Même si vous vivez dans une grotte, j'imagine que vous avez difficilement pu louper l'info : WORMFOOD a décidé, en cette fin d'année 2012, de ressortir une version collector de son premier album "Eponym" rebaptisé pour l'occasion "Decade(nt)". A quelques semaines de la fin du monde, et en ce qui me concerne, je prends tout ce qui passe...tout particulièrement quand c'est estampillé WORMFOOD
Arnaque annoncée ? Naaaan...parce nos chers petites vermisseaux ne sont vraiment pas foutus de notre gueule.

Tout d'abord, l'album à été remasterisé par Alex Wursthon au Walnut Groove Studio (décidément, je ne me lasserais jamais de ce nom...) et propose en plus des titres du premier album un live au Blast Festival datant de 2005 ainsi que deux reprises inédite, l'une de Gainsbourg, l'autre de Type O.
Mine de rien, le premier album de WORMFOOD date quand même de 2003 et on peut pas vraiment dire que depuis cette époque ils aient suivi un "droit" chemin.
Ils se sont permis énormément de choses, se sont essayés à bien des sauces et des mixtures et au final se montrés sont inventifs et en constant mouvement.

Cette réédition nous ramène donc au Wormfood original, celui qui ouvrait le bal de son cirque dégénéré à grands coups d'errances harmoniques aussi inquiétantes que magnifiquement agencée.
Une fois le FreakShow lancé comme ils disent, on remet avec délice les pieds dans cette suite de titres à la fois Death, Doom, groovy et chaotique qui sentaient bon le souffre, la provocation et le franchissement des limites.
Du bon, du beau, du Mulet.

Enregistré en 2005 (soit quelques temps après la sortie de "France") le live possède un son honnête où l'on entend parfaitement tous les instruments et où on ressent bien l'ambiance qui régnait alors lors des concerts de ces Allumés du globe. Un peu brouillon le son est vraiment niquel pour WORMFOOD !
Cinq titres pour plus de 25 minutes de live, ça fait quand même plaisir !
Les deux COVER pour finir, terminent en beauté ce sympathique voyage dans le temps.

Alors Type O bien sur, grande influence du combo, ne fait vraiment pas tache sur ce skeud. Avec prés de 13 minutes de folie, le morceau passe comme une lettre à la poste, servie par une sublime saveur orientale du plus bel effet. Percussions, enchevêtrement vocaux de chants arabisants couplés à des chœurs de moines Franciscains , la chanson est véritablement construite comme les oubliettes d'une forteresse maudite.
Le chant Français qui vient se glisser au beau milieu d'un passage ambiant achèvera de convaincre les septiques.
Je me doute que tout le monde n'appréciera pas cette prise de liberté, mais aprés tout, mieux vaut faire dans l’extrême que de taper dans le tiédas.
Évidement, difficile d'aller jouer sur le terrain de Peter Steele sans se casser la gueule...WORMFOOD à donc choisi de s'éloigner de l’œuvre originale plutôt que trop y coller.
Au final, et à mon avis, cette cover est un bel hommage qui n'aurais certainement pas déplu au grand Peter.
A vous d'aller écouter ce que cette "Femme Chrétienne" va vous susurrer à l'oreille...
Gainsbarre pour finir, s'offre un petit voyage de jouvence metalique à travers sa vieille "Decadanse".
Choix plus audacieux, la cover est à mon gout tout juste passable à coté de l'énorme performance sur la chanson précédente.

Reste tout de même un album qui ne se fiche pas du monde et qui permet de se rappeler que WORMFOOD, même si ils peuvent paraitre ragoutants, ont un sacré bon gout vers lequel on revient avec délectation et avec une certaine malice.


Rédigé par : Pamalach | Réedition/ | Nb de lectures : 13084