WAY TO END - Desecrated Internal Journey (Debemur Morti/Season of Mist) - 28/10/2009 @ 09h27
Way to End débarque dans mon univers sonore par le biais de Debemur Morti, qui nous a déjà habitués à des signatures atypiques. En tout cas, le label n'espère certainement pas rembourser l'emprunt de sa Cadillac rose avec un combo aussi secoué que le groupe de Caen. Des quatre membres qui forment l'entité, je ne sais rien et c'est un mystère assez plaisant que j'ai envie de laisser planer. Tout comme leur musique est une invitation à se laisser emporter par les flots.

Way to End pratique un metal singulier qu'on pourrait taxer de black avant-gardiste. Sur une base black metal, le combo superpose des éléments dissonants, des mélodies qui s'emmêlent les crayons avec les rythmiques, des élans qui partent dans tous les sens. Way to End ne tient pas en place pendant 38 minutes et démontre à chaque instant son envie de proposer une expérience différente. Si vous avez aimé les errements musicaux de Smohalla et que vous trouvez que des groupes comme Sael ou Asmodée ne vont pas assez loin dans la trituration des ondes, vous serez probablement intéressé.

Puisqu'on parle de Sael et Asmodée, Way to End a justement été mettre en boîte son album au Echoes Studio. Le son est donc net, sec, avec des aigus qui claquent et des basses qui font le dos rond. Mon regret est que les rythmiques manquent quelque peu de présence par rapport aux différents leads. Néanmoins, les amateurs des productions en charentaises seront clairement en terrain connu et retrouveront les sonorités qu'ils affectionnent. Surtout que Way to End reste assez proche des projets pré-cités.

Justement, si reproche il y a à faire, je dirais que Way to End ne va finalement pas assez loin. Là où Smohalla dynamite les références jusqu'à ne plus être classable, Way to End reste dans le giron de l'avant-gardisme "habituel" (ce qui est un peu ballot pour de l'avant-gardisme, vous en conviendrez). Autant "A Step into the Void" ou "The Sore of Creation" sont des titres décalés et perturbants, autant un morceau comme "The Worm" est mélodique et prenant mais ne possède pas le même grain de folie. Way to End me donne globalement l'impression de vouloir mais de ne pas totalement se lâcher la bride, le cul entre la chaise de la composition décomplexée et le tabouret de la mélodie appréhendable.

Difficile d'innover en termes de composition dans un univers décalé dont la formule est finalement connue. Si l'album est réussi pour un premier effort, le groupe n'impose pas encore son identité avec autorité et reste dans les mêmes sonorités que d'autres groupes avant-gardistes. Je suis certain que Way to End peut nous proposer encore plus fort, encore plus intense.

Les amateurs de vinyle en seront pour leurs frais, car Desecrated Internal Journey ne verra le jour qu'en CD, dont l'habituelle première série "black polycarbonate". En tout cas, voilà un opus à expérimenter un jour de pluie, bien au chaud en robe de chambre-chaussettes devant son feu de bois, avec un Cacolac à la main.



http://www.myspace.com/waytoendmetal - 247 visite(s)

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Rédigé par : Prince de Lu | 15/20 | Nb de lectures : 12185




Auteur
Commentaire
DARK RABBIT
Membre enregistré
Posté le: 28/10/2009 à 10h58 - (76725)
J'avais repéré cela il y a quelques temps.. bon bah ça sent l'achat..Damned

kévin_startmusic
Invité
Posté le: 28/10/2009 à 11h05 - (76727)
C'est vrai que The worm est peut-être plus simple d'accés...

RH-Echoes
IP:90.58.173.234
Invité
Posté le: 28/10/2009 à 12h13 - (76732)
Un album absolutment mortel à acheter de toute urgence !
Même si des titres comme The Worm ou No dreams sont effectivement un peu plus faciles d'accès (et encore, c'est pas acdc ou drudkh), on peut pas passer à coté de l'album pour des titres comme The sore of creation ou step into the void qui sont de vrais chefs d'oeuvre.
Le groupe passe à Paris le 8 novembre au klub avec Occultus entre autres, allez y, soutenez les !

lapin
IP:88.172.42.228
Invité
Posté le: 28/10/2009 à 13h28 - (76734)
eternal support !

Void
Membre enregistré
Posté le: 29/10/2009 à 10h41 - (76756)
Et hop, pour illustrer la kro, rien de mieux que du son ! L'intégralité de l'album est dispo ici : www.debemur-morti.com/ecards/DMP0057

Monceau
Membre enregistré
Posté le: 12/01/2011 à 14h38 - (90601)
Le CD acheté après le récent live dans Le Klub - la BM-salle parisienne par excellence. Un très bon point pour un groupe qui me fait piller le distributeur de billets deuxième fois dans la soirée après la prestation-découverte (pour ma part).

Tu es radin à la notation, mon Prince, en reprochant le manque de folie alors qu’il n’y a rien à rajouter rien à enlever - tellement le tout est harmonieux et bien pensé !

On dirait un vieux manoir abandonné sur le haut da la colline cet album, petit et tellement vétuste qu’on hésite à y renter par peur que ça s’écroule sous un coup de vent un peu fort. Mais on va quand même voir le bien par le soucis d’objectivité. Par très rassurant ces escaliers qui mènent à la porte principale amochée mais bien massive. Les marches grincent sous les pas mais ne cèdent pas.
Finalement la bâtisse n’est en si mauvaise état. Il y a bien sur des travaux à prévoir – faudrait demander plusieurs devis parce qu’avec toutes ces arnaques dont on entend parler. Une collègue de bureau a de bons contacts pour faire en noir me semble-t-il. Le ravalement s’impose – on comprend même plus de quelle coureur ça était à l’origine, l’électricité est sans doute à refaire s’il y en a une déjà car vu l’âge de la chose on n’est même pas sûr qu’il y a des canalisations, ou bien avec la salle de bain dans la cave. Si si je t’assure – on en a vu comme ça ! je te jure… L’entrée un peu sombre. Tiens ils n’ont pas dit à l’agence que la maison n’est plus habitée ? Une porte qui mène…

Tel était le cours de mes pensés tout en routine quotidienne quand j’ai abordé « Facing the Abyss ».

« A Step into the Void » nous envoie la brume épaisse du fumé et le brouhaha des conversations en plein gueule. Une cheminé surdimensionnée et entourée d’immenses fauteuils avec des personnages invisibles. Mais il fait combien de mètres carrés déjà ce séjour ? Comment ils ont réussit à renter tout cela ?! Abasourdis d’entrée du jeu on change la pièce en essayent de rationnaliser encore tout ce qu’on vient de voir et d’entendre. Mais cela ne dure pas car on se retrouve dans une bibliothèque au plafond-cathédrale avec des milliers d’anciens grimoires couverts de poussière entreposés sur les niveaux en spirale. Pas de temps de se poser des questions – on ne touche pas les livres et pourtant on a l’impression que des tonnes et des tonnes d’information rentrent dans la tête : les bouts d’histoires, les personnages, les exclamations, les rires et les pleures… jusqu’à la saturation totale. Mais encore il faut trouver la porte de sortie de ce « At the Threshold » … La logique n’a plus aucun sens car la pièce suivant est une immense salle de bal qui s’étend à l’infini avec les milliers des bougies sous les plafonds à quelques dizaines de mètres du sol. « The Worm » avec ses rythmes valsés nous embarques dans un tourbillon effréné du bal masqué, les bouts de tissus caressent le visage de temps en temps et on imagine des créatures en plumes et en soie entrainés dans les pas de dance par les cavaliers moustachus en uniforme. Oui - moustachus, j’insiste ! Et puis de toute façon on entre dans la salle à manger avec de longues tables à perte de vue. Les festivités bâtent leur plein et le vin coule à flot. Toujours sans voir grand monde on a pourtant du mal à se faire le chemin dans ce bordel humain (ou pas) qui est « Unconscious Evocation of a Neverending Search ».
On tourne le poignet et c’est la galerie de portraits qui se dévoile derrière la porte suivant. Enfin on les voit tous ces personnages qui nous ont hantés tout au long de la visite ! « The Sore of Creation » proposerait-il un escalier pour visiter l’étage ? Franchement je m’aventurerais pas – bien qu’entrainante, l’expérience épuise. On fera cela lors d’une contre-visite ?
La petite véranda en arrière de cette maison étrange est on regrette déjà de l’avoir quitté en descendant lentement sur les marches de « No Dreams ». Les pas ralentissent et l’envie de faire un demi-tour est forte…Et je le ferai plusieurs fois ce demi-tour.

Tu sais Prinçou, soit on aime soit on n’aime pas les meulières de caractères comme celle là. Pas la peine d’exiger les extravagances futuristes architecturales ou les technologies de pointe de l’énergie verte alors que la notion des normes de performance énergétiques est déjà un son vide. Elle est suffisamment déroutante et habitée comme elle est, cette vielle bâtisse, pour qu’on exige d’avantage.




Nem Vapeur
IP:82.122.39.13
Invité
Posté le: 12/01/2011 à 21h58 - (90621)
Si je résume, la maison n'est pas HQE mais pleine de charme ?

Monceau
Membre enregistré
Posté le: 12/01/2011 à 23h13 - (90622)
Totalement.
Et par dessus de tout même pas en IDF ce que veux dire pas de PTZ+ ni de 1% logement avec de tels performances énergétiques - prend ça dans ta face, primo accédant !


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