En regardant la discographie de Zeno Morf, on pourrait croire que le groupe existe depuis 4-5 ans, alors que ça n'est pas tout à fait le cas: la date de formation du groupe remonte officiellement à 1987, mais ce n'est qu'en 2009 qu'est sorti le premier album (éponyme) du groupe. Derrière, le groupe semble avoir trouvé un petit rythme de croisière, puisque « Wings of Madness », le second opus du groupe, a vu le jour en fin d'année dernière. Au programme de la bête, un heavy metal dans la plus pure tradition qui existe soutenu par des ambiances à fortes connotations épiques sur certaines de ses compositions et un chant pour le moins particulier. Quand on pense au heavy metal, on pense soit au heavy burné avec un chanteur à la voix grave, crasseuse, puissante, éraillée, etc. (comme Udo Dirkschneider d'Accept, Chris Bolthendal de Grave Digger, Rock'nRolf Kasparek de Running Wild...), ou à un heavy plus « subtil » et mélodique (sur le plan vocal, ce sont Andi Deris avec Helloween, Kai Hansen dans Gamma Ray, Tobias Sammett, même si Edguy c'est pas vraiment du heavy, hum...), eh bien Zeno Morf, c'est un peu un mélange des deux: un heavy tapageur, rageux, qui en a dans le bide, mais qui possède une facette plus mélodique grâce au timbre de voix du chanteur Erik Westerlund. Si j'étais méchant, je dirais que son chant ressemble parfois à celui d'un pleurnicheur, tellement il donne l'impression de faire passer un maximum d'émotions à travers une voix très lyrique, ayant le don d'un peu taper sur les nerfs sur la durée, le bonhomme ne modulant que trop peu son gosier... Voilà certainement le point faible principal de cet album: un chant manquant clairement de disparité qui dénature trop d'une musique énergique.
Parce que d'un point de vue strictement musical, c'est vraiment pas mal: des riffs parfois digne d'un groupe de thrash (« Wings of Madness », « Into the Fire » ou « System of Arrogance » ne font pas dans la dentelle en terme d'intensité), une batterie qui pilonne et qui s'harmonise à merveille avec une basse éloquente, pour nous gratifier de rythmiques en béton armé (« Requiem »). L'énergie est présente, les compos ne manquent pas de feeling et l'aspect old-school n'est pas oublié. En fait, il ne manque pas grand-chose à cet album pour qu'il soit excellent. Bien sûr, comme dit plus haut, la voix du chanteur est plus un défaut qu'une qualité, mais globalement pour un deuxième album, le groupe tient bien la baraque: Zeno Morf arrive à développer de belles ambiances épiques (sans utiliser une tonne d'orchestrations), la preuve en morceaux, avec des titres comme « Pleasure and Pain » qui rappelle vite le « Hallowed be thy Name » d'un obscur groupe de heavy anglais (le son de cloche, la ligne de basse, les harmonies aventureuses... tout y est) sans en être une mauvaise copie, mais aussi « Riding the Thundra » et son refrain à chanter tous en chœur le poing levé (comment ça, ça fait cliché ?) ou ce « Requiem » de très belle facture, de par ses passages acoustiques judicieusement placés et son côté Running Wild vraiment pas déplaisant. Ce titre donne véritablement l'impression d'être un récit qui permet à l'auditeur de ne pas décrocher de l'écoute, même sans avoir les paroles sous les yeux ! Malheureusement, le groupe n'arrive pas à toujours bien développer ses ambiances, et l'effet se ressent sur ce « World of Sorrow » plus lourd et sombre qui peine à rester en tête, peut-être à cause d'un riffing un peu banal. Seule la partie instrumentale qui accélère le tempo est pas mal, et rappelle sans problème encore une fois un Maiden. « Tyrant of Extinction » surprend davantage par son tempo lent et bizarrement structuré ainsi que des riffs empruntés au prêtre Judas (enfin ça y ressemble...) mais il peine à se faire une place parmi le reste des titres, et s'apparente surtout à l'ovni de cet opus. Quant à des titres comme « Back on your Feet » et « Suburban Warrior », ils font eux un peu office de remplissage et sont d'un niveau inférieur au reste de l'album. Pas qu'ils soient désastreux, mais ce ne sont pas les temps forts de l'album.
Quand on écoute ce « Wings of Madness », on ne peut nier que Zeno Morf a du talent, que le groupe tente pas mal de choses, des ambiances différentes et c'est tout à leur honneur puisqu'il y a une certaine prise de risques. Et évidemment cette prise de risques signifie pour certains titres des petits ratés. D'un autre côté, si quelques titres sont vraiment bons, ils ne représentent qu'un tiers de l'album, ce qui est trop peu pour le considérer comme un excellent skeud. Parfois proche du thrash, parfois dans des intonations plus épiques ou un feeling clairement digne de « l'école » anglaise (Maiden, Priest...), Zeno Morf est assurément heavy metal. Avec un chant moins émotionnel et plus puissant (et qui varie un peu ses tonalités), des compos parfois plus directs, le groupe a largement de quoi faire un grand disque. Pour l'instant, on se contentera de ce bon album qui s'écoute d'une traite sans trop d'embûches.
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Parce que d'un point de vue strictement musical, c'est vraiment pas mal: des riffs parfois digne d'un groupe de thrash (« Wings of Madness », « Into the Fire » ou « System of Arrogance » ne font pas dans la dentelle en terme d'intensité), une batterie qui pilonne et qui s'harmonise à merveille avec une basse éloquente, pour nous gratifier de rythmiques en béton armé (« Requiem »). L'énergie est présente, les compos ne manquent pas de feeling et l'aspect old-school n'est pas oublié. En fait, il ne manque pas grand-chose à cet album pour qu'il soit excellent. Bien sûr, comme dit plus haut, la voix du chanteur est plus un défaut qu'une qualité, mais globalement pour un deuxième album, le groupe tient bien la baraque: Zeno Morf arrive à développer de belles ambiances épiques (sans utiliser une tonne d'orchestrations), la preuve en morceaux, avec des titres comme « Pleasure and Pain » qui rappelle vite le « Hallowed be thy Name » d'un obscur groupe de heavy anglais (le son de cloche, la ligne de basse, les harmonies aventureuses... tout y est) sans en être une mauvaise copie, mais aussi « Riding the Thundra » et son refrain à chanter tous en chœur le poing levé (comment ça, ça fait cliché ?) ou ce « Requiem » de très belle facture, de par ses passages acoustiques judicieusement placés et son côté Running Wild vraiment pas déplaisant. Ce titre donne véritablement l'impression d'être un récit qui permet à l'auditeur de ne pas décrocher de l'écoute, même sans avoir les paroles sous les yeux ! Malheureusement, le groupe n'arrive pas à toujours bien développer ses ambiances, et l'effet se ressent sur ce « World of Sorrow » plus lourd et sombre qui peine à rester en tête, peut-être à cause d'un riffing un peu banal. Seule la partie instrumentale qui accélère le tempo est pas mal, et rappelle sans problème encore une fois un Maiden. « Tyrant of Extinction » surprend davantage par son tempo lent et bizarrement structuré ainsi que des riffs empruntés au prêtre Judas (enfin ça y ressemble...) mais il peine à se faire une place parmi le reste des titres, et s'apparente surtout à l'ovni de cet opus. Quant à des titres comme « Back on your Feet » et « Suburban Warrior », ils font eux un peu office de remplissage et sont d'un niveau inférieur au reste de l'album. Pas qu'ils soient désastreux, mais ce ne sont pas les temps forts de l'album.
Quand on écoute ce « Wings of Madness », on ne peut nier que Zeno Morf a du talent, que le groupe tente pas mal de choses, des ambiances différentes et c'est tout à leur honneur puisqu'il y a une certaine prise de risques. Et évidemment cette prise de risques signifie pour certains titres des petits ratés. D'un autre côté, si quelques titres sont vraiment bons, ils ne représentent qu'un tiers de l'album, ce qui est trop peu pour le considérer comme un excellent skeud. Parfois proche du thrash, parfois dans des intonations plus épiques ou un feeling clairement digne de « l'école » anglaise (Maiden, Priest...), Zeno Morf est assurément heavy metal. Avec un chant moins émotionnel et plus puissant (et qui varie un peu ses tonalités), des compos parfois plus directs, le groupe a largement de quoi faire un grand disque. Pour l'instant, on se contentera de ce bon album qui s'écoute d'une traite sans trop d'embûches.
Rédigé par : gardian666 | 14/20 | Nb de lectures : 11846