WITHOUT FACE - Astronomicon (Elitist/Earache/M10) - 05/10/2002 @ 00h17
Un petit tour et les revoilà. Même pas un an après vous avoir présenté leur début " Deep Inside " par le biais d'une chronique encourageante assortie d'une interview, je me colle de nouveau avec un plaisir non dissimulé à cette formation prodigue née sur les terres magyares autrefois chères à Attila et à son cheval désherbant. Il ne faut toutefois pas se méprendre sur le rendement réel du groupe, et avoir à l'esprit que le " Deep Inside " que j'ai eu entre les mains était la réédition du label US Dark Symphonies, l'album étant originellement sorti en 2000. En toute logique, la progression est donc concrète sur cet " Astronomicon " qui marque le début de la collaboration entre Without Face et Elitist Records, la nouvelle subdivision d'Earache, dont les choix de signatures n'en finissent plus d'enthousiasmer (Rakoth, Ephel Duath, etc.). Le groupe reste fidèle à son style de base, un metal atmosphérique sophistiqué avec chant mixte qui, tout en esquivant avec bonheur les lieux-communs, suscite plus qu'auparavant certains rapprochements avec des noms depuis longtemps passés à la une des magazines (After Forever, Within Temptation, Lacuna Coil, vous connaissez ?). Je suis assez certain que cette impression résulte des progrès assez considérable de Juliette, passée en l'espace de deux ans de gentille fredonneuse de charme au statut d'authentique outsider dans le registre heavenly, dont les poussées vers le chant soprano n'appellent aucune condescendance. Comme un bonheur n'arrive jamais seul, son Roméo (ha ha, je l'ai déjà faite celle là ! Bon OK je sors...) qui s'appelle Andras a eu la bonne idée d'embrasser un rôle plus raisonnable qu'auparavant, mettant un terme à ses petits numéros envahissants pour rechercher la complémentarité syllabique avec sa partenaire et rester dans le ton professionnel qu'impose la musique. C'est en ayant la chance d'être le témoin de ce type de comparaisons d'un album à l'autre que l'on mesure mieux à quel point ce qui peut sembler un détail - en l'occurrence quelques réglages au niveau des inflexions vocales - peut métamorphoser du tout au tout le rendu de ce qui sort des enceintes. En gros c'est un peu comme si Without Face étaient passé de l'adolescence turbulente à la maturité posée, sans que la musique en elle-même ait franchi un cap incroyable. Une mue, en quelque sorte... Du coup, les compos se retrouvent plus lisibles, le caractère progressif et chahuté de l'écriture plus aéré, et on ne peut que mieux en apprécier la précision méticuleuse avec laquelle les riffs s'imbriquent les uns dans les autres par-dessus les tranchées hérissées de breaks et de déclivités rythmiques, aidés dans cette entreprise par le ciment flexible de synthés toujours en proie à ces désarrois mystiques qui instruisent le contraste parfois violent entre la chaleur non feinte des refrains et la souffrance de l'arrière-plan. Et lorsque Without Face s'autorisent une petite minute de pure virtuosité, comme ce violon dérangé qui hurle comme le vent dans les interstices sur l'intro de " The Violin of Erich Zahn " (inspiré d'une nouvelle " mélomane " de l'ami H.P. Lovecraft), on peut réellement commencer à astiquer les lauriers. Avec ces six longs morceaux ciselés, riches et personnels, Without Face devraient tenir les critiques à quai et voir un following conséquent se former dans leur sillage, d'autant plus que si le groupe se met à tourner, je ne serais pas étonné de voir Juliette devenir la cible des petits béguins frivoles de la faune masculine, au même titre que Liv Kristin ou que la chanteuse de Lacuna Coil dont j'ai bouffé le prénom. Une musique qui, à l'instar d'un bon labrador de race, ne vous apportera que dynamisme, attachement et satisfaction une fois que vous l'aurez apprivoisée...


Rédigé par : Uriel | 16.5/20 | Nb de lectures : 7217




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Le_Vieux_Con
Invité
Posté le: 05/10/2002 à 13h34 - (1207)
Une chronique fidèle au contenu du disque et une bien belle surprise ce nouveau Without face. Un gros travail sur les parties vocales, une musique technique et riche en ambiances. Without Face devient un gros challenger face à des formations plus connues mais moins efficaces et plus rébarbative (After Forever et Lacuna Coil en tête)même si la technique de Juliette est plus limitée que les chanteuses des deux groupes sus-cités.

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