Après un premier envoi prometteur chez Profound Lore, nous retrouvons nos jeunes Anglais via Candlelight pour leur deuxième opus. Pour ceux qui auraient eu une absence, "The Ghost of Heritage" déroulait un Black païen composé de morceaux de Norvège, d’une touche de Primordial et d’un léger saupoudrage de Grèce. Entre-temps, il apparaît que nos fiers représentants de la perfide Albion se soient intéressés à ce qui se passait plus à l’Est car s'il y a bien un nom qui vient à l’esprit aux premières écoutes, c’est bien celui de Drudkh.

Malgré un a priori favorable, les premières écoutes furent décevantes. En premier lieu, la rugosité sonore dont faisait preuve le précédent a laissé place à un rendu froid, lisse voire clinique qui a tendance à tenir l’auditeur à bonne distance. De plus, cela ne cadre pas vraiment avec l’univers passéiste et glorieux invoqué par le combo. J’aurais préféré un peu plus de terroir dans le rendu.

Enfin, je ne peux que cautionner le fait d’être influencé par Drudkh, le problème étant que sur les trois premiers titres, on retrouve le Drudkh touristique qui apparaît parfois et notamment sur "Microcosmos". De surcroît, cette triplette s’enchaîne quasiment sans discontinuer, sans grandes variations et l’ensemble dure 20 minutes. Certes, ce n’est pas aussi long que du Bunkur mais franchement on les sent bien passer ces 20 premières minutes transparentes.

Heureusement, la suite va venir récompenser les efforts et l’endurance de l’auditeur. Pour moi, l’album commence vraiment lors de cet interlude acoustique souligné d’un violon qui va enfin nous plonger au sein de l’œuvre. Tous les titres suivants vont obtenir leur propre identité et surtout nous toucher. "The Ruin" montre enfin une belle urgence et surprend avec son break tout en arpèges et en chuchotements. "The Wayfarer Pt.3" expose un aspect majestueux, de somptueux trémolos et un final nostalgique. "Defending The Realm" renoue lui plus volontiers avec un aspect dansant plus norvégien pas si éloigné d’un Kampfar.

Mais surtout, on tombe sur deux pépites absolues. D’abord, un monstre de 10 minutes, intitulé "The Honour of Good Men on the Path to Eternal Glory", s’avançant via des arpèges acoustiques dont la mélodie rappelle fortement celle de "Frigidiis Apotheosia" de Celestia. Durant ce titre au long cours, interviendra un ralentissement solennel et les chœurs virils en voix claires. Un vrai beau moment mélancolique possédant le don de me retourner les entrailles. Dans un registre plus héroïque et donc proche de Primordial, "A Valley Thick with Oaks" va vous prendre à la gorge grâce à ses crescendos poignants et son final repris par la chorale guerrière qui va achever de vous dresser les poils.

Au bout du combat, il apparaît que les jeunes combattants britanniques se sont montrés un tantinet gourmands. Amputé de ces 20 premières minutes, l’album conservait une durée acceptable et devenait un pur joyau malgré une production qui ne lui sied pas. En définitive, les soldats font preuve de talent et de bien plus d’inspiration lorsqu’ils décident de s’affranchir plus nettement de leurs références. En dépit du démarrage poussif, l’album se rattrape largement sur sa deuxième partie pour laisser une bonne impression et donner l’envie d’y revenir.
A proud spirit remains…




Rédigé par : Dark Rabbit | 15/20 | Nb de lectures : 13894