Ma première rencontre avec Your Demise remonte au Hellfest 2008 quand le groupe remplaça au pied levé Arkhon Infaustus si mes souvenirs sont bons. Et les Britons s’en sortirent fort bien en assurant un show énergique, puissant, carré et bien maîtrisé suscitant d’entrée de jeu une réelle sympathie. Puis voilà que débarque l’album « Ignorance Never Dies », sorti chez Visible Noise. Le constat s’avère être le même. Un son énergique, puissant, carré, maîtrisé et réservant quelques petites surprises de-ci de-là. Mais le groupe semble être abonné à la poisse. Les mecs jouent dans un festival de la trempe du Hellfest c’est cool. Mais en remplacement d’Arkhon et sous un chapiteau déserté par pratiquement toute l’assistance c’est moche. On ajoute à cela un line up plus que fluctuant, des accidents de vannes et une tonne d’anecdotes poissardes récoltée en tournée dont une journée entière dans un poste de police belge. Pas mal… mais de fait, ça renforce encore leur capitale sympathie.

Ce qui surprend agréablement à la première écoute c’est le son très rond et moelleux du groupe, avec cette basse bien avant et hyper présente qui donne groove, profondeur et une sacré pêche à l’ensemble. Un son aux antipodes du tout venant metalcore c’est jamais désagréable. Bravo à la prod donc. La musique elle se classe sans problème dans la case hardcore sous genre « all school », c'est-à-dire un mix entre l’ancienne et la nouvelle école. En gros, Your Demise brasse des influences allant des Comeback Kid, Champion à Hatebreed, Terror ou encore Knuckledust. De quoi satisfaire un public assez large, mais n’y voyez ni malice ni opportunisme, le groupe cherche juste à rendre son hardcore le plus libre et riche possible. Puis ça fait toujours plaisir d’entendre de grosses moshparts de porcs et des parties de guitares sautillantes sur le même album. Moshparts et guitares sautillantes donc mais aussi chœurs de bûcherons, break, voix grondantes et même un petit solo placé en loucedé par un des gratteux. Puis comme on est hardcore, on invite un pote à venir pousser la chansonnette, ici c’est Sam Carter de The Architects qui s’y colle sur le titre « All I Never Want To Be »

Comme le groupe aime les surprises, v’la t’y pas qu’ils nous collent trois titres d’électro dub comme ça sans crier gare en plein milieu de l’album. Ca fait bizarre la première fois, on se dit « Bah c’est une intro ça va pas durer » mais bon un des morceaux fait quand même plus de cinq minutes. Voilà à quoi ça mène d’être pote avec Enter Shikari. C’est tout à leur honneur de vouloir innover et ouvrir leur musique à d’autres genres mais là, le problème est que ça vient casser le rythme et l’ambiance générale de l’album. On ressent clairement une cassure à plusieurs reprises et l’efficacité musicale en prend un petit coup dans l’aile. Passé cet écueil « Ignorance Never Dies » s’avère un sympathique album de hardcore moderne et bien produit et qui défouraille juste ce qu’il faut. Après ce ne sera pas l’album de l’année, ni même celui du mois mais il se laisse écouter sans trop de problèmes.


Rédigé par : Seb on Fire | 13/20 | Nb de lectures : 10341