Recruté en 1973 pour succéder à Bill Bruford, Alan White est le seul membre à n’avoir jamais quitté Yes. Une formation qui, malgré une carrière chaotique (2 formations estampillées Yes ont cohabité entre les années 80 et 90) a toujours eu une grosse activité même si elle fut parfois extra-musicale. Ce qui n’est pas le cas en ce moment car depuis "Magnification" en 2001, les Anglais n’ont rien sorti de nouveau.

Paru en 2006 déjà, ceci est le second album du batteur de Yes en près de 40 ans d’activité. (Le premier, Ramshackled date de 1975). White a donc eu tout le temps de le peaufiner avec l’aide de Geoff Downes d’Asia. Evidemment, quand on parle de Downes et d’Asia, il n’y a pas que des bons souvenirs associés à ces deux noms. C’est souvent synonyme de rock FM, carré et basique.

Et en effet, White s’engouffre allégrement dans un style en forme de triptyque Asia/Toto/Saga et forcément, ceux qui abhorrent ce style auront beaucoup de peine à y trouver leur compte. Moi le premier. Cependant, White est un gars sérieux et appliqué et les orchestrations des 10 titres ne souffrent d’aucune faiblesse. Leur interprétation non plus. Les musiciens recrutés pour l’occasion, s’ils ne font pas partie de l’élite, ne sont pas pour autant maladroits.

Ce qui cloche surtout c’est le manque d’originalité des compositions et franchement, c’était un peu prévisible. La présence de Downes dans les différents groupes où il a participé n’a pas laissé de souvenirs impérissables. Que ce soit avec Yes (Drama 1980) ou Asia (tous les albums de 1982 à aujourd’hui), ses contributions n’ont pas bouleversé le petit monde de la musique. Exception faite bien sûr du mega tube "Heat Of The Moment". En solo, il est l’auteur d’une demi-douzaine d’albums sur une vingtaine d’années. Aucun d’entre eux n’ayant jamais inondé le marché du disque, loin s’en faut.

Certes, il y des vocaux efficaces ("New Day"), des claviers judicieux ("Beyond The Sea") et même un possible tube (disons un tuyau) avec "Give Up Giving up" et son refrain mémorable.
Mais, l’ensemble n’offre que peu de raisons de s’enthousiasmer. Pour faire court, c’est un album de rock sans envergures ni prétentions. Inutile serait le mot de la fin…

(Afin de coller à l’environnement Yessien de l’affaire, vous aurez certainement reconnu un visuel signé Roger Dean.)


Rédigé par : Karadok | 10/20 | Nb de lectures : 10083