Cas surprenant s’il en est que celui des WATCHMAKER de Boston qui signent avec « Kill Fucking Everyone » leur seconde offensive. Après un premier méfait enregistré sous la forme du mini « Kill Crush Destroy », le quintet ricain confirme sa réputation d’extrémiste en repoussant les frontières du chaos sonore.

Difficile d’expliquer la démarche du groupe vu sa singularité jusqu’au-boutiste. Il apparaît cependant assez clairement que WATCHMAKER évolue dans les sphères du math-core, du grind et du métal totalement barré. A ceci près que chacun des paramètres est ici poussé à son maximum. Ainsi le groupe avoue volontiers qu’il n’avait composé que deux morceaux sur les dix-neuf de « Kill Fucking Everyone » lors de leur entrée en studio, vous conviendrez avec moi que ça ne fait pas bezef. De même, les membres de WATCHMAKER ne se sont concertés à aucun moment quant à la direction musicale qu’ils souhaitaient donner à leur groupe. Tout ce petit monde a plus ou moins improvisé la composition de ce disque dans l’urgence de l’enregistrement. Bizarrement, la majeure partie de l’album reste cohérente. Malgré le chaos sonore qui caractérise ce cd, les zicos sont relativement en place. Ça part dans tous les sens mais y a guère que sur quelques passages qu’on a le sentiment furtif que les protagonistes interprètent tous un titre différent, sans trop se soucier de ce que les copains ont enregistré de leur côté.

Tout ça serait bien beau, s’il n’y avait pas un « chanteur » outrepassant allègrement les limites du supportable. N’ayant visiblement d’autre technique que celle des gorets dans les abattoirs, cet ongulé s’égosille ainsi pendant la totalité de l’album dans un style qui aurait sans doute été plus à propos dans l’émission « 30.000.000 d’amis » (je reste cependant persuadé qu’il aurait été mordu dès le premier couplet). Ulcéré dans un premier temps, je me suis ravisé en réalisant que de tels cris étaient probablement dus à une douleur atroce (sans doute un retournement de testicule vu la gamme haut perchée des hululements de ce pauvre garçon).

Si j’apprécie la démarche visant le chaos ultime, je ne suis pas un passionné de ce type d’exercice de style conceptuel, pseudo-intello, doté de braillements qui auraient dû être interdits par la convention de Genève. Dans un style autrement plus élaboré et tout aussi extrême, je ne saurais que trop vous conseiller un groupe comme BODIES IN THE GEAR OF THE APPARATUS qui se fout moins de la gueule du monde et qui travaille un peu plus.




Rédigé par : Tonton | 12/20 parce que la zic écorche tout de même bien… | Nb de lectures : 12179