Signé sur Anticulture, le label spécialiste des groupes qualifiés de metal moderne, ZERO CIPHER nous propose ici son deuxième album qui fait suite à "45 Minutes of Fairy Tale Endings" sorti en 2003. Définir la musique des 4 Anglais n'est pas une mince affaire tant le groupe s'amuse à mélanger tout ce qui lui passe sous la main. On retrouve ainsi dans "Diary of a sadist" du gros riff qui tache, des rythmiques allant du punk-rock au death metal en passant par le hardcore ou le metalcore, des solos de guitare rock'n'roll ou barrés, de l'électro, de la pop, etc. Oui, ZC ne se limite à rien si ce n'est à garder un background musical très metal et, de par cet aspect fourre-tout de leur musique, la première écoute s'avère carrément difficile! Ca part dans tous les sens, ça bastonne à tout va et comprendre la structure des morceaux n'est pas toujours de tout repos!
Puis on se penche un peu plus sur le cas ZERO CIPHER et la magie opère... Quelle magie? Celle du défouraillage intelligent d'oreille!

"Diary of a Sadist" est un album articulé autour du journal intime d'un sadique (comme son nom l'indique), chaque titre représentant une journée de la vie de cette personne sur une période de 12 jours (donc 12 titres... pour voir si vous suiviez!) Et si l'album paraît si bordélique au premier abord, c'est que le groupe a tout fait pour tisser une ambiance aussi chaotique que le cerveau de son "héros". On passe ainsi de moments plutôt brutaux ("Kiss & Tell", "The Hijack") qui semblent symboliser les moments de folie, à des moments beaucoup plus posés qui semblent incarner des moments de doute, de remise en question ("It's No Secret" véritable hit, le refrain de ""The Thrills, The Kills, The Rapture"). Le groupe ne fait jamais dans la facilité cherchant toujours la syncope dévastatrice, la rythmique alambiquée ou encore, au niveau des voix, un enchaînement hallucinant d'intonations: on passe de parties hurlées avec une rage maladive (sûr que Duncan devrait allez voir un psy!!!) à de superbes parties mélodiques qui adoucissent le ton général de l'album. Pour étayer ses atmosphères, ZERO CIPHER fait de plus appel à un DJ aux incartades aussi tarées que le reste et qui combine scratches, samples et séquences, le tout utilisé avec une redoutable habileté tant leur utilisation fait mouche à chaque coup!

Pour sûr, "Diary of a Sadist" est un album qui ne fera pas l'unanimité et ce pour plusieurs raisons... Trop bourrin pour certains, pas assez pour d'autres, on trouvera également la voix assez irritante à la longue... La richesse des styles vocaux est certes excellente mais à trop vouloir en faire, on frôle parfois le ridicule avec notamment des intonations à la Marc Maggiori de PLEYMO qui m'ont demandé un long moment d'adaptation (faut dire aussi que ce dernier me sort par les yeux...) De même, le son très claquant de la caisse claire finit par cogner dur dans la tête et fatigue très rapidement. En résumé, chaque titre pris à part se révèle bon mais l'ensemble est un peu lourd à digérer à la longue...

Pour autant, "Diary of A Sadist" est un album qui s'avère assez intéressant. A la fois dérangeant et dérangé, ce groupe anglais a tout en main pour faire parler de lui tant on sent un réel potentiel derrière. A découvrir pour les moins réfractaires aux sonorités nouvelles que peut revêtir le metal...


Rédigé par : Foofur | 13,5/20 | Nb de lectures : 13015