Le label français Basement Apes Industries nous propose pour sa onzième sortie la réédition d’un album de 2001. «El Golpe De La Aguja» a en effet vu le jour cette année là grâce au label Catalan Slow Coloured. Mais aujourd’hui, ZUL n’est plus. Les membres ont cessé toute activité sous ce nom et certains ont formé par la suite PUPILLE… 2001, cette année là ! Nous étions en plein boom Post-Rock. Les SLINT, TORTOISE, MOGWAI et consorts avaient depuis belle lurette montré leur capacité à générer des mélodies accrocheuses, fortes et poignantes. C’est en 1991 que SLINT se distingue au travers de l’album «Spiderland» sorti chez Touch And Go. Pour TORTOISE, c’est en 1996 avec son deuxième album «Millions Now Living Will Never Die». Enfin en 1997, MOGWAI marquera l’histoire du Post-Rock déjà avec son tout premier album «Ten Rapid». Un style qui perdure et c’est tant mieux. Les RED SPAROWES et autres formations Post-Rockantes surmédiatisées n’ont effectivement rien inventé. Tout est dans l’histoire. Grâce à ce «Revival» Post-Rock, certains combos oubliés tel que ZUL peuvent ainsi refaire surface. Pourquoi pas. Si cela peut permettre de faire connaître au grand public un genre injustement délaissé (même si vous avez la forte impression que ces dernières années, tout le monde n’a cessé de vous casser les oreilles en vous parlant de Post-Rock, Post-Rock, Post-Rock… Sachez, pour exemple, que les ventes de CDs et vinyles de labels tels que Constellation – label canadien des membres de GODSPEED YOU ! BLACK EMPEROR - ou encore Rock Action – label écossais des membres de MOGWAI – sont simplement catastrophiques).

ZUL propose une musique 100% instrumentale. La production colle parfaitement avec celles déjà entendues pour ce style. Le son est clair, la basse ronde et d’une attaque appréciable et les saturations des grattes sont finement ajustées pour ne pas entacher l’élément majeur de la musique de ZUL : la mélodie présente de bout en bout sur cet album. Les premières notes de La première plage intitulée «Maya Dream» présentent des sonorités similaires aux tous premiers MOGWAI. Et ce n’est sûrement pas ce sample de voix introduit au sein du canevas sonore qui me fera penser que ZUL n’est pas fortement influencé par le grand MOGWAI. Les titres «0», «Me Da Igual Que Sea Imposible» (la composition la plus courte de l’album, ne dépassant pas les 2 minutes 30) et «Ambigù 3:33» ne me feront sûrement pas dire le contraire tant l’amalgame avec la formation écossaise peut être facilement fait. ZUL présente aussi d’autres facettes. «Txargorri (A Pupille)» peut également faire penser à du SONIC YOUTH dans sa période rangée et la moins barrée ou encore à du BLOND REDHEAD. Bref, des inspirations premières de qualité qui vous feront deviner sans même jeter une oreille au préalable sur cet opus que ZUL ne fait pas les choses à moitié. Et autant dire que le quartet avait de quoi rivaliser avec les géants. Ce long effort se termine assez brillamment grâce à la composition la plus longue des neuf (dépassant cette fois-ci les sept minutes) et aussi la plus nostalgique, «Nos Es Una Linia Recta» aux consonances très GODSPEED YOUienes. Allez, je me réécoute dès maintenant et d’une seule traite ces compositions plus qu’apaisantes…


Rédigé par : DeadStar | 15/20 | Nb de lectures : 12496