En fait, le Metal, quand on y réfléchit deux secondes, c'est pas si compliqué : un coup d'oeil sur la pochette, le nom du groupe, la photo du line-up, les titres des morceaux, les paroles et on sait à quoi s'attendre à 99,99%.
Bon, c'est sûr, il y aura toujours un groupe (ou deux) pour s'amuser de certains codes dans l'unique but de se démarquer mais finalement, les (bonnes) surprises de ce genre restent assez rares.

Dans le cas de WITHIN DESTRUCTION, je m'attends donc à me manger du Death américain à la SUFFOCATION ou MONSTROSITY.
J'enfourne alors la rondelle en plastique dans la fente de mon lecteur et appuie fébrilement sur "Lecture".
Et, là, surprise !! puis, déception... car c'est certes du Death mais pas du tout celui auquel on s'attend.

Le jeune groupe slovène, dont c'est le premier album, officie en effet dans une mouvance venue de l'autre côté de l'Atlantique ; de Göteborg pour être plus précis.
Et en élève bien élevé, il s'est contenté d'appliquer les recettes de ses idoles à la lettre en voulant y mettre un peu de sa personnalité pour faire comme si de rien n'était (ce qui est tout de même la base quand on a honteusement copié sur le voisin).
Le soucis, c'est qu'entre un manque flagrant de la dite personnalité (la production est d'ailleurs une copie de ce qui se fait actuellement) et les 10 000 riffs déjà entendus chez tous les clones d'AT THE GATES et consorts (le riff qui introduit "This Misery" au hasard), il ne reste plus grand chose.
Même l'outro, "Danse Macabre" (une partie de piano qui sonne comme si elle avait été programmée) est totalement hors de propos.

On échappe heureusement à tous les plans Metalcore qui auraient pu en découler, même si on me signale dans l'oreillette que l'on peut en trouver un bref passage (35 secondes avec voix gruik gruik en bonus) posé comme un cheveu sur la soupe sur "As I Drown". Et sur le début de "God of the Soulless", des relents de Death US (le voilà le fameux lien !!) apparaissent, ce qui laisse finalement entrevoir un certain potentiel.
Mais il va vite falloir revoir la copie car le groupe est certainement en train de payer le fait de n'avoir jamais rien proposé (ni démo, ni EP) avant la sortie de ce disque.

Certes les musiciens sont capables et le chanteur a certaines capacités (de la voix d'ours à la voix de corbeau, mélangeant parfois les deux pour un bestiaire intéressant), aussi il va falloir bien potasser pour assimiler et digérer ses influences puis s'en inspirer pour proposer du solide à défaut d'original puisque pour l'instant leur seul talent est de faire durer 40 minutes bien plus longtemps...


Rédigé par : Youpimatin | 10/20 | Nb de lectures : 11912