Arg! Pensez donc, comment vont faire les über défenseurs de l'UG pour se remettre de la présence de Wolok dans les pages de VS? Déjà que c'est pas évident de jouer à l'équilibriste en crachant son fiel sur les mauvaises notes que les trends de VS attribuent à des projets UG, tout en faisant semblant de ne pas voir les bonnes notes. Alors là merde, quoi. Wolok, c'est quand même la réunion dans un seul projet de Eymeric Germain (Devilish Era et plein d'autres trucs) et de Luc Mertz (Zarach 'Baal' Tharagh et encore plus d'autres trucs). Luc Mertz a tellement sorti de démos qu'il est devenu un label qualité ISO à lui tout seul : toute distro UG bien achalandée se doit de proposer une tape de ZBT, la disco du reste de la famille Mertz ne comptant pas. Donc là, forcément ZBT et DE associés, ça émoustille.

Fondé en 2003, le duo est l'auteur d'un album en 2003 intitulé "Universal Void", d'un split en 2004 "Anti-Life Terror" avec Reverence et Sons of Fenris. Puis sort ce nouvel opus en 2006 sous format CD, dont les 541 exemplaires sont accouchés par Eerie Art Records. La version LP n'est délivrée par Insidious Poisoning Records qu'en janvier 2007. Pour les infos sur le gaz, j'ajoute que la magnifique pochette est l'œuvre de Zdzislaw Bekinski, ce qui devrait vous permettre de passer pour un esthète en soirée si vous arrivez à prononcer son nom. En tout cas, très joli travail du monsieur en ski. Et pour ce nouvel album, les deux compères ont fait participer Cypher (La Division Mentale) du côté des fûts.

Côté musique, Wolok s'inscrit comme un artisan des sonorités de l'étrange. Si vous aimez le travail de démembrement musical que propose Blut Aus Nord, vous serez probablement intéressé par cette torture en règle des mélodies que s'impose le duo. Leur univers est dissonant et malsain, agrémenté d'une production dégoulinante toute adaptée qui met en avant le travail des guitares et en lumière la totalité de l'instrumentation. La batterie reste en arrière, soutenant le rythme et laissant au premier plan la déformation de la réalité que présentent les six-cordes. Au fil des minutes, on plonge dans une dimension nihiliste et chaotique et l'emprise ne se relâchera qu'à la fin des sept titres (ou au milieu pour ceux qui doivent tourner le vinyl).

J'ai été particulièrement convaincu par les riffs les plus rapides, qui créent une dynamique toute malsaine. Les mélodies dissonantes viennent surnager sur ces rythmiques lancées à pleine vitesse, créant un sentiment d'angoisse suffocant. Par contre, je ne suis pas aussi enthousiaste sur les passages plus lents, qui sonnent plus creux et répétitifs, et qui se résument fréquemment à "tatatata bruit bizarre tatatata". A mon sens, cette redondance pénalise la première moitié de l'album mais elle disparaît sur la seconde partie de l'opus. Je ne suis pas fan non plus du riff très répétitif de "Mankind Euthanasia", mais heureusement le titre décolle complètement par ailleurs.

Wolok ne tue pas encore, mais s'avère un projet très intéressant qui peut mettre la barre encore plus haut. Certains titres sont potentiellement fort bons ("Memento Finis", "Wormz", "Phallus Absconditus" qui sonne le plus BAN) et Wolok laisse augurer du meilleur. A condition que ses géniteurs ne s'égarent pas dans leur prolifération de sorties. En tout cas, un prochain opus semble déjà en préparation. Ce qui laisse le temps d'écouter en toute quiétude les 42 minutes de "Servum Pecus". Vous savez où mettre la main dessus.


Rédigé par : Prince de Lu | 14/20 | Nb de lectures : 11822