Le blog de PIERRICK - 21750 affichages







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Adieu
publication le : 21/02/2016

Lorsque fut venu le temps de prendre la route pour dire « Adieu » à mon père, je n'étais pas en état. Sa terrible bataille contre le cancer m'avait petit à petit transformé en un zombi addict au travail et à la weed. J'essayais de faire bonne figure au boulot, je me réfugiais dans un état léthargique en fumant tout ce que je pouvais... Pour éviter de trop penser, et essayer de trouver un peu d'espoir. Lorsqu'un matin on m'appela en me disant qu'il serait urgent de me mettre en route, j'étais loin d'imaginer que deux jours plus tard, j'assisterai au dernier combat qui emmènerait mon père.

La veille de son départ, dans un moment d'accalmie, il m'a demandé si je comptais écrire un nouvel album avec PHAZM. En répondant par l'affirmative, je vis dans son regard une scintillante étincelle qui mélangeait une courte joie et une profonde détresse. Elle fut le seul moment où il ait jamais reconnu son sort et anticipé l'inévitable, sa mort prochaine. Il était médecin, il y croyait, il ne voulait rien lâcher.

Il m'a fallut beaucoup de temps pour trouver la force d'écrire des nouveaux morceaux. J'étais submergé par tout un tas de sentiments, de reflexions, je me perdais dans un labyrinthe de désirs créatifs exaltés… Je crois que je n'ai jamais été athée, malgré une éducation catholique. Chose paradoxale, car mes parents se disaient l'être, alors que je me collais du catéchisme à l'école avec tout le tralala que ça entrainait.

Perdre mon père m'a grandement bouleversé, comme tout un chacun dans cette situation. J'étais complètement perdu. La plupart des gens endeuillés s'en remettent à leur religion pour gérer leur peine… C'est pour ça qu'on les a créées, non ? Je pense que si personne ne mourrait, les religions n'existeraient pas.

Le monothéisme a lâchement profité de la peur de l'inconnu qui obsède les vivants: l'éternelle questionnement sur notre âme, sa survie, son jugement, sa raison d'être, etc, etc… On se tue encore aujourd'hui dans l'espoir d'être parmi les bons élèves devant un dieu unique, qui nous offrirait tout un tas de trucs dans son royaume divin, pour l'éternité. Un dieu miséricordieux... qui juge et punit les infidèles. Un dieu tout puissant... qui laisse vivre les mauvais et mourrir les bons.

J'ai jamais autant méprisé et haïs les religions monothéistes que depuis quelques années. La mort de mon père a engendré une reflexion qui, dans un contexte fou de terrorisme et de guerres saintes, aboutie sur une haine profonde de ma personne sur tout ce qui touche à cette merde.

Et puis voilà qu'on nous dit que le premier homme qui vivra éternellement est déjà né. Que la technologie évolue au point de pouvoir nous rendre immortels. Que Google va faire des merveilles, à base de bidules qu'on fabrique à partir de matières premières extraites à l'aide de cadavres d'enfants. Matières premières qui disparaissent, au profit de l'obsolescence programmée, de la déforestation, du sixième continent et de tout un tas de trucs dont on est tous conscient et qui nous dépassent. Et ça réjouit tout le monde, qu'on soit concernés ou pas par les muftis ou autres prêtres de mes deux. Même ceux là sont trop occupés à se prendre en selfie en se décapitant les uns les autres sans se préoccuper de l'état « phase terminale » de leur planète.

Y a de quoi péter les plombs. Quelle douleur que de vivre dans ce monde.

Alors oui, je l'avoue, regarder en arrière en m'inspirant des anciennes croyances me fait du bien. Parce qu'il n'y a plus belle cathédrale qu'une forêt. Que lorsque les dieux sont multiples, qu'ils nous ressemblent en nous montrant que face au Destin, nous sommes tous égaux. Que nous faisons parti d'une mystérieuse alchimie, et que les questions qui nous hantent nous permettent d'imaginer, de créer, de vivre… Je n'ai pas envie de développer, ce serait inutile, ennuyeux et hors sujet. Je ne vais quand même pas me mettre à prêcher. Débrouillez-vous !

Quand on m'a demandé de réaliser un « track by track » de l'album, j'ai accepté. Puis je me suis senti mal à l'aise… Cet album n'a pas besoin de mode d'emploi... Je n'avais pas non plus envie de faire une auto-chronique; du coup je voulais juste vous faire part brièvement de l'état d'esprit qui habite ce disque.

A vous de voir si ce qui en sort vous parle ou pas.

Si j'ai fait ce disque, c'est pour rendre hommage à cette étincelle ambiguë, et distraire la douleur d'un deuil qui ne finira jamais. En utilisant les codes d'un autre temps, pervertis et utilisés à tort par certains, mais peu importe.

Si ce disque peut vous faire voyager et vous permettre d'occulter un instant certaines douleurs, j'en serai fier et honoré. Le reste n'a pas vraiment d'importance.

A bientôt, ici où là...

Pierrick.
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Pierrick envoyé spécial VS-webzine au HELLFEST 2015
publication le : 26/06/2015




Part 1


Bonjour à vous braves gens !

Mon nom est Pierrick Valence, et je vous communique ces quelques mots en direct du Hellfest, avec une patate et un enthousiasme inégalable ! Après une longue marche sur un bout d'autoroute, glacières et victuailles sur le dos, nous nous sommes installés sur le Easy Camp...

Et la fête ne s'arrête plus depuis... Je n'ai pas vraiment dessaoulé, je peux vous dire que l'ambiance est brûlante, c'est le panard total. Le site est magnifique, très convivial, tout est pensé et agencé de façon admirable. Ce matin, NECROWRETCH a ouvert le bal, devant une foule assez nombreuse dès le petit matin. Ilmar Uibo cogne ses fûts avec une conviction étonnante pour le spectateur bourré de la veille que je suis, j'ai adoré ses blasts frénétiques avec le charley fermé, et la voix exceptionnelle de leur chanteur guitariste totalement possédé....

BOLZER m'a mis une bonne claque ensuite, le line-up minimaliste (chanteur/guitariste + batteur) faisant le travail, se suffisant à lui-même. L'ambiance engendrée par leur musique est prenante, beaucoup de monde rentre dans le trip. Le chanteur - guitariste a un charisme et une dégaine qui mérite le détour, tatoué comme un taulard, empreint d'une conviction ésotérique appréciable.



NO RETURN se fait plaisir en plein soleil, balance la sauce sans faux-pas, VULCAIN enchaîne et vous savez quoi ? Ils ont été très puissants, oui, ils m'ont étonné. Une bonne surprise !
Je découvre ensuite SYLOSIS, qui n'a pas du tout la dégaine de leur musique, qui donne dans le thrash assez alambiqué, alors que les mecs ressemblent à des coreux qui me feraient au premier abord fuir. Une bonne découverte, le son de gratte était impec, ça riffe, ça shredde, que du bon.

Je vois ensuite ARMORED SAINT de loin, et c'est bien comme ça, je n'accroche pas... VALLENFYRE se met en place après un excellent show de SKYFORGER, qui a joui d'un son à la limite de la perfection, devant un chapiteau rempli, dans une ambiance guerrière du tonnerre. VALLENFYRE a tout donné, avec un son de guitare typique HM-2 à la suédoise, le mec de PARADISE LOST est excellent dans son rôle de growler, putain de concert !!!!
A l'heure où je vous écris, MOTORHEAD vient de finir son set. Et bien rassurez-vous, Lemmy se porte bien aujourd'hui, les tempos ne sont pas trop lent, la voix est là, ça fait plaisir de se voir le trio en si bonne forme ! La foule est immense, le son est bon, il fait chaud, que dire... C'est le panard !

Dans le coin VIP, on croise tout un tas de beau monde, l'ambiance est géniale... Je vous laisse, j'y retourne, désolé pour les fautes... Je précise que je ferai un report du fest plus chiadé à mon retour, avant de rentrer en studio pour commencer l'enregistrement du prochain PHAZM. Stay tuned, folks !!!




Part 2


Hello Metalfolks !

Désolé de pas vous avoir fait un report hier, mais vous comprendrez qu'il n'est pas une mince affaire de se faufiler à travers tout ce chamaillis jouissif de potes, d'alcool et surtout de putains de concerts... Je reprends là où je vous avais laissé, et c'est avec ALICE COOPER que j'ai enchaîné suite à MOTORHEAD.

ALICE COOPER que j'avais déjà vu l'année dernière en première partie de MOTLEY CRUE, à SAN DIEGO durant ma Lune de miel... et que je retrouve donc dans une forme impériale, quand on sait qu'il se produit avec un show "réduit"... Le son est énorme et j'avoue préférer la nouvelle guitariste à l'ancienne, son jeu est plus fluide, plus maîtrisé...
J'ai plus apprécié ce show que celui vu en Californie, c'est quand même génial de voir ALICE en si grande forme, enchaîner les tubes avec une mise en scène théâtrale aussi réussie... Quand on connait les conditions de jeu en festival, on ne peut qu'apprécier...

J'enchaîne avec JUDAS PRIEST, après avoir bien imbibé mon foie de Vodka Redbull avec les ONE WAY MIRROR, MELTED SPACE et mon camarade Nicolas Radégout, les vieux lecteurs d'Hard Rock Mag et Rock Hard reconnaîtront...

JUDAS PRIEST se pose en empereur, on a droit à un show grandiose, Rob est très en voix et se permet même des hurlements extrêmes... Qui, à son âge, peut se targuer d'une puissance vocale aussi bleufante, au point d'en rajouter en tapant dans le registre du growl ? Un grand moment du Fest, surtout sur Painkiller où Rob fut d'une perfection indécente.

Je boude ensuite SLIPKNOT en croisant tout un tas de potes qui font tourner des pichets et cigarettes rigolotes, avant de m'écrouler comme un Guillaume Bideau dans ma tente "Easy"...

Le réveil se passe sans trop de soucis, à mon grand étonnement... La meilleure des drogues les mecs, c'est l'adrénaline ! Je fais un tour sur l'EXTREME MARKET, je craque un peu de pognon et je rejoins le corner VIP où la fatigue commence à se lire sur les visages.

Mon premier concert de la journée est MUTIILATION, et j'ai beaucoup apprécié. J'avoue avoir eu des doutes sur ce que ça allait donner, mais ils ont vite été balayés par une attitude sincère, ni trop ni pas assez. Leur black metal a fédéré une foule dense, le son fut précis et le chanteur possède une aura ténébreuse palpable même à quatre heures de l'après-midi... Les Légions Noires: Respect !

Je passe ensuite voir FINNTROLL qui aurait franchement du jouer sur une Mainstage vu l'IMMENSE foule qui les attend... Les gens qui me connaissent savent que je suis un gros fan de ce groupe, ce qui me vaut souvent d'être moqué mais je vous emmerde, la humpa, c'est génial, surtout en fest. Mais je suis déçu, les finlandais se pointent avec des dégaines de merde, le chanteur n'a aucune personnalité et sa voix ressemble à celle de tout le monde, ce qui n'est pas le cas sur album. Du coup, je me casse voir SLASH.

Changement de décor, SLASH et Mr Kennedy enchaînent les titres avec assurance, mais sans réellement dégager une envie de tout casser. On sent que les mecs sont à l'aise, mais je n'ai pas eu l'impression qu'ils avaient la fougue qu'on aurait pu attendre d'eux. Du coup j'ai trouvé ça un peu trop long.

ZZ TOP ont assuré, leur batteur m'a bien fait marrer à cloper pendant sa prestation, une vrai gueule d'acteur. J'ai ressenti la fougue chez eux, celle qui manquait à mon goût à SLASH, du coup je redeviens un gosse, je frissonne de bonheur... Billy Gibons demande à un roady de lui allumer un cigare sur le dernier morceau, tape un super solo plein de bends de bluesman usé, et c'est déjà fini. C'était terrible, ils ont su communiquer avec nous, un de mes moments forts du fest.

Et qui d'autre que le HELLFEST pour nous permettre d'enchaîner un groupe comme ZZ TOP avec MAYHEM ??? C'est pour votre serviteur un luxe absolu, passé de l'un à l'autre en claquant des doigts... MAYHEM se fait attendre, les roadies préparent le son avec le souci de bien faire. Attila est looké en général déviant d'une probable armée ésotérique, le son de batterie d'Hellhammer est pas si froid que d'habitude, les mecs sont grave en place, la foule est immense, bref, du grand MAYHEM.

Je finis la journée dans la fosse pour VENOM... QUI DEFONCE TOUT ! Il se passe un truc avec VENOM, le batteur est excellent, jonglant avec ses baguettes, et tapant sur ses cymbales placées outrageusement trop hautes ! Leur guitariste balance des soli impeccables, place des ambiances pleines de reverb chaotique, et CRONOS... C'est la messe, sa voix est parfaite, son charisme légendaire met toute la TEMPLE remplie à ras bord à genoux... Mon meilleur concert de tout le Festival. Et je ne pense pas changer d'avis avec ce qui va passer ce dimanche.

Je vous laisse, mon programme: KHOLD, EXODUS, MORGOTH, TRIPTYKON, SUPERJOINT et IN EXTREMO. Merci à VS, aux Hellfest et VIVE LA FRANCE ! VENOM EST GRAND !!!




Part 3


Hello les amis ! Le retour à la maison (et au taf) a été difficile, plus de huit heures de route pour rejoindre la triste réalité post-Hellfest.

Je reprends là où je vous avais laissé, ma journée du dimanche a commencé dans le Metal Market, je croise plein de connaissances, l'équipe de Deadlight Records, les vampyres Father Sebastian et Lylou, les stands de Season of Mist, Listenable etc… J'en profite pour m'acheter un patch de VENOM qui encore une fois a tout pété la veille et je me dirige vers la Temple.

KHOLD jouit d'un son puissant, précis et le groupe se la joue carré et pro. Le hic avec ce groupe, c'est que leurs titres se ressemblent un peu trop et on a tendance à vite décrocher. Leur reprise de SEPULTURA (Troops of Doom) image bien ce constat: peu de folie, peu de saveur… Pas désagréable mais un peu décevant.

J'assiste ensuite un peu trop loin à EXODUS qui envoie des tartines de riffs…

MORGOTH a su profiter de l'occasion pour tout donner, je ne connaissais pas trop le groupe, et ça m'a donné envie de me plonger dans leur discographie.

Je regarde SAMAEL de loin, je ne suis pas fan de leurs sons de batteries électroniques et de synthétisers ringards, d'autant plus qu'en live cela me parvient telle une bouillie sonore. Bref, je me dirige vers la Valley où je croise pleins de potes qui attendent SAINT VITUS et qui me confirment sur mon ressenti négatif sur SAMAEL. Les papys du doom… Sympa mais un peu redondant, ça assure quand même, surtout le chanteur qui m'a paru en forme.

Je rejoins l'espace VIP où j'assiste à un magnifique moment entre Raphael Mercier (MASS HYSTERIA) et un photographe. Ce dernier, mega fan du groupe, lui offre un bouquin de photos de leur show de l'année dernière, lui disant à quel point MASS HYSTERIA a sauvé sa vie dans ses moments difficiles… Un putain de moment d'émotion, qui symbolise parfaitement l'intérêt de tout ce cirque. Juste magique.

Je termine ma journée en allant voir TRIPTYKON qui a plombé l'ambiance d'un metal LOURD et MAGISTRAL. J'ai adoré ce show, chaque musicien étant à 200% dans ce trip morbide au son pachydermique, la bassiste assure par sa prestance puissante et ensorcelée, et Mr WARRIOR par sa maîtrise de l'atmosphère… Ce type est un guitariste-chanteur sous-estimé, je place ce concert dans mon top 5 du fest.

SUPERJOINT RITUAL est en grande forme, Phil et sa bande déboulent sur scène avec la ferme intention de déconner un max avec le public. Les titres et les calembours s'enchaînent, c'est assez décousu mais les interventions de Phil font marrer tout le monde, c'est excellent de voir un peu de second degré dans ce monde de brutes. Phil est en voix, et comme dans ce groupe il n'a pas de prouesses mélodiques à faire, je trouve que SUPERJOINT reste le groupe qui lui convient le mieux. Je quitte la Valley en ayant eu l'impression d'avoir assisté à un show dans un petit club, parfait comme fin de festival…

Je décide de profiter d'une invitation chez l'habitant pour quitter l'EASY CAMP qui fut assez pratique bien que très cher pour la prestation: la tente est beaucoup trop petite pour deux personnes et des bagages, le nombre de douches et de toilettes est trop faible, du coup je ne pense pas que les festivaliers ayant eu recours à ce service donneront un avis favorable. Le côté pratique: son emplacement, et le fait de ne pas avoir à trimballer la tente et tout l'attirail qui va avec.

Cette cuvée HELLFEST 2015 restera mémorable, je ne pense pas avoir vécu une expérience de ce style avec autant de bonheur: la déco, le feu d'artifice, les groupes, le son, les potes, les bières, le muscadet, la grande roue, les shows de gonzesses, le Bar VIP… Tout était là pour faire de cette édition un succès, qui résonnera au-delà de nos frontières. Bravo à Ben et son équipe, qui ont su marquer les esprits pour toujours en prouvant que la France porte le METAL dans son coeur, en y apportant sa touche personnelle. Je pense que beaucoup d'autres festivals dans le monde devraient s'inspirer du Hellfest, c'est ici que ça se passe maintenant, et pourvu que ça dure.

Je vous quitte et je file m'enfermer dans les Studio de la Forge, j'ai un album à enregistrer, on a du travail… Qui sait, PHAZM au HELLFEST en 2016 ? On fera tout pour !!!

Merci à VSGreg pour l'invitation ainsi qu'à toute l'équipe de VS présente sur le site, ce fut un plaisir de vous rencontrer et de vivre cette expérience en plaidant allégeance à votre cause. J'espère qu'on aura l'occasion de se revoir assez vite, d'ici là: STAY METAL !!!

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Interview Guillaume Bideau
publication le : 21/04/2015
Dans le cadre du blog de Pierrick nous avons proposé à Pierrick Valence de mener une entrevue vidéo avec son vieux compère Guillaume Bideau dans le cadre de la sortie du dernier album de ONE-WAY MIRROR "Capture".
Pierrick a bien voulu se prêter au jeu, le résultat est disponible ci-dessous.


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Irradiant .... 11 ans déjà
publication le : 10/04/2015
Il y a un an aujourd'hui, VsGreg me contactait pour une interview commémorant les 10 ans de l'album 'Irradiant' de SCARVE. Le but était que chaque membre du line-up de l'époque y réponde... Etant le seul à y avoir contribué, je pensais qu'il était dommage de la voir prendre poussière. La voici donc dans son intégralité, avec quelques photos d'époque ! Have fun folks !!




Avec "Luminiferous", le nom de Scarve avait commencé a vraiment circuler suite à la signature chez Listenable et cette tournée à travers l'Europe avec Nile.
Dans quel état d'esprit étiez-vous avant d'aborder son successeur 'Irradiant » ?


Pierrick: En ce qui me concerne, à cette époque, j'étais très jeune, 21 ans. Le plus jeune de la troupe, et le dernier arrivé. Irradiant allait être mon premier album avec le groupe, puisque même si j'avais tourné « Luminiferous" avec NO RETURN et DEW SCENTED, puis effectivement plus tard avec NILE sur une grosse tournée européenne, je ne chante pas sur cet album… J'avais 19 ans quand je suis arrivé, et tout est allé très vite. Mon état d'esprit était partagé entre une adrénaline folle et l'appréhension de me retrouver en Suède, chez Daniel, dans un studio de renom, et de devoir assurer et faire mes preuves… Tout était nouveau pour moi, je n'avais jamais vécu le processus d'enregistrement, du moins pas de façon aussi professionnelle…


Quels objectifs vous étiez-vous fixé avant d'attaquer la composition et l'enregistrement d'Irradiant ?
Je parle ici autant d'objectifs autant en termes de son ou de composition que d'objectif personnel pour chacun d'entre vous ?


Pierrick: J'imagine qu'on avait tous l'envie de se donner à 200%. On se mettait une pression de dingue, on avait vraiment envie de faire un super disque. On se levait, on mangeait, on dormait Irradiant. Toutes nos pensées allaient vers le disque. C'est le souvenir que j'en ai. On se voyait tous les jours, on bossait beaucoup. Comme je le disais, c'était mon premier disque avec SCARVE. Je devais donc être au top pour faire mes preuves. Je me souviens du premier jour de studio. Daniel avait invité des potes à lui, tous musiciens connus de grands groupes de metal de là haut. Je me retrouve dans la cuisine du studio avec tout ces gens et Daniel me demande de « growler », de lui faire écouter ma voix. Je ne savais plus où me mettre, la perspective d'hurler comme ça dans une cuisine avec tout ces mecs qui me regardaient avec un regard attentif, ça m'a mis mal à l'aise. Bon, j'ai ouvert la bouche et ce qui en est sorti leur a plu, mais c'était bizarre à vivre.


Quels étaient les éléments à simplifier/améliorer ou à changer vis à vis du Scarve Pre-Irradiant ?

Pierrick: J'ai toujours trouvé que Transluscence avait un meilleur son que Luminiferous. Et je pense que si Luminiferous avait bénéficié d'un son tel que celui d'Irradiant, l'album aurait eu le même succès que ce dernier. Parce que les titres de Luminiferous sont vraiment excellents.



Travailler tous ensemble dans un collectif de 6 personnes est un sacré challenge, comment gériez-vous le travail de compositions au sein de groupe ou encore le prise de décision sur certains choix au niveau du son, du placement des voix ou autres ?

Pierrick: Le placement des voix s'est fait sur le tard, on avait placé le chant uniquement sur Mirthless Perspective avec Dirk dans son appart sur son ordinateur. Le reste s'est fait en studio, car nous changions d'avis tout le temps. Daniel a beaucoup aidé à canaliser tout ça. Il était un peu le chef de chorale entre Guillaume et moi.

Quelle était l'ambiance au sein du groupe pendant la composition ?
Cela a été une partie de plaisir ou il y a-t-il eu des débats, tensions et échanges sur certains points


Pierrick: A l'époque, le studio de Daniel n'était pas vraiment équipé pour recevoir 6 personnes pendant un mois. Pas de douches, pas de lits, juste une salle de jeu/repos et une cuisine. On avait plus l'impression d'être des squatteurs, et les rares douches qu'on prenait se passaient au sauna du coin, et en ce qui me concerne chez les filles qui voulaient bien être sympa avec moi. Heureusement, les suédoises étaient très sympa. Mais bon, dans ces conditions, c'est sur que ça devenait facile pour six personnalités très fortes de se rentrer dans le lard. Comme on avait tous envie de bien faire, on ne se pardonnait rien, des tensions se sont fait ressentir. Mais avec le recul, c'était pour le bien de notre musique, rien de grave. Il y avait des débats sur qui devait chanter quoi, entre Guillaume et moi, car c'est dur de bosser à deux chanteurs. On ne peut pas artistiquement parlant assurer une répartition 50/50 sur chaque chanson. Du coup, une bataille d'égo a un peu éclatée, mais Daniel a su nous guider et tirer le meilleur de nous même.


Aviez-vous le sentiment de franchir un pas avec ce disque au moment de son écriture ? Aviez-vous des indicateurs qui vous permettaient de voir que les choses changeaient ?

Pierrick: Le simple fait de tout faire en Suède, des prises jusqu'au mastering, était déjà signe de progression. Et la qualité des riffs, des structures. J'étais vraiment confiant en entrant en studio. Les réactions des gens sur place aussi m'ont confirmé mes sentiments. Je savais que l'album allait plaire.



Il y a-t-il des titres qui ont énormément changés ou évolués lors du travail de compositions ? Existe-t-il des compositions abandonnées ? Ou des éléments que l'on retrouve sur d'autres disques ?

Pierrick: Je me souviens que pendant que l'on finalisait les voix sur Perfect Disaster, Sylvain bossait sur son solo de son côté car les guitares n'étaient pas enregistrées au même endroit. Nous avons du gérer les choses différemment et faire un choix entre un solo ou un passage de voix claire de Guillaume. Je me revois en train de somnoler à même le sol sur ma couchette de fortune et d'entendre Guillaume chanter ce fabuleux refrain. J'en avais la chair de poule. C'est mon titre préféré d'ailleurs.


Quel était l'état d'esprit et l'implication de Listenable pour tout ce qui a précédé l'enregistrement du disque ? Vous a-t-il donné des conseils, des orientations ou ... un gros chèque ?

Pierrick: Un gros chèque ?! La bonne blague ! Je n'ai jamais vu la couleur d'un chèque de la part de Listenable !!! Ni même le moindre relevé de vente… Ceci explique peut être cela ? Bon, Listenable est un super label, artistiquement parlant. Nous n'avions aucune contrainte.


L'enregistrement a été confié à Daniel Bergstrand, quel a été son apport sur le disque ?
De la même façon, on trouve en guests Gustaf Jorde de DEFLESHED sur "Molten Scars" et de Fredrik Thordendal de MESHUGGAH sur "Asphyxiate". Comment ces collaborations ont-elles eu lieu ?


Pierrick: La contribution de Daniel a été énorme. Il était le grand frère, le conseiller, le confidant de six musiciens aux personnalités très dures à gérer. Il a été d'une psychologie à toute épreuve. Sans lui, je ne pense pas que l'album aurait été si réussi. C'est quand même pour ça qu'on s'est fait chier à faire tout ce voyage, et à dormir par terre. Daniel est le septième membre de SCARVE. Il a contribué à en créer le son, l'ambiance, l'éthique, tout autant que nous six.
Je me souviens que Gustaf Jorde et moi, on était sorti faire les cons en boite à Uppsala. Je n'avais pas réussi à tenir l'alcool aussi bien que lui, et je m'étais écroulé sur une table. Les videurs m'avaient foutu dehors, et Gustaf m'avait aidé à retrouver mon chemin. On s'était vraiment bien marré, et ça s'est terminé en studio.



Quels moments vous viennent tout de suite à l'esprit quand vous repenser à l'enregistrement de cet album ?

Pierrick: Pleins de choses en fait ! Le concert des mecs de RECLUSION avec qui on avait déjà tourné, sauf qu'ils n'avaient fait que des reprises de METALLICA ! Les souvenirs de soirées arrosées, de rencontres géniales avec des musiciens excellents et des filles super sympa… Je me souviens d'avoir rencontré le frère de DEAD, les mecs de F.K.U, DEFLESHED… Le retour en France a été dur, en voiture, en une traite, un vrai calvaire… Je me souviens de la traversée de l'Allemagne sous un orage sans fin… On était tellement creuvé qu'on s'est même perdu au Luxembourg.


Quel est votre regard sur le son et la production d'Irradiant 10 ans plus tard ? Quels éléments changeriez-vous aujourd'hui ?

Pierrick: Je pense sincèrement que le son n'a pas vieilli. L'album pourrait bien sortir aujourd'hui, avec la même prod, personne ne s'en plaindrait.


Quelles ont été les réactions de vos proches et partenaires (labels etc.) quand vous leur avez fait écouté le master d'Irradiant ?

Pierrick: Je me souviens qu'à peine arrivé à Nancy, après 24 heures de route non stop, je me suis échoué chez Max, le bassiste de PHAZM. On s'est roulé un énorme joint et on a écouté l'album. Des potes sont venu, et je me suis endormi pendant l'écoute. Quand je me suis réveillé, tous étaient unanime: ça allait être un album qui allait faire du bruit. Tout mes proches étaient vraiment enthousiastes, et fier de nous.


La presse a très rapidement salué la réussite de l'album avec une ribambelle de bonnes chroniques et de papiers. Avez-vous été surpris de ces retours positifs, comment avez-vous géré cela ?

Pierrick: C'est pas vraiment dur de gérer les bonnes chroniques ! On était super heureux ! J'appelais mes parents pour leur dire d'acheter les mags ! J'étais super fier ! Et le plus étonnant, c'est que la presse étrangère nous aimait tout autant. C'était quand même bon tout ça...



SCARVE par l'intermédiaire de Dirk a même eu les honneurs de la couverture de Rock hard en compagnie de Mario de Gojira et de Stephane de LOUDBLAST. Vous rappelez-vous de cet article en particulier et de la séance photos ?

Pierrick: Je n'étais pas là. Ca nous a un peu fait chier à l'époque, Guillaume et moi. Notre égo de chanteur a été un peu titillé. Mais bon, le plus important: SCARVE était en couverture de ROCK HARD. Et puis il est vrai que Dirk est à SCARVE ce que Lemmy est à MOTORHEAD, mais ça, à l'époque, c'était plus dur à admettre, surtout pour deux frontman comme Guillaume et moi.


Avant Irradiant, Scarve était perçu comme un groupe qui sonnait comme une grosse bouillie sonore sur scène ... et après Irradiant, les choses ont complètement changés. Comment avez-vous travaillé tout cela ?

Pierrick: On a beaucoup bossé, et concert après concert, avec l'aide de Mathias Nilson, l'ingéson d'ANTHRAX, IMMORTAL, on a amélioré tout ça.


Les premières dates Post-irradiant ont commencé à avoir lieu avec un succès croissant. Vous souvenez vous de concert en particulier.

Pierrick: Le Fury Fest, le Graspop, le Dour Festival, le Tuska en Finlande, avec Max de PHAZM à la basse. Et le concert en Islande, à Reykjavik. On était le premier groupe français à jouer en Islande. On a même tourné une pub pour un energy drink là-bas. On était arrivé en retard à l'aéroport, à cause d'un chauffeur de taxi débile, et notre vol avait été retardé rien que pour nous. On avait réussi à prévenir le pilote de notre retard et il nous avait attendu. Les passagers ont applaudi quand on est arrivé dans l'avion. On avait l'impression d'être des stars. Ces dates étaient géniale, on avait vraiment l'impression d'accomplir des choses importantes pour le groupe, des expériences inédites, surtout pour un groupe français. Enchainer en deux jours le Fury et le Graspop, c'était magique.



Lors du VS FEST partagé avec LOUDBLAST et NO RETURN, SCARVE et GOJIRA ont été unanimement salué comme les 2 gagnants de la soirée avec des sets mémorables devant une salle pleine. Quels souvenirs gardez-vous du VS FEST ?

Pierrick: A l'époque, remplir une salle digne de ce nom avec uniquement des groupes français, c'était juste énorme. On arrivait à fédérer la scène dans notre pays, et c'était un honneur que de contribuer à tout ça. C'est quand même aussi grace à VS, à VouS, que tout ça s'est organisé. Sans VS, la scène metal française aurait été plus difficile à construire à cette période.


SCARVE est revenu 2 fois sur Paris courant 2004 tout d'abord à L'Elysée Montmartre (avec X-Vision, Oversoul, Dagoba, Anorexia Nervosa et Loudblast) le 1er novembre puis avec une dernière date en tête d'affiche à l'Escape Curial avec TEXTURES et YYRKOON organisé par VS Prod.
Avez-vous des souvenirs de ces 2 concerts parisiens ?


Pierrick: Beaucoup d'alcool, de sexe, de metal, de fun. Comme souvent en fait...



Fin 2004, Scarve remporte le referendum de VS. Vous étiez des devenu des habitués du site ou vous entreteniez de bons rapports avec les fans sur le forum officiel. De façon globale, qu'est-ce qu'internet à apporter à Scarve à cette époque la ?

Pierrick: J'ai écouté une interview radio de VsGreg il y a pas longtemps, justement. Il parle du lien entre SCARVE et VS, de façon très juste. VS a contribué à faire de SCARVE un groupe à suivre, à considerer. La presse écrite nous aimait beaucoup, mais VS nous adorait. On avait l'habitude d'aller quotidiennement sur le forum officiel du groupe et d'échanger avec nos fans. Grace à ce media, certains supporters du groupe pouvaient du coup vraiment faire parti de la famille SCARVE. Je pense par exemple à Shelly'sdead, une de nos plus grande fan. Il n'y avait pas de Facebook, mais VS faisait le boulot, et ça nous a surement aider à garder un intérêt constant pour notre musique. J'en profite pour vous remercier… Vous avez été géniaux.


L'année 2005 a été marquée par votre tournée avec Meshuggah. Comment vous êtes-vous retrouvé à cette affiche ? Comment s'est déroulée cette tournée ? Quels sont vos meilleurs et moins bons souvenirs ?

Pierrick: Les mecs de MESHUGGAH ont été géniaux avec nous. On avait deux days off à Amsterdam et on en a profité à mort. On a fait la tournée des coffee avec eux, et on s'est rendu compte à quel point ces mecs était cool et simple. Parce que les autres jours, vu qu'ils avaient leur propre tour bus et nous notre van, on ne se voyait que le soir, pour les concerts, on avait pas vraiment le temps de se rencontrer, d'échanger. Eux dormaient dans leurs couchettes dans leur bus, nous devions de notre côté gérer la route, les hotels pourris, c'était fatigant. Certains soir, comme les hôtels n'avaient pas de parking, nous devions tirer au sort qui dormait dans le van pour éviter les vols. Pas vraiment confort...



En 2005, vous avez également participé à différents festivals européens. Avez-vous quelques anecdotes à nous raconter ?

Pierrick: Durant la tournée avec MESHUGGAH, il y avait une date où nous n'étions pas censé jouer, celle du Waldrock Festival. MESHUGGAH était prévu à l'affiche, mais pas nous, ça devait être un jour off pour SCARVE. Du coup, la veille, nous en avions profité pour faire la fête encore plus violemment que d'habitude. On avait prévu de dormir tranquille et de rejoindre MESHUGGAH sur le site du fest plus tard. Mais le lendemain matin, très tôt, on a reçu un coup de fil des suédois nous annonçant que BLACK LABEL SOCIETY avait annulé sa participation et que nous avions la possibilité de les remplacer sur la main stage… Alors que MESHUGGAH jouait sur la petite !!! On avait une gueule de bois terrible, et juste le temps nécessaire de faire nos valises, quitter l'hôtel, prendre la route et installer le matos pour jouer devant des milliers de personnes ! Il y avait Devin Townsend et les mecs de S.Y.L qui nous regardaient décharger nos amplis de notre van pourri, ils se marraient et nous encourageaient ! C'était vraiment, mais vraiment rock 'n roll. Du grand délire, on y est arrivé, et le concert était furieux.


Nous sommes aujourd'hui en 2014. Quel place occupe Irradiant et l'année 2004 dans votre vie et votre mémoire ?

Pierrick: Peut être à ce jour la meilleure période de ma vie de musicien. Même si nous avons tous vécu pleins d'autres choses dans nos vie, je suis sur que nous y repensons comme on repense à sa première expérience sexuelle ou comme son premier joint. Un moment magique. Unique.


Pour conclure cette interview, aujourd'hui 10 ans après sa sortie, qu'est-ce qu'Irradiant a changé dans votre vie ?

Pierrick: Il y a eu un avant, et un après. Cet album a fait de nous des musiciens reconnus. Dirk en est le meilleur exemple, Sylvain aussi. Leur carrière avec SOILWORK est sans aucun doute liée à Irradiant. C'est cet album qui les a révélé et leur a permis de jouer dans la cour des grands. Des tas de musiciens comme Nergal de BEHEMOTH, MESHUGGAH, Devin Townsend ont avoué adorer ce disque. Quand j'apprend que Dirk remplace Frost et joue avec SATYRICON sur un paquebot en croisière pour metalheads, je suis fier, car indirectement, d'une façon ou d'une autre, je sais que c'est grace à ce disque. Il en fallait un, et c'était celui-là.
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On dirait le Sud ...
publication le : 09/11/2014
Je me souviens du temps de mes 15 ans, où bien des nuits, je partais au guidon de ma mob vers ma destination fétiche: le Garage. De Salon de Provence à Miramas, dans les années 90, c'était là qu'il fallait aller si on avait soif de metal, de fumette et de bières. Dimitri, mon pote d'enfance, bassiste de mon premier groupe, avait réquisitionné le garage de ses parents et réussi à en faire un squat idéal, avec canapés, tv, frigo etc…
On passait des nuits entières à écouter des disques introuvables, inédits… On se connectait à notre façon à un réseau interdit, voir occulte. Le mysticisme lié à la musique, son aura, son histoire naissante, tout était réuni pour que la magie opère. Souvent, dans l'euphorie de l'instant, quelqu'un renversait l'énorme bong en bambou qui trainait par terre prês des pack de Kro… Je dois avouer que l'odeur nauséabonde de son eau mélangée avec du cannabis froid répandu sur le tapis me manque parfois…

Sur la route du Garage menant à Eyguière, en venant de Salon de Provence, il y a une vue qui chaque soir me donnait des frissons. Au delà d'un vaste champs d'oliviers, sous les étoiles scintillantes d'un ciel dégagées par un mistral glacial, une colline similaire à celle des deux pages centrales du livret du Nightside Eclipse d'EMPEROR se dévoilait. A chaque fois que j'y repasse, le frisson revient. Et le souvenir qu'à ce moment de la route, je pestais souvent d'avoir oublié mes gants, et que le mistral, plus EMPEROR, en moto, ça fait cailler et ça transforme les doigts en glaçons.

Jo d'AGRESSOR me dirait: « De quoi tu te plains, trempe-les dans le pastis, blondin ! », mais j'ai jamais bu de pastis, c'est dégueulasse ce truc.

Le Sud de la France aura toujours une consonance black metal dans mon coeur. Pas loin du Garage, il y avait un autre squat, le « Chateau ». Le sud est parsemé de chateaux, mais celui-ci était abandonné. On pouvait y accéder en suivant un sentier à travers les collines et y passer des nuits magnifiques. Nous arrivions alors à vraiment nous couper du monde. Personne ne savait qu'on passait nos nuits dans un chateau à deux pas d'Eyguière, en écoutant les premiers EMPEROR, MAYHEM, BLOODTHORN, …AND OCEANS… Quand on racontait ça à nos parents, ils ne nous croyaient pas. Mais c'était la vérité, nous avions trouvé un chateau avec ses deux tours encore intactes, sa bergerie et sa chapelle… abandonées... On était dans le trip, malgré les cigales, les lavandes, le thym et les côtelettes d'agneaux.



Les puristes auront reconnu deux groupes de l'écurie SEASON OF MIST, qui commençait alors son ascension vers la gloire… Un label de Marseille, et ouais.

Je me souviens d'une nuit à Mallemort , village au nom évocateur... Nous avions mis en pratique le Necronomicon, en consommant des champignons, dans un champs où disait-on des centaines de victimes de la Peste avaient été enterrés à moitié mortes dans des fosses communes... Ca laisse des souvenirs impérissables.

On lisait le F.L.M.A (Front de Libération des Musiques Assourdissantes), le Bestiaire (auquel je pris part par la suite), Decibel Storm et d'autres fanzines excellents…
Pour choper des filles, c'était à Aix en Provence, au Sunset, cours Sextius, que cela se passait. La seule boite metal/gothique de la région, et pleine de filles en noir ultra-canon. On se mettait sur notre 41, on se maquillait même, parfois. Clous, chaines, spikes… Quand venait l'heure black metal, les filles arretaient leurs dances de sorcières batcave et nous prenions place sur la piste, headbangant en invoquant les fjords et les esprits démoniaques. WUMPSCUT, IMMORTAL, SUICIDE COMMANDO, MARDUK…

Parmi mes camarades figurait Slo, l'auteur des BDs "METAL MANIACS" et dessinateur dans UNE DOSE DE METAL sur L'ENORME TV. C'est lui qui pendant nos nuits mystiques m'a initié au spiritisme.

C'était vraiment une époque terrible, où sans internet on parvenait de chez nous en Provence à être connecté à une scène scandinave de metal underground satanique. L'Aura autour de tout ça n'en était que plus fort et plus intense, et cela a changé ma vie, je le ressent encore aujourd'hui. Je ne sais pas si de nouveau, le simple fait d'écouter un disque me procurera autant de sensations que celles vécues en ce temps-ci, mais c'est une chance inouïe que d'avoir vécu des moments comme ceux-là. Se sentir pionnier d'une façon ou d'une autre, à une époque où bien des mystères étaient encore sagement gardés... Au moment où toute une scène en ébullition se créaient à travers des incendies d'églises et des meurtres, où les pochettes de disques faisait références autant à Theodor Kittelsen qu'au Maleus Maleficarum...



On commence à parler d'un revival années 90. Putain les mecs, pour moi vous savez ce que ça veut dire.
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Hommage à Schultz:
publication le : 22/09/2014
Hello tout le monde.

J'ai l'impression qu'on a tous dans notre entourage un groupe de reprises de « rock » constitué de vieux beaux pleins de tunes qui roulent des mécaniques à chanter dans les bals de villages les mêmes titres depuis 30 ans. Le genre de mecs tellement contents d'eux-mêmes et surs d'eux qu'ils nous feraient presque croire qu'ils sont les auteurs des chansons qu'ils massacrent… Toujours suivis par leurs groupies Louis-Vuittonées chaque fois qu'une putain de fête à la saucisse est organisée dans les 40 bornes à la ronde. La Jet-Set du Rock à reprises, qui pue l'Aqua di Parma et roule en Mini. Oui, même les mecs. Ca passe sa vie à lire Rock 'n Folk (entre deux GQ), à s'acheter des jeans troués à 600 balles et à radoter des récits d'anciens combattants : « le vrai rock, c'est celui de mon époque ! » etc...

J'ai l'air énervé ? Oui. Car il m'arrive de parler à ces gens là... Et qu'ils osent m'avouer ne pas connaitre PARABELLUM et donc ne pas avoir entendu parler du décès de Schultz, ça m'emmerde. Surtout qu'en voulant les instruire, on se rend compte qu'ils n'en ont rien à foutre.

Il faudrait penser à établir un permis pour le port de perfecto.

Rien à branler du respect des ainés, on a tous un punk qui sommeille en nous, et ce soir en ce qui me concerne il est réveillé.

J'ai rien contre les groupes de reprises, mais putain, faut savoir rester à sa place, quand on ne fait que jouer la musique des autres, sans écrire la moindre note, faut pas se prendre pour John Lennon.

J'espère ne jamais ressembler à ça.

C'est tout ce que j'avais à dire, et pis c'est tout.

R.I.P Schultz.

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publication le : 17/09/2014
Bonjour les amis !

Quelle rentrée ! Je ne sais pas pour vous, mais cette rentrée 2014 est très chargée !!!

PHAZM a eu la chance de jouer à Nantes (chez le merveilleux Godi !), à Périgueux, au MFest de Tours et à Nancy au TOTEM. Une super virée qui nous a permis de présenter notre nouveau bassiste, Fabien, aussi connu à son poste de guitariste/chanteur dans WHEELFALL, excellent groupe de doom/sludge pachydermique.

Les dates se sont très bien déroulées, y a eu du monde, une excellente ambiance, bref, que du bonheur. RUN LIKE HELL (feat. KK de TREPALIUM à la gratte et au chant) nous ont suivi sur les premières dates, et leur Death 'n Roll nous a séduit au plus haut point, je crois qu'il est hors de question d'en rester là, il nous faut repartir sur les routes ensemble dès que possible ! Et que dire de TREPALIUM, qui m'a mis une grosse baffe ! J'ai pas écouté leur dernier EP, mais je suis sur que ça déchire, sans déconner, quel groupe !

On a pas trop parlé du MFest sur VS, pourtant ce festival sur deux jours a su tenir ses promesses: une super affiche (NAPALM DEATH, ABORTED, OTARGOS, TREPALIUM, PHAZM et j'en passe…), une super équipe, du monde… Le retour à Nancy fut rude, d'autant plus que nous jouions en tête d'affiche au TOTEM, pour terminer les 48 heures de concerts non stop au profit du lieu lui-même, menacé de fermeture… Jouer devant un public ultra éclectique, ça change, c'est un défi à relever. Envoyer le son devant des fans de reggae, de rock, d'électro (et de metal aussi, y en avait un paquet, je vous rassure), ça fait un peu peur… Mais quand ces gens vous disent tout le bien qu'ils pensent de votre musique, ça fait vraiment plaisir…

Pour tout les nancéiens, le TOTEM est un temple de la culture alternative, où tout les métalleux, les fans d'électro, de rock, de punk, d'arts visuels, de performances, de danse, de théâtre…, se retrouvent tout au long de l'année pour y découvrir tout un tas de trucs. Ce lieu est mis en danger, il n'a pas touché les subventions promises par la mairie, pourtant, il est rentable, rassemblant plus de 17000 spectateurs à l'année et garantissant une vie dans un immense espace laissé à l'abandon depuis plus de 15 ans…

Pour les curieux, regardez par ici



En parallèle de tout ça, chez Music Challenge, mes magasins de musique, on ne chôme pas. Les fournisseurs nous motivent en nous invitant tour à tour à leurs conventions, nous faisant découvrir les nouveautés, et surtout les nouveaux contrats, les protocoles etc… On voyage beaucoup, on boit beaucoup, on rigole mais… La réalité économique du business étant ce quelle est, on réfléchit, on compte, on prend des risques, on transpire…

On imagine souvent que tenir un magasin de musique, c'est facile. Tu commandes des grattes, tu les fous au mur, tu fais le cake en jouant des plans d'esbroufe et tu fais ton blé en les vendant à la mère de famille avide de sensations rock 'n roll. Et ben non, c'est la vraie merde, t'es assommé de charges, de conditions d'implantation de marques difficiles à honorer, internet casse les marges et le contexte économique actuel rend la vie encore plus rude.

J'imagine que pour vous, c'est pareil. On a beau vivre de la musique, dans la musique, on a tous les mêmes problèmes…

Il faut savoir se rattacher aux bons moments, et relativiser… Moi, ce qui me botte, c'est quand ce genre de choses se passent au magasin:



C'est bon de se sentir occupé, ça évite de trop penser.

Rien à voir, mais Hervé d'Osmose Productions a lu mon premier billet et m'a fait comprendre que VULCAIN, c'était pas si mal. Je retire ce que j'ai dit, en effet, VULCAIN, c'était pas si mal. Vous allez dire que je fayote: même pas vrai, Hervé a des goûts de chiotte, la preuve, il nous a signé. Quel con.

Je dois filer en repet pour continuer à composer ce putain de 4ème album de PHAZM.

Je vous souhaite à tous le meilleur, en vous remerciant de votre curiosité.

PS: A tout les VSeurs dans le sud est, rendez-vous le 11 octobre - La Fare les Oliviers - L'Humus. Soirée Zouk avec PHAZM, GOD IS DEAD, JACK FACE.
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Quatrième billet
publication le : 20/08/2014
Bonjour à vous tous !

Désolé pour ceux qui eussent souhaité lire un nouveau billet plus pressement, mais… ...la Faucheuse avait mon grand-père sur sa liste cette semaine. Je ne lui en veux pas trop pour cette fois-ci, à cette Faucheuse. Il était très malade et en âge de partir. C'est triste, mais dans "l'ordre des choses". Pas comme le décès récent de mon père qui me torture encore.

Gérer le deuil. Continuer à faire ce qu'on a à faire. Concevoir le monde avec un « avant » et un « après ».
« Accepter » de vivre avec une nouvelle réalité.

ACCEPTER ?

Accepter, pour certains d'entre nous, c'est en quelque sorte... se soumettre.

Se soumettre à une volonté Divine. Qui dans sa grande et toute puissance cosmique, organise plus ou moins indirectement la logique de notre condition d'Etre Humain. En nous laissant une conscience, une « âme » qui nous donne l'impression du libre arbitre, de faire de notre vie un parcours dont nous sommes le principal chef d'orchestre, avec un facteur chance à la clef. Mais... nous n'avons pas décidé de naitre.

Nous n'avons pas décidé pas de naitre, mais nous pouvons décider de mourir. Jon Nödtveidt et Selim Lemouchi l'ont bien compris, et leurs suicides sont à mes yeux des actes bien plus réfléchis et complexes que ce que certains qualifient comme de gâchis ou de pathétiques.

Nous sommes tous ici passionnés de musique extrême et morbide. Les textes sont presque toujours inspirés par la Mort et ses dérivés.

Le Death Metal. Le Metal de la Mort.

Ou comment l'accepter, la mort. Comment l'apprivoiser, voire peut être même la dompter. N'est-ce pas l'accomplissement ultime pour un musicien de Death Metal que de se donner la mort comme on tire sa dernière révérence, au moment choisi ? Quoi de plus rebelle contre ce putain de grand architecte de merde que de lui saper le boulot en se foutant en l'air avec style ?

L'intelligence, couplée avec la lucidité, c'est génial. Ou terrible.

Vous connaissez le lien entre les étoiles et le shampoing anti-pelliculaire ?Allons-y.

Le Chaos. La prise de pouvoir. La mise en Abîme. Le retour au Néant. Le Nirvana. Comme Jon.

Le Rock 'n Roll. L'Anarchie organisée. La jouissance Absolue. Le retour aux Racines. Le Sexe, la Drogue. Comme Lemmy.

On peut jouer de la musique pour se taper des filles, avoir l'air cool, et fut un temps gagner un max de pognon. Mais quand on s'est déjà tapé un max de gonzesses, qu'on en a plus rien à foutre de ce que pensent les gens et qu'on s'est fait à la réalité du business du disque, qu'est-ce qui vous pousse à continuer d'écrire ? Pourquoi les gens continuent à faire des bébés alors que les odeurs de fin du monde n'ont jamais été aussi présentes ?

Pour dompter la mort. Pour lui fermer sa gueule un temps soit peu. J'ai envie de baiser et de procréer. J'ai envie de brancher ma guitare dans mon putain de MESA BOOGIE, à fond, que Gorgor se mette derrière sa batterie et que Joss et Fab me suivent dans une incantation blasphématoire, d'hurler ma haine contre le Cosmos. Comme les esclaves Noirs qui faisaient le « Cake Walk » en se grimant en maitres blancs pour se foutre de leurs gueules, moi j'ai envie de me recouvrir la tête de Corpse paint, et de défier les ténèbres… Le sens de cette tradition ne m'a jamais été aussi clair.

Alors ouais, ça fait chier de voir Lemmy s'époumoner sur scène... Ouais, on dirait qu'il va creuver, mais c'est sa façon à lui de baiser la Faucheuse. Il est encore là, et tant qu'il tient debout, il la provoque. "NEVER SURRENDER". Un de mes morceaux préférés de MOTÖRHEAD dit dans son refrain: "The answer to life's mystery is, Simple and direct, Sex and Death ».



On a tendance à s'imaginer que les choses sont pour toujours, que le monde tel qu'on le connait sera et restera comme il est. Ca nous étonne de voir que Lemmy soit vieux et si proche de la fin.

Un jour arrivera où IRON MAIDEN, MOTÖRHEAD, METALLICA, AC/DC et d'autres Empereurs de nos rêves ne seront plus, et je me demande souvent qui prendra la relève.

Longues vies à vous tous, courage à tout ceux qui comme moi vivent des moments difficiles… Je vous souhaite un bon sevrage du Mal par le Mal, tenez, une petite pilule:



A bientôt ?
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Third Post
publication le : 13/08/2014
Bonjour les amis !

Merci pour vos avis concernant ce blog, j'avoue que je ne savais pas trop à quoi m'attendre en acceptant cette aventure, mais je dois avouer que j'y prend goût… Et si le plaisir est partagé, ça m'excite d'autant plus !

Quand j'ai commencé à écouter du metal, je ne faisais qu'assouvir mon désir déjà pressant de titiller le côté morbide et occulte des choses. J'avais 10 ans lorsqu'en ballade dans une FNAC, mes parents m'ont permis de choisir un disque. Ou plutôt, à l'époque, une Cassette. Je n'avais rien de précis en tête, les seules musiques que je connaissais étant les morceaux de guitare classique que je bossais. En déambulant dans les rayons (qui étaient bien plus fournis qu'aujourd'hui) je suis tombé sur le « Fear of the Dark » d'IRON MAIDEN, avec sa pochette que je trouve toujours aussi terrible.

Ca a été un choc... Comme pour nous tous je l'imagine ! Souvenons-nous de notre première fois avec le metal... Celui qui invoque les ténèbres et imprègne l'air d'une magie étrange et virulente... Avec une patate de fou. J'adore encore écouter cet album, je devrais avoir le patch de la pochette dans le dos, tiens !

Cette "première fois", c'est comme avec les drogues, on passe notre temps à essayer de la revivre. De MAIDEN, on passe à SLAYER, on s'éloigne du hard rock, on découvre une conception satanique du riff, on a les oreilles qui courent après les patterns d'une batterie martiale. Le sujet y est plus féroce: la prise de position est ésotérique, impliquant l'auditeur dans un blasphème.

Et puis un peu plus tard, le Black Metal fait son apparition. Rebadaboum. Là où l'horreur avait son cirque et ses funambules, voilà que les musiciens VIVAIENT ce qu'ils évoquaient auparavant.

Je découvre alors EMPEROR dans mon lit, avec un walkman, planqué sous les draps, le casque sur les oreilles. Toute la maison dort, sauf moi. Je suis embarqué par un vent funèbre, par des souffles de milliers d'esprits ténébreux, volant au dessus de montagnes noires, dans un chaos majestueux et exaltant. Je suis possédé par la musique.

Pour répondre à ta question, cher TSE, c'est avec cette approche du style que je tripe en ce moment. C'est cette connexion avec l'Au-delà qui m'attire à travers le metal. Le prochain PHAZM ne pourra pas sonner comme un album d'il y a 10 ans, d'autant que nous ne "regardons plus la Mort en rigolant » . Nous l'avons vu, pour de vrai, et elle était pas drôle.

Bon, ça va pas sonner comme du EMPEROR les gars, y va pas y avoir du synthé partout, mais ça va pas sonner dark country de la Death Valley comme sur ANTEBELLUM DEATH N ROLL.

PHAZM part faire du spiritisme à la montagne. Ca sonnera plus comme ça.

Le plus dur, pour un vendeur d'instruments de musique (cf: Fred/Ataraxie), c'est de rester connecté avec ce feeling, car on passe notre temps à le démystifier. Le fait de décortiquer chaque paramètre du son rend notre approche plus technique et moins rêveuse. Apprendre tout les trucs derrière les tours de magie, c'est ne plus voir la magie.

J'ai remarqué que les musiciens qui composent beaucoup ne sont pas des pros du réglage. Leurs manches de guitares ne sont pas droit, le floyd est parfois trop relevé (ou l'inverse), etc… Ils s'en rendent pas compte, ils sont trop happé par le Mojo.

D'autres, en revanche, vont plier les cheveux en quatre pour en arriver là



Je vous raconte pas la lourdeur des discussions. D'un seul coup le shop (http://music-challenge) se transforme en boutique Warhammer où les Platon, Aristote et consort du matos se défendent de leurs choix de truelles. Pour avoir vu dernièrement Mr. Vai en concert/masterclass, il n'avait qu'un simple son de gratte dans le Marshall avec plein de delay. J'ai pas compris à quoi ça servait tout son bordel. J'ai pas compris non plus où il voulait en venir dans ses longs monologues. JCVD, lui au moins il fait pas croire aux gens qu'il a appris le karaté en regardant les nuages.

Tout ça pour dire que je n'ai jamais été aussi dépendant de la musique pour me déconnecter du quotidien, et ce quotidien étant souvent présent dans la musique « ordinaire », je ne peux qu'adorer écouter un album de metal sombre et enregistré avec les tripes, comme une performance mystique et brutale.

Je vous laisse retourner à vos rêveries métalliques, suivez Pan et sa flûte dans la caverne, c'est par ici:



A bientôt !
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Second Post
publication le : 10/08/2014
Mesdames et Messieurs, je vous souhaite le bonjour.

Si Gandalf est dans l'assistance, qu'il ferme sa gueule, j'ai pas envie de me justifier pendant quinze plombes sur un bonjour. Par contre, si des dames il y a, on aimerait vous entendre plus souvent, j'ai l'impression que VS est un site de métalleux pour métalleux.
Non ?

Je suis étonné de voir si peu de Vseuses, alors que notre scène abonde de femmes, ce qui n'était pas tellement le cas (en France, du moins) des années auparavant… La métalleuse ne serait donc pas du genre à surfer sur le net ?

Ca me rappelle mes tournées européennes, dès que l'on franchissait la frontière, la parité homme/femme se voyait tout de suite plus équilibrée. On se demandait souvent pourquoi.
Je pense que c'est représentatif d'une philosophie rock 'n roll qui dépasse le stade de la musique. Lorsque l'on comprend ce qu'il se passe dans le texte, le rapport à l'oeuvre est beaucoup plus puissant. Les pays où l'on parle anglais sont des pays qui se tournent naturellement vers le rock, le hard, le metal. Ce n'est pas seulement une musique, c'est une culture, un art de vivre, une forme de poésie sauvage. Et ça, ça parle aux filles.

En France, un paquet de meufs ne pigeaient que dalle aux paroles, et ne voyaient souvent qu'un gros poilu qui beuglait et qui ne devait surement pas sentir très bon. Les mecs, eux, sont toujours contents. Ils se tapent dessus, font le "puit en cercle", le "mur de la mort", ça leur suffit. Mais les filles, c'est plus subtile. Comme les vingts dernières années, nos radios ont boudé MOTLEY CRUE, POISON, GNR, WARRANT et consort, elles n'ont pas eu à une époque le backround culturel nécessaire pour apprécier ce qu'on pratique depuis en terme de musique à base de riffs et de couilles. Heureusement, il y a OPETH.

Mais bon, les choses évoluent, je le constate à chaque concert, il y a plein de filles, et c'est le signe absolu que la France se métamorphose pour de bon en terre Rock 'n Roll. Merci au HELLFEST pour ça, et à tout les autres festivals digne de ce nom qui contribuent à cette évolution. C'était pas gagné. J'ai rien contre TRUST et VULCAIN, mais fallait pas compter sur eux pour pécho de la meuf à une de leur boum. Les mecs, avec leurs gueules de banlieusards et leurs paroles de syndicalistes, avaient surement oublié le mot « sex" dans "SEX, DRUGS and ROCK 'N ROLL…" Même Lemmy avec ses verrues sur la gueule était plus sexy que toute cette bande de ringards.
On s'est souvent plaint qu'en France, c'était plus dur pour un rockeur, un thrasheur etc… de faire son trou. Peut être que si on avait pas laissé au Disco, à la variété, au Hip-Hop et au RnB le monopole de la séduction, du sexe, de la baise, ça aurait été surement différent. Si on avait eu un Vince Neil ou un David Lee Roth en France, les choses auraient été plus faciles.
C'est mon avis.

Je tiens à vous remercier pour vos messages super sympa, je m'y attendais pas du tout. Faut dire qu'on se fait souvent péter la gueule sur VS, mais bon, avec toute les conneries que je viens de dire, ça va peut être commencer.

Pour répondre à vos questions, je n'ai jamais eu pour but de rejoindre une formation suédoise ou danoise ou quoi que ce soit de ce genre. Je suis bien chez moi, en France. J'étais heureux avec mes potes de faire ce qu'on faisait, et j'y croyais dur comme fer qu'on pouvait y arriver, au plus haut niveau, sans avoir à aller la jouer perso dans un groupe scandinave. En restant soudé, comme les GOJIRA, et la preuve, ça a plutôt bien marché pour eux… Souvenez-vous de cette couverture de ROCK HARD, avec SCARVE, GOJIRA et LOUDBLAST… On avait rien à envier à personne, on faisait notre truc, et c'est ce que j'ai continué à faire depuis.




Si j'ai mis PHAZM de côté pendant quelques années, c'était pour m'occuper de mes magasins de musique, MUSIC CHALLENGE. http://www.music-challenge.fr J'avais besoin de m'installer, de construire une base solide pour le futur. En parallèle, j'ai écrit un album rock 'n roll, avec GENERAL BIZARRE, et fait un cover band de JOHNNY CASH.



Ca m'a permit de voir d'autres choses, de jouer différemment, de goûter à d'autres plaisirs. Mais, le temps passe, les choses se tassent et un beau jour, la vraie nature reprend le dessus.

PHAZM est ma façon de m'exprimer lorsque mon moi intérieur est touché au plus profond, et suite au décès de mon père, qui était un fan absolu de notre musique, je me suis rendu à l'évidence: PHAZM devait se reformer.

Je n'ai pas vraiment d'objectif en terme de carrière musicale, sinon, évidement, j'aurais suivi la piste qui mène aux auditions, à la quête du sponsor et de la gloire. Mais je m'en cogne, de la musique, j'en fais quand même, que je vende 1000 disques ou rien du tout.

Sur ce je vous souhaite une bonne nuit ou une bonne journée, et à bientôt bande de brutes !!!
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