Voici donc la dernière sensation néo-métal venue d’outre-atlantique…
Et là, vous vous dites qu’il y a un problème au vu de la pochette, du nom du groupe, et du titre de l’album (et encore, je ne vous parle même pas du tracklisting et du look des musiciens !). Comme quoi, on a beau rire de ces clichés (enfin, c’est mon cas), ces détails ont leur utilité en permettant au public d’identifier immédiatement le genre de groupe auquel on a affaire. Vous l’aurez compris, donc, il s’agit là de ce que l’on a l’habitude d’appeler du "True Métal". Et si vous êtes fan du style mais que vous n’avez jamais entendu parler de WIZARD, c’est que vous avez quelques trains de retard, parce que "Magic Circle" est tout de même leur sixième album (le groupe s’est formé en 1989) !

Aucune surprise à l’annonce des caractéristiques de cet album : du bon vieux heavy-speed mélodique avec chant et chœurs guerriers, refrains qui donnent envie d’enfourcher son fidèle destrier pour aller pourfendre le dragon, soli ultra mélodiques disséminés à intervalles réguliers, etc, etc. Les similitudes avec les cadors du heavy-speed métal sont nombreuses : on citera notamment des influences telles que GRAVE DIGGER, HAMMERFALL, mais surtout MANOWAR (c’est flagrant sur "Call of the wild", entre autres). Par ailleurs, les intonations du chanteur ne sont pas sans rappeler par moments Eric Adams (MANOWAR), notamment sur "Don’t say goodbye". Une référence qui permet au chant de ne pas devenir trop agaçant sur les 12 titres que contient ce "Magic Circle" !

Alors, évidemment, tout ceci est rempli de clichés. Mais ils sont assumés à 100% par le groupe, et même revendiqués hauts et forts. Les mecs de WIZARD y croient dur comme fer, c’est une évidence. N’allez par exemple pas leur dire que l’histoire du seigneur des anneaux est une invention, ils ne vous croiraient pas ! Le titre "Uruk Hai" y fait d’ailleurs clairement référence (avec ses chœurs directement inspirés du film). La trilogie cinématographique de Peter Jackson a dû les marquer, car le magicien présent sur la pochette est le portrait craché de Gandalf, tel qu’on le connaît à l’écran, sous les traits de Ian Mc Kellen (je vous l’accorde, tous les magiciens ressemblent à Gandalf).

Que penser, donc, de cette réalisation ? L’œuvre a de fortes chances de provoquer l’hilarité chez les réfractaires au genre, à n’en pas douter. Excepté chez MANOWAR, j’ai rarement vu une telle somme de clichés (Allez sur le site officiel jeter un œil aux paroles !!). A l’opposé, les fans de true métal se jetteront à fond dans le concept, tant la musique de WIZARD est fidèle à tous les codes du style. Pour ma part, je dois avouer avoir du mal à trancher. Le côté ridicule de la chose n’est pas parvenu à éclipser les qualités musicales de l’ensemble (et vice-versa). Ma critique la plus vive ira à l’encontre de la production, notamment pour ce qui concerne la batterie, faiblarde au possible. Un son plus puissant aurait sans doute aidé le groupe à s’affirmer davantage. Au bout de six albums, c’est le genre de reproches qu’on ne devrait plus avoir à faire…


Rédigé par : Sentenced | 12/20 | Nb de lectures : 11785