Tiens, un nouvel album de White Skull!

Etonnant tellement je n'avais plus entendu parler de ce groupe depuis 2000 et l'album "Public Glory, Secret Agony". C'est d'ailleurs le seul disque du groupe que j'ai eu l'occasion d'écouter, mais il m'avait marqué à l'époque! Eh oui, car le crâne blanc possédait en son rang une chanteuse pour le moins assez originale, car ni lyrique/nightwisho/soprano/alto/latetatoto ni guttural/death/putaincéunefillekichanteondiraitunmekenmoinsbien. Eh oui, ça faisait plaisir de voir une chanteuse CHANTER, mais chanter, pardonnez l'expression, avec ses couilles. C'était plutôt du côté de Hansi Kürsch de Blind Guardian qu'il fallait chercher des similitudes. Une voix éraillée, mais mélodique, et une puissance rarement vue chez une donzelle! A ça s'ajoutait un groupe de heavy super efficace, avec des compos inspirées ("High Treason" et "The Roman Empire" en tête), et le groupe m'avait laissé une très bonne impression.

Les plus vils d'entre vous auront noté que tout ça est conjugué à l'imparfait. Eh oui, car cette fameuse chanteuse a quitté le groupe après cet album qui m'avait tant marqué. Grande perte donc. Tellement grande que le groupe n'a pas cherché à la remplacer "poste pour poste" comme on dit dans le football mais plutôt par un mec, un vrai. Je ne pourrai pas juger de la justesse du choix car j'avoue n'avoir jamais entendu un morceau avec le sieur (non, non, pas d'erreur, c'est le sieur). Erreur que j'essaierai quand même de corriger, car le groupe ne se résume pas à son ex-chanteuse non plus.

Enfin donc, aujourd'hui, ce qui nous intéresse c'est ce nouvel album. Première grande nouvelle: exit l'huile d'olive, c'est avec une nouvelle chanteuse que se présente cette nouvelle galette, double nouveauté donc. Un retour aux sources? Ils ont trouvé l'oiseau rare pour remplacer Federica De Boni car c'est le nom de la fameuse hurleuse des temps anciens?
Pour répondre à ces questions endiablées, mettons sans plus attendre ce rond de cuir (dédicace à Francis Lalanne) dans mon mange-disque.

Ça commence donc par une intro, fait assez étonnant vous en conviendrez. Une intro bateau avec un son de clavier bien cheap il faut l'avouer. M'enfin ça remplit son rôle quoi, ça introduit. Et hop, c'est parti pour le premier morceau! Clavier toujours présent, mêlé à des guitares bien heavy, ça démarre plutôt bien! Et là arrive donc le premier couplet et donc la nouvelle chanteuse. Et là, ça devient dur d'assumer le passé. Car à aucun moment Elisa De Palma ne surpasse, ni n'arrive à la hauteur de sa prédécesseuse. Ou prédécétrice, ch'ais pus.
Le morceau en lui-même est plutôt bon, les guitaristes sont bons, la structure est classique mais tout s'enchaîne avec fluidité. Les soli sont même assez léchés! On déplore peut-être juste un son de batterie un peu faiblard, mais c'est pour chipoter, tout est bien exécuté et produit. Mais voilà, le chant manque clairement de puissance. On sent bien qu'Elisa De Palma essaie de chanter comme Frederica De Boni, mais c'est peine perdue (c'est flagrant sur le morceau "Forever Fight"). Sa voix reste claire, pas dégueulasse loin de là, mais finalement décalé par rapport au style que pratiquent les musiciens. On a d'ailleurs l'impression qu'ils l'ont un peu obligée à chanter de cette manière, notamment sur "Soundicca's Speech" où le chant fait vraiment forcé. Bref c'est mou, c'est mou, et c'est dommage.
Du coup, on est bien obligé de remarquer que White Skull se range dans le carcan des innombrables groupes de heavy sympas mais sans plus, là où par le passé ils se démarquaient sans trop de difficulté. Le chant nivelle les morceaux par le bas, un bon morceau passe, mais dès que la qualité baisse un peu, on se retrouve à s'ennuyer fermement. Eh oui, même si le metal c'est des grosses guitares et de la grosse batterie, le chant reste un élément essentiel, surtout en heavy.

Il reste quand-même un album qui possède une poignée de bons morceaux, notamment grâce aux guitares qui sont assez heavy par moment, comme par exemple sur le morceau "Spy" ou bien au contraire mélodiques à souhait comme sur le pont de "Attle and Sleda". Il est dommage que quelques clichés du style soient assez présents, comme ce son de clavier sur les soli, assez cheap et comme on peut rien y faire, on se dit "bon tant pis!". Enfin c'est subjectif je l'avoue. A noter la touche légère qui finit l'album avec le très bon morceau "Beer, Cheers" qui va sûrement servir de morceau "apéro" mais qui n'en reste pas moins excellent, un des meilleurs de l'album par son côté léger et entraînant! On pense même à du Finntröll version heavy par le côté celtique de la chose. Le reste s'écoute sans sourciller de joie, ni de dégoût, quelques refrains marquent quand même l'esprit, par exemple "Heavy Metal Ares" ou "Escape".

En conclusion, cet album est un album de heavy moyen, mais chargé du poids de la déception lié au passé du groupe et de sa fameuse ex-chanteuse. C'est dommage d'ailleurs, car le potentiel est là, ça joue bien, les guitaristes, je le répète, sont inspirés. Il faut donc leur souhaiter de trouver une chanteuse vraiment du niveau de Frederica De Boni ou même de la convaincre de revenir... En attendant, les afficionados (eh oui, car le groupe est italien, ça tombe bien) apprécieront quand même cet album globalement sympathique.


Rédigé par : Stickskiller | 12.5/20 | Nb de lectures : 11546