Apparu en 2000 avec un premier album éponyme au visuel aussi désastreux que sa prod était bonne, WOLF a d’emblée marqué les esprits par son heavy metal millésimé, bien aidé également par le parrainage de Peter Tägtgren (HYPOCRISY, PAIN, IMMORTAL). Six ans et trois albums plus tard, la meute revient en arborant toujours aussi fièrement ses moustaches à l’allemande (que ceux qui ne sont jamais allés visiter leur site aillent y faire un tour, ils y trouveront quelques photos qui valent des points), avec dix nouveaux titres plus posés que ce à quoi elle nous avait habitués.

Si « Wolf » et « Black Wings » regorgeaient en effet d’une énergie juvénile communicative, « The Black Flame » joue beaucoup plus sur la puissance des riffs et la lourdeur des tempos. Sans tomber pour autant dans le funeral doom, WOLF délaisse ainsi sa principale source d’inspiration jusque-là, IRON MAIDEN, et tente le pari du heavy metal priestien teinté de GAMMA RAY (« I Will Kill Again »), avec plus ou moins de bonheur. Malgré un chant irréprochable, témoin du travail effectué par Niklas Stålvind, cette réorientation vers un métal plus mature a malheureusement pour effet de lui ôter la spontanéité qui faisait tout son charme. « The Black Flame » n’est pas mauvais, loin de là, mais il est simplement moyen, sans temps forts, ce genre d’album qu’on écoutera sans déplaisir mais qu’on oubliera assez rapidement.

Le manque de personnalité du groupe, qui jusqu’à maintenant n’avait jamais joué en sa défaveur grâce encore une fois à son énergie débordante, risque également de devenir un frein à son développement à cause d’une inspiration parfois en berne. WOLF n’a jamais brillé par sa capacité à écrire des hymnes, mais il jouait avec tellement de conviction que cela passait au second plan. Cette fois, il se présente sous un jour plus sérieux et favorise les mid tempos aux cavalcades des premiers jours, ce qui on le sait met bien plus facilement en exergue les faiblesses d’un morceau et rend cette compulsion à la pompe un brin agaçante. Heureusement, quelques titres sortent du lot et peuvent laisser espérer qu’on n’est qu’en face d’une baisse de régime temporaire : « Steelwinged Savage Reaper », speed à la SAXON, « I Will Kill Again », tube à la GAMMA RAY, « Black Magic », très mélodique et prenante, « The Dead », presque un (très bon) inédit de JUDAS PRIEST et qui montre une facette étonnamment brutale du groupe…

Je dois l’avouer, mes chros n’ayant cessé de prendre du retard ces dernières semaines, j’ai beaucoup plus écouté ce CD que je ne l’aurais fait si je l’avais chroniqué en temps voulu… et j’ai fini par bien l’apprécier, plus que je ne l’aurais cru, principalement en raison de sa variété. Paradoxal ? Pas vraiment : je lui reproche toujours ce côté compilation de faces B de MAIDEN, GAMMA RAY et JUDAS PRIEST, mais la multiplication des sources d’inspirations de WOLF a conduit à plus de variations dans les ambiances et on se retrouve au final avec un album qui tient la route, constitué de titres puissants, calmes, brutaux ou rapides qui finissent par être attachants à défaut d’être grandioses.


Rédigé par : Dungorpat | 12/20 | Nb de lectures : 12827