Je vais être tout à fait franc, je ne connaissais pas ZEBARGES avant qu'ils nous envoient leur nouvel album. Dès que j'ai ouvert l'enveloppe, j'ai été séduit par la superbe bio réalisée « à la fanzine » avec moult interviews et chroniques du groupe. Ça a l'air de rien mais croyez-moi, c'est beaucoup plus rare que ce que l'on pourrait croire... un groupe qui se fait chier « à l'ancienne », il n'y en a plus des masses.
J'ai déjà eu affaire à des pontes de l'UG qui estimaient que c'était déjà un "privilège" que nous faisions leur promo et pour qui avoir des informations concernant leur bio relevaient du véritable parcours du combattant. Premier bon point pour les deux zouaves.

Comme je le disais, ne connaissant pas le combo, j'ai été faire un tour sur diverses plateformes histoires de voir ce qu'ils avaient fait avant. J'ai donc pu constater que c'était déjà leur troisième album, que le groupe avait sorti un petite armada de démos et qu'ils avaient une notoriété certaines dans l'UG le plus clouté.

Car ZEBARGES, c'est deux bonhommes de Troyes, un qui joue de la basse saturé et l'autre qui braille. C'est une boîte à rythmes qui sonne mieux que certains batteurs que j'ai entendus et c'est surtout une musique corrosive, largement humoristique (mais attention pas parodique) et une paire de couilles qui ferait baver d'envie de nombreux reproducteurs professionnels.
« Stay Barges or Die !!! » c'est quinze titres de « Vlobeurghhh” (Avec une Majuscules siouplait parce c'est LE style musical qu'ils ont inventé).
Les deux ostrogoths jouent donc selon les canons de leur bonne vieille école de pensée, à la différence qu'ici, c'est mieux produit, la boîte à rythmes est mieux programmée et la cohésion de l'ensemble a gagné en cohérence... même si on est très loin évidemment d'un groupe progressif.

Mais je peux dire sans trop me tromper que ZEBARGES se soucie de la technique comme de sa première veste à patchs. L'objectif c'est avant tout de jouer des concerts, composer des chansons de Metal/punk « bien marrantes mais pas que », et envoyer se faire voir... ben à peu prés tout le monde en fait.
Je sais pertinemment que certains Vseurs vont trouver la musique lamentable, les lyrics pourris et la production inaudible... et ils auront peut-être raison après tout. Mais en ce qui me concerne, j'ai trouvé plus dans ZEBAEGES que ce foutu bordel apparent.
Et sans écouter tous les jours leurs skeuds, je loue leur démarche et certaines de leurs chansons me sont resté en tête.
« Heureux comme un funeral Black metaleux » me fait toujours autant sourire quand « Samba 666 » voit enfin le groupe digérer ses influences latino-américaine pour nos proposer un puissant world Metal que n'aurait pas renié le Sepultura de la grande époque. En parlant des Brésiliens, je vous conseille d'aller écouter la reprise d'"Orgasmatron" revue et corrigée à la sauce Vlobeurghhh. J'ai rarement entendu une pareille interprétation et je ne peux résister à citer la dernière phrase déclamée par le chanteur du combo : « Aaah... on s'est pas foutu de ta gueule mon blaireau... ».
Et pourtant, on passe vraiment pas loin de la grosse blague et justement du foutage du tronche. Mais ce qui sauve ZEBARGES, c'est qu'on sent tout de suite que ces mecs ne sont pas des usurpateurs et que même lorsqu'ils jouent dans un rade paumé du fin fond du Tarn devant trois poivrots déchirés... ils le font avec autant de sérieux qu'ils sont tarés.

Il est très clair dans les lyrics que le groupe sait ce que c'est que les embrouilles de fin de concerts avec LE relou de la salle venu chercher la stonba. Ils ont dû en voir des possees de punks à chien tentant coûte que coûte de rentrer gratos au concert AVEC leur propre pack de bière parce que la mousse est trop chère à l'intérieur. Il doivent s'être fait souvent défrayé avec un sandwich au pâté et trois bières et à pas loin de 40 ans au compteur chacun, ils doivent savoir plus que personne que le rock n'roll réclame souvent un dû assez important à ceux qui restent trop longtemps collé à ses basques. On va pas la leur faire à l'envers en somme.

Pour finir, un petit mot sur les paroles des chansons. Certes, la connerie et l'humour sont une fois de plus bien présents. On retrouve aussi cependant quelques mots sur l'angoisse du temps qui passe, sur les affres de la paternité et sur quelques « fakes » qui ont eu la mauvaise idée de vouloir traiter leur différends avec ZEBARGES derrière un écran plutôt qu'en tête à tête. Les soucis du train train quotidien qui te donnent envie de tout casser ne sont pas épargnés, pas plus que la république Française et toutes ses petites fantaisies qui la rende aux yeux du groupe... si attachante.
Derrière la croûte de franche rigolade on voit rapidement que le groupe cache quelques blessures mal cicatrisées et quelques coups qui ont fait plus mal que les autres. Mais loin de se poser en victime ou de faire de la psychothérapie par le metal, les deux hommes préfèrent le chaos comme toile de fond. Peindre le plus beau des bouquets sur un support plein de vomi, cela semble correspondre à ZEBARGES.

Tant qu'il y aura des groupes comme ça, cela montrera que le Metal se porte bien. N'en déplaise à ceux qui voudraient que « tout soit fait comme il est écrit sur l'étiquette», en ce qui me concerne, je me suis complètement reconnu dans l'attitude de ces deux hurluberlus. Des racines punks, un CDI dans le metal et un avenir qu'on souhaite voir habillé avec des patchs multicolorse tous plus infâmes les uns que les autres. C'est beau d'être barge.


Rédigé par : Pamlach | 666 Samba/ | Nb de lectures : 14084