Winterhorde. Un couple de loups féroces tirent rageusement un chariot de glace où un guerrier viking se tient fièrement. Le blizzard se lève et glace jusqu'aux os des armées prêtes à en découdre dans un combat homérique. Un pseudo pareil, ça fait voyager vers le Nord. Mais certainement pas vers Israël, patrie de ce sextet de black mélodique "avé" synthé (peuchère). Le groupe s'est d'abord nommé Autumn Palace avant de se rebaptiser Winterhorde (on me confirme qu'ils ne joueront pas au Printemps de Bourges avant le Summer Breeze). S'ensuivent deux démos en 2002 et 2004, et un des titres de cette dernière débute d'ailleurs l'album après la sempiternelle introduction.

Nom di diou, qu'est-ce donc que ce démarrage? Hurlement à la Cradle, vieux solo heavy, rythmique qui s'emballe. Winterhorde veut en mettre plein la vue d'entrée de jeu avec son black sympho technique. Il est clair que ça envoie, surtout au niveau des guitares. Les claviers se contentent d'appuyer avec des sonorités datés les riffs des six-cordistes. On retrouve beaucoup d'éléments empruntés au Cradle de la grande époque dans ce "Nebula", jusqu'au chant féminin éthéré. Mais on ne perçoit pas la magnificence des anglais. Si Winterhorde montre moins de dispersement dans les titres suivants, l'influence des grosses locomotives du black avec synthé est toujours palpable, que ce soit Cradle ou bien Dimmu.

Armés d'une production relativement synthétique (raah les triggs) mais puissante, les Israéliens ne parviennent pas à mettre en place une ambiance. Ils se contentent fréquemment d'aligner les plans, faisant subir un déluge de notes à l'auditeur sans lui laisser une chance de s'imprégner des morceaux. Le passage le plus divertissant s'avère être l'interlude "Propaganda" composé d'un sample de la "Sarabande" de Haendel sur fond de bataille. Si les qualités techniques du groupe sont là, il lui manque un vrai talent de composition. Bof bof.


Rédigé par : Prince de Lu | 09/20 | Nb de lectures : 12315