La scène montpelliéraine est décidément bien active. Après nos chers Hypno5e et Eyeless, voici un autre groupe de qualité : WeaksaW. Suite à une démo et un EP forts intéressants, les cinq Français ont très logiquement décidé de passer à l’étape supérieure, et nous proposent leur tout premier effort éponyme.

Or, si ce pas est parfois difficile à franchir pour certains, on peut dire d’entrée que le défi est largement relevé par la galette, dont le son est massif et puissant. La force de la production met bien en valeur les compositions ultra modernes du combo, qui tranchent d’emblée dans le vif. Difficile de caractériser avec des étiquettes précises la musique de Weaksaw, qui est clairement emprunte d’influences variées. On ressent tout de même fortement le spectre meshuggien, sur des titres à l’instar d’ « Advertising » ou d’un « Blemishes » aux guitares rappelant le duo Thordendal/Hagström. Parfois, on se prend à penser des formations telles que Machine Head ou encore Lamb Of God sur des morceaux où les passages rapides et très efficaces (voyez le début de « The Alder Fall » par exemple !) côtoient sans complexe du mid tempo, à l’image du très bon « Dystopian City ». Les changements de rythmes se font de façon très naturelle, permettant d’alterner puissance et mélodie sans difficulté aucune. L’influence du Hardcore – et des autres « core » aussi, soit dit en passant – est également prégnante, notamment dans la voix de Tristan Haillot sur « Unconscious » par exemple. Notons de plus l’efficace « Rattlesnake Redemption », sur lequel Fred d’Eyeless est venu faire un featuring qui apporte un plus indéniable à la piste.

En somme, que dire de ce « Weaksaw » ? Déjà, que les Montpelliérains n’ont rien à envier à personne, et qu’ils ont réussi à se forger un style qui mérite que l’on se penche un minimum dessus. Malgré cela, lorsque l’écoute s’achève sur la fin instrumentale de « Kingdom Of Light », une sorte de frustration apparaît, l’impression que la formation peut faire plus, aller encore plus loin dans sa démarche. Peut-être qu’en forçant le trait, en passant plus vite de la brutalité à la mélodie et en exacerbant encore davantage ses extrêmes, le quintette pourrait arriver son paroxysme ? On peut également souhaiter aux musiciens de se détacher plus de leurs influences, qui restent malgré leur fin mélange sur le disque, encore trop audibles. Restons néanmoins sur des notes positives quant à cet opus, qui n’est, rappelons le, seulement que le premier de Weaksaw. On attendra donc les futures productions des Français, tout en gardant en tête leur potentiel.


Rédigé par : Aris3Again | 15/20 | Nb de lectures : 12574