Rah putain, j'aurais jamais dû prendre espagnol LV2! Quitte à apprendre une bonne langue d'avenir, j'aurais mieux fait de prendre suédois tiens. Déjà cela m'aurait permis de pécho de la blonde, interpréter la corrélation entre les noms et les meubles chez Ikea mais surtout de pouvoir comprendre les paroles de Yersinia.
Car oui, Yersinia nous vient de la patrie du magasin préféré de Gad Elmaleh. La Suède est un pays très froid, du coup on joue vite (si on excepte Abba) et Yersinia n'échappe pas à la règle.

« Efter Oss Syndafloden » est un opus vraiment à part. Visez plutôt la première phrase du myspace : « YERSINIA is what you get when you let some Swedes, force-fed on indigenous black metal, death metal and crust, play metalcore ». Gné ?
Pour résumer le bousin, Yersinia est un combo de hardcore chaotique comme si Everytime I Die période « The Last Night In Town » et « Hot Dawn! » avait copulé avec la frange dépressive du hardcore (Hundreath, Destiny, Ruiner) le tout saupoudré de la folie de Shai Hulud.. Et encore, je pense un peu me planter sur la description tant cet album est riche.

« Efter Oss Syndafloden » démarre sur « Den sista sång jag skriver till dig » : mosh part, cris de ouf, ce son de basse qui claque et puis souvent c'est le boxon. Alternances de riffs rapides, du blast, ce refrain accrocheur très comeback kidien et un final très aérien et dépressif. Yersinia, c'est tout le temps comme ça et sur onze titres.
L'étude approfondie de l'opus mérite au moins 7-8 écoutes afin de pouvoir tout analyser, comprendre et saisir toutes les nuances de sons, de rythmiques et de mélodie. « Ensamhetens lov » démarre tout en douceur et charme avant de s'embraser et de partir dans le barré : breaks quasi incessants, couplets mid tempo ravageurs et refrain triste comme une partie de jambes en l'air avec Christine Boutin. « Gör ett jävla hål här » prend sensiblement la même tournure avec une complexité des plus présentes.

La force de cet opus est de maintenir une constance dualité entre les émotions. La mélancolie côtoie la plus grande des colères avant de laisser place à un déchirement entre la haine viscèrale et l'explosion en sanglot.
Doté d'une très grande richesse, « Efter Oss Syndafloden » est techniquement puissant et haut perché : syncopes, riffs hardcore, mosh parts, mélodies et plans aériens. Tout y passe pour notre plus grand plaisir. Sans oublier le final electro qui cloture l'album en toute beauté.
La production ne fait qu'embellir le bousin même si à mon goût, sur certaines parties, les guitares quelque peu grondantes sonnent un peu brouillons. Mais ceci est un défaut mineur car ce n'est pas souvent que l'on peut attendre la basse de façon aussi limpide.
En plus, les gars sont super car ils proposent leur deux précédents EP en libre téléchargement sur leur myspace. Elle est pas belle la vie ?

Yersinia nous pond ici un album doté d'une immence force et qui devrait sans nulle doute marquer ce première trimestre voire plus. A se procurer d'urgence pour ceux qui aiment s'aventurer hors des sentiers battus.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 16/20 | Nb de lectures : 13439