Wizard, énième groupe de true metal allemand, nous revient aujourd'hui après un changement de crémerie (le groupe était auparavant chez LMP) avec son énième album Goochan (qui se trouve en l'occurrence être le septième) afin de nous raconter les passionnantes aventures d'une sorcière chargée de protéger, avec l'aide du dernier gentil dragon, la terre contre des méchants extra-terrestres (manifestement, les Allemands ont mis la main sur le script de Dungeons & Dragons: with a vengeance...)
Les passages les plus appréciables sont sans conteste les plus agressifs. Des titres comme «Dragon Death», «Black Widow» (qui ressemble fortement à du Grave Digger) ou encore «Sword Of Vengeance» (avec ses screams réglementaires à défaut d'être inspirés) permettent de maintenir l'illusion sans pour autant susciter un enthousiasme à réveiller un mort.
Wizard n'est de toute manière pas un groupe qui vise la palme de l'originalité, ce qui n'est pas non plus en soi un drame, mais ce qui est quand même un peu plus gênant c'est que certains titres font parfois légèrement office de remplissage, voir par exemple le très moyen «The Witch Of The Enchanted Forest» (ça ne s'invente pas...) ou «Children Of The Night» dont la ligne de chant principale est répétée ad nauseam en plus d'être particulièrement insipide.
Alors, autant dire les choses comme elles sont. C'est parfois super con, notamment au niveau des paroles, et on pourrait facilement rejeter ce groupe avec un vulgaire “mais qu'est-ce que c'est que cette merde!”, surtout si on prend cet album et ce groupe un peu trop au sérieux et au premier degré. Mais si on prend un peu de recul et si on accepte de jouer le jeu, ça peut aussi être particulièrement jouissif (“Call To The Dragon” en est l'illustration parfaite: “She calls for help to the dragon in the sky...”). En fait pour résumer, Wizard c'est un peu comme Conan, mais pas le Conan de Frazetta ou de Milius, ni même à la rigueur celui de Fleischer (qui en tient pourtant une sacrée couche), non, non, moi je vous parle du Conan de la série TV pour esthètes éclairés avec le frigo, le nain et le muet horrible. Donc le truc quand même bien débile sur lequel on tombe à deux heures du mat' complètement éméché et où, là, on se dit “mais, putain c'est génial ce truc!”.
Après, de là à acheter le coffret au réveil...
Goochan est un album pas désagréable à écouter mais qui ne vole pas très haut (c'était facile). Enfin, c'est toujours mieux que leur précédent skeud, le bien pourri “Magic Circle”, y compris au niveau de la production tout à fait acceptable signée Dennis Ward (Pink Cream 69).


Rédigé par : BigHenry | 11/20 | Nb de lectures : 10571