WUTHERING HEIGHTS – The Shadow Cabinet (Locomotive/Underclass) - 19/12/2006 @ 10h41
Avec ce quatrième album les Danois de Wuthering Heights poursuivent leur implacable marche vers les sommets du power-speed européen et se placent désormais en position de chef de file d'un style décidément bien moribond qui, plus qu'aucun autre, est en quête du messie qui saura lui apporter un renouveau salvateur.

On peut d'ailleurs penser à cet égard que si Wuthering Heights parvient aujourd'hui à créer une musique réellement personnelle et originale et si ce groupe arrive donc à proposer quelque chose de moins lassant et répétitif que du speed basique à fond les ballons genre Dragonforce, c'est avant tout grâce à deux éléments. D'une part, ce chanteur tellement caractéristique au timbre si chaud et varié (Nils Patrick Johansson officie également avec brio dans Astral Doors, Lyon's Share et Space Odyssey) et, d'autre part, cette multiplicité d'influences qui, agencées de manière plus ou moins optimale, donne cette musique à la fois puissante et mélodique, rapide mais variée, grandiloquente sans jamais pour autant être ridicule et dont la légèreté comme l'élégance n'a aujourd'hui que peu d'égal.

Si les bases de Wuthering Heights sont bien à rechercher du côté d'un speed européen puissant qui ne ferait pas primer la rapidité sur la rythmique (le batteur, qui officie également chez les très sympathiques Pyramaze, est d'ailleurs assez impressionnant dans son rayon), d'autres univers musicaux viennent effectivement s'y greffer au gré des compos. On pense bien évidemment aux influences prog qui sont omniprésentes tout au long de l'album et qui sont agrémentées d'une agréable petite touche néo-classique à la Symphony X. On pense également aux influences folk qui sont à la fois moins présentes que sur le précédent album et mieux intégrées aux compos. Le rapprochement avec des groupes tels que Falconer ou Elvenking n'a donc aujourd'hui, encore moins qu'hier, pas vraiment lieu d'être mis à part peut-être sur le très enjoué “Faith – Apathy Divine Part I” qui voit Nils nous faire preuve de toute l'étendue de son talent en se faisant tour à tour hurleur et conteur.

Cet album constitue en fait tout simplement le prolongement du précédent “Far From The Madding Crowd” si ce n'est qu'il est bigger and better. Donc pas de grande évolution en la matière, juste une musique qui arrive progressivement à sa maturité pour le plus grand plaisir de tous les amateurs de metal racé et, surtout, pour tous les métalleux blasés par la prolifération indécente de groupes speed à l'intérêt plus ou moins contestable du début des années 2000.
Les claviers et les choeurs sont globalement toujours aussi présents. On regrettera juste que ces derniers soient parfois légèrement sous-mixés par rapport au chant ce qui leur fait perdre un petit peu en puissance.

Cet album marque tout de même d'une certaine manière la fin d'une époque puisqu'il officialise en quelque sorte le changement de line-up survenu courant 2004 qui a vu Andréas Lindahl remplacer Rune Brink au poste de claviériste, Martin Arendal de Manticora remplacer Henrik Flyman à la guitare et Teddy Möller prendre le poste de bassiste. Tout ce beau monde vient donc désormais épauler le mastermind Erik Ravn, seul survivant du line-up originel.

Bien que très réussie et assez sombre, la cover contraste étonnamment avec le titre de l'album puisque The Shadow Cabinet fait référence au gouvernement fantôme anglais, c'est-à-dire au gouvernement élaboré par l'opposition afin de remplacer celui actuellement en place (ça, c'était la minute culturelle) alors que la musique de Wuthering Heights relève a priori beaucoup plus d'un univers de type fantasy que d'une quelconque réalité sombre. Il n'est pas rare en effet de penser à l'écoute de l'album au Seigneur des Anneaux version Peter Jackson que ce soit par exemple sur le “Everything is lost” qui introduit l'interlude “Reason...” ou encore sur le chant presque mortuaire introduisant “Sleep” qui aurait très bien accompagné les funérailles de Théodred (ça, c'était la minute geek).
Cet opus est très probablement le meilleur album de speed qui soit sorti cette année et d’une manière plus générale des titres comme Beautifool et I Shall Not Yield sont, par leur richesse et leur excellence, des morceaux qui devraient enchanter tous les amateurs de heavy metal. A découvrir donc d'urgence auprès de votre fournisseur officiel de rêve.

http://www.wuthering-heights.dk/ - 310 visite(s)

Demon Desire - 265 téléchargements


Rédigé par : BigHenry | 16/20 | Nb de lectures : 12255




Auteur
Commentaire
seba7x
IP:82.216.154.22
Invité
Posté le: 19/12/2006 à 12h49 - (36850)
Excellent album, tout comme leur précédent, à ne pas louper non plus (far from the madding crow)

DrakeiN
IP:82.216.197.119
Invité
Posté le: 19/12/2006 à 16h28 - (36855)
Très bonne chro! Quand à la cover...j'ai directement posé la question au sieur Ravn et il c'est expliqué en disant que ça refletait surtout les paroles tristes que renferme les morceaux qui parlent bel et bien de la triste realité "d'une societé malade..."! Bizare pour un groupe de speed mélo mais bon, ça change!

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