Le duo Steve Moore/Anthony Paterra le plus Space-Rock de chez Relapse va bientôt fêter ses dix années d’existence et sort cette année son quatrième album. Je me rappelle avoir été particulièrement marqué par «Cosmos» (premier album sorti en 2004 sur Relapse) qui mélangeait déjà influences Space-Rock/Krautrock 70's et bandes originales de films et dont les compositions étaient de l’or en barre. Nous savons que John Carpenter - qui a réalisé les bandes sons de la plupart de ses films - est une influence majeure pour Steve Moore. Ajoutez à cela des nappes et mélodies de claviers purement analogiques (types Moog et Korg) et une base rythmique Rock presque 70's et vous obtenez ZOMBI. Sans forcément évoluer, la formule citée plus haut a quelque peu changé en cours de route et ZOMBI a même perdu aujourd’hui quelques fans de la première heure.

Les trois premiers albums «Cosmos» (2004), «Surface To Air» (2006) et «Spirit Animal» (2009) présentent une base Rock avec une batterie dynamique et surtout omniprésente. Et «Spirit Animal» est loin d’être un excellent album. Certaines compositions telle que «Through Time» étaient plus que dispensables et ressemble plus à du remplissage qu’autre chose. Il était temps pour ZOMBI de se remettre en question.

Sans être un changement radical, ce dernier album en date à la pochette très 80's nous montre que ZOMBI tente de s’éloigner légèrement de ce qu’il a pu faire précédemment. Oui, les nappes analogiques sont toujours là, bien entendu (c’est la marque de fabrique de ZOMBI, sans elles, ZOMBI ne serait plus – l’intro de «Escape Velocity» aurait d’ailleurs pu faire penser que le duo était en train de nous pondre un «Cosmos 2»), mais les parties rythmiques sont plus linéaires et trippantes que précédemment. Et l’artwork n’est pas le seul à avoir emprunté ses couleurs aux 80's. Le son de batterie (ainsi que le jeu) semblent être sorti tout droit ce cette période. On en vient même parfois à penser à tort que la rythmique a été programmée. Du coup, cela change d’un poil la teneur du propos, rendant le tout un peu plus synthétique et beaucoup moins organique que par le passé. On se rapproche donc ici à grands pas de TANGERINE DREAM. Il y a même parfois un côté troublant car presque dansant/Clubbing, en témoignent «Shrunken Heads» (le meilleur titre de cet album) et «DE3» (dont la délicieuse montée est bien appréciable). ZOMBI se dirigerait-il vers un bord plus Electro/Industriel? C’est à espérer. Car sans évolution franche, les albums de ZOMBI finiront par lasser.


Rédigé par : DeadStar | 14/20 | Nb de lectures : 12874