Vous connaissez le coup de la patate chaude ? Non, car a priori la démo de Winterburst ressemblait fort à ce noble et brûlant légume sur lequel on n’avait pas forcément envie d’y coller les paluches et encore moins une oreille bienveillante. Lorsqu’un combo à peine fondé en 2009 à la suite de l’intégration d’un certain Vorender au chant prétend œuvrer dans un genre aussi compliqué que le black/death sympho et vous balance leur première démo six titres quelques mois plus tard, il y a de quoi s’attraper une bonne appréhension quand l’instant fatidique d’insérer la galette arrive.
Et putain… Merde alors… Divine surprise !
Alors que je m’attendais à une purge sans nom, je me retrouve à écouter un skeud qui sonne fichtrement bien. Ce qui est immédiatement frappant aux premières écoutes, c’est la qualité de la prod made in Studio Sainte-Marthe et le fait que tout ce beau monde soit bien en place et joue carré. Malgré quelques réserves sur le son un tantinet trop métallique des cymbales, on a le droit à un son clair et puissant qui tutoie allègrement les standards pros bien qu’on imagine le manque de moyens inhérent à l’enregistrement d’une première démo.
Musicalement, on navigue plutôt dans un death mélodique fortement teinté de heavy légèrement saupoudré de black. Le black prend corps principalement par le biais de parties blastées et de vocaux ancrés dans l’extrême. Sinon, je préfère prévenir que cet acte est vraiment très mélodique et très accessible. On est plus proche de toute la clique de chez Napalm que d’Obtained Enslavement. Cela est renforcé par les passages heavy fréquemment utilisés lors des breaks et des ponts. Pour sa première démo, Winterburst réussit à éviter le coup de la mélodie foireuse ou de la structure boiteuse. Cerise sur le gâteau, chaque titre possède sa propre identité tout en restant parfaitement homogène sur les 35 minutes.
De l’aspect flamenco hispanisant de "The Sign of the Black Ivy", on traverse l’orientalisant "Enchronement Ceremony", on dérive sur le mélancolique "Circle of Despair" pour s’échouer dans le plus sombre "The Blessing of Evil".
Même le chant se montre sous un jour attrayant. Monsieur Vorender évolue dans une sphère entre growl et chant black qui nous évite l’aspect criard. Ces vocaux sont plus proches d’un Dark Tranquility que de Cradle par exemple et les incursions succinctes en voix claires se montrent convaincantes grâce à une belle voix grave parfois arrachée comme sur "Enchronement Ceremony". Alors que le chant est souvent le gros point noir des premières œuvres, Winterburst évite une fois encore la faute de goût.
Franchement, même si ce n'est pas forcément ma came je trouve cet essai efficace et surtout vraiment maîtrisé voire peut-être même un peu trop.
En effet, le principal problème du combo sur cette démo est de s’affranchir de ses influences car même si je reconnais l’élève appliqué, il va falloir dépasser ce stade pour véritablement frapper encore plus les auditeurs. Entre les atmosphères gothiques héritées de Cradle, les incursions power/heavy à la Graveworm et le côté death mélodique couplé à ce chant qui m’a pas mal évoqué Lyfthrasyr en moins hystérique et moins électro, je ne peux pas dire que j’ai vu une véritable personnalité émerger de cette démo.
Il y a tout de même les deux derniers titres qui sortent la rondelle de son démarrage balisé et qui montrent peut-être le visage que pourrait prendre le combo en s’affirmant d’avantage.
"Circle of Despair" surprend avec son riffing strictement mélancolique qui va nouer les tripes de pas mal de monde et puis il y a surtout le très sombre "The Blessing of Evil" qui dénote vraiment avec ses riffs quasi dissonants et ses chœurs fantomatiques. On n'est pas encore en plein DSO, mais il y a vraiment un petit aspect malsain qui laisse l’auditeur dans un léger malaise à la fin de l’album. Je les encourage vivement à creuser cette noirceur et cette tristesse sans pour autant abandonner leurs qualités mélodiques.
Même si pour mon (mauvais) goût personnel la musique proposée manque de déviance, je ne peux que m’incliner devant la qualité et le professionnalisme de cette première démo. Je ne peux que leur souhaiter une signature (Napalm… ?) et de se forger une véritable personnalité mais rien que cette démo possède déjà les capacités d’aller chatouiller leurs glorieuses références.
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs.
S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos
Et putain… Merde alors… Divine surprise !
Alors que je m’attendais à une purge sans nom, je me retrouve à écouter un skeud qui sonne fichtrement bien. Ce qui est immédiatement frappant aux premières écoutes, c’est la qualité de la prod made in Studio Sainte-Marthe et le fait que tout ce beau monde soit bien en place et joue carré. Malgré quelques réserves sur le son un tantinet trop métallique des cymbales, on a le droit à un son clair et puissant qui tutoie allègrement les standards pros bien qu’on imagine le manque de moyens inhérent à l’enregistrement d’une première démo.
Musicalement, on navigue plutôt dans un death mélodique fortement teinté de heavy légèrement saupoudré de black. Le black prend corps principalement par le biais de parties blastées et de vocaux ancrés dans l’extrême. Sinon, je préfère prévenir que cet acte est vraiment très mélodique et très accessible. On est plus proche de toute la clique de chez Napalm que d’Obtained Enslavement. Cela est renforcé par les passages heavy fréquemment utilisés lors des breaks et des ponts. Pour sa première démo, Winterburst réussit à éviter le coup de la mélodie foireuse ou de la structure boiteuse. Cerise sur le gâteau, chaque titre possède sa propre identité tout en restant parfaitement homogène sur les 35 minutes.
De l’aspect flamenco hispanisant de "The Sign of the Black Ivy", on traverse l’orientalisant "Enchronement Ceremony", on dérive sur le mélancolique "Circle of Despair" pour s’échouer dans le plus sombre "The Blessing of Evil".
Même le chant se montre sous un jour attrayant. Monsieur Vorender évolue dans une sphère entre growl et chant black qui nous évite l’aspect criard. Ces vocaux sont plus proches d’un Dark Tranquility que de Cradle par exemple et les incursions succinctes en voix claires se montrent convaincantes grâce à une belle voix grave parfois arrachée comme sur "Enchronement Ceremony". Alors que le chant est souvent le gros point noir des premières œuvres, Winterburst évite une fois encore la faute de goût.
Franchement, même si ce n'est pas forcément ma came je trouve cet essai efficace et surtout vraiment maîtrisé voire peut-être même un peu trop.
En effet, le principal problème du combo sur cette démo est de s’affranchir de ses influences car même si je reconnais l’élève appliqué, il va falloir dépasser ce stade pour véritablement frapper encore plus les auditeurs. Entre les atmosphères gothiques héritées de Cradle, les incursions power/heavy à la Graveworm et le côté death mélodique couplé à ce chant qui m’a pas mal évoqué Lyfthrasyr en moins hystérique et moins électro, je ne peux pas dire que j’ai vu une véritable personnalité émerger de cette démo.
Il y a tout de même les deux derniers titres qui sortent la rondelle de son démarrage balisé et qui montrent peut-être le visage que pourrait prendre le combo en s’affirmant d’avantage.
"Circle of Despair" surprend avec son riffing strictement mélancolique qui va nouer les tripes de pas mal de monde et puis il y a surtout le très sombre "The Blessing of Evil" qui dénote vraiment avec ses riffs quasi dissonants et ses chœurs fantomatiques. On n'est pas encore en plein DSO, mais il y a vraiment un petit aspect malsain qui laisse l’auditeur dans un léger malaise à la fin de l’album. Je les encourage vivement à creuser cette noirceur et cette tristesse sans pour autant abandonner leurs qualités mélodiques.
Même si pour mon (mauvais) goût personnel la musique proposée manque de déviance, je ne peux que m’incliner devant la qualité et le professionnalisme de cette première démo. Je ne peux que leur souhaiter une signature (Napalm… ?) et de se forger une véritable personnalité mais rien que cette démo possède déjà les capacités d’aller chatouiller leurs glorieuses références.
Rédigé par : Dark Rabbit | 07,5/10 | Nb de lectures : 11695