En peu de temps, YOB a su s’imposer comme un des leaders incontestés du Doom Rock/Metal. En effet, il n’aura pas fallu plus de trois LP pour que le trio émerge sans aucune difficulté majeure hors de la stratosphère Underground. Il faut dire que le combo US est réellement une formation à part, en témoigne cette capacité à générer une musique très personnelle, chose qui n’a pas échappé à Metal Blade Records. Formé tout juste à la fin des années 1990, c’est dès la première démo trois titres (sortie en 1999) que YOB surprend. Sa capacité à créer des compositions mûres lui permet de présenter un style original : un Doom (presque Stoner-Rock par instants), des plus Heavy, combinant habilement les éléments des musiques Seventies et les ingrédients du Metal actuel.
Après les deux premiers longs efforts que sont « Elaboration Of Carbon » (sorti en 2001 sur 12th Records) et « Catharsis » (2003, sur Lunasound Records), le dernier album en date renforce la conviction musicale du groupe. Et paradoxalement, alors que YOB commence à être relativement « populaire », il nous impose un « The Illusion Of Motion » restant à ce jour l’album le moins accessible, car le plus extrême dans sa construction et encore plus radical dans sa présentation. D’ailleurs, peu d’artistes aujourd’hui osent encore servir des compositions d’une moyenne de 15 minutes (le titre du même nom que l’album dure quant à lui pas moins de 26 minutes !) pour un album avoisinant une heure de son. Les introductions sont longues et pesantes à souhait, les atmosphères évolutives au sein d’une même composition, tandis que les textures sont épaisses et les ambiances simplement et réellement captivantes. Et ce qui transparaît en premier lieu, ce sont autant le côté écrasant que l’aspect lancinant des titres. Répétant certains riffs de grattes durant 30 ou parfois même une cinquantaine de mesures, le groupe privilégie avant tout la lourdeur (le tempo n’excède pas les 90 à la noire), agissant comme un narcotique des plus malfaisants... Comme si au travers de cette musique, YOB tentait de nous hypnotiser. Ce qui permet au combo de se différencier de ses pairs, c’est l’aspect presque psychédélique que l’on imagine issu de sonorités Seventies. Cette voix par exemple, qui ne cesse d’alterner parties rauques (entre Death-Metal et Doom extrême) et chant des plus mélodiques entre Black Sabbath et Led Zeppelin. Ou bien encore ces quelques solos Hardrock/Heavy tombant avec exactitude, tout en restant spontanés. Difficile, dès lors, d’apprécier toutes les subtilités de cet album... La première écoute ne nous permet que d’effleurer une partie seulement des intonations perpétrées.
Nous avons donc ici un album qui est fait pour durer... et si nous nous référons à l’interview de Mike Scheidt (le leader) à paraître sur VS, nous n’avons encore rien vu, car tout est à venir !


Rédigé par : DeadStar | 16/20 | Nb de lectures : 11518