Près de deux ans après un premier album qui m'avait vraiment plu, les normands de WORMFOOD nous reviennent avec une seconde galette dont la pochette et le titre laissaient présager quelque chose d'aussi aventureux que l'album éponyme. Mon intuition ne m'a pas trompée, WORMFOOD est toujours aussi décalé, déglingué, anticonformiste, humoristique et surtout talentueux. En a peine 32 minutes (Les gars, je vous le dis tout net, c'est honteux de nous sortir un album aussi court, c'est une véritable torture que de nous laisser sur notre faim aussi rapidement), WORMFOOD vous emmène visiter son univers, un voyage dans le temps et l'espace qui vous fera passer de l'egypte ancienne ("Dark mummy cat") à la Rome Antique ("Ecce homo") ou encore au siècle de Molière (le XVIIeme pour les incultes) sur l'excellent titre "TEGBM" qui débute comme un titre de black metal que ne renierait aucun peinturluré Norvégien, avant de se lancer dans un délire digne d'un CARNIVAL IN COAL (mais nous reviendrons là dessus plus tard....) qui aurait copulé avec FINNTROLL. Retour à notre époque avec le titre suivant "Comptine" qui comme son nom l'indique pourrait se retrouver sur le prochain album de Henri Dès mais uniquement si celui-ci l'enregistre sous acide. On enchaîne avec "Vieux pédophile", morceau au titre plus qu'évocateur et à l'humour des plus grincants. On termine (déjà, oui je sais j'insiste...) avec "Love at last", morceau qui prouve s'il était besoin que le groupe peut aussi réussir en étant (relativement) sérieux et qu'avec El Worm, le groupe dispose vraiment d'un chanteur hors-pair dont le registre, s'étalant des murmures Gainsbouriens aux pires growls death metal, semble sans limite. Musicalement, la progression du groupe par rapport à son premier méfait est flagrante. L'influence majeure du groupe qui était TYPE O NEGATIVE est toujours belle et bien présente ici, notamment dans les ambiances sombres, mais dans une moindre mesure. A l'instar d'un CARNIVAL IN COAL (nous y revoici) la musique de WORMFOOD est un véritable fourre-tout où l'on trouve pêle-mêle black metal, death metal et gothic, le tout étant on ne peut mieux organiser et donnant un résultat extrêmement convaincant. Le sample qui ouvre l'album et où l'on entend un clodo vociférer des horreurs au camion-poubelle ou au tramway qui passent n'a pas été sans me rappeller un autre sample qui celui là mettait fin au premier album de CARNIVAL IN COAL et où l'on pouvait entendre une conversation de voisins empreinte de la plus grande des poesies. Autre point commun entre les deux groupes: Axel Wursthorn, l'un des deux membres de CIC à qui l'on doit le mixage de cet album. N'allez cepedant pas croire que WORMFOOD est un clône de CARNIVAL IN COAL. Il n'en est rien, WORMFOOD est un groupe talentueux, disposant d'une identité très personelle. Douter de cela, serait une grave erreur qui vous ferait passer à coté d'un excellent groupe, ça serait dommage. Prochaine étape: les voir sur scène.


Rédigé par : Sheb | 16.5/20 | Nb de lectures : 12832