Un xenophile est une personne qui manifeste de la sympathie pour les étrangers. C'est aussi le nom d'un groupe originaire du New Jersey et qui, lui, manifeste une sympathie pour le mariage inter-styles. Lesquels ?

Comme le groupe le dit lui-même : "Notre musique combine des riffs techniques, des changements de tempos et des harmonies solides pour créer un son émotionnellement provocateur... Nous visons à épouser la complexité stylistique du prog à l'exécution délicieusement téméraire des années 80 de l'ère Thrash metal. En conséquence, nos chansons permettent aux auditeurs de chanter et de mosher tout en disséquant simultanément les nombreuses subtilités dans l'écriture des chansons."

Et Xenophile, c'est tout à fait ça sur leur premier album sorti en mars dernier, Systematic Enslavement : tour à tour Thrash (à forte tendance Bay Area), progressif, le groupe tente de nous perdre dans les méandres de ses subtils mélanges et l'on ressort de l'écoute de cet album complètement enchanté, avec une furieuse envie de se renvoyer un "Scorching the Skies" terriblement enivrant pour s'éclater la nuque ou un p'tit "Forgotten Holocaust" pour s'émerveiller une fois encore à l'écoute de son break de folie !

Aucune compo n'est à jeter, tout se savoure. Mais une seule écoute ne suffit pas car la richesse est telle qu'il en faut beaucoup pour embrasser tout l'album et il n'est pas rare de découvrir une subtilité de plus qu'on n'avait pas encore découverte.

Ron Iglesias (guitare, vocaux) possède plusieurs timbres vocaux qu'il distille à merveille au fil des compos. Il ressemble par moments à s'y méprendre à un certain Russ Anderson (Forbidden)... Mais derrière, personne n'est en reste : que ce soit le bassiste Anthony Bianco, le guitariste Leart Begolli ou Marc Pappalardo derrière les toms, tout le monde maîtrise -domine- son instrument, il est vrai bien mis en valeur par une production nette et d'une grande clarté.

Je suis ravi de voir ENFIN un groupe dit "New School" qui a su capturer le VRAI esprit Thrash de San Francisco. Celui avec des mélodies imparables qui vous rentrent dans le crâne pour ne plus jamais le quitter. Chose extrêmement rare pour être signalée et c'est ce qui rend Xenophile si accrocheur pour qui des noms comme Forbidden, Testament, Defiance et même Laaz Rockit ne laissent pas indifférent.

N'est pas thrasheur qui n'est pas xenophile.




Rédigé par : Arioch91 | 17/20 | Nb de lectures : 9043