Sorti de la cambrousse la plus reculée de Lombardie, ZOLLE est un duo rital qui se revendique faire du rock ultra heavy en hommage à la vie de péquenaud. ZOLLE, qui vient de l’italien zolla, qui signifie motte, comme une motte de terre, ou une motte de beurre de barate. Des concepts bien campagnards. D’ailleurs, les quelques photos des deux compères qui parsèment la toile montre deux bouseux maniant des instruments traditionnels de la cambrousse (qu’un citadin comme moi aura bien du mal à nommer) ou les montrer devant un bol de soupe de légumes du jardin et bouteille de pif du père Grouillot, le voisin de la ferme d’à côté. Ce premier album, qui porte le même nom que le groupe, est un peu un foutage de gueule.

Ben oui, comment tu oses appeler album une galette qui dure 27 minutes. Alors ok, MARDUK ou SLAYER l’ont fait avant, mais quand même, 27 minutes merde... Alors c’est cool, c’est rapide, direct, mais quand même, 10 balles pour 27 minutes, ça fait cher le kilo de riff. En plus, il n’y a pas de chant. Oui, comme je vous le dis. Les mecs ne chantent pas, ils se contentent de balancer du riff grassouill’ et de cogner sur les fûts. Non mais a-t-on idée ? Lors des premières écoutes de cet album, je me suis dis que les ritals, ils ont fait les glandeurs comme d’habitude, préférant draguer, voler et jouer au foot plutôt que de composer.

Mais en tendant un poil plus l’oreille, cette première réaction est un poil réductrice. Parce que les mecs ont beau avoir des trognes à jouer dans l’Amour est dans le pré, ils te balancent quand même du riff plus poilu qu’un âne du Poitou et plus gras qu’un cochon landais. Le batteur, s’il n’a pas un débit supersonique, frappe aussi bien ses fûts qu’on frappe sa femme en rentrant des champs. Un esthète vous dis-je ! Le duo envoie un gros hard rock bien heavy au sens littéral du terme, du lourd, du gras, qui t’embourbe un Trakthor en moins de deux, qui te fait dodeliner de la tête comme un damné. Les morceaux sont courts, ce qui fait passer la pilule du manque de chant. Et quand ils commencent à faire tourner les riffs un peu trop, Roberto Rizzo (QUASIVIRI/URLO) et Urlo (UFOMMAMUT) viennent ajouter des touches de synthé pour donner une touche psyché/mystique digne d’un lendemain de cuite à la poire du bouilleur de crû local.

Finalement, en buvant un coup d’rouge, en grignotant un quignon de pain avec sa soupe maison cuite au lard sur une table avec une nappe à carreau, ce premier album de ZOLLE est une bonne surprise. Le manque de chant est balayé par le format court de l’album, et malgré une approche et un résultat un poil simpliste et bas du front, ZOLLE a des qualités assez sympathiques. On se met à apprécier l’album un peu comme certains peuvent se prendre de tendresse pour les act… participants de l’Amour est dans le pré. Soit des doux-dingues attendrissants, un poil bourrus et originaux, mais qui ont grand cœur. Et s’il manque Carine La Marchande, on a droit à une magnifique tête de cochon maya en guise de pochette/maître de cérémonie. Aller, c’est pas tout ça cré-vin-dieu, mais j’m’en va rentrer Marguerite maint’nant. Bonnuité les zamis !


Rédigé par : Skay | Note : bouse euh… 12/20 | Nb de lectures : 11747