WOLVERINE – Still (Candlelight/Season of Mist) - 23/11/2006 @ 10h15
Nous sommes quelques kronikeurs sur VS – sur d’autres webzines aussi - à râler contre cette nouvelle manie des labels qui, pour empêcher la diffusion des albums sur le net, ont installé des systèmes anti-piratage. L’un d’entre eux consiste à introduire de nombreuses séquences parlées. L’autre, à saucissonner les titres en de multiples plages. Pour Still de Wolverine qui contient 9 titres, ce sera 52 d’une minute chacune! Très pratique pour en faire la kronike. J’ai donc reçu cet album fin août et ne parvenant pas à m’imprégner de l’esprit de Still en raison d’un décrochage toutes les minutes, j’ai renoncé et je l’ai mis de côté. Provisoirement. (Pour excuse principale, j’avais pas mal d’autres kros en retard). Puis, j’ai patiemment attendu que mon disquaire le tienne à ma disposition (26 octobre) pour me remettre au travail. J’apprécie trop le groupe pour le punir. Mais, ce que j’ai fait pour Wolverine, je ne le ferais pas pour tout le monde. Que ce soit dit !
Les Suédois ont engagé une métamorphose lucide et intelligente sur une petite dizaine d’année – et quelques changements de labels. Wolverine est donc passé du death mélodique (Fervent Dream) au prog métal d’abord furieux (The Window Purpose) puis atmosphérique (The Cold Light Of Monday) pour en arriver à Still qui peut se définir comme la quintessence du savoir faire du groupe scandinave. Ou la synthèse mûrie de ses expériences antérieures. Ses références sont dorénavant très nettement marquées ANATHEMA, OPETH, POS et P.TREE. Une belle brochette de formations toutes plus intéressantes les unes que les autres et qui ont la particularité d’avoir bonne presse autant chez les amateurs de métal lourd que chez les clients de progressif. Pas de contrefaçon outrancière mais une parenté bien assumée. Bien que, concernant ce dernier point, j’ai lu et entendu ici ou là le contraire. Quoiqu’il en soit, les Suédois semblent avoir trouvé leur propre identité dans cette construction de riff nerveux, de plages atmo, et de passages jazz/rock.
Côté chant, la voix a opté pour la clarté. L’agressivité manifestée notamment par les growls de Marcus Losbjer est définitivement ( ?) remisée au placard. Désormais, le chant unique et clair de Stefan Zell éloigne Wolverine des contrées death. C’est sans doute un des éléments qui l’aura rapproché du public amateur de progressif. Le bonheur des uns, blablabla et lycée de Versailles…
Mais ce n’est pas tout. La musique qui a radicalement changé est la cause majeure de ce ralliement tardif. Certes toujours métal, elle ouvre cependant des perspectives plus larges, faisant la part belle à l’émotion voire la sensibilité. Dans ce registre, l’alternance de guitares acoustiques et électriques est un must. Pas de solos inappropriés ou faciles donc pas de risques de voir Wolverine sombrer dans l’expansif immodéré. Ici, la substance domine la plastique. Surtout les mélodies qui ne sont pas sacrifiées au profit de la complexité. Il s’agirait plutôt de subtilité. Et ça fait du bien aux oreilles. Tout est finement calibré et combiné. Quelques claviers type moog amènent une touche vintage assez surprenante mais judicieux, eu égard à la direction prise.
Still offre de plus la particularité d’être un album varié. Alternant titres atmosphériques lumineux (A House Of Plague), éthérés (Bleeding), sombres (Nothing More), presque new wave (Sleepy Town) ou franchement progressif (This Cold Heart Of Mine), le loup des steppes scandinaves dévore les espaces, crocs acérés, toutes griffes dehors et s’impose comme une formation désormais incontournable du métal progressif moderne.
Je parlais plus haut d’un revirement gradué mais clairvoyant de leur style. J’admets que cette assertion m’est tout à fait personnelle. D’autres penseront que cette mutation sent l’opportunisme ou le reniement de la cause première. Je penche plutôt pour la manifestation d’une grande acuité. Après avoir cherché et expérimenté, le groupe a mis un certain temps ( !) à trouver la voie qui correspondait le mieux à ses aspirations profondes. Ça n’a donc ni la couleur ni l’odeur d’une décision capricieuse. Wolverine sait ce qu’il veut et agit en conséquence. Il n’est pas peut-être pas encore au terme de sa transfiguration finale. C’est en tout cas ce qui filtre des propos tenus pas les acteurs eux mêmes. Etant donné le résultat obtenu et la sincérité qui s’en dégage, on ne peut que saluer une telle démarche.


Rédigé par : Karadok | 16/20 | Nb de lectures : 13273




Auteur
Commentaire
nuno777
Membre enregistré
Posté le: 23/11/2006 à 16h25 - (36130)
le producteur n'est il pas le chanteur-guitariste-auteur-compositeur du groupe Everon?

Lapin Bleu
Membre enregistré
Posté le: 24/11/2006 à 13h00 - (36168)
J'adore cet album !
Monstrueu d'émotion... Une prod à tomber, des musiciens d'exeption...
Que demander de plus...
18/20
A si je sais quoi de demander de plus... Où se procurer le premier album ? Argh ! ! !



SIMOVAR
Membre enregistré
Posté le: 26/11/2006 à 17h39 - (36225)
excellent
une bonne découverte pour ma part ;o)))



Noar
Membre enregistré
Posté le: 29/11/2006 à 23h30 - (36326)
Cet album est une petite merveille. Moins métal que le précédent mais plus abouti, plus profond avec un chanteur exceptionnel et une musique qui transmet énormément d'émotions. Tout simplement beau!



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