W.O.A (comme le Wacken Open Air, tiens c’est marrant ça) est un groupe qui nous vient de Bavière en Allemagne et qui fait du hardcore. Juste du hardcore. Point de métissage avec quelque genre à la mode ici, pas de death, de black, de postmachin ou que sais-je encore. Ca fait toujours plaisir de voir un groupe revenir aux fondamentaux et se donner tout entier à un genre avec la seule envie de faire de la bonne musique sans trop se prendre le cul ni la tête. Surtout que là, c’est tout ce qu’on leur demande et qu’ils le font bien. A l’écoute de ce « Traces » les deux influences majeures du groupe semblent être les Comeback Kid époque « Wake The Dead » et la scène NYHC des années 2000. En sachant cela, vous savez déjà beaucoup de choses sur le groupe et la musique pratiquée.

« Traces » possède ce petit côté basique et frontal qui caractérise tout bon disque de hardcore. Les riffs sont simples, efficaces et plutôt groovy dans leur genre, l’invitation à danser est bien là et on ne tarde pas à bouger la tête en cadence et à taper du pied. A ce niveau-là c’est réussi, les riffs sont sympas et pas mal funky. Les moshparts et autres breaks maintenant. Ben ils sont présents aussi même si ce n’est pas la qualité première de WITH OPEN ARMS. Les quelques breaks torchés par le groupe sont correctement placés et exécutés et remplissent bien leur tâche. A savoir faire lever la jambe bien que sur ce coup-là, l’amateur de violent dancing se contentera d’un petit middle kick pas plus mais c’est déjà pas mal. Le vrai plus du groupe ce sont les chœurs et l’ambiance de certains morceaux comme sur le morceau d’introduction « Traces » qui rappelle le « Wake The Dead » des CBK justement dans son utilisation du kop de (gentils) hooligans. Un autre titre qui se démarque par son utilisation du même procédé est « Renegade » et son refrain très fédérateur repris en chœur par toute une chiée de potes. Bon titre. Le reste est très sympathique aussi mais sans vraiment passer le cap pour hisser le groupe au niveau au-dessus même s’il s’en approche avec « Rearview Mirrors » qui débute par une petite cavalcade de batterie et une descente de manche du meilleur effet doublé d’un pur refrain encore une fois.

Mais le vrai point noir du groupe, ce n’est pas ce classicisme et ce respect des codes du genre à la lettre. Le maillon faible des Allemands, c’est le chant. Les compos sont bonnes, le son est bon, le visuel du groupe aussi mais la voix à tendance à être vite casse-bonbon en ce qui me concerne. Je ne sais pas trop comment la décrire mais j’ai l’impression d’entendre un vieil ivrogne chanter de sa voix rauque et rappeuse sur des musiques signés xChampionx. Y’a un truc qui ne colle pas et qui empêche l’adhésion totale à la musique des Allemands. Surtout quand le gaillard s’essaie à quelques modulations qui se cassent bien souvent la gueule. C’est dommage parce qu’avec un chanteur correct l’album aurait été vraiment bien à écouter, la y’a toujours ce petit côté irritant qui vient gratter l’oreille. Un peu dommage mais ce serait con de faire l’impasse sur le groupe malgré tout.


Rédigé par : Seb On Fire | 13/20 | Nb de lectures : 12635