WEEPING BIRTH - Anosognosic Industry Of The I (Conatvs) - 06/02/2009 @ 09h31
La Suisse vous connaissez ? Ses villes aseptisées, son flegme légendaire, son insupportable hygiène, ses douaniers trépanés, la quiétude de ses banques, ses tronçons d’autoroute à 90, ses radars automatiques généreusement exportés vers la France et toute cette foule de petites choses irritantes qui font de la Confédération Helvétique un pays bien à part. Fort heureusement, cette placidité forcée connaît quelques oasis de brutalité primale exsangue de toute humanité populacière, de toute stérilisation intellectuelle.
Et c’est justement dans ce registre de défonce sonore qu’on retrouve l’une des entités musicales de Vladimir Cochet, j’ai nommé WEEPING BIRTH, qui nous offre ici sa deuxième galette, cinq ans après « A Painting of Raven and Rape » à peine quelques semaines après la sortie de son brillant « Gangrene » avec MIRROTHRONE et juste avant le nouvel album d’UNHOLY MATRIMONY. Bah oui, il est comme ça le Vlad, il ne chaume pas et sort trois albums la même année.
A ceci près que les divers enregistrements réunis sur « Anosognosic Industry of the I » ne sont pas de toute première fraîcheur mais ont été immortalisés sur la bande entre 2001 et 2004 puis ont été mixés et masterisés dans la foulée dans le but d’une sortie ultérieur ; une attente qui aura duré 4 piges et sort finalement aujourd’hui chez Conatvs records, label helvète visiblement étroitement lié à Vladimir lui-même. Ah oui parce qu’en plus d’officier comme unique membre de plusieurs groupes qu’il gère de front, Monsieur Cochet a rajouté à son panel musical déjà bien chargé, la gestion d’un petit label. Preuve est faite, une nouvelle fois qu’on est jamais mieux servi que par soi-même.
Enregistré entre 2001 et 2004 soit la période de gestation et d’enregistrement de « A Painting… », de là il n’y aurait qu’un pas à faire pour rétrograder hâtivement ce nouvel album à une vulgaire compilation réunissant tous les titres n’ayant pas été retenus pour figurer dignement sur le premier CD. Pourtant, il reste délicat de déceler une quelconque rupture entre les diverses sessions d’enregistrement tant l’intégralité de l’album semble avoir été mitonnée d’une seule traite.
En toute logique, « Anosognosic… » se situe dans l’exacte continuité de son prédécesseur et distille sur ses quelques 73 minutes un death/black extrêmement dense dans sa sonorité globale.
Articulé autour d’une orgie de guitares surexposées, Vladimir Cochet aux commandes de sa BAR s’adonne à un pilonnage, plus que soutenu, qui ne connaît que de très rares accalmies. La complexité dans l’agencement des morceaux, la façon dont se superposent les parties rythmiques extrêmement intenses et les guitares plus nuancées ne sont pas rappeler les heures de gloire d’EMPEROR mais la patte reste définitivement familière. Certes, le Cochet de « Anosognosic.. » n’est pas encore celui qui engendrera le grandiose « Carriers of Dust » mais, même si les deux groupes oeuvrent dans des styles significativement différents, derrière la complexité calculée des compositions et de ses arrangements, on reconnaît indéniablement la marque de fabrique de leur instigateur. Là où MIRROTHRONE propose un métal nuancé symphonique sans être pompeux, riche de claviers sous maintes formes et indiscutablement personnel, WEEPING BIRTH s’inscrit comme étant la version la plus radicale de la créativité du Suisse. Ici les synthés ne font que des apparitions très ponctuelles pour souligner d’une simple nappe l’ampleur de quelques passages et la rareté des passages ambiants pourra même, pour certains fans, rendre âpre la traversé de cet album.
Comme pour ses autres groupes, le chant, parfois totalement déshumanisé par quelques légers effets, s’alterne aussi bien en anglais qu’en français même si l’on dénote une certaine préférence pour la langue de Molière. Malgré un titre suggérant des accointances directes avec les études de philo de son instigateur, les thèmes développés sur « Anosognosic… » relèvent plutôt d’un onirisme souvent lier par le sang et la mort, même s’il en suinte une colère bien palpable.
Si Vladimir Cochet reste cet élève surdoué du métal extrême, ce nouveau WEEPING BIRTH souffre néanmoins d’un défaut majeur : sa longueur. S’il n’y a pas, à proprement parler, de baisse de régime ou de morceau plus dispensable que les autres et si les titres à rallonge dépassant régulièrement les sept minutes sont toujours bien fichus, l’intensité d’ « Anosognosic… » rend sa traversé difficile. Si bien qu’on a un peu tendance à « décrocher », en cours de route. Ce deuxième chapitre à la carrière de WEEPING BIRTH aurait peut-être gagné en cohésion s’il avait été amputé d’une paire de chansons.
Néanmoins, cette rondelle, son death/black corrosif, son mixage impeccable, restent singulièrement supérieurs au commun du genre et font donc d’« Anosognosic Industry of the I » un nouveau pavé bien ficelé à mettre sur le compte de Monseigneur Cochet. En espérant qu’il continue d’être aussi inspiré et occupé…
"le Cochet de « Anosognosic.. » n’est pas encore celui qui engendrera le grandiose « Carriers of Dust »"
Ah bon ? y a quand même un rapport et pas qu'un petit...
Sinon énorme comme d'hab'
panzerfaust Membre enregistré
Posté le: 06/02/2009 à 14h19 - (67710)
ouch ca casse du pti suisse par ici...
Faut que je découvre cet album, le 1er était déjà bien corrosif...
au passage bravo à Vladimir pour les 2 derniers mirrothrone, énormes!!!
jbsvart IP:77.105.205.242 Invité
Posté le: 06/02/2009 à 16h45 - (67719)
cette album déboite, bien brutal, bien complexe, affaire à suivre.
ZeSnake Membre enregistré
Posté le: 19/02/2009 à 15h58 - (68140)
aaargh ça poutre! pour le coup celui-ci démonte tout du début à la fin, même si c'est vrai qu'il est un peu long... mais alors, qu'est-ce que c'est joussif! on dirait du Dimmu Borgir qui aurait bu des litres de Red Bull! cet album arrive tardivement mais sûrement dans mon top 2008!
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Et c’est justement dans ce registre de défonce sonore qu’on retrouve l’une des entités musicales de Vladimir Cochet, j’ai nommé WEEPING BIRTH, qui nous offre ici sa deuxième galette, cinq ans après « A Painting of Raven and Rape » à peine quelques semaines après la sortie de son brillant « Gangrene » avec MIRROTHRONE et juste avant le nouvel album d’UNHOLY MATRIMONY. Bah oui, il est comme ça le Vlad, il ne chaume pas et sort trois albums la même année.
A ceci près que les divers enregistrements réunis sur « Anosognosic Industry of the I » ne sont pas de toute première fraîcheur mais ont été immortalisés sur la bande entre 2001 et 2004 puis ont été mixés et masterisés dans la foulée dans le but d’une sortie ultérieur ; une attente qui aura duré 4 piges et sort finalement aujourd’hui chez Conatvs records, label helvète visiblement étroitement lié à Vladimir lui-même. Ah oui parce qu’en plus d’officier comme unique membre de plusieurs groupes qu’il gère de front, Monsieur Cochet a rajouté à son panel musical déjà bien chargé, la gestion d’un petit label. Preuve est faite, une nouvelle fois qu’on est jamais mieux servi que par soi-même.
Enregistré entre 2001 et 2004 soit la période de gestation et d’enregistrement de « A Painting… », de là il n’y aurait qu’un pas à faire pour rétrograder hâtivement ce nouvel album à une vulgaire compilation réunissant tous les titres n’ayant pas été retenus pour figurer dignement sur le premier CD. Pourtant, il reste délicat de déceler une quelconque rupture entre les diverses sessions d’enregistrement tant l’intégralité de l’album semble avoir été mitonnée d’une seule traite.
En toute logique, « Anosognosic… » se situe dans l’exacte continuité de son prédécesseur et distille sur ses quelques 73 minutes un death/black extrêmement dense dans sa sonorité globale.
Articulé autour d’une orgie de guitares surexposées, Vladimir Cochet aux commandes de sa BAR s’adonne à un pilonnage, plus que soutenu, qui ne connaît que de très rares accalmies. La complexité dans l’agencement des morceaux, la façon dont se superposent les parties rythmiques extrêmement intenses et les guitares plus nuancées ne sont pas rappeler les heures de gloire d’EMPEROR mais la patte reste définitivement familière. Certes, le Cochet de « Anosognosic.. » n’est pas encore celui qui engendrera le grandiose « Carriers of Dust » mais, même si les deux groupes oeuvrent dans des styles significativement différents, derrière la complexité calculée des compositions et de ses arrangements, on reconnaît indéniablement la marque de fabrique de leur instigateur. Là où MIRROTHRONE propose un métal nuancé symphonique sans être pompeux, riche de claviers sous maintes formes et indiscutablement personnel, WEEPING BIRTH s’inscrit comme étant la version la plus radicale de la créativité du Suisse. Ici les synthés ne font que des apparitions très ponctuelles pour souligner d’une simple nappe l’ampleur de quelques passages et la rareté des passages ambiants pourra même, pour certains fans, rendre âpre la traversé de cet album.
Comme pour ses autres groupes, le chant, parfois totalement déshumanisé par quelques légers effets, s’alterne aussi bien en anglais qu’en français même si l’on dénote une certaine préférence pour la langue de Molière. Malgré un titre suggérant des accointances directes avec les études de philo de son instigateur, les thèmes développés sur « Anosognosic… » relèvent plutôt d’un onirisme souvent lier par le sang et la mort, même s’il en suinte une colère bien palpable.
Si Vladimir Cochet reste cet élève surdoué du métal extrême, ce nouveau WEEPING BIRTH souffre néanmoins d’un défaut majeur : sa longueur. S’il n’y a pas, à proprement parler, de baisse de régime ou de morceau plus dispensable que les autres et si les titres à rallonge dépassant régulièrement les sept minutes sont toujours bien fichus, l’intensité d’ « Anosognosic… » rend sa traversé difficile. Si bien qu’on a un peu tendance à « décrocher », en cours de route. Ce deuxième chapitre à la carrière de WEEPING BIRTH aurait peut-être gagné en cohésion s’il avait été amputé d’une paire de chansons.
Néanmoins, cette rondelle, son death/black corrosif, son mixage impeccable, restent singulièrement supérieurs au commun du genre et font donc d’« Anosognosic Industry of the I » un nouveau pavé bien ficelé à mettre sur le compte de Monseigneur Cochet. En espérant qu’il continue d’être aussi inspiré et occupé…
Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 11133