Ca faisait un bail qu'on était sans nouvelles des Norvégiens de ZEROMANCER, presque six ans pour être précis. Six longues années depuis "Zzyzx", un troisième album que j'avais trouvé à l'époque un peu décevant et qui reste encore aujourd'hui incontestablement celui que j'écoute le moins. Quelques temps après sa sortie ZEROMANCER a été mis en stand-by au profit de SEIGMEN, groupe au sein duquel officiait une bonne partie des membres de ZEROMANCER durant toutes les années 90. SEIGMEN qui officiait dans un style évoluant entre gothic metal et dark rock atmosphérique avait connu un joli succès dans son pays, en sortant 4 albums entre 1993 et 1997. Les paroles chantées en norvégien, les ont cependant empêchés d'avoir une quelconque reconnaissance en dehors de leurs frontières. Certains se souviendront cependant peut-être de leur tournée française en compagnie de LACUNA COIL et de THE GATHERING en 1998. C'est une autre tournée qui a conduit le groupe à sortir en 2006 "Rockefeller", un album live ainsi qu'un DVD avant de se replonger dans ce qui nous intéresse aujourd'hui, la composition d'un nouvel album de ZEROMANCER, album qui a débarqué il y a maintenant quelques semaines sur le label allemand Trisol dans un format digipack plutôt joli.

Pour ceux qui débarqueraient totalement, ZEROMANCER pratique un style beaucoup plus énergique que SEIGMEN, un savant mélange d'industriel, d'électro et de rock qui privilégie l'efficacité grâce à des mélodies redoutables. C'était du moins le cas sur les deux premiers albums qui étaient des véritables usines à tubes: "Clone Your Lover", "Flirt (With Me)" ou encore "Something for the Pain" pour ne citer que trois titres du premier album sorti en 2000 et heu... pratiquement tous les titres de "Eurotrash" (2001) en ce qui me concerne. Avec le troisième album sorti en 2003 le groupe a montré un changement d'orientation manifeste, exit les titres totalement dédiés à la scène voire aux dancefloors, place à des titres plus intimistes et à un groupe semblant chercher la reconnaissance d'un autre public. Malheureusement, je dois bien reconnaître ne pas avoir été totalement convaincu par ce "Zzyzx" qui m'a d'abord très déçu par sa relative mollesse. Puis, au fil des écoutes, certains titres sont sortis du lot révélant d'indéniables qualités.

Nous arrivant six longues années après son prédecesseur et enregistré par un line-up sensiblement diffèrent (remplacement de Chris Schleyer, parti rejoindre A PERFECT CIRCLE en 2003 et également, la même année de Erik Ljunggren, le claviériste), on aurait pu croire que ce "Sinner's International" montrerait un visage différent du quintet norvégien mais il n'en est rien. Dès les premières mesures du titre éponyme qui ouvre l'album on reconnaît immédiatement la patte du groupe, ce mélange efficace de guitares et de sons synthétiques. Cependant, cet album se situe dans la continuité du précédent et on alterne donc des titres énergiques efficaces, tel "Doppelgänger I Love You", le premier single ou encore "It Sounds Like Love (But It Looks Like Sex)" avec des titres plus mollassons que je trouve beaucoup moins convaincants (le vaguement NINE INCH NAILSien "Filth Noir") ou bien même des titres énergiques de fond de tiroir ("Two Skulls").

Sans vraiment parler de déception, je dois tout de même admettre que j'attendais un peu plus de cet album qui demeure tout de même une cuvée honnête pour ZEROMANCER, avec quelques titres qui feront sans problème leur petit effet sur scène, un Alex Møklebust toujours aussi en forme vocalement parlant et une production très efficace.


Rédigé par : Sheb | 14/20 | Nb de lectures : 11030