WILL HAVEN - Voir Dire (Bieler Bros) - Selection VS du 15/11/2011 @ 08h06
Il y a des retours qui font plaisir à entendre. Et les dieux savent si celui de de Grady Avenell au sein de WILL HAVEN en fait partie. OK, on peut comprendre que sa carrière de shérif lui tienne à cœur mais bon, on va pas se mentir plus longtemps, Grady Avenell fait partie des meilleurs vocalistes « core » en activité et sa voix, si particulière, nous avait grave manqué. Parce que même si "Hierophant" sorti en 2007 était tout à fait correct, WILL HAVEN sans son Steven Seagal c’est pas vraiment WILL HAVEN. Mais il n’est pas la seule « attraction » de cet album car on y retrouve aussi Chris Fehn, le percussionniste bagarreur de Slipknot qui, ici, tient la basse en remplacement de Mike Martin. Mais, franchement on s’en fout un peu car nous, ce qu’on voulait c’était ré-entendre ce groupe avec Grady et rien d’autre. Eh bien rassurez-vous, le groupe est de retour en forme, en très grande forme même car il parvient à titiller le légendaire « Carpe Diem » sans toutefois l’atteindre ni le dépasser. Bref tout ça pour dire que « Voir Dire » est un excellent album et que son vocaliste originel est plus en forme que jamais. Un exemple ? « A Beautiful Death », écrin noise/ambient tout entier dévoué à la mise en valeur des cordes vocales du père Avenell qui donne une force, une ambiance, une vérité à ce titre et en fait un des moments très forts d’un album qui en compte de nombreux.
N’en déplaise aux mauvaises langues mais dans le style « parpaing » qui est le leur, ils étaient là avant tout le monde et font carrément office de grand-père. Mais un papy encore bien vert capable de balourder toute la concurrence en un seul titre « When The Walls Close In », suivant le doomesque « Held To Answer » qui a la lourde tâche d’ouvrir, de belle manière, « Voir Dire ». « When The Walls Clos In » donc fait l’effet d’une division de chars Leclerc qui te roule dessus. Puis repasse en marche arrière et re-repasse une dernière fois. Au ralenti. Afin de s’assurer que ta tronche est bien profondément enfoncée dans le béton à coup de riffs lourds et plombés. La puissance de frappe du groupe est intacte, il suffit de deux morceaux pour s’en rendre compte. Mais les ambiances sont là, elles aussi, grâce à des petites nappes de claviers venant encore densifier la lourdeur ambiante en ajoutant une petite couche de brouillard épais. Les riffs de guitares sont simples en apparences mais beaucoup plus complexes qu’ils n’en n’ont l’air. Les différentes écoutes ne cessent d’en révéler les subtilités via des petites notes égarées par-ci par-là, des petits plans passés inaperçus au début mais révèlent leur richesse avec le temps.
L’impression qui se dégage de cet album c’est l’homogénéité. Rarement un disque n’aura semblé si cohérent, si logique dans sa conception. Tout est là, à sa place, pas une note de trop, pas une note qui manque. Tel son est là parce qu’il doit être là. Tel mot est hurlé/craché/dégueulé/susurré/chanté parce que ce mot doit être dit de cette manière et pas d’une autre. "Voir Dire" est un album kubrickien à ce niveau-là. Plus que quatre musiciens jouant ensemble on a l’impression d’entendre une seule musique sortant du seul et même instrument. Cohérence et homogénéité donc soutenues par une production infernale. WILL HAVEN laboure encore et toujours le même sillon tout en évoluant et ajoutant quelques petites nouveautés disséminées tout au long de ce nouvel album qui rappelle par moments les Deftones ou le groupe Far, sur les titres « The Siege » ou « Havesting Our Burdens ». Certainement pas un hasard si les deux groupes viennent de Sacramento. On retrouve aussi des ambiances plus poussées et des claviers plus présents que par le passé qui font de cet album un disque un chouia plus nuancé que ses prédécesseurs. Même si le tabassage auditif reste la passion première du groupe. Mais ici, on tabasse avec élégance, monsieur!
« Voir Dire » met la pression et ne relâche jamais son étreinte, qu'elle soit brutale ou plus insidieuse, WILL HAVEN joue avec les oreilles de celui qui l’écoute avec le même plaisir et la même intensité. Le groupe ne réalise pas un « Crape Diem » bis, l’impression de se faire mettre la tête sous l’eau sans discontinuer est moins forte, moins présente mais le groupe varie plus ses ambiances, ses atmosphères et ses plaisirs. Le petit dernier est moins fou, moins punk. Plus propre et carré. Un peu plus sludge, un peu plus lent peut-être aussi, mais toujours aussi efficace. Le titre « Lost » qui clôt l’album, termine en beauté, petit diamant noir qu’on placera au pinacle dans la discographie du groupe. Grady ne loupe son retour, sa bande était prête, ensemble ils signent un album intense. Vraiment intense. On avait préparé une petite fête pour son retour et il n’est pas venu les mains vides. Bienvenue à la maison les gars, on est content de vous revoir shérif !
pas le tps de lire la chro pour le moment mais quel plaisir de voir cet album en selection... Album super poisseux et glauque comme j'aime
hainemijure IP:93.14.83.79 Invité
Posté le: 15/11/2011 à 11h24 - (98289)
Un bon retour.
Un album à apprivoiser, encré dans la lourdeur crade et massif à la fois et orienté vers une profonde noirceur.
Une préférence tout de même pour "carpe diem".
Lazarus IP:93.19.56.76 Invité
Posté le: 15/11/2011 à 12h21 - (98295)
Disque énorme!!!
Proutor IP:90.45.103.191 Invité
Posté le: 15/11/2011 à 12h47 - (98298)
Au risque d'avoir l'air à côté de la plaque, pour moi la production tout comme les compos de Hierophant étaient bien meilleures...
djabtrash Membre enregistré
Posté le: 15/11/2011 à 14h04 - (98303)
"l’effet d’une division de chars Leclerc qui te roule dessus. Puis repasse en marche arrière et re-repasse une dernière fois. Au ralenti. Afin de s’assurer que ta tronche est bien profondément enfoncée dans le béton"
:)
Je suis fan de l'album WHVN et du père avenell (je savais pas pour la carrière de Sheriff tiens :) ), je suis content qu'il soit de retour.
Cet album est pas méga-accessible car plus post/progressif/retenu/subtil que les précédents.
Pour l'instant je l'ai pas encore apprivoisé.
"The Beautiful Death" est énorme.
l'ogre doux IP:82.216.191.157 Invité
Posté le: 15/11/2011 à 14h12 - (98304)
L'âme Will Haven enfin retrouvée après un "The Hierophant" edulcoré et sans réelle empreinte sonore!
Ennemi IP:81.252.135.249 Invité
Posté le: 16/11/2011 à 10h38 - (98328)
Les riffs sont vraiment sympa, mais par contre v'là la voix...Horible.
Seb On Fire Membre enregistré
Posté le: 16/11/2011 à 12h34 - (98332)
On doit pas avoir la même définition du mot horrible.
Ennemi IP:81.252.135.249 Invité
Posté le: 16/11/2011 à 15h42 - (98339)
Surement. Mais tu sais, les gouts et les couleurs ;)... Je dis quand même que les riffs sont sympa: j'suis sympa pour un truc de coreux, c'est class, j'avoue. Comme disait Wasted time, le Hardcore c'est la t******* du metal.
madcore IP:188.73.29.169 Invité
Posté le: 16/11/2011 à 20h39 - (98343)
excellent album
Bernard Membre enregistré
Posté le: 17/11/2011 à 13h04 - (98358)
Ah bon, Will Haven c'est du hardcore?
Zero Membre enregistré
Posté le: 17/11/2011 à 20h18 - (98372)
...je dirais sludgecore pour ma part...
vieillebranche Membre enregistré
Posté le: 17/11/2011 à 21h01 - (98376)
Sans se prendre la tête avec aucune définition de style, Will Haven tabasse, c'est intense et ça te plonge dans une ambiance lourde et malsaine bien comme il faut!!
Bien content de ce retour en tous cas, et grosse hâte d'écouter tout ça!!! surtout que vu la chro ça motive!
Zepekegno Membre enregistré
Posté le: 17/11/2011 à 21h55 - (98382)
Du Will Haven grand cru cet album... On atteint presque le niveau d'un WHVN, c'est dire ;-)
Disemboweled IP:84.103.205.13 Invité
Posté le: 18/11/2011 à 22h15 - (98412)
La seule chose que je reproche à cet album, c'est que le silence prolongé entre chaque piste est frustrant ! Pour le reste, ils ont tout compris.
FUrIous Membre enregistré
Posté le: 21/11/2011 à 11h59 - (98465)
ça donne vraiment envie de s'y pencher dessus...
swervedriver Membre enregistré
Posté le: 26/11/2011 à 01h35 - (98645)
The hierophant est largement meilleur
et le skeud de leur groupe de sludge the abominable iron sloth dechire encore plus
swervedriver Membre enregistré
Posté le: 26/11/2011 à 01h39 - (98646)
mais ce groupe là tout le monde s'en branle ici je pense
swervedriver Membre enregistré
Posté le: 26/11/2011 à 01h42 - (98647)
la voix est carrement relou aussi
away.alive Membre enregistré
Posté le: 27/03/2012 à 21h47 - (101325)
je ne connaissais rien de Will Haven. Et j'avoue que j'ai encore du mal avec la voix. Mais il y a vraiment qqch d'hypnotique sur cet album et Grady Avenell en fait partie. Très bonne découverte pour ma part, d'autant que je dois admettre que ce que j'ai pu écouter du reste de leur discographie ne m'a pas autant emballé.
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L’impression qui se dégage de cet album c’est l’homogénéité. Rarement un disque n’aura semblé si cohérent, si logique dans sa conception. Tout est là, à sa place, pas une note de trop, pas une note qui manque. Tel son est là parce qu’il doit être là. Tel mot est hurlé/craché/dégueulé/susurré/chanté parce que ce mot doit être dit de cette manière et pas d’une autre. "Voir Dire" est un album kubrickien à ce niveau-là. Plus que quatre musiciens jouant ensemble on a l’impression d’entendre une seule musique sortant du seul et même instrument. Cohérence et homogénéité donc soutenues par une production infernale. WILL HAVEN laboure encore et toujours le même sillon tout en évoluant et ajoutant quelques petites nouveautés disséminées tout au long de ce nouvel album qui rappelle par moments les Deftones ou le groupe Far, sur les titres « The Siege » ou « Havesting Our Burdens ». Certainement pas un hasard si les deux groupes viennent de Sacramento. On retrouve aussi des ambiances plus poussées et des claviers plus présents que par le passé qui font de cet album un disque un chouia plus nuancé que ses prédécesseurs. Même si le tabassage auditif reste la passion première du groupe. Mais ici, on tabasse avec élégance, monsieur!
« Voir Dire » met la pression et ne relâche jamais son étreinte, qu'elle soit brutale ou plus insidieuse, WILL HAVEN joue avec les oreilles de celui qui l’écoute avec le même plaisir et la même intensité. Le groupe ne réalise pas un « Crape Diem » bis, l’impression de se faire mettre la tête sous l’eau sans discontinuer est moins forte, moins présente mais le groupe varie plus ses ambiances, ses atmosphères et ses plaisirs. Le petit dernier est moins fou, moins punk. Plus propre et carré. Un peu plus sludge, un peu plus lent peut-être aussi, mais toujours aussi efficace. Le titre « Lost » qui clôt l’album, termine en beauté, petit diamant noir qu’on placera au pinacle dans la discographie du groupe. Grady ne loupe son retour, sa bande était prête, ensemble ils signent un album intense. Vraiment intense. On avait préparé une petite fête pour son retour et il n’est pas venu les mains vides. Bienvenue à la maison les gars, on est content de vous revoir shérif !
Rédigé par : Seb On Fire | 17.5/20 | Nb de lectures : 15133