ZAO est peut-être un des représentants les plus anciens de la conjoncture MetalCore et certainement un de ses principaux instigateurs, basant sa renommée sur une volonté de conceptualisation de la musique et un jeu de scène volontaire et acharné.
Après un changement de line-up crucial puisqu'il concerne la section rythmique, basse – batterie, et un changement dans la politique de composition des titres, ZAO, armé d'un nouveau concept, reviens sur la terre HxC pour y compter la fin du monde orchestré par Dieu lui-même, abandonnant ses brebis à leur triste sort.
En un Dernier Testament du HardCore, ZAO tente de retranscrire l'Apocalypse telle qu'imaginée par Dan Weynandt, chanteur du groupe. C'est donc une oeuvre sincère et artistiquement travaillée que présente ZAO. Presque dénuée d'arguments commerciaux classiques, « The Funeral of God » tente plutôt de toucher un public différent de celui désigné par les formules préfabriquées qui régissent l'industrie musicale. Le public de ZAO se doit de décortiquer les textes, analyser les ambiances nombreuses et comprendre le message contenu dans l'interaction de la musique et des paroles des albums du groupe.
Mais tout le monde n'est pas apte à être fan de ZAO. Bloqué par la barrière de la langue, on trouvera la musique de ZAO un peu linéaire, surtout au niveau du chant. Les nombreux passages aux teintes variées, plutôt que d'atténuer cette linéarité apparaîtront comme des longueurs pour l'auditeur lambda, non pas qu'il manque de culture musicale mais parce qu'il n'arrive pas faire l'adéquation entre la narration de la musique et celle du chant.
« The Funeral Of God » est donc un album très (trop) difficile à cerner mais y investir du temps peut vous apporter vraiment une grande satisfaction, car une fois rentré dedans, les images de destruction et de fin du monde défilent dans votre tête au rythme imposé par des rifs toujours plus angoissants jusqu'à un final noir désespéré où au rythme de la china s'entrecroisent violons et pianos jusqu'à un fade-out injuste.
Ruez-vous dessus si vous avez encore un petit bout d'âme à investir dans une telle épreuve, sinon fuyez le plus loin possible de vos peurs métaphysiques, ce n'est pas une honte.


Rédigé par : Leguman | 16/20 | Nb de lectures : 9823