps et votre intérêt, et j'espère que nous atteindrons tous éventuellement la maturité à la plus grande ampleur possible, et partagerons nos expériences en un seul mouvement collectif…



Merci à Youpimatin, Skay et ..::Ju::.. pour leur coup de main sur la traduction.
Vu la richesse et le côté souvent imagé du propos de Mitch, et vu que nous ne sommes pas des traducteurs professionnels, j'ai décidé de mettre en ligne la version originale en anglais de l'interview, vous pouvez la lire ICI. ZeSnake.