XIBALBA - Madre Mia Gracias Por Los Dias (Southern Lord) - 15/11/2011 @ 08h07
Voilà un disque dont j’ai envie de parler depuis longtemps. Depuis sa sortie, fin 2010 chez BDHW records mais, à l’époque je n’avais pas trouvé le temps pour le faire. Là, je profite de la réédition agrémentée de trois titres bonus mais pas inédits puisque présents sur un split dévastateur avec Ruckus et World Of Pain, paru chez Southern Lord pour en causer parce que, croyez-moi, cet album mérite qu’on pose ses oreilles dessus. XIBALBA, nous vient de Californie, et pas du Mexique comme beaucoup peuvent le croire, le Xibalba mexicain faisant du black metal bien pourlingue, ça ne nous intéresse donc pas. Notre XIBALBA à nous, lui, tape dans le beatdown très, très, mais alors très down. Comme si Crowbar ou Obituary jouait du beatdown. Ou comme si Nasty ou Words Of Concrete jouait du sludge. Avec les cordes pleines de charbon.
XIBALBA c’est typiquement le groupe qui ne fait aucun quartier, qui coupe toutes les têtes qui dépassent à la machette. Avant de pisser dans le cou juste pour le fun. Le genre de groupe qui fait peur à Chuck Norris lui-même et fait passer Henry Rollins pour une lavette. Du beatdown evil, lourd, plombé et heavy as fuck comme on dit aux States. A côté des Californiens The Acacia Strain passerait pour un groupe rockabilly. Clairement les types ne sont pas contents. Mais alors pas du tout. Dès les premières notes de « Bright Sun » on sait qu’on va cracher de la bile et que du sang va nous couler des oreilles. Le morceau est à l’extrême opposé du concept de « Bright Sun », qu’on peut traduire par « Plein Soleil ». La musique de XIBALBA évoque plus aisément un soleil noir, un hiver nucléaire et une pluie de cendres qu’un grand soleil californien. Chaque riff, chaque corde a été conçu pour annihiler toute espèce vivante de la surface de la Terre. Cafards compris.
Prenez un accordage typiquement death metal, ajoutez des sonorités sludge, des riffs beatdwon plus « down » que « beat », trempez vos cordes de guitares dans le charbon et la boue, balancez les amplis dans des marécages, ajoutez une bonne couche de terre aride sur chaque toms de la batterie et donnez le tout à une bande de cinq Chicanos tout droits sortis d’un film de série B américain. Niveau voix on pense parfois à Dwid Hellion mais en version plus grasse, avec un petit timbre à la Rey Oropeza possédé par Le Malin. Par-dessus tout ça, des paroles nihilistes, une esthétique mi hip-hop mi satanique et voilà. Ça donne une petite idée de ce qu’est XIBALBA.
Niveau beatdown je n’avais jamais entendu un truc pareil. Aussi sombre, aussi désespéré et aussi lourd. Et alors là j’ai parlé un peu du son crasseux et de la brutalité de la chose mais quand on parle de beatdown, parce que oui, malgré les grosses influences death metal et sludge, ça reste avant tout un groupe de beatdown, le plus important reste les moshparts et autres breakdowns. Et là aussi c’est du très lourd. Du genre à donner envie de s’arracher une jambe pour pouvoir mouliner avec. Le titre « Never Kneel » par exemple tout en lenteur et en breakdown enfonce le clou avec une moshpart final totalement dévastatrice. XIBALBA, avec cet album, qui n’est en fait qu’une compilation de toute ce qu’ils ont sorti en démo, split etc etc jusqu’ici, prouve qu’il est encore possible de faire des choses différentes en hardcore. Là où le deathcore n’a plus rien ni de death ni de core et le beatdown se vautre dans des clichés du hip hop le plus beauf, les Américains retournent aux sources du vrai death metal old school tendance lourde et du beatdown americain des années 90. Quand ces deux styles de musique faisaient encore peur. Quand tu craignais de te rendre à un concert d'Irate par exemple. C’est cet esprit-là qu’ont retrouvé les Californiens. Ne jamais relâcher la pression, ne jamais esquisser un sourire, ne jamais lâcher une harmonie de guitare une arpège ou un solo. Tout au plus, on se permet un petit sample bien glauque, mais ce sera la seule excentricité. Pour le reste, on bastonne sans répit du début à la fin. Ça va en blaser certains, ça va rendre fous les autres.
Quand on pense avoir fait le tour de la question, on découvre les quatre titres du split « Earthquake » avec Ruckus et World Of Pain pour se rendre compte que XIBALBA est capable d’évoluer un peu et de proposer des sonorités différentes. Ces quatre titres qui clôturent cette réédition de « Madre Mia… » sont moins gras, moins sludgy et plus metalliques. Mais sans être moins lourds et heavy pour autant. Un titre comme « Cold » devenu culte grâce à son clip vidéo, accélère le tempo et se permet même de débuter par une belle ration de blast avant de partir en breakdown et de tout casser aux alentours. C’est Satan qui s’invite dans le barrio et qui met la misère aux gangstas. « This sould be played at high volume. Preferably in a residential area »
PS: Petit coup de gueule envers Southern Lord qui propose une pochette de merde là où le design originel était vraiment classieux et représentait parfaitement la musique du groupe. Puis le "livret" d'une page avec des lyrics écrits tellement petits que même Hubble n'arriverait pas à les déchiffrer c'est moyen aussi. Bon heureusement ils le vendent au prix d'un EP mais quand même.
Un super album bien crasseux,bien déçu de leur prestation au Ieperfest 2011...
Worthless Membre enregistré
Posté le: 15/11/2011 à 11h25 - (98290)
Un album bien rugueux qui fait extrêmement mal.
daminoux Membre enregistré
Posté le: 15/11/2011 à 12h11 - (98291)
vraiment une grosse claque cette album. une bonne leçon de breakdown pour les groupe a tendance gruik, qui me gave.
pamalach Membre enregistré
Posté le: 15/11/2011 à 13h09 - (98300)
Découverte et grosse surprise ! 'Sont forts ces latinos !
djabtrash Membre enregistré
Posté le: 15/11/2011 à 13h58 - (98302)
J'avais pas spécialement accroché au morceau "cold", mais après lecture de cette chro' (surtout ça : "Niveau voix on pense parfois à Dwid Hellion mais en version plus grasse, avec un petit timbre à la Rey Oropeza possédé par Le Malin") je vais me replonger dessus !
Maxgrind IP:193.52.103.23 Invité
Posté le: 15/11/2011 à 14h40 - (98307)
Pareil que Djabtrash, je vais me replonger dessus car j'avais pas été tant convaincu!
daminoux Membre enregistré
Posté le: 15/11/2011 à 15h02 - (98309)
j'ai eu la même chose. a la première écoute je suis complètement passé a coté
Kurton IP:216.94.210.146 Invité
Posté le: 15/11/2011 à 16h19 - (98311)
POUTRE 70 000 tonnes
xOv IP:90.9.2.115 Invité
Posté le: 15/11/2011 à 16h56 - (98313)
tain je comprends rien a leur discographie ! l'album n’apparaît sur aucun des groupes éponymes sur metal archives...
ZeSnake Membre enregistré
Posté le: 15/11/2011 à 17h18 - (98314)
c'est du beatdown, donc ce n'est pas listé sur Metal-Archives ;)
rabts-toi sur RYM au pire :
rateyourmusic.com/artist/xibalba__usa_ca_
rateyourmusic.com/release/album/xibalba__usa_ca_/madre_mia_gracias_por_los_dias/
gulogulo Membre enregistré
Posté le: 15/11/2011 à 18h05 - (98316)
album impressionnant, chronique qui dit tout, et tafdac pour les artworks, snif
AxGxB Membre enregistré
Posté le: 15/11/2011 à 22h23 - (98322)
4$ sur Amazon. Commandé dans la foulé. Pas écouté depuis que je l'ai téléchargé il y a 6 mois.
Gus IP:93.21.158.21 Invité
Posté le: 16/11/2011 à 13h25 - (98333)
J'ai acheté le vinyle la semaine dernière ! je m'étais pris une grosse baffe scénique au Ieperfest !
xOv IP:90.9.2.115 Invité
Posté le: 16/11/2011 à 15h07 - (98338)
Merci ZeSnake !
pamalach Membre enregistré
Posté le: 20/11/2011 à 13h18 - (98447)
Sur quel album on trouve le titre "Cold" ?
Seb On Fire Membre enregistré
Posté le: 21/11/2011 à 10h15 - (98460)
Sur cette réédition justement :)
semtex-carnage Membre enregistré
Posté le: 30/09/2012 à 15h11 - (103980)
"... que même Hubble n'arriverait pas à les déchiffrer..."
Elle m'a vraiment fait rire celle-là!!
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XIBALBA c’est typiquement le groupe qui ne fait aucun quartier, qui coupe toutes les têtes qui dépassent à la machette. Avant de pisser dans le cou juste pour le fun. Le genre de groupe qui fait peur à Chuck Norris lui-même et fait passer Henry Rollins pour une lavette. Du beatdown evil, lourd, plombé et heavy as fuck comme on dit aux States. A côté des Californiens The Acacia Strain passerait pour un groupe rockabilly. Clairement les types ne sont pas contents. Mais alors pas du tout. Dès les premières notes de « Bright Sun » on sait qu’on va cracher de la bile et que du sang va nous couler des oreilles. Le morceau est à l’extrême opposé du concept de « Bright Sun », qu’on peut traduire par « Plein Soleil ». La musique de XIBALBA évoque plus aisément un soleil noir, un hiver nucléaire et une pluie de cendres qu’un grand soleil californien. Chaque riff, chaque corde a été conçu pour annihiler toute espèce vivante de la surface de la Terre. Cafards compris.
Prenez un accordage typiquement death metal, ajoutez des sonorités sludge, des riffs beatdwon plus « down » que « beat », trempez vos cordes de guitares dans le charbon et la boue, balancez les amplis dans des marécages, ajoutez une bonne couche de terre aride sur chaque toms de la batterie et donnez le tout à une bande de cinq Chicanos tout droits sortis d’un film de série B américain. Niveau voix on pense parfois à Dwid Hellion mais en version plus grasse, avec un petit timbre à la Rey Oropeza possédé par Le Malin. Par-dessus tout ça, des paroles nihilistes, une esthétique mi hip-hop mi satanique et voilà. Ça donne une petite idée de ce qu’est XIBALBA.
Niveau beatdown je n’avais jamais entendu un truc pareil. Aussi sombre, aussi désespéré et aussi lourd. Et alors là j’ai parlé un peu du son crasseux et de la brutalité de la chose mais quand on parle de beatdown, parce que oui, malgré les grosses influences death metal et sludge, ça reste avant tout un groupe de beatdown, le plus important reste les moshparts et autres breakdowns. Et là aussi c’est du très lourd. Du genre à donner envie de s’arracher une jambe pour pouvoir mouliner avec. Le titre « Never Kneel » par exemple tout en lenteur et en breakdown enfonce le clou avec une moshpart final totalement dévastatrice. XIBALBA, avec cet album, qui n’est en fait qu’une compilation de toute ce qu’ils ont sorti en démo, split etc etc jusqu’ici, prouve qu’il est encore possible de faire des choses différentes en hardcore. Là où le deathcore n’a plus rien ni de death ni de core et le beatdown se vautre dans des clichés du hip hop le plus beauf, les Américains retournent aux sources du vrai death metal old school tendance lourde et du beatdown americain des années 90. Quand ces deux styles de musique faisaient encore peur. Quand tu craignais de te rendre à un concert d'Irate par exemple. C’est cet esprit-là qu’ont retrouvé les Californiens. Ne jamais relâcher la pression, ne jamais esquisser un sourire, ne jamais lâcher une harmonie de guitare une arpège ou un solo. Tout au plus, on se permet un petit sample bien glauque, mais ce sera la seule excentricité. Pour le reste, on bastonne sans répit du début à la fin. Ça va en blaser certains, ça va rendre fous les autres.
Quand on pense avoir fait le tour de la question, on découvre les quatre titres du split « Earthquake » avec Ruckus et World Of Pain pour se rendre compte que XIBALBA est capable d’évoluer un peu et de proposer des sonorités différentes. Ces quatre titres qui clôturent cette réédition de « Madre Mia… » sont moins gras, moins sludgy et plus metalliques. Mais sans être moins lourds et heavy pour autant. Un titre comme « Cold » devenu culte grâce à son clip vidéo, accélère le tempo et se permet même de débuter par une belle ration de blast avant de partir en breakdown et de tout casser aux alentours. C’est Satan qui s’invite dans le barrio et qui met la misère aux gangstas. « This sould be played at high volume. Preferably in a residential area »
PS: Petit coup de gueule envers Southern Lord qui propose une pochette de merde là où le design originel était vraiment classieux et représentait parfaitement la musique du groupe. Puis le "livret" d'une page avec des lyrics écrits tellement petits que même Hubble n'arriverait pas à les déchiffrer c'est moyen aussi. Bon heureusement ils le vendent au prix d'un EP mais quand même.
Rédigé par : Seb On Fire | Réédition/ | Nb de lectures : 13218