Un an à peine après le point d’orgue à leur carrière qu’a constitué le concert « Black Symphony », WITHIN TEMPTATION nous livre une nouvelle galette live. Mais cette fois-ci, il n’est absolument pas question de débauche de grandeurs, ni d’une multitude de cordes, de chœurs et autres feux d’artifices. WT a choisi de se montrer dans son intimité, dans sa fragilité la plus touchante.

Le groupe joue acoustique et de donne un nouveau regard sur leurs chansons les plus récentes.
En effet, hormis une introduction, un titre de « Mother Earth » et un inédit studio, « Utopia », les Bataves interprètent uniquement des chansons de leurs deux derniers opus, « The Silent Force » et « The Heart of Everything ». Ces deux mêmes albums qui marquèrent l’adoucissement (d’aucuns diront l’amollissement) de leur musique.

Et pourtant, je trouve sincèrement que ces titres se prêtent à merveille à ce genre d’interprétation. Même les « hits », tels « Stand my ground » ou « The cross », atteignent un niveau d’émotion et de magie jamais atteint dans leur version électrique, même lors du concert immortalisé par le précédent DVD.
« Mother Earth » ou « Ice Queen » auraient vraiment fait taches car ces chansons méritent de grands plaquages de guitares et d’orchestre.

La dimension touchante de ce disque est évidemment due à Sharon qui le porte à elle seule de cette voix venue du cœur qu’elle offre au public et à l’auditeur. Elle est clairement le joyau du groupe.
Le reste du groupe fait presque tapisserie. Les guitares sont assez en retrait. La basse et le piano passent par-dessus. Il n’y a que les cordes, certes épurées mais brillantes, qui pourraient faire un brin de concurrence aux harmoniques pures que Sharon atteint ici. Mais jamais longtemps.

Et loin de s’offrir à nous seuls, le groupe confirme son habitude d’inviter ses amis. C’est donc sans surprise que nous retrouvons Anneke van Giersbergen sur « Somewhere » et l’insupportable Keith Caputo sur « What have you done ».
Anneke est, comme toujours, maîtresse de sa voix et offre une prestation remarquable. Elle mêle avec lumière ses lignes à celles de Sharon. Et à mon avis, elle surpasse même cette dernière car elle apporte sa petite touche personnelle, unique, à ce « Somewhere ». Aucune faute de ce côté-ci.
Et aucune faute également du côté de Keith Caputo. Car contrairement à son intervention sur « Black symphony », il est ici juste dans son propos et n’en fait pas trop. Il semble peut-être plus à l’aise dans ce registre.

Doté d’une production honnête, sans aucune retouche studio apparente, ce disque live nous montre la simplicité et la sincérité d’un groupe qui explore avec conviction un format qui manquait à son palmarès.
Sans avoir la magie funèbre d’un unplugged de NIRVANA ou de celui d’ALICE IN CHAINS, WITHIN TEMPTATION s’en sort avec les honneurs et même plus. En effet, je préfère ces versions à celles de « Black Symphony » car la voix pure de Sharon se présente ici toute nue, simple, adorable.

Même si le groupe se prête plutôt à une débauche d’énergie, d’orchestrations et de gros murs de guitares, il montre ici sa maîtrise et la beauté de ses chansons. Et l’inédit « Utopia » conclut magnifiquement ce disque.
« An acoustic night at the theatre » est un disque qui vaut le détour. Mais il ne s’adresse pas au public pur et dur de WT. Le côté pop, limite mièvre pour la plupart des lecteurs de VS, ne conviendra pas à tout le monde. Il hérissera même le poil. Peut-être le groupe cherche-t-il ici à se trouver un nouveau public ? Peut-être souhaitent-ils simplement exprimer toute la palette d’émotion qu’ils ont en eux et donner une nouvelle lecture de leurs chansons ?
Je pense pour ma part qu’ils livrent un beau disque. Le reste n’a pas d’importance.

La prochaine livraison studio nous montrera vers quelle direction ils auront choisi de se laisser porter.


Rédigé par : Matthieu | 14/20 | Nb de lectures : 11872