Winter of Sin est un groupe hollandais qui nous vient de Groningen, une bourgade de 170 000 habitants où notre groupe partage son line-up avec Katafalk qui comprend lui-même un peu de Prostitute Disfigurement. Après un premier album "Obscura" sorti en 2002 dans l'obscurité la plus totale en ce qui me concerne, le sextet revient avec son nouvel album "Woest" et 46 minutes de tulipe noire.

Comme le suggère la pochette et mon calembour floral, c'est bien à du black que nous avons affaire. Dans une large part, Winter of Sin est plutôt adepte d'un black à brutalité très relative et largement mélodique. Le groupe ne propose pas réellement de rythmiques ultra-vitaminées et privilégie des mélodies avant tout "sympas" à écouter. Alors oui, "sympa", ce n'est pas très descriptif. Mais c'est un peu mon sentiment au final. Les morceaux sont calibrés autour de cinq minutes et leur structure se ressemble assez fortement. Les riffs, s'ils ne sont pas à jeter aux orties, ont un relent de déjà-entendu. Un peu de death/black à la suédoise (notamment du Dark Tranquillity des premiers temps ou du Dissection), un peu de côté symphonique à la Cradle du pauvre, tout ça joué à un tempo tranquille. Les compos piochent tour à tour dans un peu toutes ces références.

Pourtant des titres comme "A silent Deathwish" ou "Overrompeld" sont plutôt dynamiques et fournis de riffs death/thrashy bien agréables. D'autres titres comme "When We Lived" sont plus portés par un thème au piano et des gammes proches d'un "The Gallery" d'un DT pré-cité. Les nappes de clavier plaintives et les riffs un peu bateau de "Sign Of Genocide" me renvoient hélas vers Mystic Circle, ce qui n'est pas forcément un compliment. Le clavier prend d'ailleurs plus de place au fil de l'album et devient un peu trop centre d'intérêt à mon goût. Les parties dissonantes de "Evolving Into Nothing" sont carrément moches. Tout comme celles de "Voice Of Reason" sont ultra-classiques, archétypes des scores de black pseudo-symphonique.

Il reste des points positifs, comme le placement des voix. Malgré un timbre assez commun, les effets sur le pont central de "Overrompeld" donnent une bonne dimension au morceau. La production est tout à fait correcte également, sans provoquer l'enthousiasme des foules. Malgré de bonnes idées et une exécution très correcte des neuf titres, Winter of Sin ne sort pas réellement du lot. Le groupe ressasse des thèmes maintes fois abordés, ce qui est très dommage. L'écoute de l'album reste agréable mais n'a rien de bouleversifiante.


Rédigé par : Prince de Lu | 09/20 | Nb de lectures : 13524