En l'espace de trois petites années, WHITECHAPEL aura réussi à se glisser sur le podium des plus grosses locomotives de la scène deathcore moderne. Pas que le groupe se coltine moins de clichés du genre que la moyenne hein, bien au contraire, juste qu'en plus de toutes ces passades obligées sous peine de perdre un public jeune et vite déboussolé, le sextet sait composer une lichette de plus que ces comparses. C'est triste mais malheureusement bien le cas, dans une scène où 90% des groupes et du public sont à passer au sanibroyeur, je vais pas vous ressortir le couplet, dès qu'un groupe se révèle d'un niveau de connerie un peu plus acceptable, il est directement porté aux nues.

Parce que, et encore plus sur cet album, WHITECHAPEL ne brille pas par son génie; en même temps c'est pas ce que l'on leur demande, oui, mais même niveau br00talité trépanée, on repassera. "A New Era Of Corruption" insiste un peu plus lourdement sur les défauts déjà entrevus auparavant mais sur lesquels on avait été plus indulgents, étant donné la jeunesse du groupe. En premier lieu, cette prod' pastèque, énorme mais gorgée de flotte, faut bien être bourré de tocs pour remuer un orteil avec un truc aussi plat. Ensuite l'organe de Phil Bozeman, toujours aussi surgonflé inutilement, étant donné qu'en live le lascar se démerde aussi bien sans artifices. A force de réclamer une course à l'armement sonore, les kids ont ce qu'ils méritent. Des groupes sur-compressés, qui sonnent comme autant de gringalets atteints d'aérophagie se faisant passer pour des sumos.

Au niveau des compos, même si le groupe s'évertue de varier un peu plus le propos que le tout-venant deathcore et de masquer son attirance tenace pour les mosh parts bas du front en balançant un ou deux pauvres leads par dessus, faut avouer que c'est pas Byzance. Certes, c'est fouillé au niveau des structures, comprendre que ça traîne jamais longtemps que le même plan, mais ça riffe plat de chez plat. Un peu la loose niveau inspiration, puisqu'à pas moins de trois gratteux, ces cons ont pas été foutus de lâcher deux riffs qui avoinent.

Bref, comme ces gamines de treize ans qui gobent les chibres mieux qu'elles n'embrassent, WHITECHAPEL (et tous les autres) ont depuis leurs débuts directement joué à l'esbrouffe et ont du coup bâti leur discographie sur du vent. On évitera soigneusement les lyrics qui traitent de ce que le Philou a appris durant ses cours de sciences économiques et sociales au second trimestre, ainsi que le feat avec Chino Moreno, invité plus qu'incongru sur "Reprogrammed To Hate", qui enfonce un peu plus leur clou tellement il semble avoir été invité juste histoire de pouvoir caller son nom sur le sticker promo. Bref, l'album est pas tellement plus dégueu que son prédécesseur, mais ce qui pouvait encore passer pour du deathcore potable en 2008, sachant qu'à l'époque la bataille était déjà jouée, est chiant comme la mort en 2010.


Rédigé par : Crown_Me | 8/20 | Nb de lectures : 14288