Affublé d'une étiquette électro metal depuis leurs débuts, les Franciliens de WÜRM semblent avoir décidé pour ce troisième album de faire évoluer leur musique vers des cieux plus rock'n'roll. En effet, il faut dorénavant évoquer le terme de metal'n'roll quand on parle de WÜRM et force est de constater que cette étiquette leur colle à merveille vu la dernière mouture proposée.

Après un "Infinite Faces" qui était un véritable hybride metal/électro, "Swing with the savior" garde la puissance metal caractéristique du combo en y ajoutant cette fois-ci de grosses influences hard-rock des années 70/80 ou tout simplement rock'n'roll, le tout arrangé par quelques beats electro ici et là, seuls vestiges de son passé. Après avoir œuvré dans le metal futuriste, le quintet semble donc jeter un œil malicieux vers le passé de ses pères musicaux en leur insufflant un bon gros coup de modernité: pari risqué mais judicieux vu le nombre de groupes liant electro et metal cherchant à se faire une place aujourd'hui... Voyons si l'essai est transformé!

Patchwork: voilà le mot qui colle le mieux aux premières écoutes de cet opus. Pas facile d'accès au premier abord surtout quand on connaît le passé du groupe, "Swing with the savior" se dévoile en multipliant les écoutes, le temps d'assimiler la multitude de styles abordés. En effet, on saute de couplets metal puissants et rythmiquement énormes, à des refrains mélodiques tour à tour glam ou rock'n'roll survitaminé, en passant par des influences stoner ou stoogiennes, j'en passe et des meilleures! Chaque compo dépote sec et offre son lot de détails intéressants, que ce soit les envolées vocales de "Swing with the savior" (le titre), les mini soli couillus qui viennent agrémenter certains titres, les breaks complètement imprévisibles des "On the pure" ou "Possession", le bottleneck sur "Poor flower", etc. Enfin, comment ne pas vous parler de ces deux titres complètement dantesques qui en disent long sur les qualités de compo du groupe: "Sexual Hunger", véritable morceau à tiroir imparable, et "Hide", aux relents psychés, planant et magistral.

Côté son, on a le droit à un déluge de décibels signé Francis Caste du studio Sainte Marthe, un son puissant, organique et intelligemment articulé autour de chaque composition pour en tirer le meilleur. Du lourd, très lourd!

WÜRM s'offre donc le luxe de proposer un mix original qui, on l'espère, trouvera son public. Car si les musiciens sont au top, que Tef (chant) offre une prestation vocale extraterrestre qui va en rendre plus d'un vert de rage tant le frontman dégage une inventivité et une puissance hors norme, "Swing with the savior" a le défaut de sortir des sentiers battus et donc d'obliger le public à tenter une expérience auditive pleine d'audace.
Fans de guitares couillus et de tout ce qui a fait les grandes heures du rock, du hard et du metal en tout genre ces 30 dernières années, adeptes des albums courts qui ne laissent que peu de temps pour reprendre son souffle, cet album taillé pour la route est pour vous!


Rédigé par : Foofur | 14,5/20 | Nb de lectures : 11384