Wodensthrone est une formation britannique. Après un premier split 7" en 2006 avec Niroth, le combo sort un second split CD fort sympathique en 2008 avec Folkvang. Puis vient le temps du premier album, signalé à mon attention par les jeunes téléchargeurs fous du forum (messieurs de l'Hadopi, j'ai les IP!). Wodensthrone, c'est le groupe typique qui ne trouve pas grande matière dans son vécu et va piocher son background chez nos amis les Vikings. Bon, ce n'est pas la première fois que ça se produit et nous avons nos exemples aussi en France. Mais c'est toujours un peu dommage de voir les groupes aller piocher une histoire ailleurs en considérant que la leur pue des braies. Alors, les gars de Wodensthrone se sont affublés de pseudonymes trodelabal (comme Brunwulf ou Wildeþrýð, soupirs) pour oublier un moment qu'ils aimaient naturellement leur bœuf avec une sauce à la menthe. Bon, heureusement il reste la musique.

Loss propose près de 70 minutes d'un black atmo dont les influences sont clairement piochées du côté slave. Si vous êtes amateur de Drudkh ou Khors, Wodensthrone devrait vous garantir un quatre heures équilibré et riche en lipides. Les rythmes sont une invitation au dodelinement lent, dans des structures qui évoluent paisiblement au fil de compos tournant autour des dix minutes. N'hésitant pas à blaster, l'ensemble est revendicatif, bien que trop noyé dans les nappes d'un synthé trop sirupeux à mon goût. Mais le souffle épique apporté devrait vous faire perdre quelques degrés rapidement et vous conduire dans des steppes glacées. Par exemple, dans le parking d'un Quick en pleine nuit, brrrr.

Au rayon du moins bien, je trouve la voix bien rêche mais trop banale et monocorde. Heureusement, le chant clair ou quelques aboiements de backings viennent varier le propos. La batterie manque quelque peu de subtilité dans les parties les plus douces, là où un Drudkh a su trouver le pattern adéquat. De même, l'album manque grandement de quelques riffs ultimes à même de renverser des tables et marquer les esprits. Côté son, la production est puissante et claire pour le style et elle est nickel, modulo ce boudiou de synthé trop en avant par moments (et la guitare qui ressort assez sottement du mix avant la partie finale de "Those that Cruch the Roots of Blood").

Bref, un premier album fort intéressant de la part des Anglais, mais qui a trop de relents de déjà-vu de par ses influences trop prononcées. J'ai du mal à croire que Wodensthrone parviendra à l'avenir à proposer une réelle identité et une personnalité musicale, étant donné le postulat de départ. Mais je peux largement me tromper et leur souhaite plein de bonheur en leur faisant des poutous partout. Ah non, ce sont des Anglais de merde, j'oubliais.




Rédigé par : Prince de Lu | 13,5/20 | Nb de lectures : 11934