“Quand tu chantes, quand tu chantes, quand tu chantes WIZARD. Il parfume, il crée l’ambiance et je danse WIZARD… »
Nana Mouskouri / Frederic Bolzann : même combat.

Ozone le dire sans détour : l’actuel leader de DARVULIA n’a pas fait dans la demi-mesure avec ce premier album. Du contenu, stoner-doom fumeux et jusqu’au boutiste, au contenant, la police de caractères imposée en passant par le patronyme cliché à l’envi, tout ici fleure bon l’ELECTRIC WIZARD canal historique.

Psssscchhhhiiiiit.

J’aurais pu en rester là et classer la bête dans le camps des repompeurs habiles, tribute-bands appliqués et besogneux, à l’aise dans l’exercice de style imposé et ainsi torcher cette chronique en quelques lignes génériques à Zaraï.
Mais allez savoir pourquoi, les écoutes répétées ont eu raison de certains de mes à priori, quand on aime…

Passez l’intro dispensable constituée de larsens, d’un pseudo gargouillis de riff et de vocalises vaguement incantatoires : un coup de pipe dans l’eau. Trois longues minutes de perdues qui n’introduisent pas grand-chose sinon un agacement légitime.. avant de rentrer dans le vif du sujet avec "Have you never seen the substitute ?". Ligne de basse clinquante, roulement de tom sec et précis, broum, le riff vrombissant d’une gratte au soin bien grassouillet, presque sludge, se charge du reste. Modus operandi stoner/doom connu et rebattu jusqu’à l’os pendant une bonne quarantaine de minutes, certes, mais la sauce prend bien derrière ces contours connus et rassurants. Ajoutez quelques breaks bien sentis, des accélérations rares mais judicieuses et surtout les vocalises habitées du père Fredo, un brin geignardes mais qui se posent habilement sur l’épais goudronnage en règle et vous obtiendrez une ambiance délétère, paresseuse, éthylique, distillée avec *burps* amour.

Prenez "Gospel of the witches" et son riff-marteau qui concasse et broie joyeusement, peut-être celui qui lorgne le plus vers le WIZARD des débuts, et cette progression tout en finesse qui déboule sur une accélération meurtrière. Enfilez-vous derrière un "Ranks up with the Devil" teigneux et dissonant avec sa cavalcade bad trip tachycarde, idéale mise en jambes pour dérouler un ultime morceau au groove habité qui se conclut sur un assaut final puissant, envoûtant.
Ca y est vous y êtes ?

N'reste plus qu' à souligner une prod’ aux petits oignons pour un son méchamment organique, poisseux juste ce qu’il faut, un personnel dévoué et appliqué (les esprits chagrins diront qu’il fait ce qu’on lui demande sur un disque comme celui-là) et un zoli dizipack tout bariolé. Elle est pas belle la vie ?

Alors oui, c’est vrai, il manque encore un peu de bouteille au power trio, un son plus personnel, une véritable patte pour s’imposer avec ce premier album mais la copie est propre, nette, sans bavures et laisse échapper quelques bouffées optimistes pour la suite des aventures de nos trois toulousains. Ne boudez pas votre plaisir, "Witchthroat serpent" remplit son contrat et constitue une alternative crédible pour ceux et celles qui auraient lâché le WIZARD sur ses dernières productions.




Rédigé par : TarGhost | 14.5/20 | Nb de lectures : 11733