WHISPERING TEARS - Carmina Lacrimosa (Autoproduction) - 27/08/2002 @ 17h01
Alors qu'ils auraient pu se choisir un patronyme moins passe-partout, les Parisiens de Whispering Tears ne font apparemment pas grand chose comme tout le monde. Déjà l'on dénombre sur la photo promotionnelle pas moins de neuf membres, ce qui permet toutes les conjectures quant au rôle de chacun dans le line-up car la musique ne laisse pas transparaître le besoin d'une pléthore de compétences diverses, au-delà de l'habituelle formation quadrangulaire de tout groupe de qui se respecte, à laquelle s'adjoindrait éventuellement un synthé, une chanteuse et un(e) violoniste - ce qui nous porterait à sept membres, mais ne nous arrêtons pas à ce petit mystère. Le bruit court que Whispering Tears est taillé pour la scène avec un véritable histrion en guise de chanteur, et au vu de ce qui est proposé sur cette première galette je n'ai pas de mal à croire que la musique s'accomode avantageusement d'une étude théâtrale. Attention toutefois à ne pas tomber de l'estrade... C'est un fait, la nombre de musiciens est assez proportionnel à la surcharge de la bande sonore. Surcharge que l'état actuel des facultés de composition et d'arrangements n'est pas encore en mesure de résorber. Je m'explique, brièvement ma non tropo, par le fait que nos jeunes amis sont gavés d'envies et d'ambitions. En conservant une assise black metal, sans doute la plus à-même de s'infléchir aux variations et aux ambivalences sonores, ils tricotent un style mouvementé fait de chapitres et d'entractes qui découpent les morceaux en fragments capricieux, toute amorce de trame métallique traditionnelle se trouvant irrémédiablement interrompue assez tôt par ici une facétie au violon, là une chute dramatique ponctuée par ce qui semblent être des dialogues entre les différents jeux de voix. On se retrouve donc avec des imbroglios très complexes, dont chaque trait et nuance est bien exécuté, mais dont - et c'est malheureusement le nœud du problème - la raison d'être (comprendre le scénario) s'échappe trop souvent au détour du labyrinthe qui se dresse et se densifie plus à chaque intervention inopinée d'un protagoniste. Sans doute les artistes eux-mêmes savent très bien où ils veulent en venir, il n'y a pas à en douter, mais il faut souhaiter de leur part quelques efforts bien ciblés afin que leur expression parvienne plus clairement et avec plus d'impact à l'auditeur. Ceci passe en bonne partie, j'en suis persuadé, par une production plus ample et nécessairement plus pointue, de façon à éviter l'effet " bouillie sonore " qui, pour un groupe comme Whispering Tears plus que pour d'autres, se monte à un sévère préjudice. Plus grande maîtrise et plus de cohérence donc, peut-être des riffs plus élaborés dans les passages les plus durs, meilleure production... bref, tout ce qui passe par la patience et la persévérance. Whispering Tears ont peut-être les tripes et la flamboyance nécessaires pour devenir le pendant tricolore des grands pourvoyeurs d'élans artistiques et avant-gardistes que peuvent être Golden Dawn, Korovakill, Virgin Black ou encore Dornenreich - l'adaptation frétillante et gagnante de la célébrissime Symphonie n°25 en sol mineur W.A. Mozart en apporte la preuve presque à elle seule. Accordons leur le temps de la gestation et éventuellement pour les purs fans des groupes cités ci-dessus une obole pour quelques cartouches d'encre contenant les trois couleurs primaires.


Rédigé par : Uriel | 12.5/20 | Nb de lectures : 6723




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