Avec un nom pareil, on pourrait croire être en présence d’un homologue polonais de TANKARD. En fait, derrière ce patronyme suggérant un taux d’alcoolémie supérieur à la normale, se cache un groupe français de la région toulousaine, fraîchement acoquiné avec X-treem music qui signe ici son premier album.
ZUBROWSKA donne dans un death core particulièrement décapant qui rappelle par certains côtés les Franciliens de KORUM. Ces deux groupes ont déjà en commun un duo de chanteurs fonctionnant de façon équivalente : un chant « principal » braillé très HxC et un second plus anecdotique très guttural. L’autre point sur lequel KORUM et ZUBROWSKA sont assez voisins est celui de leur spécificité musicale. Tout comme KORUM, la musique de ZUBROWSKA est desservie par des techniciens hallucinants qui ont échafaudé pour « One on six » des titres à la structure complexe. Mais là où un groupe comme KORUM a préféré rester accessible et se rapprocher d’un style plus « death », ZUBROWSKA a tout misé sur un côté totalement barré, voire chaotique, où les plans improbables de succèdent avec une fluidité désarmante. Le résultat est assez spectaculaire et particulièrement extrémiste dans le genre. Par moment, le groupe tend carrément vers une sorte de grind dément où les musicos sauraient jouer de leurs instruments (pour une fois !). Pas facile de résumer le style de ZUBROWSKA par des adjectifs ou des comparaisons car le combo échappe à la plupart des poncifs métalliques en proposant une approche presque DILLINGERienne de sa musique. C’est clair que les membres de ZUBROWSKA ont sans doute été bercés trop près du mur pour arriver à nous pondre un album qui côtoie la folie. Niveau prod, je ne saurais vous dire sa véritable qualité vu que je ne dispose que de la version démo de ce cd. Cette dernière étant déjà correcte, j’ose espérer que la version définitive de « One on six » est encore meilleure. Les riffs sont novateurs, les chanteurs sont bien calés et complémentaires et le batteur vient probablement d’une autre planète. Le seul reproche que je ferais à ZUBROWSKA c’est d’avoir fait un disque « pour eux » en priorité. Je m’explique : à l’écoute de « One on six » on se rend rapidement compte que ces gars ont pris un pied monstrueux et ont avant tout cherché à se faire plaisir (en tout cas c’est comme ça que je vois la chose), le seul souci c’est que cet album est tellement dingue qu’on se perd un peu dans les sinuosités de leur musique, ce qui fait que ce disque n’est pas vraiment destiné à tout public, mais plutôt à des personnes à la recherche de créativité chaotique.




Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 8333