A la question "Peut-on aller toujours plus loin dans l'extrême ?" la réponse est définitivement oui !! Et nos amis sludgeux de WEEDEATER vont illustrer mon propos, non sans un certain talent.
Le groupe sudiste comme pas deux, originaire de Caroline du Nord nous livre ce chatoyant "God Luck And Good Speed", troisième album studio du groupe qui sent le vomi et l'herbe.

Et oui car WEEDEATER c'est avant tout un groupe concept ! Le concept se résumant à jouer des lives complètement bourré, à partager des assiettes entière de marijuana et de foutre un bordel monumental dans chaque petite salle qui veut bien les accueillir (avant de les virer). Le tout étant mené de main de maître par le légendaire "Dixie" Dave Collins connu pour son abatage massif de lignes de basses dans le non moins légendaire groupe précurseur du sludge, BUZZOVEN.

Dans les faits WEEDEATER procure des sensations proche de EYEHATEGOD, des riffs massifs et ultra lourds, une batterie groovy mid-tempo en veux-tu en voilà, des solos fuzzy et psychédéliques, une voix complètement dégueulasse ainsi que des mélodies fortement alcoolisées et sous substance qui vous feront dodeliner de la tête comme un attardé qui a vu trop d'émissions "pas de pitié pour les croissants".
D'énormes compos sludge parsèment cette rondelle, "For Evan's Sake" par exemple est un morceau de bravoure bien lourd et cradingue de sept minutes, parfait pour se finir sa bouteille de Jim Beam dans son canapé défoncé et d'aller vomir ensuite le contenu de son estomac sur la boîte aux lettres du voisin. La groovy "$20 Peanut" avec ses changements de tempo inspirés à la batterie et son riff qui se suffit tellement à lui-même que le chant est remplacé par une basse ronflante et massive comme lead. Le Eyehategodien "It Is What It Is" lui emboîte ensuite le pas pour un petit moment de détente enfumé et embrumé au doux son "outlaw" des états confédérés du sud, puis on enchaîne direct avec le grand moment sympa et jouissif de l'album : la reprise de "Gimme Back My Bullets" de LYNYRD SKYNYRD. Le morceau de Gary Rossington et Ronny Van Zant n'ayant pas pris une ride depuis sa sortie en 1976 sur l'album éponyme, c'est donc en version pleine de boue et grasse comme les cheveux de Shaka (parce qu'il le vaut bien) que la perle nous est lâchée avec volupté. L'excellente, complètement illégale "Weed Monkey" et la petite instrumentale bluesy au piano "Willow" (oui comme le nain dans le film !! pec pec pec) clôturent en grandes pompes l'album d'un groupe qui continue d'aller de plus en plus loin dans l'esprit rock'n'roll, et ce dans un monde musical de plus en plus aseptisé et faussement provoc. Le tout en étant signé sur un Label conséquent depuis cette année (les deux précédents étaient sur Berserker) et après avoir enregistré la galette à Chicago dans le studio de l'illustre Steve Albini (Neurosis, Nirvana, Helmet, The Jesus Lizard, Burning Witch, Oxbow, OM, Bush et j'en passe...).

Vous me direz : "Où est l'extrême dans tout ça ?", à cela je répondrai : "Déjà, levez la main pour prendre la parole, espèces de petits mal élevés", ensuite d'aller faire un tour sur leur site et voir les magnifiques photos du groupe, notamment celle de Dixie Collins en train de vomir tout en continuant de jouer de la basse. Ou encore d'aller les voir en live où le spectacle est toujours à la hauteur, car quand il ne se font pas virer pour avoir foutu la salle en l'air ou pour avoir complètement enfumé le bouge dans lequel ils jouent, allumant un foyer d'herbe dans une petite cheminée, ou en versant du bourbon sur tout le monde et provoquer la colère du tenancier... vous pourrez écouter un foutu groupe !!

Une bien belle pièce de Sludge et Southern Rock gras qui ne parlera qu'aux habitués du genre et qui ravira petits et grands malades addictés à divers substances et alcools forts en tout genre. Pour accros d'EYEHATEGOD, BUZZOVEN et toute la tribu du Dixie Land !!


Rédigé par : Layne | 16.50/20 | Nb de lectures : 11569